Brésil: La campagne du second tour de la présidentielle s'achève

L'ancien président brésilien et candidat du Parti des travailleurs (PT) de gauche, Luiz Inacio Lula da Silva, agite un drapeau brésilien à côté de son épouse Rosangela (Photo, AFP).
L'ancien président brésilien et candidat du Parti des travailleurs (PT) de gauche, Luiz Inacio Lula da Silva, agite un drapeau brésilien à côté de son épouse Rosangela (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 30 octobre 2022

Brésil: La campagne du second tour de la présidentielle s'achève

  • Lula s'en est pris à son adversaire qui «n'a aucune limite pour raconter des mensonges»
  • Dans la capitale Brasilia, les partisans des deux candidats ont également défilé dans les rues

SAO PAULO: La campagne du second tour s'est achevée samedi au Brésil avec les derniers rassemblements menés par Lula et Bolsonaro, tous deux dans le sud-est, et la divulgation d'un ultime sondage où le président sortant d'extrême droite réduit son retard face au candidat de gauche, à la veille du vote.

"Je pense qu'on va gagner", a dit Lula, 77 ans, à Sao Paulo, le plus grand collège électoral du Brésil, promettant de "ramener ce pays à la normale" devant des milliers de partisans vêtus de rouge qui lançaient des "Sortez Jair !"

L’avance de Lula sur Bolsonaro se réduit à J-1 de la présidentielle

L'avance de l'ancien chef d'Etat de gauche Luiz Inacio Lula da Silva sur le président sortant d'extrême droite Jair Bolsonaro s'est réduite à quatre points, selon un sondage publié par Datafolha samedi, à la veille de la présidentielle au Brésil.

Lula devrait être élu avec 52% des votes exprimés contre 48% à Bolsonaro, selon l'institut de référence, qui accordait un avantage de six points à Lula dans son précédent sondage jeudi dernier (53% contre 47%).

Plus de 8.300 personnes ont été interrogées sur deux jours, vendredi et ce samedi, pour cet ultime sondage, qui comporte une marge d'erreur de +/- 2 points de pourcentage et promet donc un résultat serré.

Lula a remporté le 1er tour du 2 octobre par 48% des votes exprimés contre 43% à Jair Bolsonaro, mais les instituts de sondage avaient tous lourdement sous-estimé le score du président sortant, auquel ils prédisaient un retard de 12 points de pourcentage.

Lula s'en est pris à son adversaire qui "n'a aucune limite pour raconter des mensonges" et "n'a pas les conditions psychiques pour gouverner un pays de la taille du Brésil".

Au milieu des soutiens venus effectuer une "marche pour la victoire", Adriano Araujo, un ingénieur civil de 39 ans, a dit être "venu pour (se) battre pour la démocratie et un pays meilleur".

Lula cherche à revenir au pouvoir après avoir dirigé la première économie d'Amérique latine entre 2003 et 2010 et avoir été emprisonné pendant 18 mois pour corruption, avant que ses condamnations ne soient annulées par la justice.

«Valeurs»

Plus tôt dans la journée, à la tête d'un cortège de motards à Belo Horizonte, capitale de l'Etat du Minas Gerais, Jair Bolsonaro s'est également dit "confiant dans la victoire".

Entouré d'un imposant service de sécurité rapprochée, il a défilé devant ses soutiens habillés de jaune et vert, les couleurs du drapeau brésilien, qui scandaient "Mito, Mito" (Mythe, son surnom).

Fabricia Alves, 36 ans, dirigeante d'une micro-entreprise, se dit "sûre" aussi que son champion va gagner, et le soutient pour sa politique économique et "pour les valeurs" de la famille qu'elle considère comme non-négociables.

"Je ne suis pas favorable à l'avortement ni à la théorie du genre, qui est ce que l'autre parti veut imposer", explique-t-elle.

Dans un pays où l'interruption volontaire de grossesse n'est autorisée que dans de rares exceptions, Lula a pourtant répété à maintes reprises, comme récemment devant des responsables d'Eglises protestantes évangéliques, qu'il était "personnellement contre l'avortement".

Mais les fausses informations sur les réseaux sociaux ont émaillé toute la campagne.

Vendredi, lors du dernier débat télévisé à couteaux tirés où ont fusé les insultes ("bandit", "déséquilibré"), les deux protagonistes se sont accusés de "mentir", sans exposer leurs projets pour le pays à taille continentale de 215 millions d'habitants.

"Un antidébat, sans la moindre nouveauté qui puisse changer la donne", a estimé le chroniqueur politique Otavio Guedes sur la chaîne Globonews.

«C'est la démocratie»

Dans la capitale Brasilia, les partisans des deux candidats ont également défilé dans les rues. La première Dame Michelle Bolsonaro a pris part à bord d'une Jeep de l'armée à la caravane des "Femmes avec Bolsonaro" qui, selon un photographe de l'AFP, a rassemblé une centaine de voitures.

Dans cette dernière ligne droite, Jair Bolsonaro s'est félicité de la lente reprise de l'activité, avec la récente baisse de l'inflation et la diminution du chômage qui s'élevait à 8,7% en septembre.

Et "ceci avec une pandémie et une guerre qui affecte toute l'économie mondiale (...) Il y a encore beaucoup à faire", a-t-il écrit sur son compte Twitter.

Dimanche, quelque 156 millions de Brésiliens sont appelés à voter dans les 26 Etats du pays et le district fédéral. Au premier tour, environ 32 millions (21%) ne se sont cependant pas déplacés. Ces abstentionnistes ont été un des enjeux de ce second tour car seulement 6 millions de voix séparaient les deux finalistes au soir du 1er tour.

Le vote est obligatoire au Brésil mais l'amende de 3,5 réais, environ 0,50 euro, est peu dissuasive.

Le décompte final des voix pourrait être serré dimanche soir et accroître la tension et la polarisation dans le pays.

Jair Bolsonaro, qui a longtemps menacé de ne pas reconnaître le verdict des urnes, et qui a reçu vendredi le soutien de l'ex-président américain Donald Trump, a apparemment tempéré sa position à l'issue du débat.

Alors qu'on lui demandait s'il accepterait une éventuelle défaite, il a déclaré : "celui qui a le plus de voix gagne. C'est la démocratie".


Washington annonce fermer son ambassade à Jérusalem jusqu'à vendredi

Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient. (AFP)
Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient. (AFP)
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  • Le département d'Etat a annoncé mardi la mise en place d'une "task force" pour aider les ressortissants américains au Moyen-Orient à se tenir informés de l'évolution du conflit
  • Les Etats-Unis déconseillent aux Américains de se rendre notamment en Israël et en Irak et de ne surtout pas voyager en Iran, "quelles que soient les circonstances"

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient.

"En raison de la situation sécuritaire et conformément aux directives du commandement du front intérieur israélien, l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem sera fermée de demain (mercredi 18 juin) à vendredi (20 juin)", peut-on lire sur un avis publié sur le site de l'ambassade américaine.

"En raison de la situation sécuritaire actuelle et du conflit en cours entre Israël et l'Iran, l'ambassade des Etats-Unis a demandé à tous les employés du gouvernement américain et aux membres de leur famille de continuer à s'abriter sur place à l'intérieur et à proximité de leur résidence jusqu'à nouvel ordre", ajoute l'avis.

Le département d'Etat a annoncé mardi la mise en place d'une "task force" pour aider les ressortissants américains au Moyen-Orient à se tenir informés de l'évolution du conflit.

Les Etats-Unis déconseillent aux Américains de se rendre notamment en Israël et en Irak et de ne surtout pas voyager en Iran, "quelles que soient les circonstances".

Les Etats-Unis ont déjà réduit les effectifs de leur ambassade en Irak pour des raisons de sécurité et autorisé du personnel non essentiel, ainsi que leurs proches, à quitter ce pays et Israël.

Le président américain Donald Trump a réuni mardi à la Maison Blanche son conseil de sécurité nationale, après avoir appelé à la reddition de l'Iran après l'offensive israélienne visant à détruire le programme nucléaire iranien.


De fortes explosions à Tel-Aviv et Jérusalem après des tirs de missiles iraniens

Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
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  • « Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.
  • Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

JERUSALEM : De fortes explosions ont été entendues au-dessus de Tel-Aviv et Jérusalem mardi matin par des journaliste de l'AFP après le retentissement des sirènes d'alerte dans certaines régions d'Israël à la suite de tirs de missiles depuis l'Iran, selon l'armée.

« Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.

Elle a ajouté que l'armée de l'air « opérait pour intercepter et frapper là où c'était nécessaire pour éliminer la menace ».

Une vingtaine de minutes plus tard, l'armée a publié un communiqué indiquant que la population était autorisée à quitter les abris dans plusieurs régions du pays, ajoutant que des équipes de secours étaient à l'œuvre dans plusieurs endroits où des informations sur la chute de projectiles avaient été reçues.

Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

Les services d'incendie et de secours ont indiqué de leur côté avoir reçu les premières indications concernant un « tir de missile et un incendie » dans une ville du district de Dan, une zone entourant Tel-Aviv.

« Vers 8 h 45 (5 h 45 GMT), de nombreux appels ont été reçus concernant un tir de missile et un incendie dans la région de Gush Dan. Les équipes de lutte contre les incendies se rendent sur les lieux », ont-ils indiqué dans un communiqué.


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.