Nuits au bureau et licenciements massifs, la première semaine d'Elon Musk chez Twitter

Le siège social de Twitter à San Francisco, en Californie, le 4 novembre 2022. (Photo : Samantha Laurey / AFP)
Le siège social de Twitter à San Francisco, en Californie, le 4 novembre 2022. (Photo : Samantha Laurey / AFP)
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Publié le Dimanche 06 novembre 2022

Nuits au bureau et licenciements massifs, la première semaine d'Elon Musk chez Twitter

  • «C'était une semaine très étrange. Des cadres étaient congédiés, d'autres démissionnaient, mais il n'y a eu aucune communication officielle de la direction jusqu'à jeudi soir», relate un ex-employé, sous couvert d'anonymat
  • «Vous découvrez que vous avez été déconnecté. Votre ordinateur portable est automatiquement réinitialisé», a raconté vendredi Emmanuel Cornet, un ingénieur français qui était chez Twitter depuis un an et demi

SAN FRANCISCO : Chez Twitter, la première semaine sous la direction d'Elon Musk a ressemblé à une tornade: débutée par des nuits blanches pour certains ingénieurs, elle s'est achevée par le licenciement de la moitié du personnel.

«C'était une semaine très étrange. Des cadres étaient congédiés, d'autres démissionnaient, mais il n'y a eu aucune communication officielle de la direction jusqu'à jeudi soir», relate un ex-employé, sous couvert d'anonymat.

Les salariés ont reçu un premier courriel les informant qu'ils seraient fixés sur leur sort vendredi. Le lendemain, le deuxième a confirmé les rumeurs: 50% des effectifs sont remerciés.

En première ligne, les départements du marketing et du design, et les manageurs. La modération des contenus a été plus épargnée, avec un taux de licenciement de seulement 15%, d'après Yoel Roth, le responsable de la sûreté sur le site.

Après 24 heures de silence sur le sujet, Elon Musk a fini par tweeter qu'il n'y avait «malheureusement pas d'autre choix quand l'entreprise perd plus de quatre millions de dollars par jour» et que «tous ceux qui ont perdu leur emploi se sont vu proposer trois mois d'indemnités».

La décision n'a pas surpris les salariés -- les rumeurs se faisaient insistantes -- mais la brutalité de la méthode a choqué.

«Vous découvrez que vous avez été déconnecté. Votre ordinateur portable est automatiquement réinitialisé», a raconté vendredi Emmanuel Cornet, un ingénieur français qui était chez Twitter depuis un an et demi.

- «Inhumain» -

Lui a été limogé dès mardi pour «faute professionnelle», sans plus d'explication, après un week-end passé intégralement au bureau à travailler sur les projets lancés manu militari par le nouveau patron.

Il faisait pourtant partie des 5 à 10% des meilleurs ingénieurs de la société, d'après les listes établies cette semaine.

Le patron de Tesla a en effet fait venir des ingénieurs de son fleuron de l'automobile électrique pour évaluer le travail des développeurs de Twitter, examinant notamment le volume de code produit par chacun, une mesure «naïve» de la productivité selon Emmanuel Cornet.

Ce dernier fait partie des cinq ex-employés de Twitter qui ont déposé un recours collectif contre l'entreprise au motif qu'ils n'avaient pas reçu le délai de préavis de 60 jours requis par la loi américaine en cas de plan social (Warn Act).

L'expatrié français envisageait de toute façon de partir. «Mais beaucoup de mes collègues sont dans une position moins enviable en termes d'assurance-santé ou de visa», rappelle-t-il. «Certains étaient en congé parental. Une collègue a accouché hier, avant d'être licenciée aujourd'hui.»

Les personnes licenciées doivent continuer à respecter le règlement de l'entreprise pendant la période de préavis.

Beaucoup craignent que la nouvelle direction ne cherche des prétextes pour les accuser de faute professionnelle et ne pas leur payer d'indemnités.

«Ils vont regarder si quelqu'un dénigre Twitter en public ou chercher des messages internes compromettants», estime un ex-salarié sous couvert d'anonymat.

Le risque existe particulièrement selon lui pour les personnes encore employées, mais en télétravail: «On va leur demander de revenir au bureau et s'ils refusent, hop, faute professionnelle.» «Ils essaient de faire des économies à tout prix, au point de traiter les gens de façon assez inhumaine», ajoute-t-il.

- «Désolé pour ceux qui n'ont pas été virés» -

Depuis six mois, les salariés de la plateforme se préparaient à l'éventualité que l'homme le plus riche du monde en prenne le contrôle.

Il est précédé par sa réputation, des cadences infernales dans ses usines à son rejet du télétravail, très prisé dans la tech, et à sa vision absolutiste de la liberté d'expression, synonyme de harcèlement, désinformation et discours haineux pour ses détracteurs.

Cet été, plus de 700 personnes sont parties d'elles-mêmes, avant même de savoir si l'acquisition à 44 milliards de dollars allait bien avoir lieu.

Le changement radical de culture d'entreprise a été confirmé dès vendredi dernier, quand des équipes d'ingénieurs ont été mobilisées pour refondre certaines fonctionnalités dans des délais très courts, avec leur poste en jeu.

«Il y avait probablement trop de manageurs... Twitter n'était pas une machine efficace et bien huilée», souligne l'ex-salarié anonyme. «Mais je ne sais pas si (les licenciements massifs) vont réparer l'entreprise.»

«Je pense que beaucoup de personnes vont partir et c'est peut-être ce que souhaite Elon» Musk, a-t-il ajouté.

«Je me sens désolé pour tous ceux qui n'ont pas été virés, pour être honnête. Elon va les user jusqu'à la corde avec ses idées loufoques», a réagi James Glynn, licencié et qui était auparavant responsable d'équipes de modération des contenus depuis Londres. «Toute version de Twitter que nous ayons connue auparavant est morte.»

Sortir de la Bourse, le choix osé d'Elon Musk qui met Twitter sous pression

La décision d'Elon Musk de sortir Twitter de la Bourse doit lui permettre d'opérer rapidement des changements majeurs, mais il a fallu pour cela lourdement endetter la société, un choix risqué pour une entreprise qui n'est pas rentable.

La pratique est ancienne et a connu quelques fameux précédents, du fabricant d'ordinateurs Dell (un succès) aux magasins de jouets Toys»R»Us (un échec), mais l'exemple de Twitter «est très différent d'un rachat classique» avec retrait de la cote, estime Steve Kaplan, professeur à l'université de Chicago.

La plupart de ces prises de contrôle portent sur des sociétés qui gagnent de l'argent, explique l'universitaire, alors que le réseau social en perd.

L'activité de Twitter était ainsi nettement déficitaire lors des deux premiers trimestres de 2022.

 

L'équation a été encore compliquée par les emprunts contractés par Elon Musk, d'un montant de 13 milliards de dollars, qui vont devoir être remboursés non par l'entrepreneur, mais par la société de San Francisco.

Selon un calcul effectué par l'AFP, il faudra décaisser un peu moins d'un milliard de dollars dès la première année au titre des intérêts et du principal, un montant très élevé pour un groupe dont le chiffre d'affaires n'a atteint que cinq milliards de dollars en 2021.

«Il va y avoir beaucoup de pression pour réduire les coûts et augmenter les revenus pour qu'ils puissent honorer les échéances de dette», prévient Steve Kaplan. Dans le cas contraire, Elon Musk devra remettre la main au portefeuille, en tant qu'actionnaire principal, pour éviter une faillite.

Vendredi, l'entrepreneur s'est défait d'environ la moitié des employés de Twitter. Il cherche par ailleurs de nouvelles sources de revenus, notamment en offrant bientôt aux utilisateurs la possibilité de souscrire à un abonnement payant à huit dollars par mois.

Le développement du réseau social à l'oiseau bleu, tel qu'imaginé par le patron de Tesla et SpaceX, devrait nécessiter des investissements significatifs et probablement de l'argent frais, plus difficile à lever, en théorie, par une entreprise non cotée.

«Je ne pense pas qu'il puisse emprunter davantage», juge Erik Gordon, professeur à la Ross School of Business de l'université du Michigan. «La seule façon, c'est de lever du capital. D'ordinaire, ce serait très difficile. (...) Mais il y a un facteur Musk. Vous faites quelques tweets et l'argent tombe.»

- Protégé de Wall Street -

Autre différence majeure dans l'acquisition de Twitter, «la plupart des transactions de ce type sont initiées avec un raisonnement financier ou industriel», alors qu'Elon Musk «n'en avait pas», fait-il valoir.

«Il était simplement mécontent de la manière dont Twitter traitait la question de la liberté d'expression et trouvait que la société était mal gérée et qu'il pouvait faire mieux», avance Erik Gordon.

En règle général, la sortie de la cote est suivie de «changements radicaux» pour l'entreprise concernée, rappelle Sreedhar Bharath, professeur à l'université d'Arizona State, souvent à l'abri des regards car la société n'a plus d'obligation de communiquer publiquement.

«La société est protégée des punitions infligées par les marchés financiers s'ils n'aiment pas les modifications», souligne-t-il. Wall Street «se concentre parfois de façon excessive sur les résultats trimestriels», alors qu'avec une société non cotée, «les dirigeants peuvent prioriser des objectifs de long terme, sans retombées à court terme.»

«Mais avec la visibilité de Twitter, les décisions importantes vont filtrer» et maintenir largement le groupe dans l'espace public, tempère Jagadeesh Sivadasan, professeur à l'université du Michigan. «Ça s'est déjà vérifié pour les premières décisions prises après l'acquisition.»

Selon une étude publiée en 2019 par deux chercheurs de l'université California Polytechnic et qui portait sur près de 500 opérations entre 1980 et 2006, environ 20% des grandes entreprises soumises à un rachat par endettement (LBO) déposent le bilan dans les 10 ans, contre 2% pour un échantillon d'autres sociétés.

«La plupart s'en tirent mieux que les sociétés cotées», assure Erik Gordon, «mais on n'en entend pas beaucoup parler. Ce sont les grands échecs qui attirent toute l'attention et créent cette idée que la dette tue les entreprises.»

«Le plus souvent, ça marche, ce qui explique que les gens continuent à le faire», martèle-t-il.

«Musk est l'une des personnes les plus créatives au monde», capable de construire trois sociétés totalement différentes, PayPal, Tesla et SpaceX, qui ont toutes atteint plus de 100 milliards de dollars de valorisation, lance Steve Kaplan. «Et il va attirer (chez Twitter) des vrais talents qu'il n'y avait plus depuis un moment. (...) Je ne parierais pas contre lui.»


L'entreprise saoudienne Almarai acquiert Pure Beverages Industry Co. pour 277 millions de dollars

La transaction sera financée par les flux de trésorerie internes d'Almarai et est soumise à la réalisation de toutes les conditions contractuelles et à l'obtention des approbations réglementaires nécessaires dans le Royaume. Shutterstock
La transaction sera financée par les flux de trésorerie internes d'Almarai et est soumise à la réalisation de toutes les conditions contractuelles et à l'obtention des approbations réglementaires nécessaires dans le Royaume. Shutterstock
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  • Pure Beverages Industry Co. est un producteur d'eau potable en bouteille dans le Royaume, connu pour ses marques "Ival" et "Oska".
  • L'entreprise exploite des installations modernes et respecte des normes de production établies, en mettant l'accent sur la qualité et la durabilité.

RIYAD : Le géant saoudien des produits laitiers Almarai a signé un accord pour l'acquisition de Pure Beverages Industry Co. pour 1,04 milliard de SR (277 millions de dollars), dans le but de diversifier ses offres et de renforcer sa position sur le marché.

Pure Beverages Industry Co. est un producteur d'eau potable en bouteille dans le Royaume, connu pour ses marques "Ival" et "Oska". L'entreprise exploite des installations modernes et respecte des normes de production établies, en mettant l'accent sur la qualité et la durabilité.  

Les fusions et acquisitions se multiplient en Arabie saoudite, car le pays poursuit ses efforts de diversification économique et de privatisation dans le cadre de Vision 2030, une stratégie qui encourage les investissements étrangers et soutient l'entrepreneuriat local.

Dans un communiqué, Almarai a déclaré : "Cette acquisition stratégique s'inscrit dans le plan d'Almarai visant à diversifier son offre de boissons et à renforcer sa position sur le marché. Nous pensons que cette opération créera de la valeur ajoutée pour nos actionnaires".

La transaction sera financée par les flux de trésorerie internes d'Almarai et est soumise à la réalisation de toutes les conditions contractuelles et à l'obtention des autorisations réglementaires nécessaires dans le Royaume.  

Almarai a également confirmé qu'aucune partie liée n'était impliquée dans la transaction et s'est engagée à divulguer toute mise à jour importante concernant l'opération à l'avenir.

Fondée en 1977, Almarai est l'une des plus grandes entreprises de production et de distribution alimentaire du Moyen-Orient, proposant des produits laitiers frais, des yaourts et des fromages, ainsi que des jus, des produits de boulangerie, de la volaille et des produits de nutrition infantile. Cotée au Tadawul depuis 2005, elle reste l'une des entreprises les mieux valorisées du marché.

Selon l'Autorité générale des statistiques, l'eau en bouteille était la principale source d'eau potable utilisée par les ménages en Arabie saoudite en 2023, avec un taux de dépendance de 57,24 %. Viennent ensuite l'eau du réseau public (23,56 %) et l'eau des citernes (18,60 %).

Étant donné la forte dépendance à l'égard de l'eau en bouteille, l'Autorité saoudienne de l'eau joue un rôle central dans la régulation et l'amélioration des sources d'eau, en garantissant la durabilité, la sécurité et l'accessibilité de toutes les méthodes d'approvisionnement.

L'autorité est l'organisme compétent dans le Royaume pour toutes les questions relatives au système de l'eau aux niveaux de la supervision et de la réglementation, fournissant un soutien stratégique au secteur par le biais d'un contrôle réglementaire et d'une supervision. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Les marchés mondiaux chahutés par le regain de tensions géopolitiques au Moyen Orient

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  • Face aux vives tensions géopolitiques entre l'Iran et Israël, les valeurs dites "refuge" sont préférées par rapport aux actions, considérées comme des actifs risqués.
  • L'or grimpait ainsi de 0,69% à 3.409 dollars l'once (31,1 grammes) tandis que les Bourses asiatiques et européennes s'enfonçaient en terrain négatif

WASHINGTON: Les cours du pétrole s'envolent, l'or est en forte hausse et les actions reculent nettement vendredi face au regain de tensions géopolitiques au Moyen Orient après plusieurs frappes aériennes contre l'Iran, visant son programme nucléaire et ses installations militaires.

L'Iran figurant parmi les dix plus grands producteurs de pétrole au monde, les cours de l'or noir réagissaient fortement, l'anticipation d'une offre de pétrole en baisse faisant grimper les prix.

Après s'être envolé de plus de 12% dans la nuit, vers 07H15 GMT, le cours du baril de WTI nord-américain bondissait de 5,60% à 71,85 dollars. Le baril de Brent de la mer du Nord grimpait quant à lui de 5,41% à 73,11 dollars.

"Ce ne sont pas seulement les perspectives des exportations iraniennes qui sont préoccupantes, mais aussi le risque de perturbation du transport maritime dans le détroit d'Ormuz, dans le golfe Persique, une voie essentielle pour environ 20% des flux mondiaux de pétrole et une proportion encore plus importante du transport de gaz naturel liquéfié" (GNL), souligne Derren Nathan, responsable de la recherche sur les actions de Hargreaves Lansdown.

"Environ un cinquième du GNL mondial transite par ce détroit", précise Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Face aux vives tensions géopolitiques entre l'Iran et Israël, les valeurs dites "refuge" sont préférées par rapport aux actions, considérées comme des actifs risqués.

L'or grimpait ainsi de 0,69% à 3.409 dollars l'once (31,1 grammes) tandis que les Bourses asiatiques et européennes s'enfonçaient en terrain négatif.

Sur le Vieux continent, Paris lâchait 1,13%, Francfort 1,32%, Milan 1,50% et Londres 0,57%. Dans les derniers échanges en Asie, Hong Kong abandonnait 0,97%, Shenzhen 1,10% et Shanghai 0,75%. Tokyo a terminé en repli de 0,89%, Séoul de 0,87% et Taipei de 0,96%.

Sur le marché des changes, vers 07H15 GMT, le billet vert avançait de 0,27% face à la monnaie unique, à 1,1553 euro pour un dollar. La devise israélienne chutait de 1,99% face au dollar, à 3,6284 shekels pour un dollar.

"L'attention se porte désormais sur la forme que pourraient prendre les représailles de l'Iran", commente Jim Reid, économiste de Deutsche Bank.

"Si l'Iran se retient" de riposter, "on pourrait avoir un soupir de soulagement des marchés", mais une forte réplique de Téhéran contre Israël "pourrait redéfinir les scénarios macroéconomiques pour le reste de l'année" et un emballement de la confrontation aurait "des implications mondiales", a réagi Stephen Innes, de SPI Asset Management.

La diplomatie iranienne a affirmé avoir le "droit légitime" de répondre à l'attaque, tandis que le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, a promis à Israël un sort "amer et douloureux".

Quant aux Etats-Unis, ils seront "responsables des conséquences", a assuré Téhéran, bien que la première puissance économique et militaire mondiale, alliée indéfectibles de l'Etat hébreu, affirme ne pas être impliquée.

Israël a expliqué aux Etats-Unis que frapper l'Iran était "nécessaire pour sa défense", a déclaré le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio, prévenant Téhéran de ne pas riposter contre "les intérêts américains".

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit que l'opération militaire israélienne durerait "autant de jours que nécessaire".

L'Iran a fermé son espace aérien mais la défense anti-aérienne fonctionne "à 100% de sa capacité", a souligné la télévision iranienne.

"Quoi qu'il en soit, beaucoup d'investisseurs préféreront probablement réduire leur exposition au risque avant un week-end qui s'annonce potentiellement très volatile sur le plan géopolitique", estime Ipek Ozkardeskaya.

La défense sur le devant de la scène

Dans un contexte de tensions géopolitiques accrues, les valeurs de la défense étaient recherchées. A Paris, Thales prenait 0,88% et Dassault Aviation de 1,25%. A Londres, BAE Systems gagnait 2,57%. A Francfort, Rheinmetall avançait de 1,29% et Hensoldt de 2,55%, Saab de 2,07% à Stockholm et Leonardo de 1,88% à Milan.

Les valeurs pétrolières en hausse

A la cote européenne, les valeurs pétrolières sont portées par la forte hausse des prix de l'or noir. A Paris, TotalEnergies s'octroyait 1,90%, à Londres, BP gagnait 1,69% et Shell 1,99% et à Madrid, Repsol gagnait 1,18%.

 

 


Vision Golfe 2025 : catalyseur de coopérations durables entre la France et le CCG

Vision Golfe est devenu un levier structurant pour développer des synergies économiques durables entre la France et les pays du Golfe. (Photo: fournie)
Vision Golfe est devenu un levier structurant pour développer des synergies économiques durables entre la France et les pays du Golfe. (Photo: fournie)
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  • Véritable accélérateur de coopération économique, Vision Golfe confirme sa capacité à faire émerger des partenariats solides dans des secteurs stratégiques
  • Vision Golfe est devenu un levier structurant pour développer des synergies économiques durables entre la France et les pays du Golfe

DUBAI : Les 17 et 18 juin, le Ministère de l’Économie et des Finances accueillera la nouvelle édition de Vision Golfe, un événement économique de référence qui rassemble entreprises, institutions et investisseurs des deux rives : la France et les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Véritable accélérateur de coopération économique, Vision Golfe confirme, édition après édition, sa capacité à faire émerger des partenariats solides dans des secteurs stratégiques tels que l’agriculture durable, la technologie, la santé ou encore le sport.

Cultiver des partenariats durables dans l’agriculture

Pour Hassan Halawi, CEO d’Elite Agro Projects, acteur majeur de l’agriculture intelligente dans la région MENA, la participation à Vision Golfe s’inscrit dans une volonté forte de collaboration face aux enjeux mondiaux.

"Notre participation à Vision Golfe repose sur une conviction partagée : l’importance de la collaboration interrégionale pour relever les défis mondiaux – en particulier la sécurité alimentaire et l’agriculture durable", déclare M. Halawi.

Après avoir pris part à la première édition, Hassan Halawi souligne la qualité des échanges noués grâce au forum et attend beaucoup de l’édition 2025, notamment dans le domaine de l’innovation agricole.

"La France abrite certaines des solutions agri-tech les plus avancées [...] Vision Golfe nous aide non seulement à identifier les bons partenaires, mais aussi à établir des collaborations basées sur la confiance."

Elite Agro cherche à intégrer des technologies françaises dans ses fermes aux Émirats arabes unis et en Afrique, renforçant ainsi la sécurité alimentaire dans des zones soumises à de fortes contraintes hydriques.

La région Sud s’affirme comme acteur économique international

La région Provence-Alpes-Côte d’Azur, représentée par risingSUD, revient également cette année avec une délégation élargie. Son président, Bernard Kleynhoff, rappelle l’impact concret de la précédente édition.

"Pour notre première participation à Vision Golfe l’année dernière, nous avons emmené 8 entreprises de la région Sud avec de vraies innovations [...] Certaines ont engagé depuis des partenariats avec les pays du Golfe", explique M. Kleynhoff.

Vision Golfe a permis de repositionner la région Sud comme une destination stratégique pour les investissements et l’innovation : "Nous sommes aujourd’hui la 3e région la plus attractive d’Europe pour les projets de recherche et développement."

Pour cette nouvelle édition, risingSUD mettra en avant les secteurs de la tech, de l’intelligence artificielle, de l’énergie et de la santé. 

"Nous allons continuer de promouvoir la région Sud comme une destination stratégique pour les projets d’implantation et de développement", ajoute-t-il.

Au-delà des échanges commerciaux, Vision Golfe joue un rôle clé dans l’élaboration de la stratégie internationale de la région. "Les échanges avec les acteurs du Golfe sur un tel événement nous permettent de recueillir leurs besoins, d’identifier les nouvelles tendances [...] et de partager les bonnes pratiques", explique Bernard Kleynhoff.

Le conseil stratégique français à la conquête du Golfe

Phanuel Abbou, CEO de Thallium Consulting, voit dans Vision Golfe bien plus qu’un simple forum : un levier de croissance stratégique pour son cabinet, spécialisé dans l’accompagnement d’entreprises sur les zones MENA et APAC.

"Le forum s’est révélé être une plateforme exceptionnelle pour identifier des partenaires sérieux, compétents et en phase avec nos ambitions de développement dans les pays du Golfe", souligne M. Abbou.

Depuis sa première participation, Thallium Consulting a accéléré son implantation en Arabie saoudite et à Bahreïn, en partie grâce aux rencontres réalisées lors de l’événement.

"Vision Golfe agit pour nous comme un catalyseur : il favorise non seulement la mise en relation qualifiée, mais également une meilleure compréhension des dynamiques locales", ajoute-t-il.

Phanuel Abbou souhaite profiter de l’édition 2025 pour développer de nouveaux projets, notamment dans le domaine du sport et de l’éducation, avec des initiatives comme Le Club France ou l’expansion régionale de la PSG Academy.

"Nous cherchons à établir des partenariats stratégiques et opérationnels dans les pays du Conseil de coopération du Golfe [...] pour offrir des programmes d’excellence alliant sport, éducation et développement personnel."

Une plateforme unique pour construire les partenariats de demain

À travers les témoignages d’acteurs aussi divers qu’Elite Agro Projects, risingSUD ou Thallium Consulting, une évidence se dégage : Vision Golfe est devenu un levier structurant pour développer des synergies économiques durables entre la France et les pays du Golfe. Portée par des projets concrets, des ambitions partagées et une vision à long terme, l’édition 2025 s’annonce comme un temps fort pour tisser des liens, innover ensemble et bâtir un futur commun entre les deux régions.