Nouvelle course au pouvoir au Royaume-Uni, Boris Johnson prêt à tenter un retour

La Première ministre britannique Liz Truss au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 20 octobre 2022, après une déclaration pour annoncer sa démission. (Photo de Daniel LEAL / AFP)
La Première ministre britannique Liz Truss au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 20 octobre 2022, après une déclaration pour annoncer sa démission. (Photo de Daniel LEAL / AFP)
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Publié le Vendredi 21 octobre 2022

Nouvelle course au pouvoir au Royaume-Uni, Boris Johnson prêt à tenter un retour

  • Aucun candidat ne s'est encore officiellement déclaré pour ce scrutin interne au Parti conservateur au pouvoir, mais selon la presse britannique, l'ancien chef du gouvernement est prêt à se lancer dans l'arène
  • Le Daily Telegraph souligne que Johnson se pose en potentiel sauveur d'une déroute électorale annoncée, et affirme qu'il tend une branche d'olivier à son ex-ministre des Finances Rishi Sunak

LONDRES : Après la démission de la Première ministre britannique Liz Truss, une nouvelle course à Downing Street s'amorce vendredi, sous l'ombre des probables velléités de retour de Boris Johnson.

Aucun candidat ne s'est encore officiellement déclaré pour ce scrutin interne au Parti conservateur au pouvoir, mais selon la presse britannique, l'ancien chef du gouvernement est prêt à se lancer dans l'arène, un peu plus de trois mois après avoir été poussé à la démission après une accumulation de scandales.

«Bojo: I'll be back», titre le tabloïd The Sun. Parmi les autres journaux conservateurs, le Daily Telegraph souligne que Johnson se pose en potentiel sauveur d'une déroute électorale annoncée, et affirme qu'il tend une branche d'olivier à son ex-ministre des Finances Rishi Sunak. Le Daily Mail met en Une le possible duel entre les deux hommes, évoquant un possible retour à la hâte de Johnson de ses vacances dans les Caraïbes.

A gauche, le tabloïd Daily Mirror reprend en grosses lettres le mot d'ordre du chef de l'opposition travailliste Keir Starmer: des élections législatives «MAINTENANT», sans attendre fin 2024-début 2025 comme prévu.

En coulisses, les différents aspirants comptent leurs soutiens pour atteindre le seuil des 100 parrainages requis d'ici lundi en début d'après-midi. Le nom du gagnant sera connu au plus tard vendredi prochain.

Les proches de Boris Johnson mettent en avant la légitimité qu'il tire de son triomphe électoral fin 2019. Ses opposants rappellent la succession de mensonges et d'affaires embarrassantes des trois ans de son mandat, qui ont laissé des traces profondes. Certains députés conservateurs avertissent même qu'ils démissionneront si Johnson revient.

Fervente soutien de Boris Johnson, son ex-ministre de la Culture Nadine Dorries a loué l'ancien dirigeant comme un «gagnant», dont «le parti a besoin pour survivre».

Nouveaux voyants économiques au rouge dans un Royaume-Uni en crise politico-financière

Intérêts record de la dette, chute des ventes au détail, confiance en berne: l'économie britannique accumule de nouveaux signaux négatifs dans un pays en pleine crise politico-financière.

Les intérêts de la dette britannique ont atteint 7,7 milliards de livres en septembre, 2,5 milliards de plus qu'un an auparavant et le montant le plus élevé versé depuis le début de ces statistiques mensuelles en 1997.

Depuis la mi-2021, la charge de la dette de l'Etat «a considérablement augmenté, non pas à cause de la hausse de la dette», mais «largement à cause de l'inflation», a commenté l'Office national des statistiques (ONS) vendredi dans son rapport mensuel.

L'emprunt public hors banques sous l'égide de l'Etat a augmenté de 2,2% sur un an à 200 milliards de livres en septembre, niveau le plus élevé jamais enregistré depuis le début de ces statistiques il y a trente ans, excepté le record pendant la pandémie de Covid-19.

La dette publique atteignait pour sa part - hors banques publiques - 2.450,2 milliards de livres fin septembre, représentant 98% du PIB et 2,5 points de pourcentage de PIB de plus qu'un an plus tôt.

«Pour stabiliser les marchés, j'ai clairement dit que des décisions difficiles allaient être prises afin de protéger» les comptes de l'Etat, a prévenu Jeremy Hunt, le Chancelier de l'Echiquier.

Nommé il y a une semaine dans l'urgence face à la débâcle sur les marchés entraînée par le «mini-budget» de son prédécesseur au ministère des Finances, Jeremy Hunt a aussitôt annulé la quasi-totalité de ces mesures budgétaires dispendieuses et non financées à l'effet dévastateur.

Il doit présenter un plan à moyen terme le 31 octobre, qui devrait inclure des baisses de dépenses publiques et de possibles hausses d'impôts, en totale opposition aux promesses de campagne de l'éphémère Première ministre Liz Truss, poussée à la démission jeudi face au naufrage de son gouvernement.

La pression monte notamment pour imposer une taxe sur les profits des compagnies énergétiques plus substantielle qu'actuellement. Et la presse britannique évoque une éventuelle taxation des banques, qui bénéficient de la flambée des taux d'intérêt.

- Crédibilité éreintée -

Le plan de Jeremy Hunt est toutefois incertain, le nouveau chancelier n'étant pas sûr de rester en poste dans le prochain gouvernement.

En plein marasme politique, le pays traverse aussi une tempête économique avec une activité à plat, une inflation à plus de 10% - la plus forte du G7 -, une crise énergétique et des millions de Britanniques qui basculent dans la pauvreté.

Le tout se ressent sur la consommation: les ventes au détail ont chuté de 1,4% en septembre comparé à août, et elles déclinent depuis des mois.

L'ONS explique ce recul en septembre non seulement par la hausse du coût de la vie, mais aussi par l'impact de la journée de congé national pour les funérailles de la reine Elizabeth II le mois dernier, avec la fermeture de très nombreux commerces.

L'indice GfK sur la confiance témoigne également d'une humeur en berne des consommateurs.

Après avoir bondi jeudi à l'annonce de la démission de Liz Truss, la livre retombait vendredi: elle perdait 0,33% à 1,1196 dollar, vers 07H45 GMT.

Son niveau historiquement très déprimé, tout comme le rebond à l'inverse des rendements de la dette à long terme sur le marché vendredi illustraient la défiance des investisseurs.

Le coût de la dette de l'Etat à 30 ans montait à 4,022% vers 07H45 GMT, repassant le seuil de 4%. Fin 2021, il ne valait qu'un peu plus de 1%.

Le «mini-budget» l'avait poussé à plus de 5%, fragilisant des fonds d'actifs détenus par les fonds de pension et la Banque d'Angleterre était intervenue pour empêcher une crise financière.

«Les turbulences politiques et la volte-face budgétaire ont éreinté la crédibilité» du pays chez les investisseurs internationaux, observe Richard Hunter, analyste d'Interactive Investor.

Les chiffres publiés vendredi ajoutent à ce tableau sombre et témoignent de la difficulté de la tâche pour le prochain gouvernement.

- Processus accéléré -

«Il a eu sa chance», a estimé à l'inverse sur les ondes de la BBC David Lidington, ancien membre du gouvernement de Theresa May.

Vu par le camp Johnson comme un traître qui a précipité la chute de Johnson, Rishi Sunak était le candidat préféré des députés conservateur, avant d'être finalement écarté au profit de Liz Truss par les adhérents.

L'actuelle ministre des Relations avec le Parlement, Penny Mordaunt, coqueluche des militants tories qui était arrivée troisième, fait également figure de candidate très sérieuse.

Quel que soit le futur Premier ministre, il prendra la tête d'un parti miné par les divisions face à une opposition au plus haut dans les sondages, mais surtout d'un pays plongé dans une grave crise du coût de la vie.

L'inflation dépasse les 10%, au plus haut depuis 40 ans, dans un contexte social tendu au Royaume-Uni, où les grèves se sont multipliées ces derniers mois, notamment dans les transports.

Le futur chef du gouvernement sera le cinquième depuis le référendum du Brexit en 2016 et le troisième en deux mois. Un rythme qui, ont raillé certains observateurs sur Twitter, permettrait au roi Charles de battre le record de sa mère Elizabeth II, 15 Premiers ministres, d'ici l'été 2024.

- Records battus -

Afin qu'un nouveau Premier ministre soit désigné d'ici au vendredi 28 octobre, un processus accéléré a été mis en place par le Parti conservateur, au pouvoir depuis douze ans.

Le seuil des 100 parrainages limite ainsi à trois au maximum le nombre des candidats, le parti comptant 357 députés à la Chambre des Communes.

Ensuite, les députés devront soit se mettre d'accord sur deux noms que les 170.000 adhérents du parti devront départager par un vote en ligne d'ici au 28 octobre, soit sur le nom d'une seule personne qui entrerait alors immédiatement à Downing Street. En attendant, Liz Truss reste au pouvoir.

Arrivée le 6 septembre à son poste, Liz Truss a été emportée par une profonde crise de confiance après des revirements pour calmer la tempête sur les marchés déclenchée par les annonces budgétaires de son gouvernement.

Elle a battu des records d'impopularité et décroche le titre peu enviable de Première ministre la plus éphémère que le Royaume-Uni ait jamais connue.

Les favoris pour remplacer Liz Truss

Après la démission de la Première ministre britannique Liz Truss, trois favoris émergent pour lui succéder: Rishi Sunak, Penny Mordaunt mais aussi Boris Johnson, dont les velléités de retour bousculent le scrutin au sein du Parti conservateur.

 

- Boris Johnson -

La révélation par The Times que l'ancien dirigeant compte se présenter dans "l'intérêt national" a mis Westminster en ébullition.

Trois mois et demi après avoir jeté l'éponge après une vague de départs dans son gouvernement, lassé des scandales et de ses mensonges, l'entourage de "BoJo" fait savoir qu'il s'apprête à rentrer de ses vacances dans les Caraïbes pour se lancer et selon certains médias, il dispose des 100 parrainages de députés nécessaires. S'il passait le premier filtre des élus, il aurait toutes les chances de revenir: il reste le plus populaire des favoris au sein des adhérents du Parti conservateur, selon un récent sondage YouGov.

A 58 ans, l'ancien journaliste, maire de Londres et chef de la diplomatie, champion du Brexit, a pour lui d'avoir mené son parti à une victoire électorale historique en 2019. Pour ses soutiens, son charisme et son optimisme à toute épreuve sont indispensables pour éviter une déroute électorale, vu les sondages catastrophiques et la crise sociale.

La perspective d'un retour a cependant provoqué une levée de boucliers de ses détracteurs, certains élus menaçant de démissionner. "Ce pays a besoin de compétence en ces temps de grandes défis économiques", a protesté l'ancien ministre David Lidington sur la BBC, alors que Boris Johnson n'est pas réputé pour son sens du détail.

Son élection risquerait d'aggraver les divisions déjà vives au sein de la majorité.

Autre obstacle: l'ancien Premier ministre reste sous le coup d'une enquête parlementaire devant déterminer s'il a menti au Parlement lors du scandale du "partygate" et risque une suspension de son mandat de député.

- Rishi Sunak -

Avant le retour dans le jeu de Boris Johnson, il semblait que l'heure de la revanche était venue pour Rishi Sunak. L'ancien ministre des Finances âgé de 42 ans était arrivé deuxième face à Liz Truss, la devançait même au sein des députés, et il avait passé sa campagne à mettre en garde contre les conséquences désastreuses du "conte de fée" que constituait selon lui le programme économique de sa rivale.

L'histoire lui a donné raison et vu la tempête économique de ces dernières semaines, cet ancien banquier attaché à l'orthodoxie budgétaire, apparaît comme une figure rassurante pour l'opinion et les marchés.

Ce fan de Star Wars, député depuis 2015, a été nommé au poste prestigieux de Chancelier de l'Echiquier juste avant la pandémie de Covid-19 et sa gestion de la crise, avec des aides massives aux ménages et entreprises, a été dans l'ensemble saluée.

Il a contre lui, en pleine crise du coût de la vie, son image de richissime banquier passé par les écoles et universités d'élite puis Goldman Sachs. Surtout, une partie de sa formation politique ne lui pardonne pas sa démission du gouvernement début juillet et l'assimile à une trahison qui a précipité la chute de Boris Johnson.

Elu, ce petit-fils d'immigrés indiens deviendrait le premier chef de gouvernement non blanc au Royaume-Uni.

- Penny Mordaunt -

Elle était candidate contre Liz Truss pour succéder à Boris Johnson cet été, et dans les premiers tours de scrutin avait suscité un réel engouement.

Charismatique, l'actuelle ministre chargée des relations avec le Parlement, âgée de 49 ans, s'est illustrée lundi quand elle a représenté Liz Truss pour répondre à l'opposition. Elle a défendu le changement de cap économique, maniant fermeté et humour, expliquant que la Première ministre "ne se cache pas sous un bureau".

La fibre patriotique de cette réserviste de la Royal Navy, première femme ministre de la Défense, parle à la base du parti. Elle a aussi pour elle le fait d'avoir fait campagne pour le Brexit dès 2016.

Après des petits boulots pour payer sa scolarité, cette femme aux faux airs de Catherine Deneuve a étudié la philosophie et a travaillé dans les relations publiques, auprès du dirigeant conservateur William Hague ou aux Etats-Unis pour la campagne présidentielle de George W. Bush, avant d'être élue députée en 2010.

Hors politique, elle s'est illustrée en participant à la télévision à un concours caritatif de plongeon en 2014.


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
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  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Frappes ukrainiennes sur les raffineries et forte demande: en Russie, l'essence devient chère

Début septembre, le prix de la tonne d'AI-95, l'un des carburants sans-plomb les plus populaires en Russie, s'est envolé pour atteindre plus de 82.000 roubles (environ 826 euros), tutoyant des records, selon les données de la bourse de Saint-Pétersbourg. (AFP)
Début septembre, le prix de la tonne d'AI-95, l'un des carburants sans-plomb les plus populaires en Russie, s'est envolé pour atteindre plus de 82.000 roubles (environ 826 euros), tutoyant des records, selon les données de la bourse de Saint-Pétersbourg. (AFP)
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  • Mercredi, le média Izvestia évoquait des "interruptions d'approvisionnement" dans "plus de dix régions" de Russie, l'un des principaux producteurs de pétrole au monde
  • A Moscou, vitrine de la Russie, pas de pénurie mais une hausse qui a propulsé le litre de sans-plomb 95 à plus de 66 roubles (0,67 euro)

MOSCOU: "Doucement mais sûrement": Oleg fait le plein d'essence à Moscou et vitupère contre la hausse des prix nourrie par une demande accrue et les frappes ukrainiennes contre les infrastructures pétrolières, secteur clé de l'économie russe que les Occidentaux veulent sanctionner.

"Tout le monde l'a remarqué", tonne Oleg, retraité de 62 ans: les prix des carburants vont crescendo à la pompe. Au 1er septembre, l'essence au détail coûtait 6,7% de plus que fin 2024, selon Rosstat, l'agence nationale des statistiques.

Ce renchérissement s'inscrit dans un contexte de hausse générale des prix, avec une inflation annuelle qui a été de 8,14% en août, à l'heure où la Russie intensifie l'offensive qu'elle a lancée en 2022 en Ukraine.

Début septembre, le prix de la tonne d'AI-95, l'un des carburants sans-plomb les plus populaires en Russie, s'est envolé pour atteindre plus de 82.000 roubles (environ 826 euros), tutoyant des records, selon les données de la bourse de Saint-Pétersbourg.

Et depuis le début de l'été, les réseaux sociaux sont saturés de vidéos montrant des files d'attente devant les stations-service de l'Extrême-Orient russe, en Crimée - région que la Russie a annexée au détriment de Kiev en 2014 -, et dans certaines régions du sud proches de l'Ukraine, pour cause de pénurie.

Mercredi, le média Izvestia évoquait des "interruptions d'approvisionnement" dans "plus de dix régions" de Russie, l'un des principaux producteurs de pétrole au monde.

Raffineries frappées 

A Moscou, vitrine de la Russie, pas de pénurie mais une hausse qui a propulsé le litre de sans-plomb 95 à plus de 66 roubles (0,67 euro). Ce prix, qui reste bien inférieur à ceux affichés dans de nombreux pays européens, surprend le consommateur russe, habitué à ne pas payer cher l'essence et au revenu moyen moindre.

Artiom, un Moscovite qui ne souhaite pas donner son nom de famille, observe cette augmentation "depuis le début de l'année". "Pour des personnes ordinaires, 300 ou 400 roubles en plus par plein (3 à 4 euros, ndlr), cela commence à être sensible", dit-il.

Sur le site Gazeta.ru, Igor Iouchkov, analyste au Fonds national de sécurité énergétique, met en avant l'augmentation d'"environ 16%" du droit d'accise (impôt indirect) depuis le 1er janvier et la baisse de subsides versés aux compagnies pétrolières.

Car, comme l'explique à l'AFP Sergueï Teriochkine, expert en questions énergétiques, "plus les subventions sont faibles, plus la rentabilité est faible", ce qui pousse les pétroliers à "répercuter" ces pertes sur les prix au détail.

La demande a, elle, été dopée par les départs en vacances et les engins agricoles.

Restent - surtout - les frappes contre les raffineries et dépôts de pétrole que l'Ukraine a multipliées afin de toucher Moscou au portefeuille et d'entraver sa capacité à financer son offensive.

"Les frappes ont ciblé de grandes raffineries dans la partie européenne de la Russie", notamment dans les régions de Samara, Riazan, Volgograd et Rostov, énumère Alexandre Kots, journaliste russe spécialiste des questions militaires, sur Telegram.

"Ce n'est rien!" 

L'une de ces attaques, à la mi-août, a touché la raffinerie de Syzran, dans la région de Samara, selon l'état-major ukrainien. Le complexe se trouve à plus de 800 km de la frontière ukrainienne. Il est présenté par Kiev comme le "plus important du système Rosneft", géant russe des hydrocarbures.

Moscou n'a pas quantifié l'impact de ces frappes, mais dans le journal Kommersant, l'analyste Maxime Diatchenko parle d'une baisse de la production "de près de 10%" depuis le début de l'année.

"C'est rien!", assure Alexandre, un homme d'affaires moscovite, après avoir rempli le réservoir de sa berline allemande. "Une frappe, deux frappes, trois frappes, ça n'est rien pour le marché en général ou pour les prix".

"Le pays a besoin d'argent. L'augmentation du prix de l'essence, c'est une façon d'augmenter le revenu de l'Etat", estime de son côté Vladimir, un Moscovite de 50 ans.

Pour tenter de stabiliser la situation, Moscou a prolongé une interdiction d'"exporter de l’essence pour les automobiles" jusque fin octobre.

La Russie reste par ailleurs un exportateur majeur de pétrole brut, des exportations que les Occidentaux entendent étouffer pour tarir une des principales sources de financement de l'offensive russe en Ukraine, pays qui compte l'Union européenne comme principale alliée.