La Fed sur la corde raide, prête à une forte hausse avant de lever le pied

La secrétaire au Trésor Janet Yellen prononce un discours sur l'économie à Dearborn, Michigan (Photo, AFP)
La secrétaire au Trésor Janet Yellen prononce un discours sur l'économie à Dearborn, Michigan (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 30 octobre 2022

La Fed sur la corde raide, prête à une forte hausse avant de lever le pied

  • La banque centrale américaine (Fed) devrait conserver son rythme de fortes hausses des taux la semaine prochaine
  • Si les Etats-Unis ont renoué avec la croissance au troisième trimestre, avec un PIB en hausse de 2,6% après deux trimestres de contraction, la récession menace l'année 2023

WASHINGTON : Face à une inflation toujours bien trop élevée aux Etats-Unis, et malgré les risques croissants de récession, la banque centrale américaine (Fed) devrait conserver son rythme de fortes hausses des taux la semaine prochaine, mais pourrait indiquer quand elle compte commencer à ralentir.

Le comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) se réunit mardi et mercredi au siège de l'institution à Washington.

Des prix qui continuent de grimper beaucoup trop fort, la consommation qui se maintient, un marché de l'emploi toujours tendu: «Nous sommes presque certains que le FOMC relèvera la fourchette des taux de 75 points de base supplémentaires en novembre», anticipent dans une note, Jonathan Millar, Chun Yao et Colin Johanson, économistes pour Barclays.

Il s'agirait de la quatrième hausse d'affilée de cette ampleur, et cela pousserait les taux de la Fed, actuellement compris entre 3,00 et 3,25%, dans la fourchette de 3,75 à 4,00%.

Une immense majorité des acteurs du marché tablent sur une telle hausse, les autres misant plutôt sur le cran inférieur, d'un demi-point de pourcentage seulement, selon l'évaluation des produits à terme de CME Group.

La décision sera annoncée mercredi à 14H00 (18H00 GMT) dans un communiqué. Puis le président de la Fed, Jerome Powell, tiendra une conférence de presse.

Depuis le mois de mars, la Réserve fédérale a déjà relevé ses taux à cinq reprises, d'abord de l'habituel quart de point, puis d'un demi-point, et enfin, à trois reprises, de trois quarts de points.

- «Signaux sur la trajectoire» -

Et ensuite ? Les taux continueront-ils leur escalade en décembre ? Au risque de peser trop fort sur la consommation ?

Plusieurs responsables de la Fed ont évoqué, ces dernières semaines, un rythme ralenti à venir.

«La grande question est de savoir si le communiqué du FOMC ou la conférence de presse qui suivra fourniront des signaux sur la trajectoire probable de la politique en décembre», soulignent les économistes de Barclays.

Selon eux, «la teneur de la discussion (...) se tournera probablement vers le risque de resserrement excessif».

Car, si les Etats-Unis ont renoué avec la croissance au troisième trimestre, avec un PIB en hausse de 2,6% après deux trimestres de contraction, la récession menace l'année 2023.

«Une dynamique (économique) plus lente au quatrième trimestre soutiendrait un ralentissement du rythme des hausses de taux, à partir de décembre», souligne Rubeela Farooqi, cheffe économiste de HFE.

Mais, ajoute-t-elle, «les résultats de l'inflation primeront sur tout affaiblissement de l'économie».

Autrement dit, juguler l'inflation est la priorité. Au risque de faire plier l'économie.

L'inflation est restée stable en septembre, à 6,2% sur un an, selon l'indice PCE, privilégié par la Fed et publié vendredi par le Département du Commerce. Toujours bien trop élevée cependant au goût de la Réserve fédérale, qui veut la ramener à 2%.

Le taux de chômage, lui, reste au plus bas depuis un demi-siècle, à 3,5%.

Outre-Atlantique, la banque centrale européenne (BCE) est elle aussi en train de resserrer sa politique monétaire: ses taux directeurs viennent d'être relevés de 0,75 point de pourcentage pour la deuxième fois consécutive.

- Consommation -

La hausse des taux directeurs des banques centrales pousse les banques commerciales à augmenter le coût de l'argent qu'elles prêtent à leurs clients, particuliers comme professionnels, décourageant la consommation.

Aux Etats-Unis, la consommation, qui représente les deux tiers de la croissance, s'est jusqu'à présent maintenue. Mais les très populaires cartes de crédit vont certainement de moins en moins sortir dans les mois à venir.

Car alors que l'épargne accumulée par les ménages pendant la pandémie s'amenuise, que les placements boursiers deviennent moins rémunérateurs, que les biens immobiliers perdent de la valeur, les ménages hésiteront à dépenser sans compter.

Les taux des prêts immobiliers, qui réagissent en amont des hausses de taux, viennent, pour la première fois depuis plus de 20 ans, de dépasser les 7%, pour un taux fixe sur 30 ans, le plus courant aux Etats-Unis.

D'autant plus que l'inflation et les risques de ralentissement économique, et même de récession, touchent une large partie de la planète.

Cette faiblesse de la croissance chez les partenaires commerciaux des Etats-Unis, mais aussi la force du dollar, devraient limiter les exportations, ce qui pèsera sur le PIB américain.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com