Les espoirs républicains d'une «vague» au Congrès américain s'amenuisent

La gouverneure élue démocrate du Massachusetts, Maura Healey, célèbre la victoire et prononce un discours lors d'une soirée de surveillance à l'hôtel Copley Plaza le soir des élections à Boston, Massachusetts, le 8 novembre 2022. (AFP)
La gouverneure élue démocrate du Massachusetts, Maura Healey, célèbre la victoire et prononce un discours lors d'une soirée de surveillance à l'hôtel Copley Plaza le soir des élections à Boston, Massachusetts, le 8 novembre 2022. (AFP)
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Publié le Mercredi 09 novembre 2022

Les espoirs républicains d'une «vague» au Congrès américain s'amenuisent

  • En attendant de voir où basculait le Congrès, l'attention se portait aussi sur les élections aux postes de gouverneurs. Et en particulier sur la Floride, où le gouverneur sortant Ron DeSantis a été réélu
  • Le parti du dirigeant démocrate de 79 ans s'est aussi épargné une grosse frayeur en conservant le contrôle de l'Etat de New York

WASHINGTON: Les espoirs républicains d'une "vague" au Congrès américain semblaient s'éloigner mercredi, les démocrates espérant pouvoir limiter la casse lors d'élections de mi-mandat tout aussi décisives pour l'avenir politique de Joe Biden que celui de son rival Donald Trump.

Le démocrate John Fetterman a arraché aux républicains le siège le plus disputé de ce scrutin, le poste de sénateur de Pennsylvanie, face à un candidat adoubé par le milliardaire républicain, selon des projections des médias américains.

Cette première victoire du camp de Joe Biden, dans une soirée extrêmement tendue marquée par un laborieux dépouillement des suffrages, offrait aux démocrates l'espoir de conserver le contrôle du Sénat, chambre où les républicains avaient jusqu'ici un léger avantage dans les sondages.

Incertitude au Congrès

Elle alimentait aussi les spéculations autour de la possibilité que le raz-de-marée conservateur à la Chambre des représentants, promis par Donald Trump, soit en réalité bien plus limité que prévu.

"Il est clair que nous allons reprendre la Chambre des représentants", a affirmé le ténor républicain Kevin McCarthy dans la nuit de mardi à mercredi.

Cette hypothèse reste la plus probable.

Mais le parti, à qui l'on prêtait jusqu'à peu une percée de 10, 25, voire 30 sièges, se voit obligé de revoir ses ambitions à la baisse.

"Ce n'est certainement pas une vague républicaine, ça c'est sûr", a estimé l'influent sénateur Lindsey Graham, un proche de Donald Trump, sur NBC.

L'ancien président s'était jeté à corps perdu dans la campagne pour les élections de mi-mandat, misant sur le succès de ses lieutenants pour se lancer sous les meilleurs auspices dans la course à la présidentielle 2024. Il a promis "une très grande annonce" le 15 novembre.

Aux premières heures mercredi, le milliardaire de 76 ans a de nouveau assuré que les républicains vivaient une "super soirée" électorale, accusant les démocrates et les médias "fake news" de tout faire pour minimiser les succès de ses protégés.

En menant une campagne acharnée sur l'inflation, J.D Vance, l'un des poulains de Donald Trump, a en effet décroché le poste très convoité de sénateur dans l'Ohio -- un des bastions industriels et agricoles de l'Amérique.

Le contrôle du Sénat est lui donc désormais suspendu à quatre sièges: l'Arizona, la Géorgie, le Nevada et le Wisconsin. Le comptage de ces voix pourrait nécessiter plusieurs jours.

Sensation DeSantis 

En attendant de voir où basculait le Congrès américain, l'attention se portait aussi sur les élections aux postes de gouverneurs. Et en particulier sur la Floride, où le gouverneur sortant Ron DeSantis a été réélu de manière triomphale.

Etoile montante du camp conservateur, possible prétendant à la Maison Blanche en 2024, il s'est félicité dans un discours offensif d'avoir fait de cet Etat du sud, longtemps considéré comme penchant tantôt à gauche, tantôt à droite, une "terre promise" pour les républicains, où "l'idéologie +woke+ vient mourir".

"Je ne fais que commencer le combat", a promis le gouverneur âgé de 44 ans.

De quoi titiller son potentiel rival à l'investiture et autre résident de Floride... l'ancien président Donald Trump.

Mais sur ce terrain aussi, le camp démocrate ne restait pas bredouille. Il a arraché aux conservateurs deux postes de gouverneurs aux républicains: dans le Maryland et le Massachusetts.

Le parti du dirigeant démocrate de 79 ans s'est aussi épargné une grosse frayeur en conservant le contrôle de l'Etat de New York, où les républicains croyaient être en mesure de déloger la gouverneure Kathy Hochul.

Le camp de Joe Biden n'avait pas non plus dit son dernier mot dans l'Arizona, où le dénouement de la course entre la trumpiste Kari Lake donnée favorite, et la démocrate Katie Hobbs se faisait attendre.


L’ancien Premier ministre australien à Netanyahu : « Restez en dehors de notre politique »

L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
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  • Turnbull s’en prend au Premier ministre israélien dans une interview sur Channel 4
  • Les tentatives de Netanyahu de lier le massacre de Bondi à la politique sur la Palestine jugées « contre-productives »

​​​​​​LONDRES : L’ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull a demandé à Benjamin Netanyahu de « rester en dehors de notre politique » après que le dirigeant israélien a établi un lien entre la reconnaissance de la Palestine et la fusillade de masse survenue à Bondi Beach.

Quinze personnes ont été tuées lorsqu’un père et son fils ont ouvert le feu sur des participants célébrant la fête juive de Hanoukka dimanche soir.

Netanyahu a affirmé que la décision de l’Australie de reconnaître l’État palestinien plus tôt cette année avait « jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme » dans les semaines précédant l’attaque.

Interrogé sur ces propos lors du journal de Channel 4 News au Royaume-Uni, Turnbull a déclaré : « Je dirais respectueusement à “Bibi” Netanyahu : s’il vous plaît, restez en dehors de notre politique.

« Tenir ce type de discours n’aide en rien… et ce n’est pas approprié. »

Turnbull a soutenu la décision du gouvernement de l’actuel Premier ministre australien Anthony Albanese de reconnaître l’État palestinien en août — aux côtés de nombreux autres pays occidentaux — alors que la pression internationale s’intensifiait face à la guerre à Gaza.

Dans un discours prononcé après l’attaque de Bondi, Netanyahu a déclaré : « Il y a quelques mois, j’ai écrit au Premier ministre australien pour lui dire que sa politique jetait de l’huile sur le feu de l’antisémitisme. »

Il a ajouté : « L’antisémitisme est un cancer qui se propage lorsque les dirigeants se taisent. »

Turnbull a rappelé que la grande majorité des pays du monde reconnaissaient la Palestine comme un État et soutenaient une solution à deux États au conflit.

Il a souligné que l’Australie était une société multiculturelle très prospère qui ne pouvait permettre l’importation de conflits étrangers.

« Nous devons veiller à ce que les guerres du Moyen-Orient ou d’ailleurs ne soient pas menées ici », a-t-il déclaré.
« Chercher à les relier, comme l’a fait Netanyahu, n’est pas utile et va exactement à l’encontre de ce que nous voulons accomplir. »

Albanese a également rejeté les propos de Netanyahu lorsqu’on lui a demandé s’il existait un lien entre sa politique sur la Palestine et l’attaque de Bondi.

« L’écrasante majorité du monde considère qu’une solution à deux États est la voie à suivre au Moyen-Orient », a-t-il déclaré aux médias.

« C’est un moment d’unité nationale où nous devons nous rassembler… Nous devons entourer les membres de la communauté juive qui traversent une période extraordinairement difficile. »

Albanese s’est rendu à l’hôpital pour rendre visite à l’homme salué comme un héros pour avoir désarmé l’un des assaillants.

Ahmed Al-Ahmed, commerçant arrivé en Australie depuis la Syrie en 2006, est en convalescence après avoir maîtrisé le tireur.

Albanese a déclaré mardi que les assaillants, Sajid Akram et son fils Naveed, étaient animés par l’idéologie de Daesh.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.