Des «Musées en exil», du Chili à la Bosnie, dans le sud de la France

Une femme se tient devant des photographies lors de l'exposition "Musée en exil", qui se déroule sous le patronage de l'Unesco, au musée contemporain MO.CO de Montpellier, dans le sud de la France, le 9 novembre 2022. (Photo de Pascal GUYOT / AFP)
Une femme se tient devant des photographies lors de l'exposition "Musée en exil", qui se déroule sous le patronage de l'Unesco, au musée contemporain MO.CO de Montpellier, dans le sud de la France, le 9 novembre 2022. (Photo de Pascal GUYOT / AFP)
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Publié le Jeudi 10 novembre 2022

Des «Musées en exil», du Chili à la Bosnie, dans le sud de la France

  • Elias Sanbar, ancien ambassadeur palestinien à l'Unesco, devra sans doute attendre plus longtemps encore pour voir se concrétiser son projet de «Musée national d'art moderne et contemporain de la Palestine» à Jérusalem-Est
  • La collection de ce futur musée, qui ne devrait voir le jour qu'à l'issue d'un conflit qui dure depuis plus de 75 ans, est constituée de plus de 340 oeuvres de 150 artistes internationaux, dont 44 sont montrées à Montpellier

MONTPELLIER: Avec sa nouvelle exposition "Musées en exil", le Musée d'art contemporain de Montpellier, dans le sud de la France, accueille trois collections conçues comme autant d'actes de résistance à la guerre, la dictature et l'oppression, du Chili aux Territoires palestiniens en passant par la ville martyre de Sarajevo.

"Cette exposition prouve que quand des pays sont en guerre, que des peuples sont en exil ou éprouvent d'immenses difficultés, ils pensent à leur patrimoine, celui qu'il faut protéger mais aussi celui du futur", a expliqué Numa Hambursin, directeur de Montpellier Contemporain (Mo.Co), avant l'ouverture de l'exposition, qui se tient du 11 novembre au 5 février 2023.

C'est ainsi que, après le coup d'Etat au Chili du général Augusto Pinochet en 1973, de nombreux artistes forcés à l'exil ont décidé de créer une collection, réussissant à rassembler plus de 1.300 oeuvres pour rendre hommage au président de gauche Salvador Allende.

Après le retour de la démocratie, ces oeuvres ont pu intégrer en 1991 le Museo de la Solidaridad Salvador Allende à Santiago, la capitale chilienne.

A Montpellier, l'exposition se concentre sur 32 des 265 oeuvres offertes par des artistes français. Les photos, affiches et peintures aux messages politiques la plupart du temps clairement exprimés, reflètent parfaitement l'esthétique et la forte politisation des années 1970.

L'étape suivante de la visite mène en Europe, à Sarajevo, au coeur de la guerre et des atrocités des quatre années de siège imposé par les forces serbes, de 1992 à 1996, qui ont fait 11.000 morts.

Souvent marquées par les thèmes de la mort et de l'absence, moins explicitement politiques, il s'agit là d'oeuvres typiques de la fin du XXe siècle, telle cette installation de paires de chaussures sous de grands portraits de personnes disparues ou cette vidéo montrant une main anonyme nettoyant des os humains, rappel d'un conflit où des proches cherchent leurs disparus depuis des années dans des charniers.

Elles ont fait l'objet d'expositions à travers l'Europe, avant de rejoindre pour la plupart les remises de l'hôtel de ville de Sarajevo, dans l'attente de la construction d'un musée d'art contemporain dans la capitale de la Bosnie-Herzégovine, en principe en 2023.

«Besoin vital»

Elias Sanbar, ancien ambassadeur palestinien à l'Unesco, devra sans doute attendre plus longtemps encore pour voir se concrétiser son projet de "Musée national d'art moderne et contemporain de la Palestine" à Jérusalem-Est, partie de la ville occupée par Israël depuis 1967, et dont les Palestiniens veulent faire la capitale du futur Etat auquel ils aspirent.

La collection de ce futur musée, qui ne devrait voir le jour qu'à l'issue d'un conflit qui dure depuis plus de 75 ans, est constituée de plus de 340 oeuvres de 150 artistes internationaux, dont 44 sont montrées à Montpellier.

Depuis 2015, elle est conservée l'Institut du monde arabe (IMA) à Paris, où elle a déjà fait l'objet de plusieurs expositions.

"On peut parfois se demander si c'est bien utile de se fatiguer à faire tout ça. Mais non seulement, ce n'est pas un luxe mais c'est un besoin vital. Il faut toujours amener de la beauté au service des gens qui souffrent. C'est une forme de résistance, l'art a un formidable pouvoir d'entraînement", a assuré l'ancien ambassadeur et poète palestinien de 75 ans.

L'exposition comporte aussi une mise en contexte historique, du déménagement des oeuvres des musées espagnols pendant la Guerre civile et de celles du Louvre à la veille de la Seconde Guerre mondiale, sans oublier l'actuel conflit en Ukraine.

"C'est l'histoire de toutes ces oeuvres déplacées, dont certaines ont été endommagées", souligne l'un des deux commissaires de l'exposition, Vincent Honoré, "mais c'est aussi une histoire de solidarité et d'espoir, parce que toutes ces collections sont fondées sur l'idée de la réconciliation des peuples".


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

rajwa
La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.