Crise énergétique: comment les hôpitaux se préparent à passer l’hiver

Un patient est allongé sur un lit dans un couloir de l'hôpital René-Dubos de Pontoise, au nord-ouest de Paris, le 1er juillet 2022 (Photo, AFP).
Un patient est allongé sur un lit dans un couloir de l'hôpital René-Dubos de Pontoise, au nord-ouest de Paris, le 1er juillet 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 23 octobre 2022

Crise énergétique: comment les hôpitaux se préparent à passer l’hiver

  • Pas de panique, la crainte de possibles délestages dans les hôpitaux a été balayée par le gouvernement
  • Ce dernier a a toutefois appelé mi-octobre les agences régionales de santé (ARS) à «anticiper les risques d’approvisionnement en électricité et gaz pour l’hiver 2023»

PARIS: Le chauffage baissé dans les chambres à 22 degrés et un bilan complet sur le fonctionnement des dispositifs de secours, comme les groupes électrogènes: les hôpitaux français se préparent à l'hiver, sur fond de flambées des coûts de l'énergie.

Pas de panique, la crainte de possibles délestages dans les hôpitaux a été balayée par le gouvernement. Ce dernier a a toutefois appelé mi-octobre les agences régionales de santé (ARS) à "anticiper les risques d’approvisionnement en électricité et gaz pour l’hiver 2023", notamment en recensant "tous les établissements qui seraient en situation de fragilité".

Par précaution, les hôpitaux doivent s'approvisionner en fioul au cas où ils devraient activer les groupes électrogènes de secours.

Les hôpitaux ne bénéficient pas du bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement pour les particuliers et les petites entreprises. Ils craignent donc une envolée de leurs factures, "qui devraient être multipliées en moyenne par trois ou quatre", selon Rudy Chouvel, responsable développement durable à la Fédération hospitalière de France.

"Cela représente des millions d’euros et va rendre la gestion financière de beaucoup d’établissements très difficile", relève-t-il.

Le secteur hospitalier est un mastodonte: ses établissements publics et privés représentent 130 millions de mètres carrés, selon l’Anap, l'agence nationale qui aide les établissements de santé à améliorer leurs services. Soit une consommation électrique équivalente à celle de 5 millions de foyers.

Blanchisseries et cuisines

Outre l’électricité, les hôpitaux sont également de grands consommateurs de gaz pour le chauffage, l’eau chaude sanitaire, les services de blanchisserie ou encore les cuisines.

Les établissements les plus vulnérables face à cette envolée des cours de l'énergie sont ceux en fin de contrat avec leur fournisseur d'énergie ou en cours de renouvellement, explique Camille Devroedt, experte en développement durable à l’Anap, ce qui pourrait remettre en cause "la sécurité de leur approvisionnement".

Pour pallier ce risque, une centrale d’achat aide les établissements concernés en mutualisant les achats, ce qui leur assurera d’être alimentés en électricité et d'éviter les pénuries, précise-t-elle.

Mais plus que jamais, l’heure est à la réduction de la consommation énergétique dans les services hospitaliers. Les établissements sont encouragés à mettre en œuvre des mesures immédiates et à procéder à un audit de leur consommation énergétique afin de définir les possibles économies.

Parmi les mesures préconisées par les agents chargés de mener la transition énergétique au sein des hôpitaux, une température à 22 degrés dans les chambres des patients (contre souvent 24 degrés actuellement) et de 19 degrés dans les locaux administratifs.

Sa propre électricité 

Le ministère de la Santé et deux agences nationales (CNSA et Anap) ont lancé le recrutement de 150 personnes dédiées à la transition énergétique des établissements sanitaires et médico-sociaux.

Julien Bestion est l'un d'eux et s'occupe de ces questions pour des établissements sanitaires et médico-sociaux dans le Tarn. Il est chargé de mettre en place des mesures "simples" (remplacer les ampoules obsolètes par des Led, installer des détecteurs de présence, fermer les fenêtres…) afin de réduire de 10% la consommation des 25 structures qu’il accompagne sur la voie de la sobriété énergétique.

Il souligne "l'importance de la pédagogie car tous ces gestes ne font pas encore partie des habitudes".

La crise actuelle de l’énergie accélère la nécessité d’agir rapidement pour réduire les dépenses en électricité et en gaz mais cette préoccupation n’est pas nouvelle dans le secteur hospitalier.

Ainsi, le CHU de Poitiers produit sa propre électricité depuis le milieu des années 1990. L'hôpital Saint-Louis à Paris, lui, réduit chaque année depuis 2017 sa consommation énergétique de plus de 2% (jusqu’à 6% en 2020).

"L’avantage de cette crise est que le court terme et le long terme s’alignent", avance Stéphane Pardoux, directeur général de l’Anap. Le sujet "fait consensus" et suscite "un véritable enthousiasme collectif au sein des établissements".


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.


Lille: enquête ouverte après les propos sur internet d'une étudiante gazaouie

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
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  • Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie

LILLE: Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie, dont Sciences Po Lille a annulé l'inscription mercredi.

"Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme, apologie de crime contre l'humanité avec utilisation d'un service de communication au public en ligne", a écrit la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, à l'AFP.

Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des juifs.

Elle a été désinscrite de l'Institut d'études politiques de Lille, où elle devait étudier à partir de septembre, en raison du contenu de certaines de ses publications qui "entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille", a indiqué l'établissement mercredi.

"Pourquoi on est passé à travers? Il y a quand même une question, il faut y répondre", a reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

"Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d'être renvoyée dans son pays, bien évidemment", a-t-il ajouté.

"Administrativement, semble-t-il, je suis très prudent, il n'y avait pas de difficulté particulière, sauf que sur les réseaux sociaux, voilà, on s'en est rendu compte", a-t-il ajouté, précisant que "les services des titres de séjour relèvent du ministère des Affaires étrangères".

Sollicité par l'AFP, Sciences Po Lille a expliqué avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem".

L'incident a fait largement réagir dans la classe politique, jusqu'au gouvernement.

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France", a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire".

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné sur le même réseau social avoir "demandé de faire fermer ce compte haineux", et a martelé que "les propagandistes du Hamas n'ont rien à faire dans notre pays".


Restitutions coloniales: le gouvernement français annonce un projet de loi

La ministre française de la Culture Rachida Dati (G) et la ministre française des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative Marie Barsacq quittent le Palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 30 juillet 2025, après la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. (AFP)
La ministre française de la Culture Rachida Dati (G) et la ministre française des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative Marie Barsacq quittent le Palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 30 juillet 2025, après la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. (AFP)
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  • Le gouvernement français a présenté mercredi en conseil des ministres un projet de loi-cadre visant à faciliter la restitution à leur pays d'origine de biens culturels pillés pendant la colonisation
  • Ce projet de loi-cadre crée une dérogation au principe d'inaliénabilité pour les œuvres des collections nationales françaises

PARIS: Le gouvernement français a présenté mercredi en conseil des ministres un projet de loi-cadre visant à faciliter la restitution à leur pays d'origine de biens culturels pillés pendant la colonisation.

S'appliquant en priorité aux pays africains mais de "portée géographique universelle", ce texte vise à accélérer le retour dans leur pays d'origine de biens culturels appartenant aux collections nationales françaises.

Ils doivent revenir à des "Etats qui, du fait d'une appropriation illicite, en ont été privés" entre 1815 et 1972, selon le ministère français de la Culture.

Ce projet de loi-cadre crée une dérogation au principe d'inaliénabilité pour les œuvres des collections nationales françaises. Les oeuvres à restituer devront avoir été acquises "dans une situation de vol, de pillage, de cession ou de libéralité obtenue par contrainte ou violence ou d'une personne qui ne pouvait en disposer", a précisé le ministère.

La décision de sortie des collections pour opérer cette restitution ne passera plus par un processus législatif au cas par cas mais pourra intervenir sur seul décret du Conseil d'Etat et après avis, le cas échéant, d'une commission scientifique bilatérale.

Cette commission devra en effet documenter et déterminer, si besoin, le caractère illicite de l'appropriation des oeuvres réclamées à travers un travail qui associerait des experts et historiens français et l'Etat demandeur, selon le ministère.

Concernant la période historique retenue, 1815 correspond à la date d'un règlement des conquêtes napoléoniennes qui est dû à un premier mouvement de restitution d'œuvres à l'échelle européenne. 1972 est celle de l'entrée en application de la convention internationale de l'Unesco protégeant les biens culturels contre le trafic illicite.