Goncourt des lycéens: les auteurs passent l'oral devant les élèves

Sabyl Ghoussoub figure parmi les quinze heureux élus de la première sélection du Goncourt. Photo Patrice Normand.
Sabyl Ghoussoub figure parmi les quinze heureux élus de la première sélection du Goncourt. Photo Patrice Normand.
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Publié le Samedi 22 octobre 2022

Goncourt des lycéens: les auteurs passent l'oral devant les élèves

  • Pour cette 35e édition du Goncourt des lycéens - prix né à Rennes - organisée par le ministère de l'Education en partenariat avec la Fnac, sept rencontres entre élèves et auteurs se sont tenues ces dernières semaines en région
  • Selon Sabyl Ghoussoub, les lycéens posent «des questions vraiment sans filtre qui sont assez bouleversantes»

RENNES : «Votre livre est-il tiré d'un vrai fait divers ?»: A quelques semaines de la remise du prix Goncourt des lycéens, quelque 2.000 élèves «au taquet» ont questionné les 15 auteurs en lice pour mieux explorer leur roman.

«Pourquoi le titre spoile-t-il un peu l'histoire ?», demande l'un des jurés lycéens, qui sont venus de Brest, de Cherbourg ou encore de Saumur, jeudi au centre culturel de Rennes, à Pascale Robert-Diard, autrice de «La petite menteuse» (L'iconoclaste).

«C'était mon titre de travail. On peut se dire que c'est dommage de spoiler l'histoire, mais (avec les éditeurs) on l'a gardé, parce qu'on l'aimait bien. Ce n'était pas un thriller, la question n'était pas de savoir si (la jeune fille) avait dit ou pas la vérité», répond Pascale Robert-Diard, première à passer sous le feu des questions.

Dans son premier roman où une collégienne fait face aux conséquences judiciaires de ses accusations de viol, la chroniqueuse judiciaire au «Monde» décrit le collège comme une «implacable gare de triage».

Pascale Robert-Diard dit avoir voulu rappeler «ce qu'est le collège», «la laideur», «la difficulté à traverser cette période».

Pour cette 35e édition du Goncourt des lycéens - prix né à Rennes - organisée par le ministère de l'Education en partenariat avec la Fnac, sept rencontres entre élèves et auteurs se sont tenues ces dernières semaines en région.

Ces rendez-vous marquent la première étape de ce marathon de lecture dont l'objectif est de faire découvrir la littérature contemporaine aux lycéens. 55 lycées en régions mais aussi de l'étranger (Etats-Unis, Canada, Liban) composent le jury cette année.

Le lauréat du Goncourt des lycéens sera annoncé à Rennes, le 24 novembre.

- «Sans filtre» -

Acclamés par les élèves, les auteurs sont venus donner des clés pour comprendre leur roman.

«Vous êtes-vous inspiré de votre propre vie ?» demandent les lycéens à Nathan Devers, auteur du roman «Les liens artificiels» (Albin Michel), l'histoire d'un «pauvre type qui vit dans un monde con», qui va vivre des expériences fortes dans un métavers.

Le jeune auteur, qui signe son troisième roman, explique avec humour que la vie de son personnage est finalement «même parfois contraire à la (sienne)», que son roman décrit «une société libérale» et «sa brutalité».

Une lycéenne demande à Carole Fives, autrice de «Quelque chose à te dire» (Gallimard), l'histoire hitchcockienne d'une écrivaine à succès et de son admiratrice, si l'un de ses protagonistes «a des sentiments pour Elsa» ou «s'il fait semblant».

«J'écris des mots, mais je ne fais pas de fiches de personnages, je ne suis pas dans le off», explique l'autrice. Surprise par la vibrante lecture d'un extrait de son roman par Blandine venue avec sa classe de Cherbourg, la romancière lilloise se réjouit de trouver des élèves «très attentifs et réceptifs».

«Ils étaient au taquet, il y avait une bonne énergie, je les trouvais très bienveillants, et les questions bien élaborées, on sentait qu'ils avaient lu», note-t-elle.

Pour Karol Moreau, professeure de français au  lycée Ronsard de Vendôme (Loir-et-Cher), cette rencontre est importante pour motiver ses élèves.

«Ils sont très dynamiques, on a des petits lecteurs, on a des élèves qui sont aussi dyslexiques», explique à l'AFP Mme Moreau.

Dans sa classe, Enzo a lu un extrait du roman de Sabyl Ghoussoub, encouragé par ses camarades depuis les gradins.

«L'explosion du port de Beyrouth est-elle un point de départ pour votre histoire ?», «pourquoi un roman aussi éclaté», demandent les adolescents à l'auteur de «Beyrouth-sur-Seine» (Stock), qui rend hommage à ses parents libanais.

«Je suis à Rennes, si je prends mon téléphone je suis à Beyrouth (...) cet espèce de va-et-vient (...) c'est moi», explique l'écrivain.

Selon Sabyl Ghoussoub, les lycéens posent «des questions vraiment sans filtre qui sont assez bouleversantes». «Mon rapport au Liban change, c'est comme si je me revoyais à leur âge», dit-il après une séance de dédicaces et de selfies.


ilmi, le PNU lance un programme d’études muséales

Le programme d’études muséales comprend des cours de microcrédit, de diplôme, de mineure et au choix. (Commission des musées)
Le programme d’études muséales comprend des cours de microcrédit, de diplôme, de mineure et au choix. (Commission des musées)
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  • Nouveaux cours de microcertification ouverts à tous les diplômés du secondaire et de premier cycle
  • Le programme comprend des cours d’arabe, d’anglais, en personne, à distance, à long et à court terme

RIYAD : Un nouveau programme d’études muséales en Arabie saoudite a ouvert ses portes pour l’inscription, offrant des cours de microcertification et de longue durée.

Il est le résultat d’un partenariat entre ilmi, un centre d’apprentissage des sciences, de la technologie, de la lecture, de l’ingénierie, des arts et des mathématiques, et l’Université Princess Nourah bint Abdulrahman.

ilmi — qui signifie « mes connaissances » en arabe — est un centre de science et d’innovation qui vise à autonomiser les jeunes en Arabie saoudite.

Une initiative d’ONG philanthropique créée par la princesse Sara bint Mashour bin Abdulaziz, épouse du prince héritier Mohammed bin Salman, ilmi est incubée, soutenue et financée par la Fondation Mohammed bin Salman, Misk, et opère en partenariat avec Mohammed bin Salman Nonprofit City.

Le programme d’études muséales comprend des microdiplômes, des diplômes, des cours mineurs et des cours au choix.

Il est ouvert aux jeunes diplômés du secondaire et de l’université désireux d’obtenir des postes de niveau d’entrée dans les musées, ainsi qu’aux professionnels à la recherche de nouveaux ensembles de compétences et de carrières.

Créé par ilmi et des experts du PNU d’Arabie saoudite et du monde entier, le programme offre un mélange d’apprentissage en ligne et en personne, ainsi que des options de scolarité en arabe et en anglais.

Les cours de microcrédit combineront l’apprentissage en ligne et en personne et sont offerts aux candidats de plus de 18 ans.

Les cours comprennent des études d’impact sur les musées, l’éducation et la sensibilisation aux musées, une introduction aux technologies muséales, les bases de la gestion des musées et l’intégration de la technologie numérique.

Les cours proposés aux étudiants du PNU comprennent une introduction aux musées facultatifs et aux mineurs spécialisés dans les musées et la technologie numérique, la conception d’expositions et le développement de contenu.

Un diplôme de deux ans en gestion de musée sera également disponible pour les étudiants du PNU et les jeunes diplômés du secondaire.

Les inscriptions pour le premier cours en ligne sur les microtitres de compétences commencent ce mois-ci : Principes fondamentaux de la gestion des musées.

Tous les autres cours de microdiplômes auront lieu en mai et juin, avec les programmes de diplôme, mineur et électif commençant en septembre au début de l’année académique 2024/25.

Les diplômés du programme peuvent également postuler pour travailler aux côtés d’experts ilmi alors qu’ils conçoivent et lancent des programmes d’apprentissage uniques et informels à travers le Royaume.

Pour plus d’informations et pour vous inscrire, cliquez ici.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Saudi Cinema Encyclopedia imprime le premier lot de livres de cinéma

L’objectif des livres est d’améliorer les connaissances des cinéastes. (Fournie)
L’objectif des livres est d’améliorer les connaissances des cinéastes. (Fournie)
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  • Lancement initial de 22 titres dans le cadre du plan de sortie de 100 livres d’ici la fin de l’année
  • La première série de sorties sera disponible au public lors du 10e Saudi Film Festival, qui se tiendra du 2 au 9 mai de cette année

RIYAD : L’Encyclopédie du cinéma saoudien, une initiative lancée par la Saudi Cinema Association, débutera avec une première sortie de ses 22 premiers livres, écrits par un groupe international d’auteurs, comme premier lot de publications.

Le projet vise à publier 100 livres dans sa première année, publiés par la maison d’édition Josour Al-Thaqafah.

La première série de sorties sera disponible au public lors du 10e Festival du film saoudien, qui se tiendra du 2 au 9 mai de cette année.

L’objectif est d’établir un programme périodique pour la production de livres en arabe afin d’élever l’industrie cinématographique du Royaume d’amateur à une région connue pour son professionnalisme et sa spécialisation.

Abdulwhab Aloryad, directeur de la rédaction de l’Encyclopédie du cinéma saoudien et du bulletin du Festival du film saoudien « Saafa », a déclaré à Arab News que les livres ont été publiés pour améliorer les connaissances des cinéastes.

« Cette encyclopédie vise à ajouter à ce que le Saudi Film Festival a commencé et à être un contributeur actif dans le cinéma saoudien, renforçant les convictions des organisateurs du festival et leurs efforts pour créer une industrie cinématographique compétitive au niveau mondial », a-t-il déclaré.

« La série continuera d’être une icône dans la connaissance du cinéma, avec ses objectifs centraux de dévoiler les talents saoudiens et arabes dans la paternité, en présentant les derniers nouveaux livres en arabe, et le transfert de connaissances spécialisées dans ce domaine de diverses autres langues vers l’arabe pour être accessible à ceux qui s’intéressent à l’industrie cinématographique. »

« Depuis son lancement en 2008, le Saudi Film Festival a cru en son rôle authentique dans le développement culturel et intellectuel destiné aux professionnels de l’industrie cinématographique. Il s’est concentré sur le projet de connaissance et a conduit la roue de la création et de la traduction dans tous les domaines liés à l’industrie cinématographique afin d’élever toutes les étapes de l’industrie cinématographique.

« Partant de cette conviction, le festival a adopté un programme périodique pour la production de livres, présentant plus de 50 livres dans ses éditions précédentes qui mettent en lumière divers aspects de l’industrie cinématographique. »

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


L'image d'une Palestinienne avec sa nièce décédée remporte le World Press Photo

Les photos primées en 2024 ont été sélectionnées parmi 61.062 candidatures présentées par 3.851 photographes de 130 pays (Photo, Worldpressphoto).
Les photos primées en 2024 ont été sélectionnées parmi 61.062 candidatures présentées par 3.851 photographes de 130 pays (Photo, Worldpressphoto).
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  • Le cliché de Mohammed Salem, photographe de l'agence Reuters, montre Inas Abu Maamar berçant le corps de sa nièce de cinq ans, Saly, tuée avec sa mère et sa sœur par un missile
  • Le photographe se trouvait à l'hôpital Nasser de Khan Younis le 17 octobre lorsqu'il a vu à la morgue Inas Abu Maamar, 36 ans, en larmes, tenant fermement dans ses bras le corps de la petite fille

AMSTERDAM: L'image poignante d’une Palestinienne endeuillée tenant dans ses bras sa petite nièce, tuée lors d’une frappe israélienne dans la bande de Gaza déchirée par la guerre, a remporté jeudi le premier prix du World Press Photo.

Le cliché de Mohammed Salem, photographe de l'agence Reuters, montre Inas Abu Maamar berçant le corps de sa nièce de cinq ans, Saly, tuée avec sa mère et sa sœur par un missile qui a frappé leur maison à Khan Younis en octobre.

Le photographe se trouvait à l'hôpital Nasser de Khan Younis le 17 octobre lorsqu'il a vu à la morgue Inas Abu Maamar, 36 ans, en larmes, tenant fermement dans ses bras le corps de la petite fille enveloppé dans un tissu blanc.

La photo a été prise 10 jours après le début du conflit, déclenché par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël.

"C'était un moment puissant et triste et j'ai senti que l'image résumait au sens large ce qui se passait dans la bande de Gaza", a déclaré M. Salem, cité dans un communiqué du World Press Photo, prestigieux concours de photojournalisme.

"C'est une image vraiment profondément touchante", a affirmé Fiona Shields, présidente du jury. "Une fois que vous l'avez vue, elle reste en quelque sorte gravé dans votre esprit".

Message littéral et métaphorique

L'image est "comme une sorte de message littéral et métaphorique sur l'horreur et la futilité du conflit" et représente "un argument incroyablement puissant en faveur de la paix", a-t-elle ajouté.

La Sud-Africaine Lee-Ann Olwage, en tournage pour le magazine GEO, a remporté le prix "Histoire de l'année" avec son portrait intime d'une famille malgache vivant avec un parent âgé souffrant de démence.

"Cette histoire aborde un problème de santé universel à travers le prisme de la famille et des soins", ont déclaré les juges.

"La série d'images est composée avec chaleur et tendresse, rappelant au public l'amour et l'intimité nécessaires en période de guerre et d'agression dans le monde entier", ont-ils ajouté.

Le photographe vénézuélien Alejandro Cegarra a remporté le prix du projet "long terme" avec ses images monochromes de migrants et de demandeurs d'asile tentant de traverser la frontière sud du Mexique, prises pour le New York Times/Bloomberg.

Ayant lui même une expérience de migrant, M. Cegarra "a offert une perspective sensible centrée sur l'humain", mettant en avant la résilience des migrants, selon le jury.

Dans la catégorie "format ouvert", l'Ukrainienne Julia Kochetova a gagné avec son site Internet qui "associe le photojournalisme au style documentaire personnel d'un journal intime pour montrer au monde ce que signifie vivre avec la guerre comme réalité quotidienne".

Les photos primées en 2024 ont été sélectionnées parmi 61.062 candidatures présentées par 3.851 photographes de 130 pays. Les photos sont exposées dans l'église Nieuwe Kerk d'Amsterdam jusqu'au 14 juillet.