Catastrophe de Brétigny: jugement mercredi pour la SNCF, SNCF Réseau et un ex-cheminot

Des secouristes travaillent sur le site d'un accident de train dans la gare de Brétigny-sur-Orge près de Paris, le 12 juillet 2013 (Photo, AFP).
Des secouristes travaillent sur le site d'un accident de train dans la gare de Brétigny-sur-Orge près de Paris, le 12 juillet 2013 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 24 octobre 2022

Catastrophe de Brétigny: jugement mercredi pour la SNCF, SNCF Réseau et un ex-cheminot

  • Le 12 juillet 2013, en gare de Brétigny-sur-Orge, au sud de Paris, le déraillement d'un train Intercités Paris-Limoges faisait 7 morts et plus de 400 blessés psychologiques et/ou physiques
  • Une catastrophe après laquelle rien «ne sera jamais plus comme avant»

EVRY: Neuf ans après l'accident ferroviaire de Brétigny-sur-Orge (Essonne) qui a tué sept personnes et en a blessé des centaines d'autres en 2013, le tribunal d'Evry tranche mercredi sur la responsabilité pénale de SNCF, SNCF Réseau et d'un ancien cheminot.

Le 12 juillet 2013, en gare de Brétigny-sur-Orge, au sud de Paris, le déraillement d'un train Intercités Paris-Limoges faisait 7 morts et plus de 400 blessés psychologiques et/ou physiques. Une catastrophe après laquelle rien "ne sera jamais plus comme avant", selon les mots de la présidente du tribunal Cécile Louis-Loyant.

Ce vendredi-là, à 17h10, une éclisse en acier, sorte de grosse agrafe joignant deux rails, s'est retournée et a fait sortir le train de sa voie. A qui la faute ?

Du 25 avril au 17 juin dernier, la SNCF (héritière pénalement de SNCF Infra, chargée de la maintenance), SNCF Réseau (ex-Réseau Ferré de France, gestionnaire des voies) et Laurent Waton, jeune directeur de proximité au moment des faits, ont été jugés pour blessures involontaires et homicides involontaires.

Pendant huit semaines de procès, le tribunal a tenté d'éclaircir leurs responsabilités.

La SNCF et SNCF Réseau auraient-elles dû renouveler l'appareil de voie plus tôt que prévu ? La vitesse de circulation des trains aurait-elle dû être réduite ? Les effectifs augmentés ? L'ancien cheminot, qui encourt jusqu'à trois ans d'emprisonnement, a-t-il manqué de vigilance lors de sa dernière tournée de surveillance ?

A l'issue des débats, le procureur Rodolphe Juy-Birmann a demandé de condamner la SNCF, chargée de la maintenance, à la peine d'amende maximale.

Cette "entreprise dans le déni" a "créé le contexte à l'origine de l'accident" par un "échec dans la chaîne de maintenance", a-t-il estimé. Lui reprochant une "faute originelle de désorganisation", il a retenu une dizaine de fautes à son encontre et requis une amende de 450.000 euros.

L'angoisse à nouveau 

En revanche, il a demandé la relaxe pour l'ancien cadre cheminot, Laurent Waton, et pour le gestionnaire SNCF Réseau (ex-RFF), estimant que les fautes qui leur sont reprochées n'étaient pas caractérisées.

Les trois prévenus ont demandé leur relaxe, en adressant plusieurs fois leurs pensées aux victimes.

Contactées, SNCF et SNCF réseau n'ont pas souhaité faire de commentaire avant mercredi. "Je ne souhaite pas commenter mon espoir sincère de relaxe de Laurent Waton", a de son côté déclaré son conseil, Me Philippe Valent.

Me Gérard Chemla, avocat d'une dizaine de parties civiles et de la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs (Fenvac), a lui estimé "essentiel que la justice acte les fautes" des deux entreprises "en matière d'entretien de la voie ferrée", qui ont conduit à "la déliquescence du réseau de banlieue".

"La justice doit dire que cette tragédie annoncée et prévisible aurait été évitée si chacun avait rempli ses obligations", a insisté l'avocat.

Au contraire, pendant le procès, la SNCF s'est efforcée de convaincre, experts à l'appui, qu'elle n'aurait pu éviter ce drame, imputable selon elle à un défaut indécelable de l'acier.

Son ex-patron Guillaume Pepy, entendu comme témoin, a reconnu, ému aux larmes, une "responsabilité morale infinie" de la SNCF qui "ne faisait pas bien son travail" de maintenance. Il a toutefois écarté que ces "éléments regrettables de contexte" aient causé l'accident.

Pendant plusieurs jours, le tribunal a aussi recueilli les récits frémissant de colère de nombreuses parties civiles, sur plus de 200 enregistrées. Familles endeuillées, personnes blessées, proches ayant subi un "préjudice d'inquiétude"...

A l'approche du jugement, "l'angoisse s'installe à nouveau", a confié à l'AFP Thierry Gomes, président de l'association Entraide et défense des victimes de la catastrophe de Brétigny (EDVCB). "L'espoir de justice reste très présent", a dit celui qui a perdu ses parents.

Ce procès a été "une épreuve pour les victimes", a abondé Me Alexandre Varaut, qui en défend une quinzaine. Mercredi, a-t-il souligné, ces victimes espèrent "une délivrance".


Grève des contrôleurs: des «  dizaines de millions d'euros » en jeu, prévient ADP

Selon le Groupe ADP mercredi, Roissy en a accueilli lundi 203.000 et Orly 111.000, alors que ces deux aéroports concentrent environ la moitié de la fréquentation totale des aéroports français. (AFP).
Selon le Groupe ADP mercredi, Roissy en a accueilli lundi 203.000 et Orly 111.000, alors que ces deux aéroports concentrent environ la moitié de la fréquentation totale des aéroports français. (AFP).
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  • Les aiguilleurs du ciel sont appelés à cesser le travail jeudi pour protester contre les mesures d'accompagnement, notamment salariales, d'une refonte du contrôle aérien français
  • Pour mettre en adéquation les effectifs disponibles et le trafic, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a demandé mardi aux compagnies aériennes de renoncer à une majorité de leurs vols jeudi

PARIS: La facture de la grève des contrôleurs aériens français prévue jeudi pourrait se chiffrer en "dizaines de millions d'euros" pour les compagnies aériennes et les aéroports, et affecter des dizaines de milliers de passagers, selon le gestionnaire des aéroports parisiens.

"Pour les compagnies aériennes, pour les aéroports, ce sont plusieurs dizaines de millions d'euros qui sont en jeu, chaque jour", a déclaré mercredi le PDG du Groupe ADP, Augustin de Romanet, au micro de la radio Franceinfo.

Les aiguilleurs du ciel sont appelés à cesser le travail jeudi pour protester contre les mesures d'accompagnement, notamment salariales, d'une refonte du contrôle aérien français.

Pour mettre en adéquation les effectifs disponibles et le trafic, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a demandé mardi aux compagnies aériennes de renoncer à une majorité de leurs vols jeudi.

Cette proportion montera à 75% à Paris-Orly, deuxième aéroport français, et 65% à Roissy, le premier, et Marseille. Elle sera de 60% à Toulouse et Nice, et 50% pour les autres aéroports.

"Les abattements de vols qui vont être demandés aux compagnies sont extrêmement élevés, c'est rarement vu dans notre histoire", a commenté M. de Romanet.

"C'est vraiment très pénalisant pour les passagers", a déploré le PDG, alors que deux des trois grandes zones académiques sont en vacances de printemps.

Des dizaines voire des centaines de milliers de voyageurs risquent de voir leur vol annulé. Selon le Groupe ADP mercredi, Roissy en a accueilli lundi 203.000 et Orly 111.000, alors que ces deux aéroports concentrent environ la moitié de la fréquentation totale des aéroports français.

Face à l'échec des négociations avec la DGAC jusqu'ici, le SNCTA, syndicat majoritaire des contrôleurs aériens, a même déposé un deuxième préavis de grève en plein week-end de l'Ascension, les jeudi 9 (férié), vendredi 10 et samedi 11 mai.

"Je fais confiance aux négociateurs et à leur esprit de responsabilité pour que cette grève (...) n'ait pas lieu. On arrive à très fortement abîmer la sérénité des Français et des étrangers avec ces mouvements qui objectivement devraient pouvoir être réglés par la négociation", a jugé Augustin de Romanet.

Pour lui, "les réformes de productivité qui sont demandées (aux contrôleurs) par le gouvernement sont nécessaires, et sont demandées par les compagnies aériennes, notamment les compagnies européennes quand elles survolent la France. Elles ont besoin d'un contrôle aérien aussi efficace que possible".


Des traces du virus H5N1 détectées dans du lait pasteurisé aux Etats-Unis

Des vaches Angus de race pure sont vues devant l'herbe séchée tandis que Will Swenka conduit des tiges de maïs hachées et de l'ensilage pour les nourrir aux fermes Double G Angus à Tiffin, Iowa, le 13 août 2023. (AFP)
Des vaches Angus de race pure sont vues devant l'herbe séchée tandis que Will Swenka conduit des tiges de maïs hachées et de l'ensilage pour les nourrir aux fermes Double G Angus à Tiffin, Iowa, le 13 août 2023. (AFP)
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  • Des particules virales ont été découvertes dans «le lait provenant d'animaux affectés, dans le système de transformation et sur les étagères»
  • Un foyer de grippe aviaire A (H5N1) hautement pathogène s'est propagé dans les troupeaux de vaches laitières du pays

WASHINGTON: Des traces du virus H5N1 ont été détectées dans du lait de vache pasteurisé aux Etats-Unis, ont déclaré mardi les autorités américaines, précisant que les échantillons ne présentaient vraisemblablement aucun risque pour la santé humaine.

Au cours d'une vaste enquête nationale, des particules virales ont été découvertes dans "le lait provenant d'animaux affectés, dans le système de transformation et sur les étagères", a annoncé l'Agence américaine du médicament (FDA) dans un communiqué.

Néanmoins, "si un virus est détecté dans le lait cru, la pasteurisation est généralement censée éliminer les agents pathogènes à un niveau qui ne présente pas de risque pour la santé des consommateurs", a-t-elle expliqué.

Un foyer de grippe aviaire A (H5N1) hautement pathogène s'est propagé dans les troupeaux de vaches laitières du pays et a infecté début avril une personne, qui présentait des symptômes bénins.

Bien que la souche H5N1 ait tué des millions de volailles au cours de la vague actuelle, les vaches touchées ne sont pas tombées gravement malades.

Les scientifiques de l'agence s'efforcent d'étudier plus avant les échantillons positifs en recourant à des "études de viabilité de l'œuf". Elles consistent à injecter un échantillon dans un œuf de poule embryonné et à vérifier si un virus actif se réplique.

"Des analyses supplémentaires sont en cours sur le lait présent dans les rayons des magasins à travers le pays, ainsi que des travaux visant à évaluer toute différenciation potentielle pour les différents types de produits laitiers (par exemple, le lait entier, la crème)", a ajouté la FDA.

La grippe aviaire a déjà été détectée dans du lait cru, dont la consommation est déconseillée depuis longtemps par les autorités sanitaires.


Glucksmann veut couper l'herbe sous le pied de Macron et dégaine son discours sur l'Europe

Lors du meeting de Strasbourg, Raphaël Glucksmann devrait parler institutions, budget, élargissement de l'UE, et évoquer la question de la défense européenne, un sujet qui tient à coeur à ce fervent partisan du soutien à l'Ukraine. (AFP)
Lors du meeting de Strasbourg, Raphaël Glucksmann devrait parler institutions, budget, élargissement de l'UE, et évoquer la question de la défense européenne, un sujet qui tient à coeur à ce fervent partisan du soutien à l'Ukraine. (AFP)
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  • Glucksmann espère pouvoir renverser les courbes, et prendre la deuxième place, actuellement occupée par la candidate de la majorité présidentielle Valérie Hayer, qui stagne derrière Le RN Jordan Bardella
  • Raphaël Glucksmann va "montrer le grand écart entre le discours de Macron et la réalité", abonde Christophe Clergeau, insistant sur les projets bloqués par la France

STRASBOURG: Raphaël Glucksmann, tête de liste du parti socialiste et de Place publique aux européennes, veut couper l'herbe sous le pied d'Emmanuel Macron avec un "grand discours" sur l'Europe mercredi soir lors d'un meeting à Strasbourg, à la veille de celui du chef de l'Etat à la Sorbonne.

"Ce sera un moment important", prévient l'entourage de l'eurodéputé et leader de Place publique, qui va présenter "sa vision pour L'union européenne", son "plan Europe 2030", qui sera articulé sur trois axes: "Défense, Ecologie, Solidarités".

L'essayiste de 44 ans, qui avait convaincu un peu plus de 6% des électeurs aux européennes de 2019, est actuellement en dynamique, crédité de 12 à 14% des intentions de vote, selon les instituts de sondage.

Il espère toujours pouvoir renverser les courbes, et prendre la deuxième place, actuellement occupée par la candidate de la majorité présidentielle Valérie Hayer, qui stagne derrière Le RN Jordan Bardella.

Jouant sur l'idée d'un vote utile à gauche, il tente notamment de grignoter les électeurs déçus d'Emmanuel Macron et de l'insoumis Jean-Luc Mélenchon.