Pour Nick Cave, l'antisémitisme de Kanye West «honteux» mais sa musique le dépasse

Le musicien et artiste australien Nick Cave se produit sur scène lors de la 18e édition du festival de musique Rock en Seine à Saint-Cloud, dans la banlieue ouest de Paris, le 26 août 2022 (Photo, AFP).
Le musicien et artiste australien Nick Cave se produit sur scène lors de la 18e édition du festival de musique Rock en Seine à Saint-Cloud, dans la banlieue ouest de Paris, le 26 août 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 28 octobre 2022

Pour Nick Cave, l'antisémitisme de Kanye West «honteux» mais sa musique le dépasse

  • Kanye West a dit jeudi avoir perdu deux milliards de dollars en une journée, contrecoup des retraits en cascade d'entreprises - Adidas, Gap
  • Dans une envolée apparente contre la «cancel culture», Nick Cave a expliqué devenir «impatient avec les gens condescendants, qui semblent se sentir supérieurs»

LONDRES: Le musicien et artiste australien Nick Cave a estimé jeudi que les propos antisémites à répétition tenus par Kanye West étaient "honteux" mais que sa musique dépasse "les pires traits de son personnage".

"C'est un choix personnel d'écouter ou non quelqu'un qui a des vues" contestables, a-t-il dit lors d'une séance de questions et réponses au festival de littérature de Londres au Southbank Centre, à l'occasion de la sortie d'un livre d'entretiens avec Sean O'Hagan, "Faith, hope and carnage".

"Actuellement il y a Kanye West qui tient des propos antisémites. Pour moi, il est le plus grand artiste de notre génération. J'adore sa musique. (...) Mais l'étalage de ses vues antisémites est honteux" et "profondément décevant", poursuit Nick Cave.

"Pendant un moment, ce sera peut-être difficile d'écouter un" de ses disques mais "d'une certaine manière je donne plus de valeur à ce qu'il produit" qu'à ses idées et son personnage, admet-il.

Kanye West a dit jeudi avoir perdu deux milliards de dollars en une journée, contrecoup des retraits en cascade d'entreprises - Adidas, Gap - coupant les ponts après des remarques antisémites en série tenues par l'artiste américain.

Dans une envolée apparente contre la "cancel culture", Nick Cave a expliqué devenir "impatient avec les gens condescendants, qui semblent se sentir supérieurs".

Parlant de Morrissey, le musicien et chanteur britannique qui affiche des positions proches de l'extrême droite, Nick Cave affirme qu'il "a écrit certaines des plus belles chansons de ma génération" même s'il a des opinions "qui sont, j'imagine, inacceptables".

L'artiste australien de 65 ans, vêtu de ses éternels costume noir, chemise blanche et cravate, avait plaisanté auparavant que pour sa génération, "c'était un devoir moral d'être offensant. La liberté d'expression était une vertu évidente quand je grandissais. Elle a été attaquée".

Nick Cave dit se sentir moins aujourd'hui dans le mépris "des institutions, du gouvernement, des gens autour de (lui), des autres musiciens" que lorsqu'il était plus jeune.

"Il y a des choses qui sont plus importantes. Ce qui m'est arrivé dans la vie a changé ma perspective", a admis l'artiste touche à tout, qui termine une tournée et s'apprête à travailler sur un nouvel album.

L'artiste australien qui parsemait ses textes de romantisme macabre a été rattrapé une première fois par la tragédie en 2015 avec le décès accidentel d'un de ses jumeaux, Arthur (l'autre, Earl est aujourd'hui acteur). A l'âge de 15 ans, l'adolescent est tombé d'une falaise près de Brighton (Angleterre), où la famille résidait.

Au printemps 2022, Nick Cave a perdu un demi-frère d'Arthur, Jethro Lazenby, âgé de 31 ans, dont les causes de la mort n'ont pas été divulguées.


L'artiste saoudienne Bdour Al-Maliki peint avec passion et douleur

Un portrait du prince héritier Mohammed bin Salman par l'artiste Bdour Al-Maliki. (Photo Fournie)
Un portrait du prince héritier Mohammed bin Salman par l'artiste Bdour Al-Maliki. (Photo Fournie)
(Photo Fournie)
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  • Bdour Al-Maliki a parlé avec optimisme de l'état de la scène artistique saoudienne, notant qu'elle est témoin d'un boom sans précédent grâce aux initiatives de Saudi Vision 2030 en faveur de la culture et des arts.
  • "Aujourd'hui encore, j'ai l'impression que chaque tableau sur lequel je travaille porte une partie de son esprit artistique", a-t-elle déclaré. 

LA MECQUE : L'artiste visuelle saoudienne Bdour Al-Maliki s'est imposée comme une voix distincte sur la scène artistique locale, transformant sa douleur personnelle et son expérience vécue en œuvres colorées.

L'enfance de Bdour Al-Maliki a été façonnée par son père artiste, qui a nourri sa conscience visuelle dès son plus jeune âge. 

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"Le fait que mon père soit un artiste a eu un impact profond sur mes premières années", dit-elle. "Je le regardais peindre avec passion, maniant les couleurs et les outils avec amour. Cela m'a permis de comprendre que la peinture n'est pas seulement un passe-temps, mais une forme d'expression et un mode de vie".

Son père ne lui a pas imposé l'art, souligne-t-elle. Au contraire, sa présence inspirante l'a poussée à se tourner naturellement vers l'art, comme s'il faisait partie de son identité : "Aujourd'hui encore, j'ai l'impression que chaque tableau sur lequel je travaille porte une partie de son esprit artistique", a-t-elle déclaré. 

(Photo Fournie)

Je m'inspire de l'environnement, des histoires et des sentiments que nous éprouvons, et j'essaie de les exprimer à ma manière. Mon art porte l'esprit du lieu auquel j'appartiens. Bdour Al-Maliki, artiste visuel saoudien

La peinture, qui était un compagnon d'enfance pour Al-Maliki, est devenue la quête de toute une vie. 

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"La première fois que j'ai réalisé que la peinture n'était pas un simple passe-temps, c'est lorsque j'ai vu comment mes tableaux touchaient les émotions des gens", a-t-elle déclaré. "À partir de ce moment-là, j'ai su que c'était ma passion et ma façon de m'exprimer.

Mme Al-Maliki est convaincue que l'art a le pouvoir profond de toucher l'âme, ce qui alimente son sens des responsabilités dans les œuvres qu'elle crée. Elle explique qu'elle a tendance à explorer des sujets tristes et douloureux, en particulier des histoires humaines qui "secouent le cœur des gens". Elle estime que ces émotions sont porteuses d'une énergie qui mérite d'être transmise aux gens par l'art. 

Mme Al-Maliki explique qu'elle ne suit pas une école artistique spécifique, mais qu'elle s'efforce de créer son propre style dans chaque tableau - un style qui sert les émotions de l'histoire et transmet le sentiment dans sa forme la plus authentique, même s'il change d'une œuvre à l'autre. "L'expression est plus importante que l'adhésion à une école artistique", dit-elle. "Mon identité saoudienne est présente dans mes sentiments avant tout. Je m'inspire de l'environnement, des histoires et des sentiments que nous avons vécus, et j'essaie de les exprimer à ma manière. Mon art porte l'esprit de l'endroit auquel j'appartiens".

M. Al-Maliki a parlé avec optimisme de l'état de la scène artistique saoudienne, notant qu'elle connaît un essor sans précédent grâce aux initiatives de Saudi Vision 2030 en faveur de la culture et des arts, qui ont offert aux artistes de plus grandes possibilités de réaliser leur potentiel. À ses débuts, avant que de telles initiatives ne soient mises en place, Mme Al-Maliki a estimé qu'il y avait un manque notable de soutien pour les artistes. 

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Mais elle a transformé ces défis - ainsi que des défis personnels, dont son divorce - en carburant pour sa créativité, considérant chaque peinture qu'elle réalise comme une victoire sur l'adversité.

Mme Al-Maliki prépare actuellement une exposition internationale d'œuvres qui, selon elle, reflètent son identité et son histoire.

"Ma prochaine ambition est que le monde entende ma voix à travers mon art", a-t-elle déclaré. "L'art est ma voix et ma patrie. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Forum des Arts de la Calligraphie Arabe s’ouvre à Djeddah

Le deuxième Forum des Arts de la Calligraphie Arabe a débuté à Djeddah, avec la participation de calligraphes arabes et internationaux, ainsi que d’artistes visuels. (SPA)
Le deuxième Forum des Arts de la Calligraphie Arabe a débuté à Djeddah, avec la participation de calligraphes arabes et internationaux, ainsi que d’artistes visuels. (SPA)
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  • Le forum s’inscrit dans le cadre de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, dans le cadre d’une initiative nationale en faveur des arts visuels, un pilier de l’identité culturelle du Royaume

DJEDDAH : Le deuxième Forum des Arts de la Calligraphie Arabe a débuté à Djeddah, avec la participation de calligraphes arabes et internationaux, ainsi que d’artistes visuels.

L’événement, qui se tient jusqu’au 28 août, vise à mettre en lumière la beauté et la diversité de cet art ancien, tout en soutenant les artistes et en valorisant la culture de la calligraphie arabe.

Saud Khan, coordinateur du forum, a souligné qu’il s’agissait de l’un des événements les plus prestigieux de son genre, avec 138 œuvres exposées, réalisées par 105 calligraphes venus de 13 pays, dont un groupe d’élite de calligraphes saoudiens.

Un comité de maîtres calligraphes a supervisé un processus de sélection rigoureux afin de garantir la qualité des œuvres présentées.

Le programme comprend également des performances artistiques en direct et des ateliers spécialisés destinés à accompagner les jeunes talents.

Le forum s’aligne sur la Vision 2030 du Royaume, en tant qu’initiative nationale visant à promouvoir les arts visuels, essentiels à l’identité culturelle saoudienne.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Anglaise doyenne de l'humanité fête ses 116 ans

La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard". (AFP)
La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard". (AFP)
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  • Née le 21 août 1909 dans un village du Hampshire, dans le sud de l'Angleterre, Ethel Caterham est devenue la doyenne de l'humanité début mai après le décès de la nonne brésilienne Inah Canabarro Lucas à l'âge de 116 ans
  • "Ethel a une nouvelle fois choisi de ne pas accorder d'interviews, préférant passer la journée tranquillement avec sa famille pour qu'elle puisse en profiter à son rythme"

LONDRES: La doyenne du monde, la Britannique Ethel Caterham, fête jeudi ses 116 ans, a annoncé la maison de retraite dans laquelle elle vit.

Née le 21 août 1909 dans un village du Hampshire, dans le sud de l'Angleterre, Ethel Caterham est devenue la doyenne de l'humanité début mai après le décès de la nonne brésilienne Inah Canabarro Lucas à l'âge de 116 ans.

Elle vit dans une maison de retraite du Surrey, un comté au sud de Londres.

"Ethel a une nouvelle fois choisi de ne pas accorder d'interviews, préférant passer la journée tranquillement avec sa famille pour qu'elle puisse en profiter à son rythme", a indiqué un porte-parole de la maison de retraite.

La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard", a précisé la même source.

Ethel Caterham est le dernier sujet vivant du roi Édouard VII, dont le règne s'est achevé en 1910. Elle est aussi la Britannique la plus âgée de tous les temps, selon la base de données Oldest in Britain.

L'année dernière, elle avait reçu une lettre du roi Charles III la félicitant d'avoir atteint cette "étape remarquable".