Montée en puissance du soutien militaire de l'UE à l'Ukraine

La dotation de la Facilité est de 5,7 milliards et les Européens vont devoir remettre au pot (Photo, AFP).
La dotation de la Facilité est de 5,7 milliards et les Européens vont devoir remettre au pot (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 17 octobre 2022

Montée en puissance du soutien militaire de l'UE à l'Ukraine

  • Plusieurs formations sont en effet en cours dans différents Etats membres, notamment en Allemagne et en France
  • La France va former «jusqu'à 2 000 soldats ukrainiens» sur son sol, a annoncé samedi le ministre français des Armées Sébastien Lecornu

BRUXELLES: L'Union européenne monte en puissance dans son soutien militaire à l'Ukraine avec le lancement lundi d'une mission pour former sur son territoire 15 000 soldats ukrainiens et l'octroi d'une nouvelle dotation de 500 millions d'euros pour la fourniture d'armes.

"C'est une grande première pour l'UE", a commenté un responsable européen. "Nous n'avons jamais mené une mission à cette échelle", a-t-il souligné.

Les ministres des Affaires étrangères des 27 pays membres vont avaliser ces deux décisions lundi lors d'une réunion à Luxembourg et la mission sera immédiatement opérationnelle, a-t-on précisé de source diplomatique.

Plusieurs formations sont en effet en cours dans différents Etats membres, notamment en Allemagne et en France, où des militaire ukrainiens sont entraînés pour se servir des canons, lance-missiles et systèmes de défense antiaérienne fournis par les Européens.

La France va former "jusqu'à 2 000 soldats ukrainiens" sur son sol, a annoncé samedi dans un quotidien le ministre français des Armées Sébastien Lecornu.

Il s'agit de dispenser une "formation généraliste" de combattant, de répondre à "des besoins spécifiques signalés par les Ukrainiens, comme la logistique", et de les former "sur les matériels fournis", a expliqué M. Lecornu.

Ces formations pourront bénéficier des financements alloués par la Facilité européenne pour la paix (FEP), le fonds constitué hors du budget européen pour aider militairement l'Ukraine.

Un effort de 3 milliards d'euros

Au total, l'objectif est de prodiguer une "formation de base" à 12 000 soldats ukrainiens et "des formations spécialisées" à 2 800 autres, a-t-on expliqué de source européenne.

Artillerie, unités du génie, radars: les besoins de l'état-major des forces armées ukrainiennes sont multiples.

La mission européenne va compléter les formations dispensées par les Britanniques et les Américains.

La Pologne va servir de plaque tournante pour la mission, car "elle est la porte de sortie pour les Ukrainiens et la porte de retour", a-t-on souligné. L'Allemagne veut pour sa part former une brigade ukrainienne.

Un budget de 50 à 60 millions d'euros par an est prévu pour la phase de lancement de la mission, a-t-on précisé à Bruxelles. Il doit être confirmé lundi en même temps que l'octroi d'un nouveau financement de 500 millions d'euros de la facilité pour les armements, portant l'effort des Européens à 3 milliards d'euros, auxquels "s'ajoutent les contributions bilatérales, qui sont beaucoup plus importantes".

"Un budget pour sept années a été dépensé en sept mois", a souligné un haut fonctionnaire européen.

La dotation de la Facilité est de 5,7 milliards et les Européens vont devoir remettre au pot. L'Allemagne, la France, l'Italie et l'Espagne sont les quatre plus gros contributeurs.

Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba doit participer à la réunion en visioconférence et Paris doit lui confirmer la livraison à l'Ukraine de six nouveaux canons Caesar (en plus de 18 déjà envoyés), de plusieurs obusiers de 155 mm, des lance-roquettes LRU --l'équivalent français des HiMARS américains--, et des système de défense sol-air Crotale contre les drones utilisés par les Russes .

L'Allemagne et l'Espagne ont également annoncé la fourniture de systèmes de défense antiaérienne.

Les drones sont devenus "un atout" dans le conflit en Ukraine. Les Européens dénoncent la fourniture de telles armes à la Russie par l'Iran en violation des résolutions des Nations Unies, ce que Téhéran dément.

Le chef de diplomatie européenne Josep Borrell a fait part de ces préoccupation au ministre iranien Hossein Amir-Abdollahian lors d'un entretien téléphonique vendredi.

Il a aussi appelé à la fin immédiate de la "répression violente" des manifestations déclenchées par la mort il y a un mois d'une jeune femme arrêtée par la police des moeurs iranienne.

L'UE va sanctionner lundi le chef de cette police et une dizaine d'autres dirigeants jugés responsables de cette répression. M. Amir-Abdollahian a dénoncé cette perspective en appelant l'UE à adopter "une approche réaliste" face à ces manifestations.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.