Nouvelle course au pouvoir au Royaume-Uni, Boris Johnson prêt à tenter un retour

La Première ministre britannique Liz Truss au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 20 octobre 2022, après une déclaration pour annoncer sa démission. (Photo de Daniel LEAL / AFP)
La Première ministre britannique Liz Truss au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 20 octobre 2022, après une déclaration pour annoncer sa démission. (Photo de Daniel LEAL / AFP)
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Publié le Vendredi 21 octobre 2022

Nouvelle course au pouvoir au Royaume-Uni, Boris Johnson prêt à tenter un retour

  • Aucun candidat ne s'est encore officiellement déclaré pour ce scrutin interne au Parti conservateur au pouvoir, mais selon la presse britannique, l'ancien chef du gouvernement est prêt à se lancer dans l'arène
  • Le Daily Telegraph souligne que Johnson se pose en potentiel sauveur d'une déroute électorale annoncée, et affirme qu'il tend une branche d'olivier à son ex-ministre des Finances Rishi Sunak

LONDRES : Après la démission de la Première ministre britannique Liz Truss, une nouvelle course à Downing Street s'amorce vendredi, sous l'ombre des probables velléités de retour de Boris Johnson.

Aucun candidat ne s'est encore officiellement déclaré pour ce scrutin interne au Parti conservateur au pouvoir, mais selon la presse britannique, l'ancien chef du gouvernement est prêt à se lancer dans l'arène, un peu plus de trois mois après avoir été poussé à la démission après une accumulation de scandales.

«Bojo: I'll be back», titre le tabloïd The Sun. Parmi les autres journaux conservateurs, le Daily Telegraph souligne que Johnson se pose en potentiel sauveur d'une déroute électorale annoncée, et affirme qu'il tend une branche d'olivier à son ex-ministre des Finances Rishi Sunak. Le Daily Mail met en Une le possible duel entre les deux hommes, évoquant un possible retour à la hâte de Johnson de ses vacances dans les Caraïbes.

A gauche, le tabloïd Daily Mirror reprend en grosses lettres le mot d'ordre du chef de l'opposition travailliste Keir Starmer: des élections législatives «MAINTENANT», sans attendre fin 2024-début 2025 comme prévu.

En coulisses, les différents aspirants comptent leurs soutiens pour atteindre le seuil des 100 parrainages requis d'ici lundi en début d'après-midi. Le nom du gagnant sera connu au plus tard vendredi prochain.

Les proches de Boris Johnson mettent en avant la légitimité qu'il tire de son triomphe électoral fin 2019. Ses opposants rappellent la succession de mensonges et d'affaires embarrassantes des trois ans de son mandat, qui ont laissé des traces profondes. Certains députés conservateurs avertissent même qu'ils démissionneront si Johnson revient.

Fervente soutien de Boris Johnson, son ex-ministre de la Culture Nadine Dorries a loué l'ancien dirigeant comme un «gagnant», dont «le parti a besoin pour survivre».

Nouveaux voyants économiques au rouge dans un Royaume-Uni en crise politico-financière

Intérêts record de la dette, chute des ventes au détail, confiance en berne: l'économie britannique accumule de nouveaux signaux négatifs dans un pays en pleine crise politico-financière.

Les intérêts de la dette britannique ont atteint 7,7 milliards de livres en septembre, 2,5 milliards de plus qu'un an auparavant et le montant le plus élevé versé depuis le début de ces statistiques mensuelles en 1997.

Depuis la mi-2021, la charge de la dette de l'Etat «a considérablement augmenté, non pas à cause de la hausse de la dette», mais «largement à cause de l'inflation», a commenté l'Office national des statistiques (ONS) vendredi dans son rapport mensuel.

L'emprunt public hors banques sous l'égide de l'Etat a augmenté de 2,2% sur un an à 200 milliards de livres en septembre, niveau le plus élevé jamais enregistré depuis le début de ces statistiques il y a trente ans, excepté le record pendant la pandémie de Covid-19.

La dette publique atteignait pour sa part - hors banques publiques - 2.450,2 milliards de livres fin septembre, représentant 98% du PIB et 2,5 points de pourcentage de PIB de plus qu'un an plus tôt.

«Pour stabiliser les marchés, j'ai clairement dit que des décisions difficiles allaient être prises afin de protéger» les comptes de l'Etat, a prévenu Jeremy Hunt, le Chancelier de l'Echiquier.

Nommé il y a une semaine dans l'urgence face à la débâcle sur les marchés entraînée par le «mini-budget» de son prédécesseur au ministère des Finances, Jeremy Hunt a aussitôt annulé la quasi-totalité de ces mesures budgétaires dispendieuses et non financées à l'effet dévastateur.

Il doit présenter un plan à moyen terme le 31 octobre, qui devrait inclure des baisses de dépenses publiques et de possibles hausses d'impôts, en totale opposition aux promesses de campagne de l'éphémère Première ministre Liz Truss, poussée à la démission jeudi face au naufrage de son gouvernement.

La pression monte notamment pour imposer une taxe sur les profits des compagnies énergétiques plus substantielle qu'actuellement. Et la presse britannique évoque une éventuelle taxation des banques, qui bénéficient de la flambée des taux d'intérêt.

- Crédibilité éreintée -

Le plan de Jeremy Hunt est toutefois incertain, le nouveau chancelier n'étant pas sûr de rester en poste dans le prochain gouvernement.

En plein marasme politique, le pays traverse aussi une tempête économique avec une activité à plat, une inflation à plus de 10% - la plus forte du G7 -, une crise énergétique et des millions de Britanniques qui basculent dans la pauvreté.

Le tout se ressent sur la consommation: les ventes au détail ont chuté de 1,4% en septembre comparé à août, et elles déclinent depuis des mois.

L'ONS explique ce recul en septembre non seulement par la hausse du coût de la vie, mais aussi par l'impact de la journée de congé national pour les funérailles de la reine Elizabeth II le mois dernier, avec la fermeture de très nombreux commerces.

L'indice GfK sur la confiance témoigne également d'une humeur en berne des consommateurs.

Après avoir bondi jeudi à l'annonce de la démission de Liz Truss, la livre retombait vendredi: elle perdait 0,33% à 1,1196 dollar, vers 07H45 GMT.

Son niveau historiquement très déprimé, tout comme le rebond à l'inverse des rendements de la dette à long terme sur le marché vendredi illustraient la défiance des investisseurs.

Le coût de la dette de l'Etat à 30 ans montait à 4,022% vers 07H45 GMT, repassant le seuil de 4%. Fin 2021, il ne valait qu'un peu plus de 1%.

Le «mini-budget» l'avait poussé à plus de 5%, fragilisant des fonds d'actifs détenus par les fonds de pension et la Banque d'Angleterre était intervenue pour empêcher une crise financière.

«Les turbulences politiques et la volte-face budgétaire ont éreinté la crédibilité» du pays chez les investisseurs internationaux, observe Richard Hunter, analyste d'Interactive Investor.

Les chiffres publiés vendredi ajoutent à ce tableau sombre et témoignent de la difficulté de la tâche pour le prochain gouvernement.

- Processus accéléré -

«Il a eu sa chance», a estimé à l'inverse sur les ondes de la BBC David Lidington, ancien membre du gouvernement de Theresa May.

Vu par le camp Johnson comme un traître qui a précipité la chute de Johnson, Rishi Sunak était le candidat préféré des députés conservateur, avant d'être finalement écarté au profit de Liz Truss par les adhérents.

L'actuelle ministre des Relations avec le Parlement, Penny Mordaunt, coqueluche des militants tories qui était arrivée troisième, fait également figure de candidate très sérieuse.

Quel que soit le futur Premier ministre, il prendra la tête d'un parti miné par les divisions face à une opposition au plus haut dans les sondages, mais surtout d'un pays plongé dans une grave crise du coût de la vie.

L'inflation dépasse les 10%, au plus haut depuis 40 ans, dans un contexte social tendu au Royaume-Uni, où les grèves se sont multipliées ces derniers mois, notamment dans les transports.

Le futur chef du gouvernement sera le cinquième depuis le référendum du Brexit en 2016 et le troisième en deux mois. Un rythme qui, ont raillé certains observateurs sur Twitter, permettrait au roi Charles de battre le record de sa mère Elizabeth II, 15 Premiers ministres, d'ici l'été 2024.

- Records battus -

Afin qu'un nouveau Premier ministre soit désigné d'ici au vendredi 28 octobre, un processus accéléré a été mis en place par le Parti conservateur, au pouvoir depuis douze ans.

Le seuil des 100 parrainages limite ainsi à trois au maximum le nombre des candidats, le parti comptant 357 députés à la Chambre des Communes.

Ensuite, les députés devront soit se mettre d'accord sur deux noms que les 170.000 adhérents du parti devront départager par un vote en ligne d'ici au 28 octobre, soit sur le nom d'une seule personne qui entrerait alors immédiatement à Downing Street. En attendant, Liz Truss reste au pouvoir.

Arrivée le 6 septembre à son poste, Liz Truss a été emportée par une profonde crise de confiance après des revirements pour calmer la tempête sur les marchés déclenchée par les annonces budgétaires de son gouvernement.

Elle a battu des records d'impopularité et décroche le titre peu enviable de Première ministre la plus éphémère que le Royaume-Uni ait jamais connue.

Les favoris pour remplacer Liz Truss

Après la démission de la Première ministre britannique Liz Truss, trois favoris émergent pour lui succéder: Rishi Sunak, Penny Mordaunt mais aussi Boris Johnson, dont les velléités de retour bousculent le scrutin au sein du Parti conservateur.

 

- Boris Johnson -

La révélation par The Times que l'ancien dirigeant compte se présenter dans "l'intérêt national" a mis Westminster en ébullition.

Trois mois et demi après avoir jeté l'éponge après une vague de départs dans son gouvernement, lassé des scandales et de ses mensonges, l'entourage de "BoJo" fait savoir qu'il s'apprête à rentrer de ses vacances dans les Caraïbes pour se lancer et selon certains médias, il dispose des 100 parrainages de députés nécessaires. S'il passait le premier filtre des élus, il aurait toutes les chances de revenir: il reste le plus populaire des favoris au sein des adhérents du Parti conservateur, selon un récent sondage YouGov.

A 58 ans, l'ancien journaliste, maire de Londres et chef de la diplomatie, champion du Brexit, a pour lui d'avoir mené son parti à une victoire électorale historique en 2019. Pour ses soutiens, son charisme et son optimisme à toute épreuve sont indispensables pour éviter une déroute électorale, vu les sondages catastrophiques et la crise sociale.

La perspective d'un retour a cependant provoqué une levée de boucliers de ses détracteurs, certains élus menaçant de démissionner. "Ce pays a besoin de compétence en ces temps de grandes défis économiques", a protesté l'ancien ministre David Lidington sur la BBC, alors que Boris Johnson n'est pas réputé pour son sens du détail.

Son élection risquerait d'aggraver les divisions déjà vives au sein de la majorité.

Autre obstacle: l'ancien Premier ministre reste sous le coup d'une enquête parlementaire devant déterminer s'il a menti au Parlement lors du scandale du "partygate" et risque une suspension de son mandat de député.

- Rishi Sunak -

Avant le retour dans le jeu de Boris Johnson, il semblait que l'heure de la revanche était venue pour Rishi Sunak. L'ancien ministre des Finances âgé de 42 ans était arrivé deuxième face à Liz Truss, la devançait même au sein des députés, et il avait passé sa campagne à mettre en garde contre les conséquences désastreuses du "conte de fée" que constituait selon lui le programme économique de sa rivale.

L'histoire lui a donné raison et vu la tempête économique de ces dernières semaines, cet ancien banquier attaché à l'orthodoxie budgétaire, apparaît comme une figure rassurante pour l'opinion et les marchés.

Ce fan de Star Wars, député depuis 2015, a été nommé au poste prestigieux de Chancelier de l'Echiquier juste avant la pandémie de Covid-19 et sa gestion de la crise, avec des aides massives aux ménages et entreprises, a été dans l'ensemble saluée.

Il a contre lui, en pleine crise du coût de la vie, son image de richissime banquier passé par les écoles et universités d'élite puis Goldman Sachs. Surtout, une partie de sa formation politique ne lui pardonne pas sa démission du gouvernement début juillet et l'assimile à une trahison qui a précipité la chute de Boris Johnson.

Elu, ce petit-fils d'immigrés indiens deviendrait le premier chef de gouvernement non blanc au Royaume-Uni.

- Penny Mordaunt -

Elle était candidate contre Liz Truss pour succéder à Boris Johnson cet été, et dans les premiers tours de scrutin avait suscité un réel engouement.

Charismatique, l'actuelle ministre chargée des relations avec le Parlement, âgée de 49 ans, s'est illustrée lundi quand elle a représenté Liz Truss pour répondre à l'opposition. Elle a défendu le changement de cap économique, maniant fermeté et humour, expliquant que la Première ministre "ne se cache pas sous un bureau".

La fibre patriotique de cette réserviste de la Royal Navy, première femme ministre de la Défense, parle à la base du parti. Elle a aussi pour elle le fait d'avoir fait campagne pour le Brexit dès 2016.

Après des petits boulots pour payer sa scolarité, cette femme aux faux airs de Catherine Deneuve a étudié la philosophie et a travaillé dans les relations publiques, auprès du dirigeant conservateur William Hague ou aux Etats-Unis pour la campagne présidentielle de George W. Bush, avant d'être élue députée en 2010.

Hors politique, elle s'est illustrée en participant à la télévision à un concours caritatif de plongeon en 2014.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.


Zelensky a déclaré espérer que le conflit Iran-Israël ne réduirait pas l'aide à l'Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky observe pendant une conférence de presse avec le ministre allemand de la Défense à l'issue de leurs discussions à Kiev le 12 juin 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo de Sergei SUPINSKY / AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky observe pendant une conférence de presse avec le ministre allemand de la Défense à l'issue de leurs discussions à Kiev le 12 juin 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo de Sergei SUPINSKY / AFP)
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  • Il a souligné que « l'escalade de la situation au Moyen-Orient entraînera une augmentation de l'aide à Israël », potentiellement aux dépens de l'Ukraine.
  • M. Zelensky a aussi estimé que l'aide européenne à l'Ukraine avait « ralenti » sur fond de désengagement partiel initié par Donald Trump, qui affirme vouloir trouver une issue au conflit le plus rapidement possible.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré espérer que la série de frappes menées par Israël et l'Iran l'un contre l'autre n'aboutirait pas à une diminution de l'aide occidentale à l'Ukraine pour faire face à l'invasion russe.

« Nous aimerions que l'aide à l'Ukraine ne diminue pas pour cette raison. La dernière fois, cela a été un facteur qui a ralenti l'aide à l'Ukraine », a indiqué M. Zelensky lors d'une conférence de presse menée vendredi et diffusée samedi.

Il a souligné que « l'escalade de la situation au Moyen-Orient entraînera une augmentation de l'aide à Israël », potentiellement aux dépens de l'Ukraine.

M. Zelensky a aussi estimé que l'aide européenne à l'Ukraine avait « ralenti » sur fond de désengagement partiel initié par Donald Trump, qui affirme vouloir trouver une issue au conflit le plus rapidement possible.

« La coalition des volontaires est en train de ralentir (...) Cette situation a montré que l'Europe n'a pas encore décidé de rester aux côtés de l'Ukraine sans les États-Unis », a-t-il déclaré. 

« Lorsque les Européens ont rejoint avec énergie la coalition des volontaires, ils ont constaté que cette énergie n'existait pas aux États-Unis », a-t-il poursuivi, reconnaissant que « des doutes commencent à surgir » au sein des alliés européens de l'Ukraine.

Samedi, dans un message sur X, le dirigeant ukrainien a également appelé les États-Unis à « changer de ton » avec la Russie, alors que Donald Trump a rétabli les contacts avec Moscou après son retour à la Maison-Blanche.

« À l'heure actuelle, le ton du dialogue entre les États-Unis et la Russie semble trop conciliant. Soyons honnêtes : cela n'arrêtera pas Poutine. Ce qu'il faut, c'est changer de ton », a plaidé M. Zelensky, appelant au contraire à renforcer les sanctions envers Moscou.

Le dirigeant ukrainien a par ailleurs assuré que l'offensive russe dans la région de Soumy (nord) avait été stoppée, alors que la Russie y avait revendiqué la capture d'une nouvelle localité la veille. 

Selon M. Zelensky, une incursion ukrainienne dans la région russe de Koursk a conduit les forces russes à scinder leur contingent en deux pour mener l'offensive sur la région de Soumy, ce qui les a empêchées d'avancer plus profondément vers la capitale régionale du même nom.

Les forces russes se trouvent actuellement à une vingtaine de kilomètres de la ville de Soumy. Samedi, elles ont également revendiqué la capture de la localité de Zeleny Kout, dans la région de Donetsk, à l'est du pays.

Le président ukrainien a également démenti que les forces de Moscou aient pénétré dans la région de Dnipropetrovsk (centre-est), qu'elles ont annoncé attaquer début juin.

Il a enfin annoncé que l'Ukraine « travaillait sur la possibilité de produire en série des missiles balistiques », sans donner plus de détails. 


Mali : des affrontements meurtriers ont opposé l'armée à des indépendantistes touareg dans le nord du pays.

Le ministre malien de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, Ismael Wague, arrive à une réunion entre les membres de l'association Tamouzok (vivre ensemble) et les autorités maliennes à Bamako, le 15 février 2025. (Photo de Gousno / AFP)
Le ministre malien de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, Ismael Wague, arrive à une réunion entre les membres de l'association Tamouzok (vivre ensemble) et les autorités maliennes à Bamako, le 15 février 2025. (Photo de Gousno / AFP)
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  • Dans un communiqué, l'état-major malien a reconnu qu'un convoi logistique avait essuyé une « embuscade » à l'aube vendredi dans la région de Kidal, après avoir mené une « opération offensive contre un groupe armé terroriste ».
  • Le communiqué du FLA affirme également qu'« une quinzaine de corps sont restés abandonnés sur le lieu du combat » et que « 21 véhicules militaires, dont des blindés et des pick-up armés » ont été détruits pendant ces affrontements.

DAKAR, SENEGAL : Des affrontements meurtriers ont éclaté vendredi dans le nord du Mali entre l'armée, soutenue par les mercenaires russes d'Africa Corps et les indépendantistes du Front de libération de l'Azawad (FLA), a rapporté l'AFP, se basant sur les témoignages des belligérants et de sources locales.

Dans un communiqué, l'état-major malien a reconnu qu'un convoi logistique avait essuyé une « embuscade » à l'aube vendredi dans la région de Kidal, après avoir mené une « opération offensive contre un groupe armé terroriste ».

L'armée affirme avoir tué des « combattants ennemis » et estime que la situation est « sous contrôle », sans admettre de pertes.

Dans un communiqué publié vendredi soir, le FLA (Front de libération de l'Azawad), coalition de groupes indépendantistes, a affirmé avoir mené « une opération offensive contre un important convoi de la coalition Fama (Forces armées maliennes) Africa Corps ». 

« Plusieurs dizaines de morts à l'ennemi, dont des éléments des mercenaires d'Africa Corps », c'est ce qu'aurait infligé le FLA.

Le communiqué du FLA affirme également qu'« une quinzaine de corps sont restés abandonnés sur le lieu du combat » et que « 21 véhicules militaires, dont des blindés et des pick-up armés » ont été détruits pendant ces affrontements.

Le FLA annonce également un bilan de trois morts et sept blessés dans ses rangs.

Plus tôt vendredi, Mohamed Elmaouloud, porte-parole de la coalition de groupes indépendantistes FLA, avait déclaré à l'AFP : « Nos troupes ont mené une action ciblée contre une patrouille d'Africa Corps ce vendredi. Nous avons infligé d'importants dégâts matériels et des pertes humaines dans leurs rangs ».

Une autre source au sein du FLA avait affirmé à l'AFP que « plusieurs mercenaires d'Africa Corps ont été tués ».

Au cours de la journée, les indépendantistes du FLA ont diffusé des images sur les réseaux sociaux. On y voit des corps d'hommes blancs en tenue de combat, ainsi que ce que le FLA présente comme du matériel récupéré lors des affrontements.

L'Azawad est le nom du territoire revendiqué par les indépendantistes dans le nord du Mali. Les groupes armés séparatistes ont perdu le contrôle de plusieurs localités du nord du pays à la fin de l'année 2023, après une offensive de l'armée malienne qui a culminé par la prise de Kidal, bastion de la revendication indépendantiste et enjeu de souveraineté majeur pour l'État central.

Cette attaque survient une semaine après l'annonce par Wagner, qui appuyait l'État malien depuis 2021, de la fin de sa mission dans le pays. Ses contingents ont été réintégrés au sein de l'Africa Corps, une organisation sous le contrôle direct du ministère russe de la Défense. 

« Les combats de ce vendredi ont été féroces. Il y a eu des pertes des deux côtés. Mais il faut encore attendre pour obtenir des chiffres définitifs », avait indiqué plus tôt vendredi à l'AFP un élu de la région.

Créé en novembre 2024 par la fusion de plusieurs groupes indépendantistes à dominante touarègue revendiquant le territoire de l'Azawad, dans le nord du Mali, le FLA est le principal groupe armé du pays.

Le Mali est en proie depuis 2012 à une profonde crise sécuritaire, nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l'organisation État islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires. Cette crise s'ajoute à une grave crise économique.