BUDAPEST : La Hongrie a officiellement lancé vendredi une «consultation nationale» sur les sanctions de l'Union européenne (UE) contre la Russie, que le Premier ministre nationaliste Viktor Orban ne cesse de fustiger.
«Nous estimons que les sanctions nous détruisent», a lancé en préambule le gouvernement sur sa page Facebook en publiant le formulaire. Elles ont pourtant été approuvées par les 27 États membres, dont la Hongrie.
«Approuvez-vous des sanctions qui font grimper les prix de l'alimentation», augmentant ainsi «le risque de famine dans les pays en développement» et «la pression migratoire» aux frontières de l'Europe: voilà l'une des sept questions du formulaire envoyé à huit millions de foyers.
Une autre demande aux citoyens leur avis sur les mesures visant le secteur énergétique russe, qu'elles aient été adoptées ou simplement discutées.
Cette stratégie de Bruxelles a conduit à des factures records, «mettant en danger la capacité des ménages à se chauffer et la viabilité toute entière de l'économie européenne», est-il écrit.
Depuis le début du conflit en Ukraine, la Hongrie - qui est fortement dépendante des importations d'hydrocarbures russes - a pris soin de préserver de bonnes relations avec le Kremlin pour continuer à recevoir gaz et pétrole.
Le ministre des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, était encore à Moscou jeudi pour participer à un forum de l'énergie, à rebours de l'attitude adoptée par ses partenaires européens.
Viktor Orban s'en est pris une nouvelle fois vendredi, lors d'une interview radio, à des sanctions décidées par «une élite européenne, de manière non démocratique».
Il a justifié cette consultation par la volonté de «créer un consensus national». Les citoyens doivent répondre avant le 9 décembre.
Le gouvernement a utilisé à plusieurs reprises cette méthode sans conséquence légale, pour dénoncer par exemple la politique migratoire de l'UE, ou encore le versement d'indemnités aux détenus et aux Roms.