La Russie accusée de vouloir faire «geler» la population ukrainienne et de «déplacements forcés»

Le président russe Vladimir Poutine s'entretient avec des représentants d'associations publiques nationales, d'organisations de jeunesse et de bénévoles à l'occasion de la Journée de l'unité nationale sur la Place Rouge, à Moscou, le 4 novembre 2022. (Photo par Ramil SITDIKOV / SPOUTNIK / AFP)
Le président russe Vladimir Poutine s'entretient avec des représentants d'associations publiques nationales, d'organisations de jeunesse et de bénévoles à l'occasion de la Journée de l'unité nationale sur la Place Rouge, à Moscou, le 4 novembre 2022. (Photo par Ramil SITDIKOV / SPOUTNIK / AFP)
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Publié le Samedi 05 novembre 2022

La Russie accusée de vouloir faire «geler» la population ukrainienne et de «déplacements forcés»

  • Kiev dénonce de son côté une politique de «déportation» des populations ukrainiennes vers l'est de son territoire sous contrôle russe, voire vers la Russie elle-même
  • Le président russe, sur la Place Rouge pour la fête de l'Unité nationale, n'a pour sa part pas dévié de sa rhétorique habituelle

KIEV: Les Etats-Unis ont accusé vendredi la Russie de vouloir faire "geler" la population ukrainienne cet hiver faute de pouvoir l'emporter sur le champ de bataille, au moment où Vladimir Poutine annonçait la poursuite du déplacement des habitants de la région méridionale de Kherson face à la pression de l'armée de Kiev.

L'Ukraine a dénoncé une politique de "déportation" vers l'est de son territoire sous contrôle russe, voire vers la Russie elle-même, et a pris à témoin la communauté internationale.

Celle-ci a multiplié les initiatives le même jour pour tenter de contraindre Moscou à arrêter son offensive, du chancelier allemand Olaf Scholz, qui a appelé le président chinois Xi Jinping à user de "son influence" en ce sens sur le Kremlin, au G7 réuni à Münster (Allemagne) qui a réitéré son soutien indéfectible à Kiev.

Le chauffage assuré, affirment les autorités

Les ministres des Affaires étrangères des sept pays industrialisés ont notamment convenu de mettre en place "un mécanisme de coordination" afin d'aider l'Ukraine à "réparer et défendre" ses installations d'approvisionnement en électricité et en eau massivement pilonnées ces dernières semaines par les Russes.

Il s'agira aussi de livrer pompes à eau, appareils de chauffage, conteneurs d'habitation, sanitaires, lits, couvertures ou tentes.

Car la Russie tente de compenser ses défaites militaires en Ukraine en ciblant des infrastructures vitales pour soumettre ce pays en faisant "geler" ses habitants pendant les mois les plus froids, a estimé à l'occasion du G7 le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.

Le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal s'est néanmoins voulu rassurant : "Nous nous préparons à tous les scénarios. Nous stockons des équipements de production d'énergie en cas d'urgence", a-t-il expliqué vendredi.

"Aujourd'hui, près de la moitié des bâtiments dans toute l'Ukraine ont du chauffage. Ce sont des écoles, des jardins d'enfants, des hôpitaux, des immeubles d'habitation (...) A Kiev, 78% des bâtiments sont actuellement chauffés", a déclaré M. Chmygal.

"Il y a suffisamment de réserves dans les dépôts souterrains de gaz. 14,5 milliards de m3 de gaz ont été accumulés. Compte tenu des livraisons étrangères attendues, ces volumes seront suffisants pour passer la saison" où le chauffage est nécessaire, toujours d'après le chef du gouvernement.

"Nous avons déjà reçu 700 générateurs de donateurs (étrangers). 900 autres seront bientôt livrés par eux", a encore dit M. Chmygal.

L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) va pour sa part renforcer ses actions en Ukraine en vue de permettre aux agriculteurs de continuer à produire malgré le conflit.

Combats dans l'est

Parallèlement, les combats se poursuivaient, "les plus violents" s'étant "concentrés cette semaine dans le Donbass (est), à Bakhmout et Soledar", a souligné dans la soirée le président Volodymyr Zelensky.

Mais "nous tenons nos positions", a-t-il assuré, insistant sur les pertes importantes, selon lui, dans les rangs russes.

"Dans la journée, les occupants russes ont tiré trois missiles et effectué cinq frappes aériennes et deux de lance-roquettes multiples", sur les régions de Lviv (ouest), Kharkiv (nord-est), Dnipropetrovsk (centre) et Zaporijjia (sud), a quant à lui signalé l'état-major des forces ukrainiennes.

Face à cette situation, les Occidentaux continuent d'octroyer une aide militaire tous azimuts à l'Ukraine : les Etats-Unis vont ainsi financer la modernisation de chars T-72 et de missiles sol-air HAWK dans le cadre d'un programme de quelque 400 millions de dollars.

"Nous reconnaissons le besoin aigu de défense antiaérienne en ce moment critique où la Russie et les forces russes font pleuvoir des missiles et des drones iraniens sur les infrastructures civiles" ukrainiennes, a à ce sujet lancé vendredi à Kiev Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale du président américain Joe Biden.

«Plus de 5 000» déplacés par jour

Le président russe, sur la Place Rouge pour la fête de l'Unité nationale, n'a pour sa part pas dévié de sa rhétorique habituelle.

"En fournissant continuellement des armes à l'Ukraine, en y envoyant des mercenaires", les Occidentaux "favorisent leurs objectifs géopolitiques, qui n'ont rien à voir avec les intérêts du peuple ukrainien" ; et cela vise "également à affaiblir, désintégrer, détruire la Russie", a martelé M. Poutine.

Concernant l'évacuation en cours de populations du sud de l'Ukraine, il a jugé que "ceux qui vivent actuellement à Kherson" devaient être "éloignés des zones de combat les plus dangereuses".

"L'administration d'occupation russe a commencé des déplacements de masse forcés d'habitants" de cette région, a réagi le ministère ukrainien des Affaires étrangères, affirmant que "des déplacements similaires sont aussi opérés dans d'autres provinces.

La semaine passée, les Russes avaient fait savoir que 70 000 habitants de Kherson et de sa région avaient été transférés sur la rive gauche du Dniepr, où Moscou contrôle mieux la situation.

Mais le ministère russe de la Défense a annoncé vendredi que ces mouvements de population se poursuivaient au rythme de "plus de 5 000" personnes par jour.

«Du flan»

Pourtant, à Arkhanguelské, un village de la région récemment repris par les troupes ukrainiennes et portant encore les traces d'intenses combats - uniformes russes ensanglantés dans les rues, destructions et odeur de cadavre émanant de certains bâtiments -, une habitante a raconté avoir accueilli les soldats ukrainiens en héros.

"Les soldats m'ont serrée si fort dans leurs bras que j'avais l'impression qu'ils étaient mes enfants", a dit Tamara Propokiv, 59 ans, les larmes aux yeux.

Pour endiguer la dynamique militaire ukrainienne, Vladimir Poutine s'est vanté sur la Place Rouge d'avoir dépassé les objectifs de mobilisation de réservistes.

"Nous avons déjà 318 000" mobilisés et "des volontaires continuent d'arriver. Le nombre des volontaires ne diminue pas", s'est félicité le chef de l'Etat russe.

Des proches de soldats russes ont toutefois narré le "chaos" de cette mobilisation décrétée le 21 septembre.

"Tout ce qu'on nous montre à la télé, c'est du flan. On a l'impression que la décision de mobiliser a été prise brusquement et que personne n'était prêt", a commenté Tatiana, une femme dont le neveu a été recruté début octobre à Krasnogorsk.

Des milliers d'hommes russes ont aussi fui leur pays de peur d'être mobilisés, tandis que, très présent en Ukraine, le groupe paramilitaire Wagner a ouvert vendredi son premier quartier général officiel à Saint Pétersbourg, dans le nord-ouest de la Russie.


L'écrivain israélien David Grossman qualifie de "génocide" la situation à Gaza

Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
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  • Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza
  • Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël

ROME: Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza, affirmant en avoir "le cœur brisé", dans une interview publiée vendredi dans le quotidien italien La Repubblica.

"J'ai refusé pendant des années d'utiliser ce terme: "génocide". Mais maintenant je ne peux pas m'empêcher de l'utiliser, après ce que j'ai lu dans les journaux, après les images que j'ai vu et après avoir parlé avec des personnes qui y ont été", dit-il.

"Je veux parler comme une personne qui a fait tout ce qu'elle pouvait pour ne pas en arriver à qualifier Israël d'Etat génocidaire", assure-t-il.

"Et maintenant, avec une douleur immense et le cœur brisé, je dois constater ce c'est ce qui se passe devant mes yeux. "Génocide". C'est un mot avalanche: une fois que tu l'as prononcé, il ne fait que grossir, comme une avalanche. Et il apporte encore plus de destruction et de souffrance", ajoute M. Grossman dont les œuvres ont été traduites en de nombreuses langues, dont le français, l'anglais ou l'italien.

Interrogé sur ce qu'il pensait en lisant les chiffres sur les morts à Gaza, il a répondu: "je me sens mal".

"Mettre ensemble les mots +Israël+ et +famine+, le faire en partant de notre histoire, de notre supposée sensibilité aux souffrances de l'humanité, de la responsabilité morale que nous avons toujours dit avoir envers chaque être humain et non seulement envers les juifs... tout ça c'est dévastateur", poursuit M. Grossman.

Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël, "principalement parce que je ne vois pas d'alternative", saluant dans ce contexte la volonté du président français Emmanuel Macron de reconnaître en septembre l'Etat palestinien.

"Je pense que c'est une bonne idée et je ne comprends pas l'hystérie avec laquelle elle a été accueillie en Israël", dit-il.

"Il est clair qu'il faudra avoir des conditions précises: pas d'armes. Et la garantie d'élections transparentes dont sera exclu quiconque pense à utiliser la violence contre Israël", a conclu l'écrivain.


L'émissaire de Trump promet davantage d'aides humanitaires après une visite à Gaza

Des Palestiniens de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, se précipitent vers un avion effectuant un largage d'aide au-dessus du territoire palestinien assiégé par Israël, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, se précipitent vers un avion effectuant un largage d'aide au-dessus du territoire palestinien assiégé par Israël, le 1er août 2025. (AFP)
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  • L'émissaire américain Steve Witkoff a effectué vendredi une visite dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, promettant d'y augmenter l'aide humanitaire
  • L'ONG Human Rights Watch (HRW) a fustigé le système de distribution d'aide mis en place par Israël et les Etats-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), devenu selon elle un "piège mortel" pour les Gazaouis

Gaza, Territoires palestiniens: L'émissaire américain Steve Witkoff a effectué vendredi une visite dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, promettant d'y augmenter l'aide humanitaire, au moment où la pression s'accentue sur Israël face aux pertes humaines dans le territoire palestinien affamé.

En amont de cette visite de l'émissaire du président Donald Trump, l'ONG Human Rights Watch (HRW) a fustigé le système de distribution d'aide mis en place par Israël et les Etats-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), devenu selon elle un "piège mortel" pour les Gazaouis.

Après près de 22 mois d'une guerre dévastatrice déclenchée par une attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, la bande de Gaza assiégée par Israël est menacée d'une "famine généralisée" selon l'ONU et est totalement dépendante de l'aide humanitaire.

Entretemps, les bombardements et tirs israéliens ont continué dans le territoire palestinien, où la Défense civile a fait état de 22 Palestiniens tués, dont huit qui attendaient de l'aide.

"Qu'ont fait nos fils et nos filles? Qu'ont fait les enfants pour mériter cette famine? Ayez pitié de nous!", se lamente la sexagénaire Yasmine al-Farra à l'hôpital Nasser de Khan Younès (sud), où elle pleure son fils tué.

Steve Witkoff et l'ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, ont visité dans la matinée un centre de la GHF "afin de connaître la vérité sur les sites d'aide", a indiqué M. Huckabee.

- "Nourrir les gens" -

M. Witkoff a ensuite précisé sur X que leur visite, de "plus de cinq heures", avait pour but "de fournir à @POTUS (le président Trump) une compréhension claire de la situation humanitaire et d'élaborer un plan visant à livrer de la nourriture et une aide médicale aux habitants de Gaza".

Selon le site américain Axios, M. Trump a déclaré travailler sur un plan à Gaza "pour nourrir les gens".

La GHF a lancé ses opérations fin mai, après près de trois mois de total blocus humanitaire imposé par Israël, écartant le système d'aide mis en place par l'ONU.

Depuis, 1.373 Palestiniens qui attendaient de l'aide ont été tués à Gaza, dont 859 près des sites de la GHF, une organisation au financement opaque, "la plupart" par l'armée israélienne, a affirmé l'ONU.

Dans un rapport, HRW a dénoncé un système humanitaire "militarisé" qui a provoqué selon l'ONG des "bains de sang". Elle a qualifié de "crimes de guerre" les "meurtres de Palestiniens en quête de nourriture, par les forces israéliennes".

L'armée israélienne, sollicitée par l'AFP, a dit examiner les rapports faisant état de victimes civiles près des zones de distribution d'aides.

Depuis une semaine, des avions de plusieurs pays ont largué des vivres à Gaza. Les autorités israéliennes ont annoncé que plus de 200 camions d'aide avaient été distribués jeudi par les organisations internationales.

Les agences internationales jugent ces aides insuffisantes et selon l'ONU 6.000 camions attendent le feu vert israélien pour entrer à Gaza.

- Vidéo d'un otage -

M. Witkoff, qui s'était rendu à Gaza en janvier, a rencontré jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, sous pression à la fois en Israël pour tenir ses engagements à détruire le Hamas et libérer les Israéliens kidnappés le 7-Octobre, et à l'étranger pour faire taire les armes à Gaza.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont toujours otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée.

L'offensive de représailles lancée par Israël à Gaza, a fait au moins 60.249 morts, en majorité des civils, d'après les données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l'ONU.

Vendredi, le Hamas a diffusé une vidéo d'un otage israélien, identifié par les médias israéliens comme Evyatar David, 24 ans. L'otage y apparaît amaigri et visiblement affaibli, détenu dans un tunnel.

L'AFP n'a pas pu déterminer l'authenticité de la vidéo, ni la date de son enregistrement.

Dans un rapport d'enquête publié vendredi, la chaîne publique britannique BBC a affirmé avoir recueilli des témoignages de membres du personnel médical, de groupes de défense des droits humains et de témoins sur plus de 160 enfants touchés par balle pendant la guerre à Gaza. Elle a ajouté que 95 avaient été touchés à la tête ou à la poitrine et que, selon des témoins, 57 d'entre eux auraient été visés par l'armée israélienne.

Interrogée à ce sujet, l'armée israélienne a déclaré que "toute atteinte intentionnelle aux civils, et en particulier aux enfants, est strictement interdite" par l'armée israélienne et le droit international.


Washington cible l'Autorité palestinienne, en plein débat sur la reconnaissance d'un Etat de Palestine

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmud Abbas. (File/AFP)
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmud Abbas. (File/AFP)
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  • Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en pleine offensive en faveur d'un Etat de Palestine

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en pleine offensive en faveur d'un Etat de Palestine.

L'annonce des sanctions américaines survient en effet au moment où de nombreux Etats, dont la France et le Canada, ont promis de reconnaître un Etat de Palestine en marge de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre, provoquant la colère d'Israël et des Etats-Unis qui parlent d'une "récompense" faite au Hamas dans la bande de Gaza.

La France et l'Arabie saoudite ont co-présidé lundi et mardi à l'ONU une conférence internationale, plaidant ainsi pour la solution à deux Etats, israélien et palestinien, seul chemin pour parvenir à la paix au Proche-Orient.

Washington, qui rejette toute reconnaissance unilatérale d'un Etat palestinien, a décrit la conférence comme étant une "insulte" faite aux victimes de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Dans un communiqué jeudi, le département d'Etat américain a fait part de sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'OLP, sans les identifier, accusés notamment d'"internationaliser le conflit avec Israël".

Washington reproche aux deux institutions de "soutenir des actions au sein d'organisations internationales qui sapent et contredisent les engagements antérieurs" notamment à travers la Cour internationale de justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI).

Washington avait sanctionné en juin quatre magistrates de la CPI, estimant que leurs procédures visant l'exécutif israélien étaient "illégitimes" et "politisées".

Washington, principal allié d'Israël, accuse aussi l'OLP et l'Autorité palestinienne de "continuer à soutenir le terrorisme, y compris par l'incitation et la glorification de la violence" dans les livres scolaires, une accusation de longue date.

Les sanctions consistent en un refus de visa pour des membres des deux institutions.

- "Distorsion morale" -

"Il est dans l'intérêt de notre sécurité nationale d'imposer des sanctions et de tenir l'OLP et l'Autorité palestinienne responsables du non-respect de leurs engagements et de la remise en cause des perspectives de paix", a indiqué le département d'Etat.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, s'est aussitôt félicité de cette décision, jugeant que "l'Autorité palestinienne doit payer le prix de sa politique actuelle consistant à verser des indemnités aux terroristes et à leurs familles pour les attentats commis et pour l'incitation à la haine contre Israël dans les écoles, les manuels scolaires, les mosquées et les médias palestiniens".

Il a également relevé, sur X, que cette mesure "met en évidence la distorsion morale de certains pays qui se sont empressés de reconnaître un Etat palestinien virtuel tout en fermant les yeux sur le soutien de l'Autorité palestinienne au terrorisme et à l'incitation à la haine".

L'Autorité palestinienne, dont le président est Mahmoud Abbas, administre la Cisjordanie occupée, tandis que l'OLP, créée en 1964, est le mouvement fondateur représentant les Palestiniens, longtemps dirigée par leur leader historique Yasser Arafat.

L'OLP rassemble la majorité des mouvements politiques palestiniens mais pas le mouvement islamiste Hamas, qui s'est emparé du pouvoir à Gaza en 2007.

Des pays arabes et occidentaux voudraient voir l'Autorité palestinienne, très affaiblie, jouer un rôle dans la gouvernance de la bande de Gaza après la guerre qui y fait rage depuis octobre 2023.

Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président Donald Trump, qui a accueilli le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu par trois fois à la Maison Blanche, plus qu'aucun autre dirigeant étranger, a apporté un soutien inconditionnel à Israël, tout en oeuvrant sans succès pour un cessez-le-feu à Gaza.

Mais il s'est montré peu disert sur l'Autorité palestinienne, décriée pour le manque de réformes et la corruption.

Parmi ses premiers décrets, le président Trump avait levé des sanctions imposées sous son prédécesseur Joe Biden visant des colons israéliens extrémistes en Cisjordanie, en proie à une recrudescence des violences.