L'usage par la Russie de l'arme nucléaire serait «un acte d'hostilité contre l'humanité», avertit le Japon

 Le Premier ministre australien Anthony Albanese et le Premier ministre japonais Kishida Fumio posent avec des koalas lors de leur visite à Kings Park à Perth, le 22 octobre 2022. (Photo par Tony McDonough / Pool / AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese et le Premier ministre japonais Kishida Fumio posent avec des koalas lors de leur visite à Kings Park à Perth, le 22 octobre 2022. (Photo par Tony McDonough / Pool / AFP)
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Publié le Samedi 22 octobre 2022

L'usage par la Russie de l'arme nucléaire serait «un acte d'hostilité contre l'humanité», avertit le Japon

  • L'intimidation russe sur «l'utilisation de l'arme nucléaire est une menace grave pour la paix et la sécurité de la communauté internationale et est absolument inacceptable», a déclaré le dirigeant du seul pays jamais frappé par la bombe atomique
  • «Si l'arme nucléaire était un jour utilisée, cela constituerait un acte d'hostilité contre l'humanité (...) la communauté internationale n'autorisera jamais un tel acte», a-t-il fustigé

PERTH, Australie : L'usage par la Russie de l'arme nucléaire serait «un acte d'hostilité contre l'humanité», a averti le Premier ministre japonais Fumio Kishida, samedi en visite en Australie.

L'intimidation russe sur «l'utilisation de l'arme nucléaire est une menace grave pour la paix et la sécurité de la communauté internationale et est absolument inacceptable», a déclaré le dirigeant du seul pays jamais frappé par la bombe atomique.

En mai 2023, M. Kishida devrait accueillir les dirigeants des pays du G7 à Hiroshima, frappée par une bombe nucléaire américaine le 6 août 1945 ayant tué 140.000 personnes. La ville japonaise de Nagasaki avait également été ciblée, trois jours plus tard.

Pour le Premier ministre japonais, cette période de 77 ans sans recours à l'arme nucléaire, «ne doit jamais se terminer».

«Si l'arme nucléaire était un jour utilisée, cela constituerait un acte d'hostilité contre l'humanité (...) la communauté internationale n'autorisera jamais un tel acte», a-t-il fustigé, décrivant aussi l'attitude menaçante du président russe Vladimir Poutine comme «profondément perturbante».

Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février, le président russe Vladimir Poutine a plusieurs fois exprimé de manière à peine voilée sa volonté de recourir à des armes nucléaires tactiques.

Le Japon et l'Australie signent un pacte de sécurité historique

L'Australie et le Japon ont signé samedi un pacte de sécurité destiné à contrer la montée en puissance militaire de la Chine.

En visite en Australie, le Premier ministre japonais Fumio Kishida a rencontré son homologue Anthony Albanese à Perth (ouest) pour remanier l'accord vieux de 15 ans, rédigé à une époque où attaques jihadistes et prolifération des armes représentaient les principales préoccupations.

«Cette déclaration historique envoie un signal fort à la région sur notre alignement stratégique», a déclaré M. Albanese, saluant le pacte signé entre les deux pays.

Sans toutefois citer directement la Chine et la Corée du Nord, le Premier ministre japonais a qualifié l'accord de réponse à un «environnement stratégique de plus en plus dur».

Il s'agit de la première visite d'un Premier ministre japonais en Australie depuis 2018.

Les deux nations du Pacifique devraient se concentrer en particulier sur le partage des signaux et renseignements géospatiaux glanés à partir de satellites d'écoute électronique ou SIGINT (SIGnal INTelligence).

Aucun des deux pays ne dispose actuellement de vastes réseaux de renseignements étrangers, comme la CIA américaine ou la DGSE française.

Bryce Wakefield de l'Australian Institute of International Affairs estime que Tokyo et Canberra disposent toutefois tous deux de moyens sophistiqués en matière de collecte d'informations par interception des communications.

L'accord pourrait aussi servir selon lui de modèle au Japon pour développer des liens de sécurité plus profonds avec des pays comme la Grande-Bretagne.

Le pacte est également considéré comme un pas supplémentaire vers l'adhésion du Japon à la puissante alliance dite «Five Eyes» dans le renseignement entre l'Australie, la Grande-Bretagne, le Canada, la Nouvelle-Zélande et les Etats-Unis.

Mais des obstacles subsistent. Par le passé, une coopération plus étroite a été entravée par des préoccupations de longue date concernant la capacité de Tokyo à traiter des documents confidentiels sensibles et à les transmettre en toute sécurité.

Les Premiers ministres Kishida et Albanese se sont engagés à renforcer leur coopération militaire et énergétique.

Le Japon est un important acheteur de gaz australien et il a largement parié sur l'énergie hydrogène produite en Australie.

Le pacte de sécurité signé entre Tokyo et Canberra en 2007, lorsque Pékin était beaucoup plus faible militairement et moins affirmé dans ses relations avec le monde, a également été renforcé.

Depuis l'arrivée au pouvoir de Xi Jinping, l'armée de Pékin est devenue beaucoup plus forte et sa posture plus agressive.

Au cours de la décennie de règne de Xi Jinping, la Chine a fait de son armée l'une des plus puissantes au monde et a amassé un arsenal nucléaire et balistique.


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".