She (who) moves! «Cette femme (qui) bouge», une peinture murale innovante pour promouvoir le sport

Entre l'Arabie saoudite et l'Europe s'entremêlent pinceaux, bombes de peinture, ateliers, disciplines, efforts physiques et imagination; Cette femme qui bouge vous surprendra. (Capture d'écran)
Entre l'Arabie saoudite et l'Europe s'entremêlent pinceaux, bombes de peinture, ateliers, disciplines, efforts physiques et imagination; Cette femme qui bouge vous surprendra. (Capture d'écran)
Entre l'Arabie saoudite et l'Europe s'entremêlent pinceaux, bombes de peinture, ateliers, disciplines, efforts physiques et imagination; Cette femme qui bouge vous surprendra. (Capture d'écran)
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Entre l'Arabie saoudite et l'Europe s'entremêlent pinceaux, bombes de peinture, ateliers, disciplines, efforts physiques et imagination; Cette femme qui bouge vous surprendra. (Capture d'écran)
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Publié le Dimanche 06 novembre 2022

She (who) moves! «Cette femme (qui) bouge», une peinture murale innovante pour promouvoir le sport

  • Cette œuvre porte la signature de graffeurs saoudiens et européens qui y insufflent leur style et émotions. Leurs dessins se muent en un patchwork représentant les neuf univers dont ils sont issus
  • Entre l'Arabie saoudite et l'Europe s'entremêlent pinceaux, bombes de peinture, ateliers, disciplines, efforts physiques et imagination

Al-DIRIYAH: Comment peut-on dépeindre les mouvements, les efforts, l'abnégation et le travail d'équipe? Par définition, le sport consiste à courir, sauter, lancer. De quelle manière pouvons-nous l'illustrer à travers une image inerte? Ces questions se sont imposées aux street artists pour concevoir les dessins qu'ils ont peint sur le mur qui a couronné ce projet. En effet, le réseau des Instituts culturels nationaux de l'Union européenne (connu sous son sigle anglais Eunic, pour European Union National Institutes for Culture) a choisi de placer la femme au centre de cette manifestation artistique. Cette initiative artistique permet de reconnaître le rôle que jouent les femmes en Arabie saoudite, et de parvenir ainsi à un meilleur équilibre entre les genres. Ce projet met donc en vedette les athlètes femmes de l'Arabie saoudite qui ont inspiré nos artistes. L'Eunic ambitionne d'inclure les femmes dans le sport.

Parmi les membres de la branche saoudienne d'Eunic figurent les ambassades d'Autriche, de République tchèque, de France, d'Allemagne, d'Italie et d'Espagne, ainsi que le Goethe-Institut, l'Alliance française et l'Union européenne (UE). Ces organisations unissent leurs efforts de manière à parvenir à une meilleure compréhension entre l'Arabie saoudite et l'Europe par le biais de la culture. Par ailleurs, le meilleur moyen de rapprocher les cultures consiste à inviter des artistes à se rencontrer et à collaborer à la réalisation d'un projet conjoint. Voilà l'idée qui sous-tend le projet «She (who) moves» («Cette Femme qui bouge»). Le projet a réuni des artistes de renommée mondiale: Kaldea (France), Bona Berlin (Allemagne), Chiara Zakhia (Italie), Pavel Stastny (République tchèque) et Chinagirl. Les graffeurs saoudiens sont : Noura Bensaidan, Abdalelah Alsabhan, Nawaf Alablan, connu sous le nom de «NEZR191» et Rachid al-Metai'eb, ou «SNBL ART». Deux désirs animent tous ces artistes, en dépit de la diversité de leurs styles: la passion pour l’art mural et la volonté d'encourager les Saoudiennes à s’imposer dans le mode du sport.

Cette œuvre porte la signature de graffeurs saoudiens et européens qui y ont insufflé leur style et leur sensibilité. Leurs dessins ont évolué en un patchwork représentant les neuf univers dont ils sont issus. La peinture murale est une forme d'art privilégiée à Riyad; elle épouse à merveille le paysage environnant, caractérisé par le désert et les bâtiments monolithiques. Cette fresque renforce la présence des femmes dans les espaces publics de l’Arabie saoudite et elle touche un large public. Ce travail encourage les citoyens à s'engager dans la société et les communautés locales à participer à la construction de l'avenir de leur ville. L'objectif de cette œuvre est de valoriser les talents avérés, mais aussi d'inspirer le public. Elle vise également à encourager les artistes à partager leurs techniques, passions et hobbies, notamment leur sport favori ou leur équipe préférée. L'art et le sport permettent aux jeunes Saoudiens de s'épanouir et de comprendre les autres, de s'engager dans des pratiques durables ainsi que de promouvoir l'égalité des genres et le bien-être.

Entre l'Arabie saoudite et l'Europe s'entremêlent pinceaux, bombes de peinture, ateliers, disciplines, efforts physiques et imagination; Cette femme qui bouge vous surprendra.
 

À propos d'Eunic 

Les Instituts culturels nationaux de l'Union européenne (European Union National Institutes for Culture; Eunic) se composent d’un réseau d'instituts et d'organismes nationaux exerçant à l'étranger des activités culturelles et des activités connexes. Ce réseau regroupe des organisations issues de tous les pays de l’UE. L’Eunic insuffle une dynamique aux organisations des vingt-sept États membres de l'UE et leur confère une plus grande importance grâce à son réseau mondial. Les membres du réseau Eunic s'engagent à travailler ensemble afin de parvenir à une meilleure compréhension entre l’Arabie saoudite et l’Europe à travers la culture.


Les stars et les créateurs arabes font sensation à Cannes

L’influenceuse saoudienne Yara Alnamlah pose sur le tapis rouge. (Getty Images)
L’influenceuse saoudienne Yara Alnamlah pose sur le tapis rouge. (Getty Images)
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  • L’animatrice de télévision et mannequin germano-américaine Heidi Klum a fait sensation sur le tapis rouge dans une robe rouge audacieuse du créateur libanais Saiid Kobeisy
  • La première standing ovation du festival a toutefois été réservée à Meryl Streep, qui a reçu une Palme d’or d’honneur lors de la cérémonie d’ouverture, mardi

DUBAÏ: Lors de la cérémonie d’ouverture de la 77e édition du Festival de Cannes, qui s’est déroulée dans le cadre glamour de la Côte d’Azur, les stars et les créateurs arabes ont une nouvelle fois fait sensation.

Le festival commençait avec la première du film Le Deuxième Acte, mais, avant cela, l’influenceuse saoudienne Yara Alnamlah a foulé le tapis rouge dans une tenue du créateur Rami Kadi. Elle portait des bijoux de la maison Chaumet, notamment le collier «Blé» de la collection de haute joaillerie Le Jardin de Chaumet.

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L’influenceuse saoudienne Yara Alnamlah pose sur le tapis rouge. (Getty Images)

Quant à Shanina Shaik, mannequin australien d’origine saoudienne, pakistanaise et lituanienne, elle était vêtue d’une étourdissante robe écarlate du couturier libanais Zuhair Murad. Sa robe sans bretelles, dotée d’un décolleté en cœur et d’une spectaculaire surjupe, est issue de la collection de prêt-à-porter automne 2024 du créateur.

Shanina Shaik n’était pas la seule star sur le tapis rouge à avoir opté pour un créateur arabe.

L’animatrice de télévision et mannequin germano-américaine Heidi Klum a fait sensation sur le tapis rouge dans une robe rouge audacieuse du créateur libanais Saiid Kobeisy. Il s’agissait d’une robe en soie, froncée à la taille et révélant une jambe.

De son côté, l’actrice américaine Jane Fonda a revêtu une combinaison noire ornée de broderies en cristal de la collection automne 2019 du créateur libanais Elie Saab. Pour compléter son look, elle a opté pour un pardessus imprimé léopard.

Le Deuxième Acte est une comédie française qui réunit Léa Seydoux, Vincent Lindon, Louis Garrel et Raphaël Quenard. Ils incarnent des acteurs qui se chamaillent sur le tournage d’un film réalisé par intelligence artificielle.

La première standing ovation du festival a toutefois été réservée à Meryl Streep, qui a reçu une Palme d’or d’honneur lors de la cérémonie d’ouverture, mardi. Après que Juliette Binoche l’a présentée, Streep a secoué la tête, s’est éventée et a dansé sous les applaudissements tonitruants de la foule.

«Je suis tellement reconnaissante du fait que vous ne vous soyez pas lassés de moi et que vous ne soyez pas descendus du train», a lancé Streep qui, peu après, a déclaré, en compagnie de Juliette Binoche, le Festival de Cannes officiellement ouvert.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'exil forcé et l'appel au secours du cinéaste iranien Mohammad Rasoulof

Le réalisateur iranien Mohammad Rasoulof pose le 19 mai 2017 lors d'un photocall pour le film "Lerd" (Un homme intègre) à la 70e édition du Festival de Cannes, dans le sud de la France (Photo, AFP).
Le réalisateur iranien Mohammad Rasoulof pose le 19 mai 2017 lors d'un photocall pour le film "Lerd" (Un homme intègre) à la 70e édition du Festival de Cannes, dans le sud de la France (Photo, AFP).
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  • Les festivals internationaux sont une forme de reconnaissance importante pour les cinéastes iraniens aux prises avec le régime
  • Amnesty International affirme que l'Iran, secoué par un mouvement de contestation fin 2022 après la mort de Mahsa Amini, a exécuté 853 personnes en 2023

CANNES: Le cinéaste Mohammad Rasoulof vient de fuir l'Iran mais pourra-t-il se rendre à Cannes ? Le symbole serait fort pour la liberté d'expression mais rien n'est moins sûr pour celui qui lance mardi un appel à l'aide au cinéma mondial.

Grande voix du cinéma iranien, dans le viseur du régime des mollahs depuis des années, condamné et incarcéré à plusieurs reprises, Rasoulof est en lice pour la Palme d'Or, qui sera remise le 25 mai au Festival de Cannes.

Programmé au dernier jour de la compétition, le 24, "Les graines du figuier sauvage" aurait dû être présenté en son absence, comme c'est souvent le cas pour les réalisateurs iraniens, longtemps tolérés tout en étant obligés de déjouer la censure. Et régulièrement empêchés de quitter leur pays, voire poursuivis en justice.

Lundi, coup de théâtre. Rasoulof, condamné en appel à huit ans de prison dont cinq applicables et qui s'est vu priver de son passeport, révèle qu'il est parvenu à fuir clandestinement l'Iran. Son avocat assure qu'il pourra participer au festival, ce dernier confirmant travailler avec le Quai d'Orsay pour parvenir à le faire venir sur la Croisette.

Mais le lendemain, à quelques heures de la cérémonie d'ouverture, Mohammad Rasoulof et son producteur Jean-Christophe Simon soulignent que rien n'est garanti à ce stade. Surtout, le réalisateur lance dans un communiqué transmis à l'AFP un vibrant appel au secours, dit son inquiétude pour ses équipes restées en Iran et règle ses comptes avec les censeurs de la République islamique.

"Je suis arrivé en Europe il y a quelques jours après un voyage long et compliqué", témoigne le cinéaste de 51 ans. Celui qui veut représenter un Iran "loin du récit dominé par la censure (et) plus proche de la réalité" explique avoir décidé de partir lorsqu'il a appris que sa peine, "injuste", serait mise à exécution "dans les plus brefs délais".

Il craignait une condamnation supplémentaire à la suite de la présentation de son prochain film, dans un pays où la répression ne cesse de s'amplifier. "Je devais choisir entre la prison et quitter l'Iran. Le cœur lourd, j'ai choisi l'exil", relate Rassoulof. Sans passeport, il a dû "quitter l'Iran secrètement".

«Machine criminelle»

Le réalisateur s'alarme pour ses équipes restées en Iran, dans un pays où "l'ampleur et l'intensité de la répression ont atteint un degré de brutalité tel que les gens s'attendent à apprendre chaque jour un nouveau crime odieux commis par le gouvernement". "La machine criminelle de la République islamique viole continuellement et systématiquement les droits de l'homme", dénonce-t-il.

Lui-même juge "difficile" à croire que son pays vienne de condamner à mort le jeune rappeur Toomaj Salehi, détenu en prison.

Amnesty International affirme que l'Iran, secoué par un mouvement de contestation fin 2022 après la mort de Mahsa Amini, a exécuté 853 personnes en 2023, le nombre le plus élevé depuis 2015. Les cinéastes sont régulièrement accusés de propagande contre le régime.

Rasoulof a pu garder secrets "l'identité des acteurs et de l'équipe, ainsi que les détails de l'intrigue et du scénario". Certains acteurs "ont réussi à quitter l'Iran" à temps, se réjouit-il. Mais de nombreux autres membres de l'équipe y sont toujours "et les services de renseignement font pression sur eux. Ils ont subi de longs interrogatoires. Les familles de certains d'entre eux ont été convoquées et menacées".

"La communauté cinématographique mondiale doit assurer un soutien fort aux réalisateurs", implore le cinéaste, Ours d'or à Berlin en 2020 pour "Le Diable n'existe pas", sur la peine de mort. Un prix remis en son absence, ayant été empêché de quitter l'Iran.

Les festivals internationaux sont une forme de reconnaissance importante pour les cinéastes iraniens aux prises avec le régime, à l'image d'Ashgar Farhadi ("Une séparation"), Jafar Panahi ("Taxi") ou Saeed Roustaee ("Leila et ses frères"), régulièrement sélectionnés.

"La liberté d'expression doit être défendue haut et fort (...) Comme je le sais par expérience personnelle, ce soutien peut leur être d'une aide inestimable pour poursuivre leur travail vital", souligne Rasoulof. En France, la Société des réalisateurs de films (SRF) lui a apporté son soutien, ainsi que la coalition internationale pour les cinéastes en danger (ICFR), qui défend plusieurs Iraniens menacés.


Femmes puissantes en vue au 77e Festival de Cannes

La réalisatrice libanaise et membre du Jury du 77ème Festival de Cannes Nadine Labaki arrive sur scène lors de la cérémonie d'ouverture et de la projection du film "Le Deuxième Acte" à la 77ème édition du Festival de Cannes, dans le sud de la France, en mai 14, 2024 (Photo, AFP).
La réalisatrice libanaise et membre du Jury du 77ème Festival de Cannes Nadine Labaki arrive sur scène lors de la cérémonie d'ouverture et de la projection du film "Le Deuxième Acte" à la 77ème édition du Festival de Cannes, dans le sud de la France, en mai 14, 2024 (Photo, AFP).
L'actrice française Léa Seydoux (Photo, AFP).
L'actrice française Léa Seydoux (Photo, AFP).
L'actrice, réalisatrice, productrice et présidente du jury de la Caméra d'Or française Emmanuelle Beart pose lors de leur photocall à la 77e édition du Festival de Cannes, dans le sud de la France, le 15 mai 2024 (Photo, AFP).
L'actrice, réalisatrice, productrice et présidente du jury de la Caméra d'Or française Emmanuelle Beart pose lors de leur photocall à la 77e édition du Festival de Cannes, dans le sud de la France, le 15 mai 2024 (Photo, AFP).
L'actrice française Judith Godrèche (Photo, AFP).
L'actrice française Judith Godrèche (Photo, AFP).
Les membres du Jury du 77e Festival de Cannes posent à leur arrivée pour la cérémonie d'ouverture (Photo, AFP).
Les membres du Jury du 77e Festival de Cannes posent à leur arrivée pour la cérémonie d'ouverture (Photo, AFP).
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  • Sur le tapis rouge, il y aura Anya Taylor-Joy, 28 ans, une guerrière qui fait mordre la poussière aux hommes sur grand écran dans «Furiosa»
  • C'est déjà un temps fort du Festival, sept ans après la chute du producteur américain Harvey Weinstein

CANNES: Judith Godrèche, voix du mouvement #MeToo, et son court-métrage très attendu, Anya Taylor-Joy, dans le rôle-titre de "Furiosa", déclinaison de "Mad Max": longtemps invisibilisées dans le 7e art, les femmes puissantes déboulent mercredi au Festival de Cannes.

Il faut aussi mentionner, dans la même journée, une masterclass avec Meryl Streep ("Sur la route du Madison", "Mamma mia"), 74 ans, légende de Hollywood qui a reçu une Palme d'Or d'honneur lors de la cérémonie d'ouverture 100% féminine, suivie par 2,3 millions de téléspectateurs.

Un record, s'est félicité France Télévisions.

"Tu as changé notre façon de voir les femmes, tu nous as donné une nouvelle image de nous-mêmes", l'a remercié, en pleurant, Juliette Binoche en lui remettant ce prix.

"Moi aussi", réalisé par Judith Godrèche, 52 ans, sera doublement présenté: en ouverture de la sélection Un Certain Regard, au Palais des Festivals, seulement pour les accrédités, et au Cinéma de la Plage, pour les touristes et les Cannois.

C'est déjà un temps fort du Festival, sept ans après la chute du producteur américain Harvey Weinstein, et cinq mois après la prise de parole marquante, en France, de l'actrice-réalisatrice qui a accusé de viols deux figures du cinéma d'auteur, Benoît Jacquot et Jacques Doillon.

Visages des victimes 

La comédienne a tourné ce court-métrage de 17 minutes pour dénoncer les violences sexuelles. Une façon de redonner un visage à un millier de victimes, a-t-elle confié à l'AFP.

"Il y a cette idée du +comme toi, ça aussi je l'ai vécu+, d'un lien, d'un écho, développe l'intéressée. L'idée, c'était de dire vous avez le droit de venir même si vous ne voulez pas être filmé, vous pouvez être de dos, vous pouvez être flouté".

"Ces personnes semblent partager un même sentiment de honte. Comment transformer la honte? Pas en fierté, personne n'est fier de s'être fait abuser sexuellement. Mais partager quelque chose dont on pourrait toutes et tous se dire, +on a fait ça ensemble et on peut en être fier+".

Pour Judith Godrèche, "le cinéma a une fonction symbolique, divine quasiment". "Me dire que les gens anonymes qui sont dans ce film vont être les acteurs principaux d'un film qui va à Cannes, c'est ce statut-là qui m'intéresse".

Le mouvement #MeToo alimente les discussions du Festival de Cannes. "Nous continuons à débattre de ces questions ensemble notamment la question ou nous voulons qu'aille le cinéma. Il y a énormément de changements aux Etats-Unis", a commenté devant la presse Greta Gerwig, réalisatrice et présidente du jury.

 Guerrière 

"La parole a été ouverte il y a quelques années", a dit en conférence de presse l'acteur Omar Sy ("Lupin"), membre du jury, qui se félicite qu'il y ait "de plus en plus de femmes qui ont le courage de dire les choses" dans une "industrie du cinéma très visible".

Et sur le tapis rouge, il y aura Anya Taylor-Joy, 28 ans, une guerrière qui fait mordre la poussière aux hommes sur grand écran dans "Furiosa", présenté hors compétition en avant-première mondiale.

C'est un nouvel épisode de la saga "Mad Max", plus précisément un prequel de "Fury Road" (2015), soit la jeunesse du personnage incarné alors par Charlize Theron.

"Il y a quinze ans, je n'aurais pu imaginer qu'il y aurait autant de femmes dans le cinéma", s'est réjoui Greta Gerwig, première réalisatrice à dépasser le milliard de dollars de recettes avec "Barbie". Il n'y a cependant que quatre réalisatrices dans les 22 films en compétition à Cannes cette année. "Quatre femmes téméraires", a glissé Camille Cottin, maîtresse de cérémonie du Festival.

Dont la Française Agathe Riedinger qui ouvre le bal de la compétition avec "Diamant brut", un premier film sur la télé-réalité et les aspirations d'une jeune fille vivant dans le sud de la France.