Kenya: des policiers poursuivis pour «crimes contre l'humanité» pour des violences post-électorales en 2017

La police kenyane affronte des partisans du chef du parti d'opposition kenyan, la National Super Alliance (NASA), Raila Odinga, à son arrivée à l'aéroport international Jomo Kenyatta de Nairobi, le 17 novembre 2017 (Photo, AFP).
La police kenyane affronte des partisans du chef du parti d'opposition kenyan, la National Super Alliance (NASA), Raila Odinga, à son arrivée à l'aéroport international Jomo Kenyatta de Nairobi, le 17 novembre 2017 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 29 octobre 2022

Kenya: des policiers poursuivis pour «crimes contre l'humanité» pour des violences post-électorales en 2017

  • En 2017, le président sortant Uhuru Kenyatta avait été déclaré vainqueur du scrutin, mais son principal opposant, Raila Odinga, avait pointé du doigt des fraudes et contesté les résultats
  • Des manifestations de partisans d'Odinga avaient été réprimées par les forces de l'ordre

NAIROBI: Une "première" au Kenya: des policiers sont poursuivis pour "crimes contre l'humanité", dont le meurtre d'un bébé, lors de violences post-électorales en 2017, a annoncé vendredi le procureur, en dénonçant des attaques "systématiques contre la population civile".

La commission nationale kényane sur les droits de l'Homme avait documenté 94 morts, 201 cas de violences sexuelles et plus de 300 blessés, attribuées principalement aux forces de l'ordre.

Un bébé de six mois, Samantha Pendo, avait été battu par la police à la suite d'un raid des forces de l'ordre à Kisumu, dans l'ouest du pays.

"Les enquêtes ont établi que des officiers de police pourraient être responsables du meurtre" d'un bébé et "d'autres violations graves des droits humains", selon le communiqué du bureau du procureur, qui n'a précisé ni l'identité ni le nombre de personnes visées.

"Les attaques étaient planifiées, coordonnées et pas le fruit du hasard", a-t-il précisé, évoquant notamment des "meurtres, tortures, viols et autres formes de violences sexuelles contre des civils".

Selon le bureau du procureur, il s'agit "des premiers cas de crimes contre l'humanité inculpés en vertu du droit national kényan".

Le nouveau Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme Volker Türk s'est félicité de la décision des autorités judiciaires kényanes, affirmant que cela constitue un "pas important vers la responsabilité pour les violations flagrantes des droits de l'Homme au Kenya" après les violences post-électorales de 2017.

Démantèlement 

En 2017, le président sortant Uhuru Kenyatta avait été déclaré vainqueur du scrutin, mais son principal opposant, Raila Odinga, avait pointé du doigt des fraudes et contesté les résultats.

Des manifestations de partisans d'Odinga avaient été réprimées par les forces de l'ordre.

Le bureau du procureur a précisé que le délai de l'enquête était notamment dû "à la complexité des délits".

Le président kényan William Ruto, élu en août, a annoncé le 16 octobre le démantèlement de la redoutée Unité des services spéciaux (SSU), unité de police créée il y a 20 ans et sous le feu des critiques après des cas de disparitions forcées et de meurtres. Le chef de l'Etat a également promis une refonte de la police.

"Nous pouvons efficacement réprimer les crimes, surveiller, perturber et appréhender les criminels sans enlever, torturer, tuer ou faire disparaître des citoyens", avait déclaré M. Ruto.

Le 24 octobre, quatre policiers, membres de la SSU, ont été inculpés pour la disparition de trois hommes, dont les corps n'ont jamais été retrouvés.

La police kényane a été accusée par le passé d'avoir dirigé des escouades de tueurs à gages ciblant des personnes enquêtant sur des violations présumées des droits de l'Homme par les services de sécurité, y compris des avocats.

Selon l'organisation Missing Voices, qui milite pour dénoncer des exécutions extrajudiciaires au Kenya, 1 264 personnes sont mortes entre les mains des forces de l'ordre depuis qu'elle a commencé à collecter des données en 2007.

Peu d'enquêtes menées à la suite de ces disparitions ont donné lieu à des condamnations.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.