Biden et Trump sillonnent le pays à cinq jours des «midterms»

Donald Trump au Texas, Joe Biden en Virginie (Photo, AFP).
Donald Trump au Texas, Joe Biden en Virginie (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 04 novembre 2022

Biden et Trump sillonnent le pays à cinq jours des «midterms»

  • Joe Biden a vanté sa décision d'effacer partiellement les dettes contractées par des millions d'Américains et Américaines pour payer leurs études
  • Donald Trump a prévu de sillonner quatre Etats clés pour les élections en cinq jours

WASHINGTON: Joe Biden et Donald Trump ont enclenché jeudi une vitesse supérieure de campagne, arpentant les Etats-Unis à cinq jours des élections de mi-mandat qui pourraient paralyser la capacité d'action du président démocrate lors de ses deux dernières années de mandat et préparer le terrain pour un potentiel retour du milliardaire républicain en 2024.

Dans une université publique du Nouveau-Mexique, Joe Biden a vanté sa décision d'effacer partiellement les dettes contractées par des millions d'Américains et Américaines pour payer leurs études ainsi que d'autres politiques ayant "apporté d'énormes progrès au pays".

Le dirigeant démocrate s'envolera ensuite pour la Californie, plutôt acquise à son parti, puis il se rendra en Pennsylvanie (nord-est), Etat disputé, et à Chicago, autre bastion démocrate.

Avant le scrutin du 8 novembre, Joe Biden a choisi un double message: il se pose en défenseur des classes populaires, et en garant de la démocratie face aux candidats républicains prêts à refuser les résultats du vote, à l'image de Donald Trump qui n'a jamais reconnu sa défaite à la présidentielle de 2020.

Affrontement par procuration
Mais l'ancien président, qui dispose toujours d'une forte emprise sur le parti républicain, est lui aussi passé à l'offensive.

Donald Trump a prévu de sillonner quatre Etats clés pour les élections en cinq jours: l'Iowa jeudi, Etat rural du "Midwest", de plus en plus favorable aux républicains et où débute traditionnellement la campagne pour la nomination des candidats briguant la Maison Blanche. Il enchaînera ensuite avec la Floride, la Pennsylvanie puis l'Ohio lundi.

Les "midterms" ressemblent de plus en plus à un affrontement par procuration entre les deux hommes, entre deuxième manche du match de 2020, et potentiel tour de chauffe avant la présidentielle de 2024.

Joe Biden dit jusqu'ici avoir l'intention de se représenter, mais la perspective n'enchante pas forcément tous les démocrates, en raison de son âge - bientôt 80 ans - et de son impopularité. Une très lourde défaite aux élections de mi-mandat ferait vaciller encore plus ce scénario.

Le chaos
Mercredi soir, le démocrate de 79 ans avait livré un discours de campagne sombre sur la défense de la démocratie, avant ces élections qui non seulement peuvent changer la face du Congrès, mais aussi porter au pouvoir des gouverneurs et responsables locaux entièrement acquis aux idées de Donald Trump.

Il a estimé qu'en niant le résultat de la précédente présidentielle et en menaçant de contester les résultats des "midterms", les républicains les plus radicaux risquaient de faire sombrer la première puissance mondiale dans le "chaos".

Dans le petit Etat de Rhode Island, le dernier clip de campagne démocrate utilise par exemple des images de l'assaut du Capitole le 6 janvier 2021 par des partisans de Donald Trump pour mettre en garde contre une victoire républicaine.

Reste à savoir jusqu'où porte ce discours, et les efforts de dernière minute de figures telles que Barack Obama, alors que la dynamique récente des sondages, à prendre évidemment avec des pincettes, est plutôt du côté républicain.

Les conservateurs, auxquels les enquêtes d'opinion prédisaient déjà une victoire à la Chambre des représentants, entièrement renouvelée aux élections de mi-mandat, se prennent désormais à rêver d'une conquête du Sénat, où un tiers des sièges sont en jeu.

Le parti républicain a donc dépensé massivement ces derniers jours pour matraquer son message sur la vie chère et la hausse de la criminalité - attribuant l'une comme l'autre à Joe Biden.

"De la flambée de la criminalité à l'inflation extrêmement élevée en passant par une frontière ouverte, les familles du Nouveau Mexique méritent mieux que les échecs de Biden", a fustigé la cheffe du parti républicain, Ronna McDaniel, au moment où le président démocrate atterrissait dans cet Etat du sud-ouest du pays.

Les conservateurs ont en revanche un peu mis en sourdine leur message d'opposition à l'avortement, face à des démocrates qui promettent au contraire de défendre l'accès aux interruptions volontaires de grossesse, compromis dans de nombreux Etats américains depuis une décision de la Cour suprême.


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
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  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com