Luc Rémont, candidat à la tête d'EDF, dévoile son plan face à une « crise sérieuse»

La situation financière d'EDF est inquiétante avec une dette qui pourrait atteindre 60 milliards d'euros à la fin de l'année. (Photo, AFP)
La situation financière d'EDF est inquiétante avec une dette qui pourrait atteindre 60 milliards d'euros à la fin de l'année. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 26 octobre 2022

Luc Rémont, candidat à la tête d'EDF, dévoile son plan face à une « crise sérieuse»

  • «Dès les premières heures de (s)on mandat», M. Rémont prévoit de se consacrer « totalement» à « tenir les engagements de l'entreprise pour la reprise de la production des réacteurs à l'arrêt»
  • A l'issue d'un vote, les commissions des Affaires économiques de l’Assemblée nationale et du Sénat « ont émis un avis favorable à la nomination de M. Luc Rémont aux fonctions de PDG d’EDF», a annoncé l'Assemblée nationale

PARIS: Le futur patron d'EDF, Luc Rémont, adoubé mercredi par le Parlement, a dévoilé devant sénateurs et députés sa feuille de route pour surmonter la "crise sérieuse" que traverse le géant électricien fragilisé par une production nucléaire au plus bas et une dette gigantesque.

A l'issue d'un vote, les commissions des Affaires économiques de l’Assemblée nationale et du Sénat "ont émis un avis favorable à la nomination de M. Luc Rémont aux fonctions de PDG d’EDF", a annoncé l'Assemblée nationale dans un communiqué.

Il a recueilli 32 avis favorables sur 61 exprimés à l'Assemblée nationale, et 26 votes favorables sur 45 exprimés côté Sénat.

Pour être validée, la candidature de M. Rémont, proposée par l'Elysée, ne devait pas recueillir l'opposition de plus de 3/5e des membres des deux commissions réunis.

Passage obligé du processus de nomination, l'actuel responsable des opérations internationales de Schneider Electric, 53 ans, s'est plié au jeu des questions-réponses lors d'une longue audition de quatre heures, parfois électrique devant les députés, précédée d'un entretien plus cordial devant les sénateurs.

Pour planter le décor tendu, la rapporteure LR à l'Assemblée Anne-Laure Blin avait d'emblée émis un avis défavorable à sa nomination.

M. Rémont doit succéder à Jean-Bernard Lévy qui était aux manettes d'EDF depuis 2014. Le départ anticipé de celui-ci a été annoncé cet été en même temps que la renationalisation d'EDF.

Une fois sa nomination formellement annoncée par décret, M. Rémont aura devant lui des chantiers titanesques.

Le contexte est "critique à court terme", a reconnu devant les sénateurs Luc Rémont.

"Dans ce contexte de crise énergétique, EDF traverse elle-même une crise sérieuse, d'ordre technique et industrielle, qui accentue la tension sur l'offre d'énergie", a-t-il constaté.

L'urgence est connue: la moitié du parc nucléaire français est indisponible en raison de maintenances programmées ou de problèmes de corrosion. Tout l'enjeu sera de faire redémarrer suffisamment de réacteurs pour faire face aux pics de consommation dans l'hiver.

"Dès les premières heures de (s)on mandat", M. Rémont prévoit de se consacrer "totalement" à "tenir les engagements de l'entreprise pour la reprise de la production des réacteurs à l'arrêt", a-t-il assuré devant les sénateurs.

"Mon objectif est de tenir la demande exprimée par RTE (le gestionnaire du réseau de transport d'électricité) d'une production nucléaire comprise entre 38 et 40 GW au 1er décembre" et "entre 45 et 50 GW au 1er janvier", a-t-il détaillé dans des réponses écrites aux parlementaires dont l'AFP a eu connaissance.

Dette colossale

Au-delà de l'hiver, le futur homme fort d'EDF a présenté ses priorités à moyen et long terme, citant la relance d'un programme nucléaire voulu par le gouvernement (6 nouveaux réacteurs, et des petits réacteurs de type SMR), l'investissement hydroélectrique, "un rôle de premier plan dans les renouvelables" et "le développement et l'adaptation des réseaux à une électricité plus décentralisée", notamment à travers l'autoconsommation, selon ses réponses écrites.

La situation financière d'EDF, dont la dette pourrait atteindre 60 milliards d'euros à la fin de l'année, demande, elle, de la "vigilance à court terme pour ne pas devoir réduire les investissements et compromettre l'avenir", a-t-il jugé.

Si cette situation "devrait s'améliorer" avec le redémarrage de réacteurs, M. Rémont a jugé nécessaire une "visibilité à long terme" sur les mesures réglementaires destinées à limiter la hausse du prix de l'électricité pour les clients dont EDF supporte la majorité des coûts.

En cause selon lui, l'accès régulé à l'électricité nucléaire historique (Arenh), qui "induit une sous-rémunération" de l'activité nucléaire d'EDF.

Il a demandé aussi une réforme "profonde" des règles du marché européen,  en jugeant "indispensable" le découplage des prix du gaz et de l'électricité.

A l'heure des questions, le candidat a été passé au grill sur son rôle joué dans la vente controversée en 2014 de la branche énergie Alstom à General Electric lorsqu'il conseillait Alstom comme banquier à Bank of America Merrill Lynch, une "forfaiture contre l'intérêt national", a lancé le député Matthias Tavel du groupe Nupes-LFI qui a annoncé voter contre, tout comme le RN. C'était "la seule solution possible pour assurer l'avenir de ces activités", selon M. Rémont.

Autre sujet de friction, la crainte d'un démantèlement avec une séparation entre l'activité historique nucléaire et les renouvelables. Il y aura "une production diversifiée et non dans le tout nucléaire", a-t-il répondu.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.