Au Soudan, un conflit tribal fait 150 morts en deux jours

L'armée a déclaré que les attaques de mardi étaient une violation manifeste de l'accord de cessez-le-feu (Photo, AFP).
L'armée a déclaré que les attaques de mardi étaient une violation manifeste de l'accord de cessez-le-feu (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 20 octobre 2022

Au Soudan, un conflit tribal fait 150 morts en deux jours

  • «En tout, 150 personnes y compris des femmes, des enfants et des personnes âgées, ont été tuées et 86 blessées mercredi et jeudi», a indiqué Abbas Moussa, le directeur de l'hôpital de Wad al-Mahi
  • Jeudi, plusieurs centaines de personnes sont descendues dans la rue à Damazine, chef-lieu du Nil Bleu, pour protester contre les violences au cri de «Non à la violence», a indiqué un habitant

KHARTOUM: Au moins 150 personnes dont des femmes et des enfants ont été tuées mercredi et jeudi dans de nouveaux affrontements tribaux au Nil Bleu, dans le sud du Soudan, déjà endeuillé ces derniers mois par des heurts pour la terre. 

La mission de l'ONU au Soudan a dit sa "grave inquiétude concernant l'escalade des violences"  meurtrières entre tribus au Nil Bleu ainsi que dans l'Etat du Kordofan-Ouest, appelant les autorités à s'attaquer "aux racines du problème" et à garantir "le droit des habitants à la sécurité". 

"En tout, 150 personnes y compris des femmes, des enfants et des personnes âgées, ont été tuées et 86 blessées mercredi et jeudi", a indiqué Abbas Moussa, le directeur de l'hôpital de Wad al-Mahi où ont eu lieu les violences. 

Lundi, les autorités ont imposé un couvre-feu nocturne dans cette zone frontalière de l'Ethiopie après la mort de 13 personnes, selon l'ONU, dans des heurts les jours précédents entre des membres de la tribu des Haoussas et des clans rivaux. 

Mais rien n'y a fait. Les violences ont repris malgré le déploiement d'importantes forces de sécurité dans le secteur, à 500 kilomètres de Khartoum, a indiqué mercredi soir un dignitaire Haoussa. 

"Des armes ont été utilisées et des maisons brûlées", a-t-il affirmé. 

M. Moussa confirme. La plupart des victimes souffrent de brûlures, selon lui. 

Les heurts tribaux sont régulièrement émaillés d'incendies de maisons et de magasins. 

Manifestations  

Jeudi, plusieurs centaines de personnes sont descendues dans la rue à Damazine, chef-lieu du Nil Bleu, pour protester contre les violences au cri de "Non à la violence", a indiqué un habitant. 

D'autres manifestants ont réclamé le départ du gouverneur, incapable selon eux de les protéger des violences, selon des témoins. 

De juillet à début octobre, au moins 149 personnes ont été tuées, des centaines blessées et 65 000 déplacées dans l'Etat du Nil Bleu, selon l'ONU. 

Au début de ces violences, les Haoussas s'étaient mobilisés à travers tout le Soudan, s'en prenant à des bâtiments publics pour faire entendre leur voix et se disant discriminés par la loi tribale ancestrale. 

Cette coutume interdit aux Haoussas, arrivés les derniers dans le Nil Bleu, de posséder la terre, ce qu'ils contestent. 

La question de l'accès à la terre est très sensible au Soudan, l'un des pays les plus pauvres au monde, où l'agriculture et l'élevage représentent 43% des emplois et 30% du PIB. 

Dans un pays où de très nombreuses armes sont en circulation du fait des guerres et insurrections locales à répétition, elle crée souvent des tensions meurtrières. 

« Fin du tribalisme » 

Depuis le putsch mené le 25 octobre 2021 à Khartoum par le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, les violences entre tribus connaissent une recrudescence du fait, disent les experts, du vide sécuritaire créé par le coup d'Etat. 

Les Soudanais qui manifestent chaque semaine depuis près d'un an contre le putsch appellent désormais dans leurs défilés à "l'unité" et à "la fin du tribalisme". 

La semaine dernière, 19 personnes ont été tuées et 34 blessées dans des heurts tribaux au Kordofan-Ouest, un autre Etat du sud, selon l'ONU. 

Il s'agit d'un différend pour la terre entre la tribu arabe des Misseriya et des membres de l'ethnie africaine Nouba, a précisé l'organisation internationale. 

Après la flambée de violence de l'été dans le Nil Bleu, dignitaires tribaux et pouvoir militaire s'étaient engagés à régler les différends tribaux. 

Sans toutefois y parvenir. 

Entre janvier et août, les conflits tribaux avaient déjà fait plus de 370 morts et 177 000 déplacés, selon l'ONU. 


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Défense civile de Gaza annonce cinq morts dans une frappe israélienne sur un abri

Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
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  • Une frappe israélienne a touché une école servant d’abri à Gaza, faisant cinq morts selon la Défense civile; l’armée israélienne dit avoir visé des « suspects » et enquête sur les victimes
  • Le cessez-le-feu du 10 octobre reste fragile, avec des accusations mutuelles de violations, tandis que des médiateurs internationaux poussent vers une nouvelle phase du plan de paix

Gaza, Territoires palestiniens: La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé vendredi qu'une frappe israélienne sur une école transformée en abri pour personnes déplacées avait fait cinq morts, tandis que l'armée a affirmé avoir ouvert le feu sur des suspects.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que cinq corps avaient été retrouvés après un bombardement israélien sur l'Ecole des martyrs de Gaza, utilisée comme abri dans le quartier de Tuffah, dans l'est de la ville de Gaza.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré que "pendant des opérations dans le secteur de la Ligne jaune dans le nord de la bande de Gaza, plusieurs individus suspects ont été repérés dans des structures de commandement à l'ouest de la Ligne jaune".

En vertu du cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas après deux ans de guerre, les forces israéliennes se sont retirées à l'est de cette ligne de démarcation.

L'armée a ajouté que des soldats avaient "tiré sur les individus suspects pour éliminer la menace" et dit être "au courant des allégations concernant des victimes", allégations qui sont "en cours d'examen".

L'armée "regrette tout dommage causé à des personnes non impliquées", a-t-elle ajouté.

Le cessez-le-feu dans le territoire palestinien, basé sur le plan du président américain Donald Trump, reste fragile et les deux camps s'accusent mutuellement de violations.

L'émissaire américain Steve Witkoff devait participer à une réunion vendredi à Miami, en Floride, avec des représentants de la Turquie, du Qatar et de l'Egypte, médiateurs et garants de la trêve.

Les médiateurs appellent à présent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase du plan de paix, qui prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"Notre population attend de ces pourparlers que les participants s'accordent pour mettre fin aux excès israéliens et stopper toutes les violations", a déclaré à l'AFP Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé jeudi qu'au moins 395 Palestiniens avaient été tués par des tirs israéliens depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Trois soldats israéliens ont également été tués dans le territoire depuis la trêve.

Israël attend encore le retour d'un dernier corps d'otage retenu à Gaza avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase de l'accord.