«Ca bouge différemment»: la danse au-delà du handicap

Sur cette photo d'archive prise le 19 février 2022, le danseur de l'Opéra de Paris Maxime Thomas (C) danse avec Gladys Fogea, une danseuse handicapée en fauteuil roulant, lors d'une répétition du ballet "Passage" à Paris. (AFP).
Sur cette photo d'archive prise le 19 février 2022, le danseur de l'Opéra de Paris Maxime Thomas (C) danse avec Gladys Fogea, une danseuse handicapée en fauteuil roulant, lors d'une répétition du ballet "Passage" à Paris. (AFP).
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Publié le Dimanche 16 octobre 2022

«Ca bouge différemment»: la danse au-delà du handicap

  • Une poignée d'associations oeuvrent en ce sens depuis plus d'une dizaine d'années en France, à l'instar de «La Possible Echappée», fondée en 2007 à Paris par Kathy Mépuis, danseuse, chorégraphe et pédagogue
  • «Le handicap est là, on ne peut pas le nier, mais il fait partie d'une différence qui donne lieu à une autre esthétique. Il est transcendé par la danse», affirme Mme Mépuis

PARIS : Paraplégique à 13 ans, Gladys Foggea dit avoir retrouvé sa liberté de mouvement grâce à la danse. Elle cherche, comme d'autres danseurs professionnels en situation de handicap, à être reconnue avant tout en tant qu'artiste.

Une poignée d'associations oeuvrent en ce sens depuis plus d'une dizaine d'années en France, à l'instar de "La Possible Echappée", fondée en 2007 à Paris par Kathy Mépuis, danseuse, chorégraphe et pédagogue.

"Le handicap est là, on ne peut pas le nier, mais il fait partie d'une différence qui donne lieu à une autre esthétique. Il est transcendé par la danse", affirme à l'AFP Mme Mépuis.

Vers les Jeux paralympiques

Forte d'un département pédagogique (500 ateliers de danse et de spectacle vivant par an) et d'un département de création artistique (avec une quinzaine de danseurs professionnels), l'association a bien évolué.

Quinze de ses artistes, dont Gladys, vont se lancer à partir du 24 octobre dans un projet de création dédiée à la cérémonie des Jeux paralympiques de 2024, sous la houlette de Robert Swinston, ancien danseur et assistant du grand chorégraphe américain Merce Cunningham.

La compagnie, qui a huit créations à son actif, travaille aussi depuis des mois sur deux spectacles, "Esquisses" et "Passage", qui seront présentés dès novembre dans des salles en Ile-de-France.

"La Possible Echappée" s'associe par ailleurs au groupe Univi (médico-social) autour d'une étude visant à mesurer l'impact de la danse sur la santé grâce à des ateliers dans des Ehpad.

"Le mot +possible+ me plaît beaucoup car ça permet d'aller vers des chemins qu'on pense fermés", assure Mme Mépuis. "L'échappée évoque à la fois un terme de danse classique (échappé) et l'échappée en tant que bouffée d'oxygène".

L'artiste préfère éviter les termes "danse inclusive" ou "adaptée", tout comme Gladys Foggea. "Ca bouge différemment mais on retrouve cette même liberté qu'une personne valide", explique la danseuse guadeloupéenne.

Elle vit aujourd'hui pleinement sa passion, notamment avec "Passage", où elle interprète un duo avec un danseur de l'Opéra de Paris, Maxime Thomas.

"Il ne connaissait pas le handicap, je n'avais jamais travaillé avec des danseurs de l'Opéra, et étonnemment, on a +matché+", sourit-elle.

Durant des répétitions au Centre Maurice Ravel (12e arrondissement de Paris), le danseur se laisse porter par elle et par le fauteuil roulant qu'elle fait tournoyer, ou s'y appuie pour faire une arabesque.

Gladys danse aussi un étonnant tango avec Sabrina Roger, également en chaise roulante.

"Il faut allier les déplacements du fauteuil et les bras, c'est ce qui va faire la beauté des mouvements", affirme l'artiste, qui avait été percutée par une voiture et qui pensait son rêve de danseuse brisé à jamais.

Plus qu'un objet pour se déplacer, le fauteuil roulant fait partie intégrante de la création.

"Souvent, quand on est paraplégique, on a la sensation d'être coupé en deux. La danse m'a vraiment permis de rattacher les jambes avec le tronc et de me réconcilier avec ce corps", ajoute-t-elle.

«Jouer avec l'inertie»

Sabrina Roger a envie que les gens viennent "non pas pour voir des personnes en fauteuil mais un spectacle". Elle se souvient avoir été embauchée une fois sur vidéo par quelqu'un qui pensait que le fauteuil était un accessoire artistique.

Atteinte d'une maladie génétique lui provoquant des troubles de la coordination, l'artiste, formée à la danse classique, peut tenir des moments sur ses jambes, ce qui ouvre encore des possibilités d'alterner positions debout et assises.

"Le jour où j'ai perdu l'équilibre(...), j'ai commencé à danser avec le déséquilibre, à jouer avec l'inertie", se rappelle-t-elle, espérant collaborer avec d'autres chorégraphes.

Maxime Thomas, lui, dit avoir vu sa créativité "stimulée" par le seul fait de chercher des solutions différentes. Et de constater qu'il y a au final "beaucoup de points communs".


Riyadh Season 2025 lance “Beast Land”

La zone proposera plus de 15 attractions principales et 14 expériences uniques, dont le Viking Coaster, le Phantom XXL, le Top Spin et un saut à l'élastique de 50 mètres de haut. (SPA)
La zone proposera plus de 15 attractions principales et 14 expériences uniques, dont le Viking Coaster, le Phantom XXL, le Top Spin et un saut à l'élastique de 50 mètres de haut. (SPA)
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  • Située près de Boulevard City et Boulevard World, la nouvelle attraction promet une expérience spectaculaire

RIYAD : L’Autorité générale du divertissement (GEA) a annoncé que les billets sont désormais disponibles pour Beast Land, qui ouvrira ses portes le 13 novembre, dans le cadre de la Riyadh Season 2025.

Située à proximité de Boulevard City et Boulevard World, cette nouvelle zone de divertissement propose une expérience immersive de grande ampleur, inspirée par l’univers du défi et de l’aventure.

Développée en collaboration avec le célèbre YouTubeur américain MrBeast (Jimmy Donaldson), Beast Land s’étend sur plus de 188 000 mètres carrés et combine jeux, aventures et spectacles interactifs accessibles à tous les âges.

La zone comprendra plus de 15 attractions principales et 14 expériences uniques, parmi lesquelles la Viking Coaster, le Phantom XXL, le Top Spin, ainsi qu’un saut à l’élastique de 50 mètres. Une “Beast Arena” dédiée proposera 10 défis compétitifs réalistes mettant à l’épreuve la vitesse, la précision et les réflexes, tels que Tower Siege, Battle Bridge et Warrior Challenge.

Le site accueillera également une zone de jeux pour enfants et plus de 20 points de restauration, faisant de Beast Land “une destination complète pour l’aventure et le divertissement.”

Beast Land sera ouverte de 16 h à minuit en semaine, et jusqu’à 1 h du matin les week-ends.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Vol au Louvre: "les bijoux seront retrouvés", réaffirme Macron

Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors d'une réunion avec la communauté française à la résidence de l'ambassadeur de France à Mexico, le 7 novembre 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors d'une réunion avec la communauté française à la résidence de l'ambassadeur de France à Mexico, le 7 novembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a assuré depuis le Mexique que les joyaux de la Couronne volés au Louvre seraient retrouvés et que la sécurité du musée serait entièrement repensée
  • Après des critiques sévères de la Cour des comptes, le Louvre lance des mesures d’urgence, dont un coordonnateur sûreté et davantage de caméras de surveillance

MEXICO: Le président français Emmanuel Macron a répété vendredi lors d'un déplacement au Mexique que les joyaux de la Couronne dérobés au Louvre seraient retrouvés et a promis que la sécurité du musée parisien serait revue.

"Nous avons commencé à interpeller une partie de la bande qui a mené ce vol. Les bijoux seront retrouvés, ils seront arrêtés, ils seront jugés", s'est engagé le chef de l'Etat auprès de la chaîne Televisa au cours d'une tournée en Amérique latine.

"De ce qui s'est passé et qui a été un choc pour tout le monde", c'est "l'occasion de sortir encore plus fort", a déclaré Emmanuel Macron.

Le 19 octobre, des malfaiteurs ont réussi à s'introduire dans le musée et dérober en quelques minutes des joyaux d'une valeur de 88 millions d'euros. Les bijoux restent introuvables et quatre suspects ont été mis en examen et écroués.

Parmi les huit pièces "d'une valeur patrimoniale inestimable", selon les autorités, se trouve le diadème de l'impératrice Eugénie (épouse de Napoléon III), qui compte près de 2.000 diamants.

La Cour des comptes a vivement critiqué la gestion du musée de ces dernières années, affirmant jeudi dans un rapport que l'institution avait négligé la sécurité au profit de l'attractivité.

"La sécurité du Louvre sera totalement repensée", a assuré Emmanuel Macron vendredi, évoquant le plan de "Nouvelle Renaissance du Louvre" annoncé en janvier qui doit aboutir à une nouvelle grande porte d'accès ou encore une salle dédiée à la Joconde de Léonard de Vinci.

La Cour des comptes a revu à la hausse son coût à 1,15 milliard d'euros, contre 700 à 800 millions évoqués par l'entourage du chef de l'État. Elle a jugé le projet "pas financé" en l'état.

En attendant, la direction du musée le plus visité au monde a présenté vendredi des "mesures d'urgence" lors d'un conseil d'administration extraordinaire, parmi lesquelles la création d'un "coordonnateur sûreté" et le déploiement de caméras de surveillance supplémentaires. Leur manque aux abords du musée avait été pointé du doigt.


Le Salon des Arts met en lumière l’échange culturel à la Résidence de France à Djeddah

La première édition du Salon des Arts s'est déroulée à la résidence française à Djeddah. (Fourni)
La première édition du Salon des Arts s'est déroulée à la résidence française à Djeddah. (Fourni)
La première édition du Salon des Arts s'est déroulée à la résidence française à Djeddah. (Fourni)
La première édition du Salon des Arts s'est déroulée à la résidence française à Djeddah. (Fourni)
La première édition du Salon des Arts s'est déroulée à la résidence française à Djeddah. (Fourni)
La première édition du Salon des Arts s'est déroulée à la résidence française à Djeddah. (Fourni)
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  • Le programme a présenté des performances live et des études visuelles reflétant l’esprit de l’échange culturel et mettant en avant la coopération culturelle croissante entre la France et l’Arabie Saoudite
  • Le Consulat de France à Djeddah a annoncé la création d’une nouvelle communauté d’anciens artistes en résidence à la Cité Internationale des Arts à Paris

​​​​​​DJEDDAH : La première édition du Salon des Arts s’est tenue mercredi soir à la Résidence de France à Djeddah, réunissant art, musique et échanges entre artistes saoudiens et français.

Le programme a proposé des performances live et des études visuelles reflétant l’esprit de l’échange culturel et mettant en avant la coopération culturelle croissante entre la France et l’Arabie Saoudite.

Au cours de la soirée, le Consulat de France à Djeddah a annoncé la création d’une nouvelle communauté d’anciens artistes en résidence à la Cité Internationale des Arts à Paris, initiative soutenue par les artistes saoudiennes Zahra Bundakji et Danah Qari. L’événement a également présenté des artistes saoudiens tels que Joud Fahmy, Zahiyah Al-Raddadi, Bricklab et Nour Gary.

Le Consul général de France à Djeddah, Mohamed Nehad, a déclaré : « Beaucoup d’artistes saoudiens présents ont déjà séjourné en France dans le cadre du programme de résidence, que j’aime comparer à un cocon de startup, un espace qui équipe les artistes de nouveaux outils, les connecte avec d’autres à travers le monde et les aide à développer et affiner leurs compétences.

« Des rencontres comme celle-ci sont essentielles pour renouer avec ces artistes, présenter leurs travaux à la Résidence de France et renforcer leurs liens. L’esprit de la France a toujours été de connecter les artistes français aux talents locaux pour créer ensemble, mêler saveurs françaises et saoudiennes, et construire quelque chose de significatif reflétant les deux cultures. »

Il a ajouté : « La scène artistique saoudienne est aujourd’hui incroyablement jeune et pleine d’énergie. Ces artistes nous inspirent et nous dynamisent avec leurs idées brillantes, rechargeant notre énergie créative à chaque rencontre. »

L’attaché culturel Quentin Richard a décrit l’événement comme un reflet du dialogue artistique continu entre les deux pays, déclarant : « Les résidences artistiques à la Cité Internationale des Arts à Paris et ici à Djeddah illustrent la vitalité du dialogue entre artistes français et saoudiens. Elles favorisent une dynamique d’échange basée sur la créativité, le respect mutuel et la découverte partagée de nos cultures. »

Le groupe français Oriki, dont les membres incluent Woz Kaly, Yann Saletes, Mourad Baitiche, Michel Teyssier et Khaled Baitiche, actuellement en résidence à Hayy Cinema en collaboration avec l’artiste saoudienne Salma Murad, a également participé à l’événement.

De nouvelles résidences artistiques débuteront en décembre en partenariat avec le Musée Tariq Abdulhakim et la galerie Athr.

Le chanteur d’Oriki, Woz Kaly, a déclaré : « Entre la première visite et aujourd’hui, il y a un lien émotionnel avec le territoire, la communauté et les artistes. Tant que ce lien existe, tout peut se créer à travers l’art. Lors de l’événement, nous avons interprété trois chansons faisant partie de notre projet de ciné-concert, chacune inspirée d’une scène de film différente.

« Même sans l’écran, l’idée est que le public imagine l’histoire à travers la musique et ressente son émotion. C’est un aperçu de ce que nous développons depuis notre arrivée à Djeddah. »

Pour Bundakji, le Salon des Arts a offert au public une rare plongée dans le processus créatif lui-même.

« Les gens connaissent l’artiste dans son atelier, mais ils ne voient jamais ce qui s’y passe. Ils ne voient pas les recherches, les idées, les expérimentations, les échecs », a-t-elle expliqué, ajoutant que l’événement permettait aux visiteurs d’interagir directement avec le processus artistique.

« Entre l’atelier et l’œuvre finale, il y a un grand espace où nous pouvons nous rencontrer, partager nos idées, où naissent les amitiés et la communauté. Je crois que c’est la vie elle-même, où les gens se connectent, parlent d’art et apprennent à se connaître face à face, pas seulement en voyant mon travail et mon nom sur un titre », a-t-elle poursuivi.

Elle a décrit la soirée comme un espace permettant aux visiteurs de toucher et d’expérimenter les recherches derrière chaque œuvre, « une tranche de la pratique de chacun dans son atelier ».

Qari a ajouté : « Je pense que c’est un bel espace pour que les gens se réunissent et aient réellement une conversation sur la vie qui imite l’art qui imite la vie. Nous voyons tous le travail des autres en exposition, mais nous ne connaissons pas vraiment les sentiments derrière ces œuvres. »

Elle a conclu : « Tout ce que nous créons provient de quelque chose dans nos vies : des histoires, des sentiments, des rêves, des peurs, des échecs. C’est une opportunité intime de créer un lien authentique entre les gens et de s’inspirer mutuellement. Utiliser la création d’autrui comme muse pour ce que nous vivons, pour savoir que nous ne sommes pas seuls. N’est-ce pas là le but de l’art et de la poésie, après tout ? »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com