Des combats d'artillerie embrasent le front Sud en Ukraine

Les membres de l'unité d'artillerie ukrainienne se préparent à tirer vers Kherson le 28 octobre 2022, en dehors de la région de Kherson. (Photo, AFP)
Les membres de l'unité d'artillerie ukrainienne se préparent à tirer vers Kherson le 28 octobre 2022, en dehors de la région de Kherson. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Samedi 29 octobre 2022

Des combats d'artillerie embrasent le front Sud en Ukraine

  • Le moral des troupes pourrait se révéler vital au moment où l'Ukraine tente de maintenir dans les perfides steppes du Sud l'enthousiasme de la contre-offensive menée dans le Nord
  • L'objectif ultime est Kherson, ville clé pour l'accès entre la Crimée, annexée par la Russie depuis 2014, et le rivage de la mer d'Azov

KOBZARTSI : Tout excités par la précision de leur frappe d'artillerie, les combattants ukrainiens de Kobzartsi, dernier village avant la ligne de front avec les forces russes dans le Sud de l'Ukraine, doivent bien vite retourner s'abriter dans les décombres d'une école.

De l'autre côté du champ, des volutes de fumée indiquent l'endroit où la frappe a touché les Russes, dans un paysage plat et déserté. Un drone planant quelque part à l'horizon où le soleil se couche envoie des images qui laissent penser que deux Russes ont été tués.

La nouvelle est saluée par les soldats ukrainiens qui ont conduit rapidement en terrain ouvert leur énorme obusier.

Mais le feu nourri tout au long de cette journée qui s'achève menace de s'intensifier au coucher du soleil et les hommes se replient dans ce qui reste d'une école.

Deux ambulanciers stationnés avec leur unité échangent des regards avertis et reculent dans les ruines protectrices d'un gymnase voisin.

"Ils ne nous laissent pas oublier qu'ils sont toujours là", observe Andriï, 24 ans, soudeur avant la guerre.

"Ca peut mal tourner par là", renchérit son camarade Oleskiï, à peine plus âgé.

Ils cachent leur identité complète pour des raisons de sécurité militaire, comme tous ceux qui servent dans les forces armées ukrainiennes.

"Mais nous savons qu'ils souffrent bien plus de leur côté que du nôtre", ajoute Oleksiï avec une ébauche de sourire.

Le moral des troupes pourrait se révéler vital au moment où l'Ukraine tente de maintenir dans les perfides steppes du Sud l'enthousiasme de la contre-offensive menée dans le Nord.

L'objectif ultime est Kherson, ville clé pour l'accès entre la Crimée, annexée par la Russie depuis 2014, et le rivage de la mer d'Azov.

Six semaines

Kerson, qui comptait quelque 288 000 habitants avant-guerre, a été la première ville d'importance prise par les forces russes au début de leur offensive lancée le 24 février.

L'administration d'occupation russe a juré d'en faire une "forteresse" pour résister à l'offensive ukrainienne dans cette région dont le Kremlin revendique l'annexion.

Les Ukrainiens disposent d'environ six semaines avant que les gelées hivernales n'entravent toute nouvelle avancée. Mais les Russes s'accrochent.

Selon un conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky, Moscou a envoyé de nouveaux renforts et dispose actuellement de trente bataillons tactiques autour de Kherson.

Chacune de ces unités bien équipées compte jusqu'à 800 soldats et contrôle une partie spécifique du front.

"C'est une énorme force militaire qu'il sera difficile de briser", a averti cette semaine le conseiller présidentiel Oleksiï Arestovitch.

Les combats d'artillerie dans les zones situées juste au nord de Kherson sont menés par des chars et autres gros canons sur des terrains ouverts où ne subsistent quasiment que des ruines.

Kobzartsi est l'une des nombreuses localités figurant sur la carte de l'Ukraine mais qui n'existe désormais pratiquement plus.

Toujours cachés

Ses deux rues principales sont bordées par les squelettes de maisons rurales et des monceaux de décombres là où se dressaient naguère des immeubles.

Selon les soldats, quelques dizaines d'habitants se cachent toujours dans leurs caves. Peu s'aventurent beaucoup dehors, à cause des bombardements mais aussi des engins non explosés qui parsèment les routes et les potagers.

"Ils se cachent presque tout le temps", note l'ambulancier Oleksiï. "Nous essayons de les aider et des volontaires livrent parfois des provisions. Mais on ne peut pas faire grand chose de plus".

Le commandant de l'unité d'artillerie est un homme de 47 ans au visage buriné qui a pris pour nom de guerre "Anaconda". Il a baptisé son chien "Javelina", en référence aux missiles anticharges américains Javelin qui ont joué un rôle crucial pour repousser l'assaut russe sur Kiev durant le premier mois de guerre.

Anaconda reconnaît qu'il ne savait pas vraiment comment utiliser une quelconque arme moderne quand il a été mobilisé et a quitté son travail dans les douanes au moment de l'invasion russe.

"Tu te sens mal si tu tires et que tu rates. Tu t'en veux vraiment", dit-il avec un rire d'autodérision. "Mais nous essayons vraiment de faire de notre mieux".

"Nous apprenons au fur et à mesure. Nous progressons de jour en jour."


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.