Climat: La transition énérgetique, clé de la lutte saoudo-argentine selon le ministre argentin des AE

Le chef de la diplomatie argentine, Santiago Cafiero. (Photo AN/Huda Bashatah)
Le chef de la diplomatie argentine, Santiago Cafiero. (Photo AN/Huda Bashatah)
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Publié le Vendredi 11 novembre 2022

Climat: La transition énérgetique, clé de la lutte saoudo-argentine selon le ministre argentin des AE

  • L'Argentine propose des initiatives d'hydrogène solaire et vert ainsi que de durabilité, telles que l'agriculture régénératrice, a déclaré Santiago Cafiero à Arab News lors d'une interview exclusive
  • Il a affirmé que les deux pays devraient joindre leurs efforts non seulement à travers des développements commerciaux et politiques, mais également dans les domaines de la culture et des institutions

RIYAD: La transition énergétique, la technologie nucléaire civile et la durabilité environnementale figurent parmi les nombreux domaines potentiels de coopération entre l'Argentine et l'Arabie saoudite dans la lutte contre le changement climatique, a déclaré Santiago Cafiero, le ministre argentin des Affaires étrangères, lors d'un entretien exclusif avec Arab News mercredi.

De telles considérations figurent en bonne place ce mois-ci dans le programme diplomatique mondial. La visite de M. Cafiero en Arabie saoudite coïncide avec la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP27) qui se tient en Égypte, où le Royaume présente son Initiatives verte saoudienne et son Initiative verte au Moyen-Orient.

«L'Argentine a signé les engagements internationaux et a effectivement relevé ses ambitions en matière d'émissions de carbone», a indiqué M. Cafiero, mettant en relief l'engagement de cette nation sud-américaine à atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.

Dans ce contexte, il a cité des projets de transition énergétique comprenant l'hydrogène solaire et vert ainsi que des initiatives de durabilité telles que l'agriculture régénératrice comme quelques-uns des nombreux atouts du pays.

«L'Argentine est le huitième plus grand pays du monde. C’est un pays immense dont les ressources naturelles sont très connues. Nous en prenons aussi grand soin. Nous avons une vision du développement productif durable dans le respect de l'environnement, et nous avons l'intention de continuer sur cette voie», a-t-il affirmé.

«L'Argentine a un important rôle à jouer en matière de transition énergétique. Aujourd'hui, nous avons des projets d'hydrogène vert et nous avons également des avancées en ce qui concerne les minéraux stratégiques pour l'électromobilité, comme le cuivre et le lithium. L'Argentine peut vraiment devenir un acteur important de la transition énergétique, et je pense que nous pouvons travailler en coopération avec l'Arabie saoudite sur ce plan.»

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Le soft power et l'échange de connaissances sont essentiels pour renforcer les liens entre Buenos Aires et Riyad, a déclaré le ministre argentin des Affaires étrangères à la rédactrice en chef adjointe d'Arab News, Noor Nugali. (Photo AN/Huda Bashatah)

La visite de Santiago Cafiero dans le Royaume – la première en tant que haut diplomate argentin – a lieu alors que le monde fait face à de multiples crises qui se chevauchent – ​​des effets résiduels de la pandémie de Covid-19 à l'inflation, jusqu’aux contraintes climatiques et à la guerre en Ukraine – et qui ont provoqué des perturbations dans l'alimentation mondiale et les chaînes d'approvisionnement en énergie.

Alors que l'Arabie saoudite et l'Argentine ont relevé ces défis à leur manière, M. Cafiero estime que les deux pays peuvent apporter une importante contribution en coopérant dans tous les domaines, depuis les affaires et la diplomatie, à la sécurité énergétique.

«En cette période d'incertitude, je pense que des pays amis comme l'Arabie saoudite et l'Argentine ont beaucoup à apporter au monde s'ils s'unissent, s'ils travaillent ensemble et coopèrent», a affirmé M. Cafiero à Arab News.

Selon Santiago M. Cafiero, l'Arabie saoudite et l'Argentine ont «toutes les possibilités» pour rapprocher leurs deux peuples, aux niveaux commercial et politique ainsi que dans les domaines de la culture et de l'énergie propre.

«L'Argentine possède des ressources naturelles et humaines, a-t-il indiqué, et elle a également une nette tendance politique à aller dans cette direction avec l'Arabie saoudite lorsqu'il s'agit de développer des relations d’affaires et de commerce, comme aussi de prêter main forte au reste du monde en vue de fournir de l'énergie et garantir l’approvisionnement alimentaire.»

L'année dernière, le président argentin, Alberto Fernandez, a exhorté les investisseurs d'Arabie saoudite et d'autres pays à «tourner leur regard vers l'Argentine», affirmant qu'il souhaitait des investissements étrangers qui «produisent et génèrent des gains». Depuis lors, de nouveaux liens d'affaires se sont déjà noués.

«Aujourd'hui, le travail que nous menons au ministère des Affaires étrangères et du Commerce international est celui d'une feuille de route pour les secteurs stratégiques que nous savons être de l’intérêt de l'Arabie saoudite. Il s'agit de l'industrie agro-alimentaire et de la biotechnologie industrielle», a précisé M. Cafiero.

«Et puis nous avons aussi réalisé des progrès intéressants dans l'économie axée sur la connaissance et les minéraux stratégiques. L'Argentine dispose également d'une grande capacité pour son propre développement de services liés à la production de gaz non conventionnel et de secteurs de haute technologie tels que le secteur des satellites ou l'application de la technologie nucléaire à des fins pacifiques.»

La technologie du nucléaire civil est un domaine de coopération prometteur entre nos deux pays. L'Arabie saoudite – qui a la bénédiction non seulement du don précieux du pétrole mais aussi de vastes réserves d'uranium nécessaires à la production nucléaire – planifie actuellement son premier réacteur en collaboration avec l'Agence internationale de l'énergie atomique.

«L'Argentine revient sur soixante-dix ans de travail sur la technologie nucléaire à des fins pacifiques, a déclaré M. Cafiero. En fait, nous développons un réacteur pour des études ici, en Arabie saoudite, et pour le développement d'applications liées à la technologie nucléaire, c’est-à-dire des applications liées à la médecine nucléaire, au traitement du cancer, voire à des produits agricoles.»

«Nous utilisons également la technologie nucléaire pour éliminer le plastique des océans, ce que nous faisons déjà en Antarctique.»

Malgré tous ses atouts technologiques, l'économie argentine a connu plusieurs années agitées, principalement en raison d'une inflation chronique. Le mois dernier, le Fonds monétaire international, qui a qualifié la situation économique du pays de «fragile», a approuvé un prêt de 17,5 milliards de dollars (1 dollar = 0,98 euro) à Buenos Aires – la deuxième tranche d'un programme de soutien de 44 milliards de dollars.

 

FAITS MARQUANTS

* 1,03 milliard de dollars, montant des importations saoudiennes en provenance d'Argentine en 2021.

(Source: UN COMTRADE)

 

Santiago Cafiero affirme que l'économie argentine a maintenant renoué avec la croissance, ce qui a entraîné une explosion des exportations, des investissements étrangers records ainsi qu’une augmentation de l'emploi.

«Nous sommes optimistes quant à la voie que prend l'économie argentine, a indiqué M. Cafiero. Nous avons connu trois années consécutives de récession économique en 2018, 2019 et 2020, en raison de la pandémie.»

«Ce n'est qu'en 2021 que l'Argentine a recommencé à connaître une croissance qui s’est développée: 10,3 % cette année. Au premier semestre de cette année, nous avons également connu une croissance de six points du produit national brut. Nous estimons donc que nous sommes sur la bonne voie.»

Il a ajouté: «Au cours de l'année dernière, 1,2 million d'emplois ont été créés. Jusqu'à présent cette année, 30 000 emplois ont été créés chaque mois… Au premier semestre de 2022, nous avons eu un taux d'investissement record dans l'histoire de l'Argentine et nous allons atteindre des niveaux d'exportation record au cours de cette année.»

Malgré ses récents revers économiques, l'Argentine reste célèbre pour sa richesse culturelle, ses auteurs renommés comme Victoria Ocampo, ses grands musiciens tels que Diego Torres, et ses célèbres sportifs Messi et Maradona.

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Santiago Cafiero rencontrant le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, lors de sa visite dans le Royaume. (Twitter/@SantiagoCafiero)

Alors que l'Arabie saoudite apparaît comme la nouvelle plaque tournante du Moyen-Orient pour les arts, la culture, la musique, les sports et le cinéma, Santiago Cafiero considère que le pouvoir de convaincre a un rôle à jouer pour forger des liens plus étroits entre le Royaume et l'Argentine.

«Je pense que nous avons la possibilité d'apporter davantage d'Argentine en Arabie saoudite, et davantage d'Arabie saoudite en Argentine, a-t-il affirmé. Nous devrions donc non seulement relier ces deux peuples dans leur développement commercial et politique, mais aussi avancer ensemble d'un point de vue culturel.»

Se référant au match d'ouverture de l'Arabie saoudite contre l'Argentine qui suscite un grand intérêt dans le cadre de la Coupe du monde au Qatar le 22 novembre, M. Cafiero a affirmé: «En ce qui concerne le football, même si nous ne sommes divisés que par un match et que nous voulons tous deux que notre équipe gagne, c'est vraiment un sport qui établit des ponts.»

Sur le front diplomatique, les États arabes du Golfe s'inquiètent depuis longtemps des activités de l'Iran et du Hezbollah en Amérique latine. Plusieurs gouvernements régionaux ont tenté de nouer des liens avec l'Iran, faisant peu de choses pour apaiser ces inquiétudes.

De telles tentatives de l'Argentine ont été moins importantes au cours des dernières décennies. Après une période de coopération nucléaire qui a débuté au milieu des années 1980, les relations avec l'Iran ont été ébranlées par deux attentats à la bombe à Buenos Aires au début des années 1990.

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Le chef de la diplomatie argentine, Santiago Cafiero, a déclaré que son pays et l'Arabie saoudite pourraient coopérer dans le domaine de la durabilité environnementale tout en forgeant des relations commerciales, politiques, culturelles et institutionnelles plus étroites. (Photo AN/Huda Bashatah)

Ces attentats à la bombe, le premier contre l'ambassade d'Israël en 1992 et le second contre l'Association mutuelle israélite argentine en 1994, ont détruit ce qui était auparavant une relation étroite et mutuellement bénéfique.

«Les relations diplomatiques de l'Argentine avec l'Iran sont à un niveau plutôt bas, à la suite des attentats que l'Argentine a subis en 1992 et 1994», a précisé M. Cafiero.

«La justice argentine avait alors demandé aux autorités iraniennes de participer à l'enquête, mais celles-ci n'ont pas coopéré. Depuis, la relation est donc tendue.»

En revanche, selon M. Cafiero, l'Arabie saoudite et l'Argentine peuvent renforcer l'ordre international grâce à leur coopération et s'enrichir mutuellement en établissant des ponts culturels et institutionnels.

«Nous avons besoin d'un monde plus sûr et nous nous efforçons d'obtenir cette sécurité sur la base d'un multilatéralisme solidaire», a-t-il soutenu.

«Je pense que nous avons de part et d’autre deux cultures très puissantes qui devraient construire des ponts entre elles. Une fois qu'elles se connaîtront et se comprendront, il est certain qu’elles s'enrichiront mutuellement.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
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  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com