Sorrentino, Jarmusch, Carax, les auteurs à l'honneur pour le retour du festival de Marrakech

Le réalisateur italien Paolo Sorrentino arrive pour la projection du film "The Innocent (L'Innocent)" lors de la 75e édition du Festival de Cannes à Cannes, dans le sud de la France, le 24 mai 2022. (AFP).
Le réalisateur italien Paolo Sorrentino arrive pour la projection du film "The Innocent (L'Innocent)" lors de la 75e édition du Festival de Cannes à Cannes, dans le sud de la France, le 24 mai 2022. (AFP).
Short Url
Publié le Mardi 15 novembre 2022

Sorrentino, Jarmusch, Carax, les auteurs à l'honneur pour le retour du festival de Marrakech

  • Quatorze long-métrages, dont six signés par des réalisatrices, du Mexique au Portugal en passant par l'Iran, seront en lice pour "L'Etoile d'or"
  • Le festival fêtera également les parcours d'une figure de proue du cinéma marocain Farida Benlyazid et de l'acteur indien Ranveer Singh, vedette de Bollywood

RABAT: Tilda Swinton, Paolo Sorrentino, Jim Jarmusch, Asghar Farhadi... De grands noms du cinéma d'auteur sont attendus au Festival international du film de Marrakech (11-19 novembre) après deux ans d'écran vide en raison de la crise sanitaire.

Le FIFM dit vouloir privilégier "les jeunes talents qui façonneront le cinéma de demain" en compétition officielle, tout en déroulant le tapis rouge aux stars du 7e art qui affluent à chaque édition en grand nombre dans la capitale touristique du Maroc.

La rencontre entre ces univers est "la singularité de la ligne éditoriale du festival", explique à l'AFP Rémi Bonhomme, le directeur artistique du festival.

Quatorze long-métrages, dont six signés par des réalisatrices, du Mexique au Portugal en passant par l'Iran, seront en lice pour "L'Etoile d'or", la récompense suprême à Marrakech.

Ils seront départagés par un jury international présidé par le cinéaste italien Paolo Sorrentino.

Le Napolitain, oscarisé pour "La Grande Bellezza" (2013), sera épaulé, entre autres, par l'acteur français Tahar Rahim, la réalisatrice libanaise Nadine Labaki ou encore l'actrice germano-américaine Diane Kruger.

C'est l'inusable "Pinocchio", film d'animation et remake du conte de Carlo Collodi, réalisé par le metteur en scène mexicain Guillermo del Toro, qui sera projeté en ouverture du festival.

Des hommages seront rendus au réalisateur américain James Gray ("Little Odessa", "The Lost City of Z") et à l'actrice écossaise aux multiples facettes Tilda Swinton, qui avaient dirigé le jury du FIFM respectivement en 2018 et 2019.

Le festival fêtera également les parcours d'une figure de proue du cinéma marocain Farida Benlyazid et de l'acteur indien Ranveer Singh, vedette de Bollywood.

« Explorer les territoires du cinéma »

Pour cette édition, le FIFM se distingue par un large éventail d'invités dans le cadre de ses fameuses "conversations".

Le public de Marrakech aura l'occasion d'échanger avec des auteurs tels que le maître iranien du suspense Asghar Farhadi, deux fois oscarisé ("Une Séparation" en 2011 et "Le Client" en 2016).

Le très secret et surdoué Leos Carax, à la parole rare, devra se prêter à l'exercice des questions réponses.

Jim Jarmusch, l'enfant chéri du cinéma indépendant américain, et le Suédois Ruben Östlund, double palmé à Cannes, sont aussi annoncés.

Les festivaliers investiront les lieux emblématiques de la Ville rouge pendant huit jours (et nuits).

A commencer par la place Jamaa El Fna ("la place des Trépassés) qui présentera comme chaque année des projections en plein air, honorant la science-fiction avec les récents "Dune" (2021) de Denis Villeneuve ou "Ad Astra" (2019) de James Gray.

Le musée Yves Saint Laurent, près du célébrissime Jardin Majorelle, très prisé par les touristes du monde entier, sera le fief de l'intéressante section "11e Continent" où seront présentés des films d'archives récemment restaurés comme "Muna moto" (1975) du Camerounais Jean-Pierre Dikongué-Pipa ou "Beirut the Encounter" (1981) du Libanais Borhane Alaouié.

Mais également des oeuvres sortant des sentiers battus comme "Eami" (2022) de la Paraguayenne Paz Encina ou "Reel no. 21 a.k.a. Restoring Solidarity" (2022) du Palestinien Mohanad Yaqubi.

Enfin, les cinéphiles pourront voir ou revoir 15 films présentés ou primés cette année dans des festivals majeurs, dont "Aucun Ours" ("No Bears") du multi-primé iranien Jafar Panahi, en prison depuis juillet à Téhéran. Cette romance a reçu le prix spécial du jury à la Mostra de Venise 2022.

Un autre film récompensé à la Mostra, "Saint Omer" de la Française Alice Diop (Grand prix du jury), sera projeté lors des "Séances Spéciales".

"Cette 19e édition fait coexister différents territoires de cinéma à travers 76 films" représentant "33 pays couvrant ainsi tous les continents", se félicite Rémi Bonhomme.

En marge des festivités, le FIFM organise, et ce, depuis 2018, les "Ateliers de l'Atlas", un programme de soutien aux jeunes cinéastes d'Afrique et du Moyen-Orient porteurs de projets en développement et de films en postproduction.

Un des lauréats de ces ateliers, le réalisateur égyptien Omar El Zohairy, a obtenu en juillet le grand prix de la Semaine de la Critique à Cannes pour son décapant "Feathers" ("Plumes").


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Short Url
  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Short Url
  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.


Layali Diriyah réchauffe le cœur historique du Royaume

Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Short Url
  • L’événement constitue un pilier de la Diriyah Season, célébration vibrante de la culture saoudienne
  • La gastronomie y occupe une place majeure, avec un large éventail de cuisines saoudiennes et internationales

​​​​​​RIYAD : Layali Diriyah est de retour comme pièce maîtresse de la Diriyah Season de cette année, attirant les visiteurs vers un Al-Murayih transformé en une célébration en plein air de la culture, de la cuisine et de l’artisanat saoudiens.

L’événement se tient tous les jours de 17h à 2h du matin jusqu’en mars 2026. Des allées bordées de palmiers illuminées de guirlandes scintillantes instaurent une atmosphère mêlant l’héritage traditionnel najdi à la créativité saoudienne contemporaine.

Pour de nombreux visiteurs, le cadre lui-même fait partie de l’expérience. Shatha Abdulaziz, une visiteuse, a confié à Arab News : « Mon expérience a été merveilleuse et très agréable. Ce qui m’a réellement impressionnée, c’est l’atmosphère paisible, le thème traditionnel, l’organisation et les détails.

« Bien que je sois déjà venue lors des saisons précédentes, je pense qu’il y a eu une amélioration significative cette année. »

La gastronomie est un attrait majeur, avec un large choix de cuisines saoudiennes et internationales, dont des spécialités italiennes et méditerranéennes proposées par des restaurants exclusifs présents cette année.

« Ce fut une excellente expérience », a déclaré le visiteur Mohammed Fahad, ajoutant que l’attention portée aux détails était remarquable, tout comme « l’authenticité historique dans chaque recoin de Diriyah Nights ».

Il a ajouté : « Cela mêle véritablement le présent et le passé avec une touche raffinée et artistique. »

Des boutiques et stands proposent des articles en édition limitée à ceux en quête d’une expérience de shopping singulière.

Rawan Alsubaie, habituée de Diriyah mais présente à Layali Diriyah pour la première fois, a souligné le caractère exclusif des produits.

Elle a expliqué : « J’ai regardé certaines boutiques et stands et je les ai trouvés uniques, avec des produits introuvables en dehors de Diriyah Nights.

« Il y a des parfums que je n’ai trouvés nulle part ailleurs. J’ai même demandé aux commerçants s’ils avaient d’autres points de vente, mais ils m’ont dit que non, ce que je trouve remarquable.

« Je suis venue en m’attendant à découvrir quelque chose d’exceptionnel et, effectivement, l’endroit est magnifique, surtout durant la saison hivernale. C’est parfait. »

La Diriyah Season de cette année continue de mettre en valeur la richesse de l’héritage najdi tout en embrassant la créativité qui façonne l’Arabie saoudite moderne.

À travers des spectacles, des expositions et des expériences immersives, les visiteurs découvrent les traditions qui définissent Diriyah, ainsi que l'énergie qui anime son renouveau culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com