Les bègues en Arabie saoudite surmontent leurs problèmes d’expression et la stigmatisation

La Smart Stutter Community a organisé une conférence en Arabie saoudite, où une dizaine d’anciens bègues ont pris la parole avec aisance et assurance. (Photo fournie)
La Smart Stutter Community a organisé une conférence en Arabie saoudite, où une dizaine d’anciens bègues ont pris la parole avec aisance et assurance. (Photo fournie)
La Smart Stutter Community a organisé une conférence en Arabie saoudite, où une dizaine d’anciens bègues ont pris la parole avec aisance et assurance. (Photo fournie)
La Smart Stutter Community a organisé une conférence en Arabie saoudite, où une dizaine d’anciens bègues ont pris la parole avec aisance et assurance. (Photo fournie)
L'événement a réuni plus de 500 personnes d’Arabie saoudite et de l’étranger. (Photo fournie)
L'événement a réuni plus de 500 personnes d’Arabie saoudite et de l’étranger. (Photo fournie)
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Publié le Lundi 24 octobre 2022

Les bègues en Arabie saoudite surmontent leurs problèmes d’expression et la stigmatisation

  • La Smart Stutter Community (SSC) a donné une conférence dans le Royaume et ses intervenants ont mis en avant le succès du programme local de traitement
  • «Environ 350 000 personnes souffrent de bégaiement en Arabie saoudite et ont un besoin pressant de notre aide», affirme le Dr Abdallah Kreshan, responsable général du projet de la SSC

DJEDDAH: La Smart Stutter Community (SSC) s’est réjouie de sa collaboration actuelle avec les organismes locaux, et cherchera à renforcer les liens avec les ministères saoudiens de la Santé et de l'Éducation pour aider 350 000 personnes atteintes de troubles de la parole dans le Royaume.

Dans le cadre de la Journée internationale de sensibilisation au bégaiement, qui a lieu tous les 22 octobre, la communauté Smart Stutter a organisé samedi une conférence au Prince Bandar bin Sultan Hall de l'Effat University, où dix personnes sont montées sur scène pour montrer à quel point elles ont surmonté leur bégaiement et sont devenues sûres d'elles-mêmes après avoir suivi le programme complet de l'organisation.

Environ 80 millions de personnes sont atteintes de troubles de la parole dans le monde, et font souvent face à la discrimination.

Cet événement a réuni plus de 500 personnes d’Arabie saoudite et de l’étranger. Pendant près de quatre heures, les participants ont suscité l’intérêt du public en racontant leurs expériences et la façon dont ils ont surmonté leur bégaiement.

S'adressant à Arab News, le Dr Abdallah Kreshan, responsable général du projet de la SSC, a affirmé que le bégaiement pouvait être traité. «Les bègues ont maintenant de nombreuses solutions pour se débarrasser de leur problème... Les personnes dans notre société ont longtemps cru que le trouble de la parole était impossible à traiter», indique Kreshan.

Il a ajouté qu'au cours des trois dernières années, plus de 600 citoyens et résidents, hommes et femmes, qui avaient suivi les programmes de la SSC s’exprimaient maintenant avec clarté et facilité.

Kreshan affirme que d'autres succès peuvent être obtenus en assurant une plus grande collaboration entre les organismes de la société civile et les organisations gouvernementales. «Cette intégration est nécessaire pour réaliser l'un des piliers clés de la vision saoudienne: une société dynamique capable de créer une économie prospère, et de construire une nation ambitieuse.»

Le directeur des programmes de la SSC, Ahmed al-Mouhanna, ajoute que le Royaume a fait de grands progrès dans le traitement des personnes atteintes de ces troubles. Il soutient  que le bégaiement ou «balbutiement» est un trouble de la parole ne permettant pas aux gens de s’exprimer oralement. «La situation peut même s'aggraver lorsque la personne est agitée, fatiguée ou sous pression.»

Il a ajouté que le bégaiement commençait entre 1 et 6 ans, lorsque tous les enfants apprennent à parler. C'est ce qu'on appelle l'état d'esprit subconscient. Au cours de la vie, assure Al-Mouhanna, des expériences désagréables et des chocs peuvent perturber la respiration et déclencher un bégaiement.

Kreshan affirme que la SSC est le premier organisme de ce type dans la région du Conseil de coopération du Golfe (CCG). «Nous avons prouvé qu'il existait une solution au bégaiement. Environ 600 personnes d'Arabie saoudite, des pays du Golfe et du monde arabe ont suivi les programmes conçus pour les aider à surmonter leurs troubles de la parole. Nous proposons aujourd'hui des programmes de qualité. Vous avez pu voir à travers les vidéos comment étaient les personnes atteintes de bégaiement à leur arrivée, et comment elles sont aujourd’hui.»

Il précise que la SSC a signé des accords de partenariat avec plusieurs entités gouvernementales. «En avril dernier, notre projet a remporté le Jeddah Creativity Award auprès d’un jury de plus de 50 universitaires et spécialistes. Nous sommes également en contact avec le ministère de l'Éducation et attendons le feu vert pour organiser des campagnes de sensibilisation dans les écoles. De plus, nous recevons des dons d’organisations caritatives et d'entreprises à travers leurs programmes de responsabilité sociale», souligne-t-il.

Kreshan affirme que la SSC souhaite avoir une envergure nationale. «Ce serait formidable si nous pouvions coopérer avec des agences et des entités plus concernées par le problème. De cette façon, nous pourrons aller le plus loin possible. Il y a chez nous 350 000 personnes des deux sexes souffrant de bégaiement, qui ont un besoin pressant de notre aide», a-t-il précisé.

Pour Kreshan, il existe de nombreuses idées reçues sur le bégaiement. «Certaines personnes pensent qu’il est impossible à traiter, et ce n'est pas vrai du tout. D'autres ignorent qu'il existe des centres de traitement du bégaiement dans le monde arabe, et dépensent beaucoup d'argent pour leurs voyages, recherchant une solution pour elles-mêmes ou pour un membre de leur famille qui bégaie», précise-t-il.

Le programme de cinq jours de la SSC est censé être un point de départ pour les personnes souffrant de troubles de la parole. «Après cinq jours d'entraînement intensif, un bègue peut tirer profit de 70 à 90 % du programme d'entraînement. Après cela, les 10 à 30 % restants peuvent être traités au fil du temps, avec plus de pratique. Il note que le programme est peu onéreux, et qu’il est remboursable si une personne n'en tirait aucun avantage.

Abdelaziz al-Moufairij, un ancien bègue, âgé de 14 ans, a été présenté comme un exemple du succès de la SSC. On l’a d’abord vu en train de parler dans une vidéo précédant le traitement, puis il est monté sur scène pour prendre la parole. Une fois sa présentation terminée, dans laquelle il a fait preuve de fluidité et d’assurance, Al-Moufairij a reçu une salve d’applaudissements.         

Il confie à Arab News qu'il a commencé à bégayer à l'âge de 5 ans. «Heureusement, je n'ai pas été victime de brimades de la part de mes frères et de mes proches, mais je me souviens que cela m'a beaucoup dérangé plus tard lorsqu'un enseignant m'a demandé de lire un texte devant mes camarades de classe. Je n'aimais pas que certains professeurs ne me laissent pas assez de temps pour lire ou m'exprimer», affirme-t-il.

Al-Moufairij ajoute qu'il a commencé à suivre le programme de la SSC il y a quatre mois, et que toute sa famille l'a aidé à surmonter ses difficultés. Il s'est entraîné quatre à cinq heures par jour et a souvent parlé aux gens dans les centres commerciaux et autres lieux publics pour gagner de l’assurance.

En marge de cet événement, des représentants des pays du CCG ont signé des partenariats et des accords avec la SSC, afin de mettre en place son programme dans leurs pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël approuve la création de 19 nouvelles colonies en Cisjordanie

Cette photo montre des moutons dans un champ à Kafr al-Labad, avec la colonie israélienne d'Avnei Hefetz en arrière-plan, près de la ville de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, le 18 décembre 2025. (FICHIER/AFP)
Cette photo montre des moutons dans un champ à Kafr al-Labad, avec la colonie israélienne d'Avnei Hefetz en arrière-plan, près de la ville de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, le 18 décembre 2025. (FICHIER/AFP)
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  • Israël a approuvé l’installation de 19 nouvelles colonies en Cisjordanie, portant à 69 le nombre de colonies validées en trois ans, dans une démarche visant selon le gouvernement à empêcher la création d’un État palestinien
  • Cette décision, critiquée par l’ONU et de nombreux pays, intervient dans un contexte d’intensification de la colonisation et de fortes violences depuis le 7 octobre 2023

JÉRUSALEM: Les autorités israéliennes ont annoncé dimanche avoir approuvé l'installation de 19 colonies en Cisjordanie, une mesure visant selon elles à "bloquer l'établissement d'un Etat palestinien terroriste", dans un contexte d'intensification de la colonisation depuis le 7-octobre.

Cette annonce porte à 69 le nombre total de colonies ayant obtenu un feu vert ces trois dernières années, d'après un communiqué publié par les services du ministre des Finances d'extrême droite Bezalel Smotrich, lui-même colon et partisan d'une annexion de ce territoire occupé par Israël depuis 1967.

Elle intervient quelques jours après un rapport du secrétaire général des Nations unies faisant état d'une croissance record des colonies israéliennes depuis le début du suivi en 2017.

"La proposition du ministre des Finances Bezalel Smotrich et du ministre de la Défense Israël Katz de déclarer et formaliser 19 nouvelles colonies en Judée et Samarie (la Cisjordanie, NDLR) a été approuvée par le cabinet" de sécurité du gouvernement, ont annoncé les services de M. Smotrich.

Selon lui, cette initiative doit permettre d'empêcher l'émergence d'un Etat palestinien.

"Sur le terrain, nous bloquons l'établissement d'un Etat palestinien terroriste. Nous continuerons à développer, construire et à nous implanter sur la terre de notre patrimoine ancestral", est-il écrit dans le communiqué.

Hormis Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, plus de 500.000 Israéliens vivent aujourd'hui en Cisjordanie dans des colonies que l'ONU juge illégales au regard du droit international, au milieu de quelque trois millions de Palestiniens.

Sur les colonies dévoilées dimanche, cinq sont des avant-postes qui existent déjà depuis plusieurs années, c'est-à-dire des colonies déjà implantées en territoire palestinien, sans avoir obtenu les autorisations nécessaires des autorités israéliennes.

Ces 19 colonies se trouvent dans des zones "hautement stratégiques", ont précisé les services du ministre. Deux d'entre elles, Ganim et Kadim, dans le nord de la Cisjordanie, seront réinstallées après avoir été démantelées il y a deux décennies.

- "Expansion implacable" -

La colonisation s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens, de gauche comme de droite depuis 1967, et s'est nettement intensifiée sous l'exécutif actuel, en particulier depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.

Dans le rapport de l'ONU consulté mi-décembre par l'AFP, son secrétaire général Antonio Guterres avait "condamné l'expansion implacable de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem Est, qui continue à alimenter les tensions, empêcher l'accès des Palestiniens à leur terre et menace la viabilité d'un Etat palestinien totalement indépendant, démocratique, continu et souverain".

"Ces développements enracinent encore l'occupation israélienne illégale et viole le droit international et le droit des Palestiniens à l'autodétermination", a-t-il ajouté.

L'avancée de la colonisation s'accompagne en outre d'une augmentation "alarmante" des violences des colons, dénonce-t-il dans le document, évoquant des attaques parfois "en présence ou avec le soutien des forces de sécurité israéliennes".

Depuis le 7-octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels des combattants, mais aussi beaucoup de civils, ont été tués en Cisjordanie par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 44 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les nouveaux projets de colonies dévoilés par Israël provoquent régulièrement un tollé international, Paris y voyant une "menace existentielle" pour un Etat palestinien.

Fin septembre, le président américain Donald Trump, pourtant un soutien indéfectible d'Israël, avait averti qu'il "ne lui permettrait pas d'annexer la Cisjordanie".


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com