Guerre d’Algérie: Macron préside ce matin une prise d’armes en l’honneur des anciens combattants

Emmanuel Macron présidant la prise d’armes en l’honneur des anciens combattants de la guerre d'Algérie à l’Hôtel national des Invalides. (Photo capture d'écran AFP).
Emmanuel Macron présidant la prise d’armes en l’honneur des anciens combattants de la guerre d'Algérie à l’Hôtel national des Invalides. (Photo capture d'écran AFP).
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Publié le Mardi 18 octobre 2022

Guerre d’Algérie: Macron préside ce matin une prise d’armes en l’honneur des anciens combattants

  • La cérémonie, qui consiste en une revue des troupes et une remise de décorations, sans prise de parole, a pour but de mettre à l’honneur les anciens combattants
  • Selon les chiffres donnés par l’Élysée, environ 1,42 million de Français ont participé à la guerre et plus de 23 000 soldats ont été tués

PARIS: Dans le droit fil de l’engagement qu’il a pris depuis son premier quinquennat, en 2017, pour dépassionner les questions mémorielles relatives à la guerre d’Algérie, le chef d’État français, Emmanuel Macron, préside ce matin une prise d’armes en l’honneur des anciens combattants de ce conflit à l’Hôtel national des Invalides.


Dans les vœux aux armées qu’il a prononcés à Haguenau, sur le camp d’Oberhoffen, en janvier dernier, Macron a eu une pensée pour les anciens combattants de la guerre d’Algérie et il a annoncé qu’un hommage leur serait rendu.
À cet égard, l’Élysée indique que cette cérémonie, qui serait marquée par «une grande sobriété et une grande simplicité» aurait lieu le 18 octobre, date anniversaire de la loi qui reconnaît officiellement la guerre d’Algérie.
La cérémonie, qui consiste en une revue des troupes et une remise de décorations sans prise de parole, a pour but de mettre à l’honneur les anciens combattants et des personnes de différents profils qui ont combattu pour la France en Algérie.
Selon les chiffres donnés par l’Élysée, environ 1,42 million de Français ont participé à la guerre, plus de 23 000 soldats ont été tués et quelque 60 000 autres blessés.
De ce fait, «chaque famille française a été touchée par cette guerre», indique l’Élysée, qui estime à 100 000 le nombre d’anciens combattants encore vivants.

Apaiser les mémoires
Cette cérémonie s’inscrit donc dans le cadre de la volonté du président français d’apaiser les mémoires liées à la colonisation et à la guerre. Le but est de créer les conditions qui permettent de regarder l’histoire en face, loin des crispations et des crises engendrées par les blessures mutuelles.
Depuis le début, cette démarche présidentielle s’est appuyée en tout point sur le travail des historiens et sur leurs préconisations, privilégiant la «reconnaissance» à la «repentance».
Ainsi, après la publication du rapport de l’historien Benjamin Stora, en mars 2021, Emmanuel Macron a procédé à des actes symboliques qui visent à réconcilier les mémoires des deux côtés de la Méditerranée ainsi qu’à assainir les relations franco-algériennes.
Le président a reconnu l’assassinat de l’avocat et dirigeant politique du nationalisme algérien Ali Boumendjel, et il a reconnu la mort sous la torture de l’armée française du mathématicien communiste Maurice Audin.
En septembre 2021, le président français a demandé pardon aux harkis, ces Algériens qui ont combattu aux côtés de la France et qui, par la suite, ont été abandonnés par elle.
Un projet de loi de reconnaissance et de réparation a été adopté en janvier 2022 et une commission indépendante présidée par Jean-Marie Bockel a été établie pour mettre en œuvre le mécanisme de réparation.
Plus de 22 000 demandes ont été enregistrées et plus de 22 millions d’euros de réparation ont été versés à ce jour. Environ 3 000 personnes en ont bénéficié.
Emmanuel Macron a par ailleurs marqué le 61e anniversaire du massacre de manifestants algériens à Paris le 17 octobre 1961, dénonçant dans un Tweet cet acte de «crime inexcusable pour la république».

Quelles retombées politiques?
Pour autant, il est difficile d’évaluer les retombées de cette politique de main tendue et de cette volonté de pacification sur le plan des relations bilatérales entre Paris et Alger.
La visite de Macron à Alger fin août a été certes l’occasion de mettre l’accent sur la qualité des liens qui unissent les deux pays et sur les affinités ainsi que sur les concordances de vues entre le président français et son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune.
Cependant, les multiples actes de Macron sur le plan de l’apaisement mémoriel n’ont suscité aucune réciprocité de la part de l'Algérie; bien au contraire, ils ont fait l’objet de nombreuses critiques et d'atermoiements.
Benjamin Stora, qui devait effectuer son travail de recherche mémoriel en parallèle avec le directeur des archives nationales algériennes, Abdelmadjid Chikhi, a été lâché en cours de route par ce dernier, qui n’a cessé de fustiger l’approche et la méthodologie française.
Loin de baisser les bras, Emmanuel Macron poursuit inlassablement l’accomplissement de son engagement afin d’éviter que les jeunes générations françaises et algériennes ne soient prises en otage par des mémoires passéistes.
Par ailleurs, l’Élysée confirme que le président Macron se rendra le 19 octobre à la Grande Mosquée de Paris, qui célèbre ses cent ans.

Il prononcera un discours dans cet édifice bâti en hommage aux soldats musulmans morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale.


L’histoire de Donia, arrivée de Gaza à Paris, le quotidien morbide des Gazaouis qui ne veulent que vivre

Marcher la peur au ventre, occultant la faim et la fatigue, enjamber des gravats, des cadavres, marcher dans des égouts, tenir sans espoir aucun, se sachant, comme tous ses semblables, abandonnée par tous. (AFP)
Marcher la peur au ventre, occultant la faim et la fatigue, enjamber des gravats, des cadavres, marcher dans des égouts, tenir sans espoir aucun, se sachant, comme tous ses semblables, abandonnée par tous. (AFP)
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  • Donia Al-Amal Ismail, poète, journaliste et mère de quatre enfants, habitante de Gaza, arrivée à Paris il y a presque trois mois. Elle raconte son histoire à Arab News en français.
  • Difficile de ne pas se sentir anéantie face à ce visage doux et tendre, à ces yeux verts empreints d’une tristesse insondable.

PARIS: Depuis le début de la guerre à Gaza, les récits qui parviennent à franchir les ruines et le silence imposé sont rares.
Derrière les chiffres et les bilans atones relayés par les médias, il y a des voix : celles de civils qui ont vu leur existence basculer en quelques heures.
Parmi elles, Donia Al-Amal Ismail, poète, journaliste et mère de quatre enfants, habitante de Gaza, arrivée à Paris il y a presque trois mois. Elle raconte son histoire à Arab News en français.
Difficile de ne pas se sentir anéantie face à ce visage doux et tendre, à ces yeux verts empreints d’une tristesse insondable. Donia témoigne de ce que signifie vivre la guerre : vivre avec la peur, la faim, fuir sous les bombes, errer d’un abri de fortune à un autre.
Marcher pour ne pas crever, marcher avec le seul souci de garder en vie ses deux enfants (une fille et un garçon) restés avec elle, les deux autres étant en Égypte.
Marcher la peur au ventre, occultant la faim et la fatigue, enjamber des gravats, des cadavres, marcher dans des égouts, tenir sans espoir aucun, se sachant, comme tous ses semblables, abandonnée par tous.
Son récit, émouvant par-dessus tout, saccadé par de longs silences et des larmes qui coulent spontanément sur les joues, n’en est pas moins ferme : pour elle, indéniablement, Gaza est le foyer des Gazaouis qui feront tout pour reconstruire.

 


Lecornu recevra les socialistes mercredi, annonce Olivier Faure

Le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu recevra mercredi matin les responsables du Parti socialiste, avec qui il devra négocier à l'automne un accord sur le budget 2026 pour éviter une censure, a annoncé leur Premier secrétaire Olivier Faure. (AFP)
Le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu recevra mercredi matin les responsables du Parti socialiste, avec qui il devra négocier à l'automne un accord sur le budget 2026 pour éviter une censure, a annoncé leur Premier secrétaire Olivier Faure. (AFP)
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  • Depuis sa nomination mardi, Sébastien Lecornu a commencé ses consultations avec d'abord les partis de son "socle commun" (bloc central et LR), puis les syndicats et organisations patronales avec qui il a des entretiens encore lundi et mardi
  • Mais le rendez-vous le plus attendu est celui avec les socialistes. Déjà menacé de censure par LFI et le RN, c'est eux qui peuvent éviter à M. Lecornu de connaître le même sort que ses prédécesseurs

PARIS: Le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu recevra mercredi matin les responsables du Parti socialiste, avec qui il devra négocier à l'automne un accord sur le budget 2026 pour éviter une censure, a annoncé leur Premier secrétaire Olivier Faure.

"On a rendez-vous mercredi matin et donc nous le verrons pour la première fois", a déclaré M. Faure lundi sur France 2. Les Ecologistes de Marine Tondelier et le Parti communiste de Fabien Roussel ont également indiqué à l'AFP être reçus mercredi, respectivement à 14H et 18H.

Depuis sa nomination mardi, Sébastien Lecornu a commencé ses consultations avec d'abord les partis de son "socle commun" (bloc central et LR), puis les syndicats et organisations patronales avec qui il a des entretiens encore lundi et mardi.

Mais le rendez-vous le plus attendu est celui avec les socialistes. Déjà menacé de censure par LFI et le RN, c'est eux qui peuvent éviter à M. Lecornu de connaître le même sort que ses prédécesseurs.

Au coeur de ce rendez-vous le projet de budget 2026 que le nouveau gouvernement devra présenter avant la mi-octobre au Parlement.

Les socialistes posent notamment comme conditions un moindre effort d'économies l'année prochaine que ce qu'envisageait François Bayrou et une fiscalité plus forte des plus riches, à travers la taxe sur les très hauts patrimoines élaborée par l'économiste Gabriel Zucman (2% sur les patrimoines de plus de 100 millions d'euros).

Mais Sébastien Lecornu, s'il s'est dit prêt samedi à "travailler sans idéologie" sur les questions "de justice fiscale" et de "répartition de l'effort", a déjà fait comprendre son hostilité à cette taxe Zucman, et notamment au fait de taxer le patrimoine professionnel "car c'est ce qui permet de créer des emplois".

"Quand on parle patrimoine professionnel, vous pensez à la machine outil ou aux tracteurs mais pas du tout. On parle d'actions, la fortune des ultrariches, elle est essentiellement en actions", lui a répondu M. Faure.

"Si vous dites que, dans la base imposable, on retire ce qui est l'essentiel de leur richesse, en réalité, vous n'avez rien à imposer", a-t-il argumenté.

"C'était déjà le problème avec l'Impôt sur la fortune (ISF, supprimé par Emmanuel Macron) qui touchait les +petits riches+ et épargnaient les +ultrariches+ parce que les +ultrariches+ placent leur argent dans des holdings", a-t-il reconnu.

 


Pour Sébastien Lecornu, un premier déplacement consacré à la santé

Sébastien Lecornu assiste à la présentation du supercalculateur Asgard au Mont Valérien à Suresnes, près de Paris, le 4 septembre 2025. (AFP)
Sébastien Lecornu assiste à la présentation du supercalculateur Asgard au Mont Valérien à Suresnes, près de Paris, le 4 septembre 2025. (AFP)
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  • Déplacement symbolique à Mâcon : Pour son premier déplacement, Sébastien Lecornu met l'accent sur l'accès aux soins et le quotidien des Français
  • Conscient de l'absence de majorité, il consulte partis et syndicats, cherchant des terrains d'entente sur le budget, tout en laissant la porte ouverte à une fiscalité plus juste

PARIS: Sébastien Lecornu se rend samedi en province, à Mâcon, pour son premier déplacement en tant que Premier ministre consacré à la santé et à "la vie quotidienne" des Français, délaissant pendant quelques heures les concertations qu'il mène activement à Paris avant de former un gouvernement.

Quatre jours à peine après sa nomination, le nouveau et jeune (39 ans) locataire de Matignon va à la rencontre des Français, pour qui il reste encore un inconnu. Il échangera notamment avec des salariés d'un centre de santé de Saône-et-Loire dont le but est d'améliorer l'accès aux soins.

Lui-même élu local de l'Eure, où il a été maire, président de département et sénateur, ce fils d'une secrétaire médicale et d'un technicien de l'aéronautique avait assuré dès le soir de sa nomination "mesurer les attentes" de ses concitoyens et "les difficultés" qu'ils rencontraient.

Celles-ci sont souvent "insupportables" pour accéder à un médecin ou à un professionnel de santé, parfois "source d'angoisse", souligne son entourage. Le Premier ministre entend dans ce contexte "témoigner de la reconnaissance de la Nation à l’égard des personnels soignants" et "réaffirmer la volonté du gouvernement de faciliter l’accès aux soins".

Il s'agit aussi pour Sébastien Lecornu de convaincre l'opinion, autant que les forces politiques, du bien-fondé de sa méthode: trouver des terrains d'entente, en particulier sur le budget, permettant de gouverner sans majorité.

Sébastien Lecornu est très proche d'Emmanuel Macron, avec qui il a encore longuement déjeuné vendredi à l'Elysée.

- Mouvements sociaux -

Sa nomination coïncide avec plusieurs mouvements sociaux. Le jour de sa prise de fonction, une mobilisation lancée sur les réseaux sociaux pour "bloquer" le pays a réuni 200.000 manifestants, et une autre journée de manifestations à l'appel des syndicats est prévue jeudi.

"Il y a une grande colère" chez les salariés, a rapporté Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT, premier syndicat de France, à l'issue d'une entrevue vendredi avec le nouveau Premier ministre, qui lui a dit travailler sur une "contribution des plus hauts revenus" dans le budget 2026.

C'est sur le budget que ses deux prédécesseurs, François Bayrou et Michel Barnier, sont tombés. Et Sébastien Lecornu cherche en priorité une forme d'entente avec les socialistes.

Mais il lui faut dans le même temps réduire les déficits, alors que l'agence de notation Fitch a dégradé vendredi soir la note de la dette française.

Le centre et la droite de la coalition gouvernementale se disent prêts à taxer plus fortement les ultra-riches sans pour autant aller jusqu'à l'instauration de la taxe Zucman sur les plus hauts patrimoines, mesure phare brandie par les socialistes et dont LR ne veut pas.

Une telle mesure marquerait en tout cas une des "ruptures" au fond prônées par Sébastien Lecornu à son arrivée, puisqu'elle briserait le tabou des hausses d'impôts de la macronie.

- Méthode -

Sébastien Lecornu veut aussi des changements de méthode.

Il a d'abord réuni jeudi --pour la première fois depuis longtemps-- les dirigeants des partis du "socle commun", Renaissance, Horizons, MoDem et Les Républicains, afin qu'ils s'entendent sur quelques priorités communes.

Un format "présidents de parti" qui "permet de travailler en confiance, de façon plus directe, pour échanger sur les idées politiques, sur les arbitrages", salue un participant.

Avant les oppositions et à quelques jours d'une deuxième journée de manifestations, il a consulté les partenaires sociaux, recevant vendredi la CFDT et Medef, avant la CGT lundi.

En quête d'un compromis pour faire passer le budget, le chef de gouvernement pourrait repartir du plan de son prédécesseur François Bayrou délesté de ses mesures les plus controversées. A l'instar de la suppression de deux jours fériés.

L'hypothèse d'une remise sur les rails du conclave sur les retraites semble aussi abandonnée. Les partenaires sociaux refusent de toute façon de le rouvrir.

Des gestes sont attendus à l'égard des socialistes alors qu'à l'Elysée, on estime que le Rassemblement national, premier groupe à l'Assemblée nationale, se range désormais comme la France insoumise du côté du "dégagisme".

Cultivant une parole sobre voire rare, Sébastien Lecornu ne s'exprimera qu'à l'issue de ces consultations "devant les Français", avant la traditionnelle déclaration de politique générale, devant le Parlement.