Le Royaume-Uni et les pays arabes encouragent les échanges commerciaux

Le 2éme sommet économique arabo-britannique, organisé par la Chambre de commerce arabo-britannique basée au Royaume-Uni, a débuté mercredi à Londres. (Photo fournie)
Le 2éme sommet économique arabo-britannique, organisé par la Chambre de commerce arabo-britannique basée au Royaume-Uni, a débuté mercredi à Londres. (Photo fournie)
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Publié le Jeudi 03 novembre 2022

Le Royaume-Uni et les pays arabes encouragent les échanges commerciaux

  • Le commissaire britannique au commerce pour le Moyen-Orient affirme que le Brexit et la pandémie ont créé de nouvelles opportunités entre le monde arabe et le Royaume-Uni
  • «Je crois que l'Arabie saoudite va devenir une économie à ne pas sous-estimer dans le monde, et je suis très confiant quant à son évolution», a déclaré Sameer Nass, président de l'Union des chambres de commerce arabes

LONDRES: Les relations de longue date entre le Royaume-Uni et le monde arabe se poursuivront indépendamment des questions du jour, qui incluent la pandémie de coronavirus, le Brexit et l'économie mondiale, a déclaré un haut fonctionnaire du gouvernement britannique.

«Le commerce total du Golfe dans les deux sens, juste avant la Covid-19, était de 51 milliards de d’euros. Il a chuté de près de 30% pendant la pandémie, mais je suis ravi de dire que les chiffres les plus récents montrent que le commerce entre le Royaume-Uni et les pays arabes est en fait revenu presque exactement au même niveau qu'avant», a révélé à Arab News, Simon Penney, délégué commercial du Royaume-Uni pour le Moyen-Orient.

«Vous verrez donc que nous connaîtrons ces événements cycliques, mais je pense que ce que cela démontre, c'est la force et la profondeur sous-jacentes de la relation commerciale, qui a un énorme potentiel de se développer énormément, et un accord de libre-échange sera évidemment un élément permettant cette croissance supplémentaire.»

Ses propos ont été faits lors du deuxième sommet économique arabo-britannique, organisé par la Chambre de commerce arabo-britannique basée à Londres, et auquel ont participé environ 750 hauts responsables du gouvernement et du secteur privé.

Penney a ajouté: «L'une des différences vraiment importantes pour moi, ou les réalisations, est que lorsque j'étais ici en 2019, nous avons dit que nous voulions faire un accord de libre-échange avec le CCG (Conseil de coopération du Golfe).

«En 2022, je suis ravi de dire que nous avons officiellement lancé les négociations en vue d'un accord de libre-échange, que nous nous sommes engagés dans la voie du Brexit et que nous avons franchi l'étape des négociations en vue de la sortie de l'Union européenne.

«Le Brexit et la pandémie ont créé de nouvelles opportunités entre le monde arabe et le Royaume-Uni. Ils ont ouvert la voie à des pays pour se positionner en tant que nouveaux partenaires commerciaux avec le Royaume-Uni.

«En ce qui concerne la Covid-19, le Royaume-Uni était l'un des principaux acteurs, fournissant de la nourriture et des fournitures médicales au monde arabe, et notamment aux pays du CCG.»

Le cheikh Khalifa ben Jassim, président de la Chambre de commerce et d'industrie du Qatar, a déclaré que les pays du Golfe entretenaient des relations privilégiées avec le Royaume-Uni dans divers domaines, notamment en matière de commerce et d'économie. Les pays du CCG sont considérés comme le septième plus grand marché pour les exportations britanniques, le volume total des échanges commerciaux entre les deux blocs s'élèvent à plus de 38 milliards d’euros l'année dernière.

La Chambre de commerce et d'industrie de Londres cherche à examiner les possibilités d'investissement, de croissance des affaires et de développement dans le monde arabe. (Photo fournie)
La Chambre de commerce et d'industrie de Londres cherche à examiner les possibilités d'investissement, de croissance des affaires et de développement dans le monde arabe. (Photo fournie)

Il a ajouté: «Bien que nous saluions des négociations de libre-échange entre le Royaume-Uni et le Conseil de coopération du Golfe, qui ont débuté il y a quelques mois et qui interviennent dans le sillage de la sortie britannique de l'Union européenne, nous espérons qu'un accord sera bientôt conclu. La signature d'un accord de libre-échange devrait permettre aux deux parties d’augmenter le volume du commerce intrarégional à des niveaux plus élevés, en plus d'offrir davantage d'opportunités d'investissement entre les deux parties.»

Le directeur général de la Chambre de commerce et d'industrie de Londres, Richard Burge, a signalé que Londres, en tant que ville mondiale, était «particulièrement intéressée par un monde postpandémique d’apprentissage, d’union et de mise en commun des leçons que le monde arabe et Londres ont apprises durant cette période».

Il a ajouté que Londres pourrait envisager de nouvelles entreprises et opportunités d'investissement, de croissance et de développement des affaires dans le monde arabe.

En ce qui concerne sa relation avec l'Arabie saoudite, Burge a déclaré que la Chambre de commerce et d'industrie de Londres recherchait des partenariats à long terme et a prévenu que «le danger à l'heure actuelle, en particulier avec des projets passionnants comme Neom, est que tout le monde est pressé d'essayer de faire quelque chose qui commence à porter ses fruits cette année ou l'année prochaine».

Il a ajouté qu'il pensait que l'accent devait être mis sur la prochaine décennie et celle d'après.

Sameer Nass, président de l'Union des chambres de commerce arabes, a souligné que des pays comme l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l'Égypte cherchent à devenir des plaques tournantes dans des domaines spécifiques et renforceront les économies des pays arabes au cours des vingt prochaines années.

«L'Arabie saoudite fait un bond en avant dans le domaine des énergies renouvelables, nous assistons à une énorme transformation et nous cherchons à exploiter la production d'énergie», a-t-il indiqué, ajoutant qu'il en allait de même pour la Jordanie, qui est à la pointe de la production d'énergie solaire, et le Maroc.

«Je pense que l'Arabie saoudite va devenir une économie à ne pas sous-estimer dans le monde, et je suis très confiant quant à son évolution. Je pense qu'il sera très difficile de la rattraper, mais je crois que les pays arabes doivent se compléter mutuellement.

«Mon ambition et mon souhait sont de créer un commerce arabo-arabe, d'augmenter le commerce entre les pays arabes, ainsi que les investissements les uns avec les autres.»

Bandar Reda, secrétaire général et PDG de l'ABCC, a déclaré que l'idée même des premier et deuxième sommets était de rapprocher les deux régions.

Il a mentionné: «Les pays arabes et le Royaume-Uni, surtout maintenant, ont traversé une période difficile avec le Brexit et tant d'autres revirements, et l'économie mondiale en est affectée.»

Reda a soutenu qu'il pensait que le Royaume-Uni cherchait de nouveaux partenaires avec lesquels s'engager, et que «les 22 pays arabes sont les meilleurs partenaires de notre point de vue pour le Royaume-Uni».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Taxe Zucman : «truc absurde», «jalousie à la française», selon le patron de Bpifrance

Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
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  • M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde"
  • Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier"

PARIS: Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française".

M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde", mais qui selon lui "n'arrivera pas".

Mais "ça panique les entrepreneurs : ils ont construit leur boîte et on vient leur expliquer qu'on va leur en prendre 2% tous les ans. Pourquoi pas 3? Pourquoi pas 4? C'est invraisemblable!", a-t-il déclaré.

Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier" : "Donc demain j'aurai 2% du capital de LVMH, dans 20 ans 20%, 20% du capital de Pinault-Printemps-Redoute (Kering, NDLR), 20% du capital de Free. C'est délirant, c'est communiste en réalité, comment est-ce qu'on peut encore sortir des énormités comme ça en France!?"

"Ces gens-là tirent la France. Il faut les aider (...) au lieu de leur dire qu'on va leur piquer 2% de leur fortune".

Il a observé que "si on pique la totalité de celle de Bernard Arnault, ça finance 10 mois d'assurance-maladie", mais qu'après "il n'y a plus d'Arnault".

"Il n'y a pas de trésor caché", a estimé M. Dufourcq, qui pense que cette taxe "n'arrivera jamais", et n'est évoquée que "pour hystériser le débat" politique.

Pour lui, il s'agit "d'une pure histoire de jalousie à la française, une haine du riche, qui est soi-disant le nouveau noble", rappelant les origines modestes de François Pinault ou Xavier Niel: "c'est la société française qui a réussi, on devrait leur dresser des statues".

"Il y a effectivement des fortunes qui passent dans leur holding des dépenses personnelles", a-t-il remarqué, "c'est ça qu'il faut traquer, et c'est ce sur quoi le ministère des Finances, je pense, travaille aujourd'hui".

Mais il y a aussi "beaucoup de Français qui passent en note de frais leurs dépenses personnelles", a-t-il observé. "Regardez le nombre qui demandent les tickets dans les restaus", pour se les faire rembourser.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".