Grippe aviaire: nouvel ordre de confinement général des volailles françaises

Entre l'automne 2021 et le printemps 2022, les aviculteurs avaient vécu leur pire crise liée à la grippe aviaire. Plus de 20 millions de volailles (canards mais aussi dindes, poulets, poules...) ont été abattus dans les élevages infectés ou de manière préventive pour stopper la progression du virus. (AFP).
Entre l'automne 2021 et le printemps 2022, les aviculteurs avaient vécu leur pire crise liée à la grippe aviaire. Plus de 20 millions de volailles (canards mais aussi dindes, poulets, poules...) ont été abattus dans les élevages infectés ou de manière préventive pour stopper la progression du virus. (AFP).
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Publié le Jeudi 10 novembre 2022

Grippe aviaire: nouvel ordre de confinement général des volailles françaises

  • Le niveau de risque lié à l'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), communément appelée grippe aviaire, a été porté jeudi de "modéré" à "élevé"
  • Les volailles n'auront finalement été autorisées à goûter les plaisirs du grand air que quelques mois cette année

PARIS: Elles avaient à peine pu remettre le bec dehors: les volailles de plein air doivent de nouveau être confinées partout en France face à la menace grandissante de la grippe aviaire.

Le niveau de risque lié à l'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), communément appelée grippe aviaire, a été porté jeudi de "modéré" à "élevé" sur l'ensemble du territoire métropolitain par un arrêté publié au Journal officiel.

Cette décision est prise "à la suite d'une contamination élevée de l'environnement par des virus influenza aviaire hautement pathogène", indique l'arrêté.

Le texte précise que cette situation a été "objectivée par les nombreuses détections de ces virus dans l'avifaune sauvage libre et aggravée par l'observation de flux d'oiseaux migrateurs".

Ce niveau de risque impose la "mise à l'abri" des volailles détenues par les professionnels comme les particuliers, selon les textes.

Les grandes régions de production de volailles - Bretagne, Pays de la Loire, ainsi que le département des Deux-Sèvres, dans l'ouest du pays - étaient déjà soumises à cette obligation depuis la mi-octobre, au grand dam du syndicat Confédération paysanne qui redoute "la mort de l'élevage plein air".

Les volailles n'auront finalement été autorisées à goûter les plaisirs du grand air que quelques mois cette année.

Au 8 novembre, 49 foyers étaient recensés dans les élevage, selon le décompte officiel de la saison 2022-2023, démarré le 1er août.

Le virus a recommencé à frapper des élevages français dès la fin juillet, de manière exceptionnellement précoce après une saison 2021-2022 catastrophique.

Entre l'automne 2021 et le printemps 2022, les aviculteurs avaient vécu leur pire crise liée à la grippe aviaire. Plus de 20 millions de volailles (canards mais aussi dindes, poulets, poules...) ont été abattus dans les élevages infectés ou de manière préventive pour stopper la progression du virus.

Cet épisode a bouleversé la filière avicole, surprise par l'ampleur des contaminations dans les Pays de la Loire et en Bretagne, grandes terres d'élevage qui avaient été épargnées lors des précédentes crises liées au virus.

"Les éleveurs sont traumatisés, certains arrêtent de produire pour ne pas revivre le printemps" dernier, remarquait cette semaine auprès de l'AFP le président de la chambre d'agriculture de Vendée, Joël Limouzin.

« Frissons »

"Aucun type d'élevage n'est épargné", a aussi déploré mercredi Yves-Marie Beaudet, le président de l'interprofession de l'oeuf (CNPO).

"C'est quelque chose qui donne des frissons", a-t-il ajouté devant la presse, en alertant sur les menaces de l'épidémie sur la production d'oeufs.

Après avoir été longtemps réticents à l'égard de la vaccination contre l'IAHP, les professionnels de l'aviculture attendent désormais avec impatience que des vaccins soient autorisés. Une expérimentation est en cours en Europe.

Pour M. Limouzin, c'est la seule manière de faire face à un virus devenu "endémique", avec lequel il faudra cohabiter durablement.

Sinon, "comment continuer" à produire si des millions d'animaux doivent être euthanasiés chaque année, s'interroge le vice-président du syndicat majoritaire FNSEA.

Avant même la reprise de l'épizootie cet été, la facture de la grippe aviaire s'élevait pour l'Etat français à plus d'un milliard d'euros consacrés à l'indemnisation des pertes des professionnels.

Depuis le 1er août, 18 pays européens ont repéré le virus sur leur territoire, selon la plateforme française d'épidémiosurveillance en santé animale (ESA), la France et l'Allemagne comptant le plus de foyers en élevages.

Les oiseaux domestiques et volailles doivent être confinés dans toute l'Angleterre depuis le 7 novembre.


Laurent Wauquiez dépose une proposition de loi pour interdire le voile aux mineures

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  • Sa proposition vise à modifier la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public
  • Il apparaît toutefois peu probable que ce texte soit examiné avant deux mois : la journée annuelle réservée aux propositions du groupe LR n’est prévue que le 22 janvier

PARIS: Le chef des députés Les Républicains Laurent Wauquiez a déposé lundi une proposition de loi pour interdire aux mineures de porter le voile dans l'espace public, mais son examen rapide semble peu probable et sa constitutionnalité mise en doute par des juristes.

M. Wauquiez veut interdire "à tout parent d'imposer à sa fille mineure ou de l'autoriser à porter, dans l'espace public, une tenue destinée à dissimuler sa chevelure", selon l'article unique de sa proposition de loi.

Il s'appuie notamment sur un rapport sur les Frères musulmans commandé par le gouvernement et publié en mai dernier, relatant l'augmentation "massive et visible du nombre de petites filles portant le voile".

Il estime que "le voilement de jeunes filles" heurte les principes républicains "les plus fondamentaux", tels que la "protection de l'enfant", "la liberté de conscience" et "l'égalité entre les hommes et les femmes".

Sa proposition vise à modifier la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public.

Il apparaît toutefois peu probable que ce texte soit examiné avant deux mois : la journée annuelle réservée aux propositions du groupe LR n’est prévue que le 22 janvier.

En outre, des professeurs de droit public interrogés par l'AFP émettent de sérieuses réserves quant à la conformité avec la Constitution de cette proposition déjà formulée, tout en la circonscrivant aux moins de 15 ans, par le patron des députés macronistes Gabriel Attal en mai - même si celui-ci n'avait pas déposé de texte.

Pour la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina, elle n'a "aucune chance d'être conforme", rappelant que la loi sur la dissimulation du visage que son texte vient modifier a un motif de "sécurité à l'ordre public" et ne "vise aucune religion en particulier".

Or, M. Wauquiez cible très clairement le voile islamique dans l'espace public, contrevenant "au principe de liberté de religion", ajoute l'enseignante.

Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public à l’Université de Lille, se dit également "très réservé".

Bien que le texte se heurte au principe de liberté religieuse, Laurent Wauquiez justifie sa démarche par la "préservation des droits de l’enfant", ce qui est "assez habile", reconnaît-il, mais insuffisant pour garantir sa conformité constitutionnelle.

Assimiler le port du voile par une mineure à "une forme d’asservissement" reste juridiquement fragile. "Incontestablement, une fillette de 9 ans pourrait le faire par mimétisme ou sous l'effet d’une instrumentalisation", observe-t-il. "Mais une adolescente de 16 ans peut davantage le porter par conviction personnelle."

Il rappelle par ailleurs que l’interdiction de dissimulation du visage est justifiée par des raisons de sécurité, avec la nécessité de pouvoir "identifier les personnes", un raisonnement difficilement transposable au fait de se couvrir la chevelure.


Quatre associations musulmanes portent plainte contre un sondage Ifop

Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, pose dans la grande mosquée de Lyon le 30 septembre 2025. (AFP)
Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, pose dans la grande mosquée de Lyon le 30 septembre 2025. (AFP)
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  • Les Conseils départementaux du culte musulman (CDCM) du Loiret, de l'Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne ont déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris après la publication le 18 novembre du sondage Ifop
  • Les CDCM sont l'échelon départemental du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l'islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021

PARIS: Quatre associations du culte musulman ont porté plainte lundi pour dénoncer le manque d'objectivité supposé d'un sondage Ifop sur le rapport des fidèles à l'islam, ont annoncé leurs avocats à l'AFP.

Les Conseils départementaux du culte musulman (CDCM) du Loiret, de l'Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne ont déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris après la publication le 18 novembre du sondage Ifop "Etat des lieux du rapport à l'islam et à l'islamisme des musulmans de France".

Les CDCM sont l'échelon départemental du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l'islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021.

Ce sondage "viole le principe d'objectivité posé par la loi du 19 juillet 1977 relative à la publication et la diffusion des sondages d'opinion", se "fonde sur des questions orientées" et se "focalise sur des résultats minoritaires mis en avant à des fins polémiques", accusent les avocats Mes Raphaël Kempf et Romain Ruiz, dans un communiqué.

Selon eux, le sondage distille "le poison de la haine dans l'espace public", renforçant "les amalgames".

Contacté par téléphone, François Kraus, directeur du pôle politique/actualités de l'Ifop, a indiqué qu'il répondrait à l'AFP par écrit, ce qu'il n'avait pas fait dans l'après-midi.

Le CFCM avait déjà dans un communiqué vendredi déploré "une nouvelle mise à l’index des citoyens français de confession musulmane et de leurs pratiques religieuses", avec des analyses et données "contestables".

L'enquête Ifop, basée sur un échantillon de 1.005 personnes de religion musulmane, a été commandée par le média confidentiel "Ecran de veille", qui se présente comme "le mensuel pour résister aux fanatismes".

L'attention médiatique et politique s'est beaucoup focalisée sur le sous-échantillon des 15-24 ans, constitué de 291 personnes, et révélant une forte pratique (87% se considèrent religieux, 67% disent prier "au moins une fois par jour", 83% font le ramadan)

François Kraus écrit dans sa conclusion sur le site de l'Ifop que "cette enquête dessine très nettement le portrait d'une population musulmane traversée par un processus de réislamisation, structurée autour de normes religieuses rigoristes et tentée de plus en plus par un projet politique islamiste".

Le sondage a provoqué de vives réactions, l'extrême droite y voyant un signe d'"islamisation", tandis que des représentants de la communauté musulmane ont regretté "une stigmatisation".

"A mal poser les questions, on finit toujours par fabriquer les peurs qu’on prétend mesurer", affirmait dans son billet hebdomadaire le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz.

Le politiste Haouès Seniguer qualifie pour sa part de raccourci "grossier et réducteur" l'idée, sous-jacente selon lui au sondage, qu'une observance stricte de l'islam soit la porte d'entrée mécanique vers l'islamisme.


Macron invité de RTL mardi matin

 Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué. (AFP)
Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué. (AFP)
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  • Après sa participation au G20 ce week-end à Johannesburg et une visite au Gabon, le chef de l'Etat Français a décollé lundi pour l'Angola, où il doit participer au sommet Union européenne-Union africaine
  • Emmanuel Macron se rendra notamment jeudi à Varces (Isère), sur un site de l'armée de terre, où il pourrait annoncer l'instauration d'un service militaire volontaire

PARIS: Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué.

Le président de la République sera notamment interrogé sur la situation internationale, alors qu'une nouvelle réunion de la "coalition des volontaires" au soutien de l'Ukraine est prévue mardi en visioconférence.

Après sa participation au G20 ce week-end à Johannesburg et une visite au Gabon, le chef de l'Etat a décollé lundi pour l'Angola, où il doit participer au sommet Union européenne-Union africaine.

M. Macron sera aussi interrogé sur "les menaces qui pèsent sur la France", selon le communiqué de RTL.

Emmanuel Macron se rendra notamment jeudi à Varces (Isère), sur un site de l'armée de terre, où il pourrait annoncer l'instauration d'un service militaire volontaire.