Une bousculade fait plus de 150 morts à Séoul pendant une fête de Halloween

Un mémorial de fortune à l'extérieur de la station de métro Itaewon dans le quartier d'Itaewon à Séoul, le 30 octobre 2022, le lendemain d'une bousculade d'Halloween dans la région (Photo, AFP).
Un mémorial de fortune à l'extérieur de la station de métro Itaewon dans le quartier d'Itaewon à Séoul, le 30 octobre 2022, le lendemain d'une bousculade d'Halloween dans la région (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Dimanche 30 octobre 2022

Une bousculade fait plus de 150 morts à Séoul pendant une fête de Halloween

  • «Les gens étaient les uns sur les autres comme dans une tombe. Certains perdaient connaissance progressivement, d'autres étaient manifestement morts», a déclaré un témoin non-identifié à l'agence Yonhap
  • Le mouvement de foule, dont on ignore pour le moment ce qui l'a déclenché, a fait 153 morts, dont 20 étrangers de diverses nationalités, a indiqué le ministère de l'Intérieur

SÉOUL: Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a promis dimanche une enquête "rigoureuse" sur le mouvement de foule qui a fait 153 morts la veille au soir à Séoul, où des dizaines de milliers de fêtards, pour la plupart très jeunes, célébraient Halloween pour la première fois depuis la pandémie. 

Déplorant "une tragédie et un désastre qui n'auraient pas dû se produire", M. Yoon a décrété un deuil national. 

Il a promis que son gouvernement enquêterait "rigoureusement" pour déterminer les causes de la catastrophe, une des plus graves de l'histoire récente de la Corée du Sud, et s'assurer qu'un tel drame "ne se reproduise plus". 

"J'ai le coeur lourd et il m'est difficile de contenir mon chagrin", a ajouté dans une adresse télévisée le chef de l'Etat, qui s'est rendu dimanche matin sur le lieu du drame, vêtu du blouson vert des secours d'urgence. 

La nuit a viré au cauchemar dans le quartier d'Itaewon, connu pour son atmosphère cosmopolite, ses bars et ses lieux de fête en tout genre dans un dédale d'étroites ruelles. 

"Il y avait tant de monde qui se bousculait et j'ai été happé par la foule, je n'ai pas pu m'en extraire" immédiatement, a raconté Jeon Ga-eul, 30 ans. 

Majorité de jeunes femmes 

"Les gens étaient les uns sur les autres comme dans une tombe. Certains perdaient connaissance progressivement, d'autres étaient manifestement morts", a déclaré un témoin non-identifié à l'agence Yonhap. 

Sur le trottoir, des corps ont été alignés sous des couvertures ou autres linceuls de fortune. Dans la rue, des passants pratiquaient des massages cardiaques à la demande des pompiers débordés, pendant que des personnes déguisées ou en tenue de soirée couraient en panique. 

L'accident s'est produit samedi vers 22H00 (13H00 GMT) près de l'hôtel Hamilton, situé sur une avenue principale entourée de ruelles en pente raide. 

Le mouvement de foule, dont on ignore pour le moment ce qui l'a déclenché, a fait 153 morts, dont 20 étrangers de diverses nationalités, a indiqué le ministère de l'Intérieur, ajoutant que plus de 130 personnes étaient blessées. 

La plupart des victimes décédées sont des jeunes femmes âgées d'une vingtaine d'années, selon le ministère. 

Les autorités de Séoul ont par ailleurs fait état de 2 642 personnes portées disparues. 

Lee Beom-suk, un médecin qui a administré des premiers soins aux victimes, a décrit des scènes de chaos et d'horreur. 

« Oh mon Dieu ! » 

"Lorsque j'ai tenté pour la première fois de pratiquer un massage cardiaque, il y avait deux victimes allongées sur le trottoir. Mais peu après le nombre a explosé", a-t-il raconté à la chaîne de télévision YTN. 

"C'est difficile à décrire avec des mots (...). Beaucoup de victimes avaient le visage pâle. Je ne pouvais pas prendre leur pouls ou contrôler leur respiration et beaucoup d'entre elles avaient le nez en sang". 

Une vidéo partagée sur Twitter par une internaute déclarant s'être trouvée à Itaewon au moment du drame, montre des centaines de personnes, beaucoup en tenue de cowboy, de pirate ou autres accoutrements, dans une rue bordée de bars. 

La scène tourne brusquement à la confusion. Les passants sont poussés et tombent les uns sur les autres entre hurlements et panique. Une femme jure en anglais: "Oh mon Dieu ! Oh mon Dieu !". 

Environ 100 000 personnes, selon les estimations des médias, étaient venues à Itaewon pour cette fête de Halloween, la première à Séoul depuis le début de la pandémie de coronavirus. 

Des commerçants établis dans le quartier depuis une trentaine d'années ont dit que la foule était d'une taille "sans précédent". 

Mais la police s'attendait à une affluence similaire aux précédentes éditions de la fête de Halloween, a expliqué le ministre de l'Intérieur Lee Sang-min. 

Consternation internationale 

Or au même moment, un "nombre considérable" de policiers étaient mobilisés pour encadrer une grosse manifestation dans une autre partie de la ville, a-t-il précisé sans pouvoir donner "le nombre exact" de forces de l'ordre déployés à Itaewon. 

Parmi les 20 étrangers tués figurent des ressortissants d'Iran, de France, de Chine, d'Ouzbékistan, du Vietnam, d'Autriche, du Kazakhstan, du Sri Lanka et de Norvège, selon le ministère de l'Intérieur. L'ambassade américaine à Séoul a confirmé la mort de deux de ses ressortissants. Trois Russes figurent aussi parmi les morts. 

Plusieurs dirigeants internationaux ont fait part de leur consternation. "Nous pleurons avec le peuple de la République de Corée", a déclaré le président américain Joe Biden. 

Le Premier ministre japonais Fumio Kishida s'est déclaré "terriblement choqué et profondément attristé", tandis que le président chinois Xi Jinping s'est dit "choqué" et a présenté ses "profondes condoléances" à Séoul. 

Le président français Emmanuel Macron a exprimé "une pensée émue pour les habitants de Séoul et pour l'ensemble du peuple coréen". "C'est un triste jour pour la Corée du Sud", a tweeté le chancelier allemand Olaf Scholz. 

A l'issue de sa prière de l'Angelus sur la place Saint-Pierre de Rome, le pape François a lui demandé aux fidèles de prier "pour les si nombreuses personnes, en particulier les jeunes, qui sont mortes la nuit dernière à Séoul". 


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Short Url
  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Short Url
  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Short Url
  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.