La brutalité du régime iranien ne peut pas arrêter le mouvement des jeunes, selon un expert de l’ONU

La République islamique est en proie à des manifestations depuis la mort de Mahsa Amini, une Kurde de 22 ans (Photo, AP)
La République islamique est en proie à des manifestations depuis la mort de Mahsa Amini, une Kurde de 22 ans (Photo, AP)
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Publié le Samedi 29 octobre 2022

La brutalité du régime iranien ne peut pas arrêter le mouvement des jeunes, selon un expert de l’ONU

  • Le rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en Iran déclare à Arab News que le président, Ebrahim Raïssi, est à l’origine d’une répression brutale contre les femmes en raison du code vestimentaire strict en vigueur dans le pays
  • Compte tenu de l’absence d’obligation de rendre compte des violations des droits de l’homme commises par l’État dans le pays, Javaid Rehman exhorte la communauté internationale à agir

NEW YORK: Aussi répressif que soit le régime iranien ou aussi brutale que soit sa réponse à la dissidence, il ne peut pas arrêter le mouvement des jeunes qui prend d’assaut le pays tout entier ainsi que son tissu social en quête de justice et de responsabilité.

C’est ce que pense le rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’homme en Iran, Javaid Rehman, alors que les manifestations organisées dans le pays à la suite de la mort de Mahsa Amini en détention entament leur 40e jour.

Jusqu’à présent, précise-t-il, plus de 250 manifestants ont été tués par les forces de sécurité, dont 27 enfants. 

Il s’agit toutefois d’un «chiffre minimum», le nombre réel étant probablement beaucoup plus élevé, ajoute-t-il.

«Il y a bien plus de victimes, bien plus de morts que ce que je viens de mentionner», affirme Rehman à Arab News jeudi.

Le régime iranien ne l’autorise pas à se rendre dans le pays et à effectuer les procédures de vérification appropriées, alors qu’il en demande l’accès depuis sa prise de fonction en 2018.

Les manifestations en cours ne sont que le dernier chapitre d’une longue histoire d’agitation publique qui secoue la République islamique depuis 1999. La réponse à toute cette dissidence a été la même: des répressions brutales de la part du régime qui ont fait de nombreux morts et blessés et entraîné l’emprisonnement de milliers de prisonniers politiques.

Par exemple, en juillet 1999, les étudiants ont pris part à des manifestations violentes et de grande ampleur. Quatre ans plus tard, ils sont redescendus dans la rue pour demander justice pour les personnes tuées et blessées lors des premières manifestations.

L’élection de Mahmoud Ahmadinejad à la présidence en 2009 a déclenché de nouveaux troubles qui se sont poursuivis pendant une bonne partie de l’année 2010 et ont éclaté à nouveau l’année suivante et en 2012. Plus récemment, une série de mouvements politiques, d’actes de désobéissance civile, d’activisme en ligne et de manifestations a eu lieu entre 2017 et 2021.

Cependant, les manifestations actuelles à la suite de la mort, le 16 septembre, de Mahsa Amini, qui avait été arrêtée trois jours plus tôt pour ne pas avoir respecté les règles strictes concernant le port du voile, semblent représenter un moment décisif que de nombreux observateurs considèrent comme un point de non-retour pour le régime de Téhéran.

«Combien de fois pouvez-vous faire preuve de brutalité? Combien de fois pouvez-vous violer les droits fondamentaux de l’homme, la dignité fondamentale des gens?» a demandé Rehman.

«Dans la vague actuelle de contestations, une vraie question se pose: Qu’en est-il des femmes et des filles d’Iran? Elles se sont soulevées. Ce sont des jeunes qui descendent dans la rue. Les femmes ne veulent pas être opprimées et soumises. Ce sont des femmes jeunes, brillantes et intelligentes. Elles voient que le monde change, (elles consultent) les réseaux sociaux.»

«Les autorités iraniennes, aussi brutales qu’elles soient, aussi répressives qu’elles soient, ne peuvent pas arrêter les jeunes. Elles ne pourront pas arrêter ce mouvement.»

Compte tenu de l’impunité avec laquelle le régime continue d’agir et de l’absence d’obligation de rendre des comptes pour les crimes commis lors des précédentes manifestations, le fait que la communauté internationale ne prenne pas de mesures pour remédier à cette situation signifie seulement que de telles violations se reproduiront, estime Rehman.

«Si nous n’agissons pas maintenant, si nous gardons le silence, qu’arrivera-t-il à tous ces millions d’Iraniens? Ils continueront à être soumis, brutalisés et ils risquent de perdre espoir», a-t-il averti.

Comme tous les rapporteurs spéciaux, Rehman est un expert indépendant qui ne fait pas partie du personnel de l’ONU et n’est pas rémunéré pour son travail. Cette semaine, il a présenté son dernier rapport devant la Troisième commission de l’Assemblée générale, qui se réunit en octobre de chaque année et traite des questions sociales et des questions liées aux droits de l’homme et aux affaires humanitaires.

Son rapport indique que Mahsa Amini a été victime de «la brutalité et de la répression de l’État». Il dénonce la répression brutale des manifestants qui sont descendus dans la rue après sa mort sous le slogan «Femmes, vie, liberté».

Il exhorte les autorités iraniennes à «cesser immédiatement de recourir à la force meurtrière pour maintenir l’ordre lors de rassemblements pacifiques (et) à mener une enquête indépendante, impartiale et rapide sur la mort d’Amini, à rendre publiques les conclusions de l’enquête et à demander des comptes à tous les responsables».

Cela fait écho à des appels similaires de l’ONU et de pays du monde entier. Selon Rehman, non seulement le régime de Téhéran a ignoré ces appels, mais les autorités de l’État ont «clairement ordonné aux forces de sécurité de réprimer les manifestants». 

Soulignant les «problèmes systémiques très graves dans le rôle de la police des mœurs» chargée de faire respecter le code vestimentaire strict de la «loi sur le port du voile» pour les femmes, il explique qu’elle est dirigée par le président, Ebrahim Raïssi, qui, à plusieurs reprises, «a été l’instigateur de la répression contre les femmes au sujet du code vestimentaire et a donné une licence à cette police des mœurs pour faire appliquer la loi plus vigoureusement».

«Si nous voulons que l’intégrité et la dignité des femmes soient restaurées, cette loi doit être abolie», ajoute-t-il.

Rehman rejette les conclusions d’une enquête iranienne sur la mort de Mahsa Amini, car elle nie toute mauvaise conduite ou tout acte répréhensible de la part de l’État. La famille de la jeune femme rejette également cette conclusion et demande qu’une enquête soit menée par un comité de médecins indépendants. Cependant, leur demande a été refusée.

«Par conséquent, il est clair que les soi-disant enquêtes sur la mort de Jina Mahsa Amini ne respectent pas les exigences minimales d’impartialité et d’indépendance», souligne Rehman. 

Il a appelé la communauté internationale à mettre rapidement en place un «mécanisme d’enquête indépendant sur toutes les violations des droits de l’homme en Iran qui ont précédé et suivi la mort de Jina Mahsa Amini».

Rehman affirme qu’Amini n’est pas «la première femme, ni la dernière, à avoir été confrontée à ces conséquences brutales». Il a rappelé le cas de Nika Chahkarami, 16 ans, qui est morte dans des circonstances similaires.

«De plus en plus de preuves émergent, indiquant qu’elle a été brutalement tuée par la sécurité de l’État», dit-il.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Iran: deux « terroristes  » tués dans une frappe de drone

Téhéran, photo d'illustration. (AFP).
Téhéran, photo d'illustration. (AFP).
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  • La province du Sistan-Baloutchistan, l'une des plus pauvres du pays, abrite majoritairement la minorité ethnique baloutche
  • Le groupe jihadiste Jaish al-Adl (Armée de la Justice en arabe), basé au Pakistan, avait revendiqué ces derniers mois plusieurs attaques meurtrières dans cette zone

TEHERAN: Les forces iraniennes ont tué jeudi soir deux "terroristes" dans une frappe de drone dans la région du Sistan-Baloutchistan (sud-est) qui abrite une minorité ethnique, a annoncé un média officiel.

"Une attaque de drone menée par des forces de sécurité contre une voiture transportant des terroristes à proximité de Zahedan a entraîné la mort de deux terroristes", a indiqué l'agence Irna, sans fournir des détails.

La province du Sistan-Baloutchistan, l'une des plus pauvres du pays, abrite majoritairement la minorité ethnique baloutche, qui adhère à l'islam sunnite plutôt qu'à la branche chiite prédominante en Iran.

Le groupe jihadiste Jaish al-Adl (Armée de la Justice en arabe), basé au Pakistan, avait revendiqué ces derniers mois plusieurs attaques meurtrières dans cette zone. Formé en 2012, il est considéré comme une "organisation terroriste" par l'Iran, ainsi que par les Etats-Unis.

Le 9 avril, le groupe avait revendiqué une attaque contre un véhicule de la police, qui avait coûté la vie à cinq policiers.

Jaish al-Adl avait déjà revendiqué une double attaque le 4 avril contre une base des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, à Rask, et un poste de police à Chabahar, dans la même région. Seize membres des forces de l'ordre et 18 assaillants avaient été tués, selon un bilan des autorités.


Tensions Israël-Hezbollah, discussions pour une trêve à Gaza

Des personnes se rassemblent sur le site d'une frappe israélienne sur un véhicule dans la région de la plaine d'Adloun, entre les villes de Sidon et Tyr, au sud du Liban, le 23 avril 2024. (AFP)
Des personnes se rassemblent sur le site d'une frappe israélienne sur un véhicule dans la région de la plaine d'Adloun, entre les villes de Sidon et Tyr, au sud du Liban, le 23 avril 2024. (AFP)
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  • Des avions militaires ont frappé des "infrastructures" du Hezbollah dans le secteur de Kfarchouba, a précisé l'armée israélienne dans un bref communiqué
  • De son côté, le Hezbollah libanais, mouvement soutenu par l'Iran et allié du Hamas palestinien, a revendiqué dans un communiqué des tirs ayant "touché" les forces israéliennes à la frontière

JERUSALEM: L'armée israélienne et le Hezbollah libanais ont échangé des tirs de missiles dans la nuit de jeudi à vendredi alors qu'une délégation égyptienne est attendue en Israël, dans l'espoir de faire avancer les pourparlers pour une trêve et la libération d'otages à Gaza.

L'armée israélienne a fait état de "deux tirs de missiles anti-chars" ayant touché le nord d'Israël depuis le Liban dans la nuit et dit avoir ciblé les "sources de ces frappes" avec des tirs d'artillerie.

Des avions militaires ont frappé des "infrastructures" du Hezbollah dans le secteur de Kfarchouba, a précisé l'armée israélienne dans un bref communiqué.

De son côté, le Hezbollah libanais, mouvement soutenu par l'Iran et allié du Hamas palestinien, a revendiqué dans un communiqué des tirs ayant "touché" les forces israéliennes à la frontière.

L'armée israélienne avait annoncé mercredi mener une "action offensive" sur le sud du Liban, d'où le Hezbollah mène des attaques contre l'armée israélienne qui frappe, elle, des positions du mouvement chiite allié du Hamas palestinien.

Le Hamas et Israël sont engagés depuis plus de six mois dans une guerre dans la bande de Gaza, où l'armée israélienne se prépare à une opération terrestre à Rafah, "dernier" bastion du mouvement islamiste située dans le sud du territoire.

Détruire ou libérer 

De nombreuses capitales et organisations humanitaires redoutent, en cas d'offensive, un bain de sang dans cette ville du sud de la bande de Gaza frontalière avec l'Egypte, refuge pour près d'un million et demi de Palestiniens.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu estime qu'une offensive sur Rafah est nécessaire pour "vaincre" le Hamas et libérer les plus de cent otages toujours retenus à Gaza.

Le porte-parole du gouvernement israélien, David Mencer, a annoncé jeudi que le cabinet de guerre s'était réuni "pour discuter des moyens de détruire les derniers bataillons du Hamas".

Mais selon des médias israéliens, le cabinet a discuté d'un nouveau projet de trêve associée à une libération d'otages, avant une visite prévue vendredi d'une délégation égyptienne, pays médiateur à l'instar du Qatar et des Etats-Unis.

D'après le site Walla, qui cite un haut responsable israélien sans le nommer, les discussions portent plus précisément sur une proposition pour libérer dans un premier temps 20 otages considérés comme des cas "humanitaires".

Un responsable politique du Hamas, Ghazi Hamad, a de son côté assuré à l'AFP depuis le Qatar qu'un assaut sur Rafah ne permettrait pas à Israël d'obtenir "ce qu'il veut", soit d"éliminer le Hamas ou récupérer" les otages.

Un « accord maintenant »

Jeudi, des proches d'otages ont une nouvelle fois manifesté à Tel-Aviv, pour faire pression sur le gouvernement afin qu'il obtienne leur libération.

Certains avaient les mains liées et teintées de rouge, la bouche couverte d'un sparadrap marqué du chiffre "202", le nombre de jours écoulés depuis le 7 octobre, ou portaient une pancarte avec les mots "Un accord sur les otages maintenant".

Le Hamas a diffusé mercredi une vidéo de l'otage Hersh Goldberg-Polin, un geste considéré par la presse locale comme visant entre autres à faire pression sur Israël dans les pourparlers.

Parlant vraisemblablement sous la contrainte, cet Israélo-américain âgé de 23 ans accuse dans cette vidéo M. Netanyahu et les membres de son gouvernement d'avoir "abandonné" les otages.

Les dirigeants de 18 pays, dont les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et le Brésil, ont appelé jeudi le Hamas à "la libération immédiate de tous les otages". "L'accord sur la table pour libérer les otages permettrait un cessez-le-feu immédiat et prolongé à Gaza", poursuit le texte.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée depuis Gaza contre Israël par des commandos du Hamas, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.

En représailles, Israël a promis de détruire le Hamas et lancé une opération militaire à Gaza ayant fait jusqu'à présent 34.305 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste.

« C'est allé trop loin »

Dans la nuit de jeudi à vendredi des témoins ont fait état de bombardements à Gaza, notamment dans le secteur de Rafah où des rescapés ont tenté jeudi de récupérer des objets dans les décombres après des frappes.

"Assez de destruction, assez de guerre. Assez de sang versé d'enfants, de femmes, de personnes âgées et de civils non armés (...) c'est allé trop loin (...) Laissez les gens vivre", a lancé l'un d'eux, Samir Daban, au milieu des gravats.

Alors que les 2,4 millions d'habitants du territoire assiégé sont confrontés à un désastre humanitaire, les Etats-Unis ont commencé à construire un port temporaire et une jetée face au littoral de Gaza, qui permettra à des navires militaires ou civils de déposer leurs cargaisons d'aide.

Washington avait annoncé début mars la construction de ce port artificiel face aux difficultés d'acheminement de l'aide internationale par voie terrestre depuis l'Egypte, en raison des contrôles très stricts imposés par Israël.

Ces développement interviennent alors qu'aux Etats-Unis, un mouvement de protestation contre la guerre à Gaza se généralise.

De Los Angeles à Atlanta, d'Austin à Boston, le mouvement d'étudiants américains pro-palestiniens grossit d'heure en heure après être parti il y a plus d'une semaine de l'université Columbia à New York.


Soudan: Washington s'alarme d'une possible offensive «  imminente  » des paramilitaires au Darfour

Depuis un an, la guerre fait rage entre les forces armées soudanaises (FAS) du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement du général Mohamed Hamdane Daglo, plongeant le pays dans une grave crise humanitaire. (AFP).
Depuis un an, la guerre fait rage entre les forces armées soudanaises (FAS) du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement du général Mohamed Hamdane Daglo, plongeant le pays dans une grave crise humanitaire. (AFP).
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  • "Les Etats-Unis appellent toutes les forces armées du Soudan à immédiatement cesser leurs attaques sur el-Facher", a déclaré le porte-parole du département d'Etat Matthew Miller dans un communiqué
  • "Nous sommes alarmés par des éléments faisant état d'une offensive imminente des Forces de soutien rapide (FSR) et de ses milices affiliées", a-t-il ajouté

WASHINGTON: La diplomatie américaine a alerté mercredi d'une possible offensive "imminente" de paramilitaires au Soudan sur la ville d'el-Facher, au Darfour, un carrefour pour l'aide humanitaire dans ce pays ravagé par plus d'un an de guerre et au bord de la famine.

"Les Etats-Unis appellent toutes les forces armées du Soudan à immédiatement cesser leurs attaques sur el-Facher", a déclaré le porte-parole du département d'Etat Matthew Miller dans un communiqué.

"Nous sommes alarmés par des éléments faisant état d'une offensive imminente des Forces de soutien rapide (FSR) et de ses milices affiliées", a-t-il ajouté.

Depuis un an, la guerre fait rage entre les forces armées soudanaises (FAS) du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement du général Mohamed Hamdane Daglo, plongeant le pays dans une grave crise humanitaire.

El-Facher fait office de hub humanitaire pour le Darfour, région où vivent environ un quart des 48 millions d'habitants du Soudan. Accueillant de nombreux réfugiés, la ville avait jusque là été relativement épargnée par les combats.

Mais depuis mi-avril, des bombardements et des affrontements ont été rapportés dans les villages environnants.

"Les Etats-Unis sont extrêmement troublés par les informations crédibles selon lesquelles les FSR et ses milices affiliées ont rasé de nombreux villages à l'ouest d'el-Facher", a relevé Matthew Miller, ajoutant qu'une offensive sur la ville "mettrait les habitants dans une situation de danger extrême".

El-Facher est la seule capitale des cinq Etats du Darfour que les FSR ne contrôlent pas.

Vendredi, l'ONU avait déjà alerté sur ce "nouveau front" du conflit. Il pourrait "entraîner un conflit intercommunautaire sanglant à travers le Darfour" et freiner encore plus la distribution de l'aide humanitaire dans une région "déjà au bord de la famine", selon la sous-secrétaire générale de l'ONU pour les Affaires politiques Rosemary DiCarlo.

La région a déjà été ravagée il y a plus de 20 ans par la politique de la terre brûlée menée par les Janjawids --les miliciens arabes depuis enrôlés dans les FSR-- sous le président de l'époque Omar el-Béchir.

Le nouveau conflit au Soudan, qui a débuté le 15 avril 2023 a déjà fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de 8,5 millions de personnes, selon l'ONU.