Les géants de la tech ne sont plus imperméables au monde réel

Les entreprises technologiques souffrent aussi d'un effet de comparaison défavorable avec 2021, quand la pandémie profitait encore énormément aux services en ligne (Photo, AFP).
Les entreprises technologiques souffrent aussi d'un effet de comparaison défavorable avec 2021, quand la pandémie profitait encore énormément aux services en ligne (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 28 octobre 2022

Les géants de la tech ne sont plus imperméables au monde réel

  • Alphabet, la maison mère de Google, a réalisé cet été la plus faible croissance de son chiffre d'affaires depuis 2013
  • Amazon a enregistré une baisse de 9% de son bénéfice net au troisième trimestre et fait état d'un chiffre d'affaires inférieur aux attentes

SAN FRANCISCO: De San Francisco à Seattle, la tech américaine inquiète avec des croissances au ralenti et des prévisions peu enthousiasmantes, montrant que les géants d'internet qui semblaient intouchables sont rattrapés par la crise économique et la concurrence de nouveaux acteurs.

"Cette semaine restera dans l'histoire des résultats financiers comme l'une des pires pour les Big Tech, voire même un possible tournant", a souligné l'analyste Dan Ives de Wedbush Securities.

Alphabet, la maison mère de Google, a réalisé cet été la plus faible croissance de son chiffre d'affaires depuis 2013, hormis le début de la pandémie de Covid-19.

Amazon a enregistré une baisse de 9% de son bénéfice net au troisième trimestre et fait état d'un chiffre d'affaires inférieur aux attentes, faisant plonger son action de 15% dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de Wall Street jeudi.

Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp, Oculus) a subi une sanction similaire: son titre a plongé de 19% mercredi soir, conséquence de bénéfices divisés par deux à 4,4 milliards de dollars, et surtout des propos de Mark Zuckerberg.

Le fondateur du groupe californien a insisté lors de la conférence aux analystes sur ses priorités, à savoir "les technologies d'intelligence artificielle qui permettent de recommander les reels (vidéos courtes copiées à TikTok, ndlr) aux utilisateurs", "les outils publicitaires sur les messageries" et "notre vision pour le métavers".

"Ceux qui sont patients et investissent avec nous seront récompensés au final", a affirmé le dirigeant.

«Concurrent redoutable»

Mais l'immense déploiement de ressources pour construire un monde parallèle, accessible via les réalités augmentée et virtuelle, suscite de plus en plus de scepticisme de la part des observateurs, à l'heure où l'inflation, la hausse des taux d'intérêt et la concurrence de TikTok grignotent les marges du géant des réseaux sociaux.

"Il n'y a aucune information sur le potentiel en termes de revenus que Meta pourrait dériver du métavers. Personne ne sait", note Debra Aho Williamson, analyste d'Insider Intelligence.

"Google a plus de chance de rebondir rapidement, parce que son moteur de recherche est un socle d'internet depuis des décennies, tant pour les consommateurs que pour les entreprises. Son modèle économique n'est pas cassé", élabore-t-elle.

Face aux difficultés économiques mondiales, de nombreux annonceurs ont coupé dans leurs budgets marketing.

"Nous savions que les dépenses publicitaires mondiales allaient se contracter. Mais je pense que le pire est passé", nuance Tejas Dessai, analyste chez Global X ETFs. "Et ça ne va pas si mal, les baisses restent modestes étant donné la pression sur les taux de changes et l'inflation".

La menace incarnée par TikTok, en revanche, n'est pas sur le point de disparaître. En 2021, l'application de divertissement a dépassé Google en tant que site web le plus populaire au monde, d'après Cloudflare.

C'est un "concurrent redoutable", reconnaît Debra Aho Williamson, mais en termes de recettes publicitaires, "il n'y a pas de comparaison possible". Les vétérans du secteur sont "encore largement en avance", rappelle-t-elle.

Saison des fêtes incertaine

Les entreprises technologiques souffrent aussi d'un effet de comparaison défavorable avec 2021, quand la pandémie profitait encore énormément aux services en ligne.

Seul Apple a tiré son épingle du jeu, grâce à ses indéboulonnables iPhone.

"Nous avons atteint un nouveau record pour notre base d'appareils en service" s'est félicité Tim Cook, le patron de la société, mettant en avant un nombre "record" de clients ayant troqué leur smartphone ou tablette pour acquérir un modèle plus récent.

La marque à la pomme a dépassé les attentes du marché avec 90 milliards de dollars de chiffre d'affaires (+8% sur un an) et 20,7 milliards de bénéfice net gagnés de juillet à septembre.

Mais l'impact négatif du dollar fort devrait s'accentuer pendant la saison des fêtes: "nous nous attendons à ce que les effets de change aient un impact négatif de quasiment 10 points de pourcentage sur un an", a prévenu le directeur financier d'Apple, Luca Maestri.

Amazon prévoit aussi une croissance anémique pour ses standards, comprise entre 2% et 8% sur un an, pour cette période cruciale.

La plateforme de commerce en ligne a renoué cet été avec la hausse de son chiffre d'affaires, après trois trimestres consécutifs de contraction, mais pâtit aussi directement des effets de change.

Microsoft, de son côté, toujours porté par le cloud, a publié mardi de bons résultats trimestriels, mais a averti qu'Azure, sa plateforme d'informatique à distance, allait croître moins vite pendant cette fin d'année.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com