Ukraine: Kherson reprise, Kiev entrevoit une «victoire commune» de l'Occident

Une ukrainienne pose pour une photo devant un panneau de Kherson en arrière-plan, à Kherson, en Ukraine (Photo, AP).
Une ukrainienne pose pour une photo devant un panneau de Kherson en arrière-plan, à Kherson, en Ukraine (Photo, AP).
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Publié le Samedi 12 novembre 2022

Ukraine: Kherson reprise, Kiev entrevoit une «victoire commune» de l'Occident

  • L'hymne national ukrainien a retenti dans cette ville du sud de l'Ukraine, vendredi, après que les troupes russes s'en furent retirées
  • Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale du président américain Joe Biden a qualifié de «victoire extraordinaire», «tout à fait remarquable», la reprise de la ville par l'armée de Kiev

KIEV: Kiev a jugé samedi que l'Occident était sur la voie d'une "victoire commune" sur la Russie au lendemain de la reprise de la ville de Kherson, épisode salué comme un "jour historique" par le président ukrainien Volodymyr Zelensky. 

L'hymne national ukrainien a retenti dans cette ville du sud de l'Ukraine, vendredi, après que les troupes russes s'en furent retirées. 

Kherson avait été la première grande ville à tomber après l'invasion russe déclenchée fin février. A l'époque, "très peu de gens croyaient que l'Ukraine survivrait", a déclaré le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kuleba lors d'une rencontre avec le secrétaire d'État américain Antony Blinken en marge d'un sommet de l'Asie du Sud-Est à Phnom Penh. 

"Ce n'est qu'ensemble que nous pourrons l'emporter et chasser la Russie d'Ukraine. Nous sommes sur la bonne voie", a déclaré M. Kuleba, "et notre victoire sera notre victoire commune". 

Le retrait russe de Kherson marque "un nouvel échec stratégique" de la part de Moscou, s'est réjoui pour sa part le ministre de la Défense britannique Ben Wallace dans un communiqué publié samedi. 

Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale du président américain Joe Biden a qualifié de "victoire extraordinaire", "tout à fait remarquable", la reprise de la ville par l'armée de Kiev. 

"Aujourd'hui est un jour historique. Nous reprenons le sud du pays, nous reprenons Kherson", s'était félicité M. Zelensky vendredi soir dans son allocution quotidienne publiée sur les réseaux sociaux. 

"Les forces spéciales sont déjà dans la ville", a-t-il ajouté, précisant que leur premier travail allait être de neutraliser les nombreuses mines laissées par l'armée russe, qui occupait Kherson depuis la mi-mars. 

Une vidéo postée sur Telegram par Volodymyr Zelensky, présentée comme venant de Kherson, montrait des militaires ukrainiens se disant de la "28e brigade" acclamés dans la nuit par une foule scandant "V-C-U", l'acronyme des forces armées ukrainiennes. 

L'Ukraine est "en train de gagner des batailles sur le terrain. Mais la guerre continue", a néanmoins déclaré M. Kuleba à M. Blinken, qui a salué le "courage remarquable" des militaires et du peuple ukrainiens et promis le soutien de son pays "aussi longtemps qu'il le faudra" pour vaincre la Russie. 

« Enfin ma ville libre » 

Ce repli russe est le troisième d'ampleur depuis le début de l'invasion le 24 février, la Russie ayant dû renoncer au printemps à prendre Kiev face à la résistance acharnée des Ukrainiens, avant d'être chassée de la quasi-totalité de la région de Kharkiv (nord-est) en septembre. 

Vendredi soir, sur l'emblématique place Maïdan de Kiev, des habitants de Kherson réfugiés depuis des mois dans la capitale ont fêté la nouvelle dans la liesse. 

"Enfin ma ville libre, celle où je suis née, où j'ai vécu toute ma vie", dit les larmes aux yeux Nastia Stepenska, les couleurs nationales peintes sur les joues. "Quand ils (les Russes) sont arrivés, c'était l'horreur, on ne savait pas ce qu'il se passerait le jour d'après, si on resterait en vie", témoigne la lycéenne de 17 ans, qui se dit "en état de choc". 

Plus tôt vendredi, le ministère russe de la Défense avait annoncé avoir achevé "le redéploiement" de ses unités de la rive droite (occidentale) du Dniepr, sur laquelle se trouve Kherson, vers la rive gauche, assurant n'avoir subi aucune perte, ni abandonné de matériel militaire. 

Selon Moscou, "plus de 30.000" soldats russes et "près de 5.000 unités d'armements et de véhicules militaires ont été retirés" de la rive occidentale du Dniepr. 

Ce repli a toutefois tout du camouflet, le président russe Vladimir Poutine ayant revendiqué fin septembre l'annexion de quatre régions ukrainiennes, dont celle de Kherson. 

Cette dernière, malgré le retrait, reste "un sujet de la Fédération de Russie", a affirmé vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. "Il ne peut y avoir aucun changement", a-t-il ajouté, dans le premier commentaire de la présidence russe sur ce repli. 

« Revendications farfelues » 

A l'approche du G20, sommet des puissances économiques mondiales prévu la semaine prochaine en Indonésie et où M. Poutine a renoncé à se rendre, la présidence française a voulu voir la possibilité d'un dialogue. 

"Il y a un espace très clair au G20 pour porter un message de paix et demander à la Russie d'entrer dans la logique de désescalade", a affirmé un conseiller du président Macron. "Une très grande majorité au sein du club (du G20) considère que cette guerre est énorme et insupportable pour le reste du monde". 

Interrogé samedi sur les informations selon lesquelles Washington aurait commencé à faire pression sur M. Zelensky pour qu'il envisage des négociations avec Moscou, M. Sullivan a remarqué que la Russie continuait à avoir des "revendications farfelues" sur le territoire de son voisin. 

"L'Ukraine est le parti de la paix dans ce conflit et la Russie est le parti de la guerre" et "notre position reste la même que par le passé et fondamentalement, elle est en étroite consultation et en soutien du président Zelensky", a dit M. Sullivan, jugeant que "si l'Ukraine choisissait d'arrêter de se battre [...] ce serait la fin de l'Ukraine". 

M. Zelensky a répété cette semaine que la première condition pour une négociation était le retrait complet des troupes russes, entrées le 24 février en Ukraine. 


Indonésie: 54 blessés dans une explosion d'origine inconnue près d'une école à Jakarta, selon la police

 Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre. (AFP)
Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre. (AFP)
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  • "Selon les premières données, quelque 54 personnes sont touchées. Certaines ont des blessures mineures, d'autres modérées et certaines ont déjà quitté l'hôpital", a déclaré M. Asep, cité sur la chaîne Kompas TV
  • L'explosion s'est produite "à proximité" d'un lycée, a-t-il précisé, ajoutant que la police avait bouclé le périmètre

JAKARTA: Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre.

"Selon les premières données, quelque 54 personnes sont touchées. Certaines ont des blessures mineures, d'autres modérées et certaines ont déjà quitté l'hôpital", a déclaré M. Asep, cité sur la chaîne Kompas TV.

L'explosion s'est produite "à proximité" d'un lycée, a-t-il précisé, ajoutant que la police avait bouclé le périmètre.

La police "procède aux constatations sur la scène de crime", a déclaré M. Asep, précisant qu'une équipe de déminage de la police de Jakarta était sur place afin de déterminer la cause de l'explosion.

Des postes de secours ont été établis dans deux hôpitaux pour aider les familles à retrouver les victimes blessées, a-t-il également indiqué.

Une enquête est en cours pour déterminer la cause de l'explosion, a ajouté M. Asep. "Nous sommes en train de mener les investigations car cet incident vient de se produire", a-t-il expliqué.


Au moins neuf morts dans l'accident d'un avion-cargo aux États-Unis

Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
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  • "Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien"
  • L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT)

WASHINGTON: Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky.

"Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien", a écrit sur X le gouverneur de l'Etat, Andy Beshear.

L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT).

Le vol UPS 2976, qui devait rejoindre Hawaï, "s'est écrasé vers 17H15 heure locale" (22H15 GMT) mardi, selon le régulateur américain de l'aviation, la FAA. L'appareil était un McDonnell Douglas MD-11.

L'avion avait "trois membres d'équipage à son bord", a déclaré dans un communiqué le transporteur UPS, dont le siège de la division aérienne est installé à Louisville.

L'appareil aurait percuté "de manière assez directe" une installation de recyclage de pétrole, a précisé le gouverneur.

Une vidéo amateur partagée par la chaîne locale WLKY montre le moteur gauche de l'avion en feu tandis que l'appareil rase le sol en tentant de décoller de la piste, avant visiblement d'exploser plus loin, provoquant un large panache de fumée noire.

L'appareil a terminé sa course à près de 5 km de l'aéroport, selon la police.

Des images aériennes de télévisions locales montraient aussi, peu après le crash, un large brasier s'étalant sur plusieurs centaines de mètres de long dans une zone de hangars et de parkings, avec les gyrophares des équipes de secours à proximité.

Les vols, annulés mardi soir, ont été rétablis à l'aéroport international Mohamed-Ali de Louisville, a annoncé mercredi matin sur X le maire de la ville, Craig Greenberg.

UPS a annoncé mercredi via un communiqué suspendre toutes les opérations de tri des colis sur place, pour la deuxième journée consécutive.

Louisville sert de principal hub aérien américain pour UPS, selon une fiche d'information de l'entreprise.

Paralysie budgétaire 

Les enquêteurs de l'Agence américaine de sécurité des transports (NTSB) doivent arriver mercredi sur place.

L'accident de mardi intervient au moment où les conséquences de la paralysie budgétaire, due à un désaccord entre républicains et démocrates au Congrès, se font particulièrement ressentir dans le domaine du transport aérien.

Depuis plusieurs semaines, des pénuries de contrôleurs aériens - qui travaillent depuis le 1er octobre sans être payés - entraînent retards et annulations de vols à travers le pays.

Si la paralysie budgétaire se prolonge au-delà de cette semaine, l'espace aérien américain pourrait même être partiellement fermé, a mis en garde mardi le ministre des Transports, Sean Duffy.

UPS Airlines, la division aérienne du groupe américain de messagerie et de livraison de colis, opérait début septembre une flotte d'environ 500 avions de transport de marchandises, dont 27 MD-11, l'appareil impliqué dans l'accident de mardi.

Le dernier accident aérien majeur aux Etats-Unis s'est produit le 29 janvier dernier à proximité de l'aéroport Ronald-Reagan de Washington, quand un hélicoptère militaire est entré en collision avec un avion de ligne sur le point d'atterrir, tuant 67 personnes au total.


Mamdani élu maire de New York, soirée de revers pour Trump

Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat. (AFP)
Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat. (AFP)
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  • L'élu local de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l'ancien gouverneur de l'Etat, le centriste Andrew Cuomo, selon les projections de plusieurs médias
  • Zohran Mamdani deviendra le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande ville des Etats-Unis

NEW YORK: Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat.

L'élu local de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l'ancien gouverneur de l'Etat, le centriste Andrew Cuomo, selon les projections de plusieurs médias.

Zohran Mamdani deviendra le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande ville des Etats-Unis.

Sa victoire a été accueillie par des cris de joie et parfois les larmes de ses partisans réunis dans une grande salle rococo des années 1920 du centre de Brooklyn.

"En cette période d'obscurité politique, New York sera la lumière", leur a lancé le jeune élu, ajoutant que la ville pouvait "montrer à une nation trahie par Donald Trump comment le vaincre".

L'ancien président démocrate Bill Clinton, dont M. Cuomo a fait partie de l'administration, a souhaité au vainqueur de "transformer l'élan de (sa) campagne" pour construire "un New York meilleur, plus juste et plus abordable".

"L'avenir s'annonce un peu meilleur", a commenté pour sa part Barack Obama, évoquant les différentes victoires démocrates de la soirée.

Participation record 

Donald Trump, qui a fait de Zohran Mamdani l'une de ses nouvelles bêtes noires, a lui aussi rapidement réagi. Dans un message publié sur son réseau Truth Social, il a cité des "sondeurs" anonymes affirmant que les défaites républicaines étaient dues à la paralysie budgétaire -- le  "shutdown" -- et au fait que son propre nom ne figurait pas sur les bulletins de vote.

Plus tôt dans la journée, il avait appelé les électeurs juifs à faire barrage au candidat, militant de la cause palestinienne. En réponse, Zohran Mamdani s'est de nouveau engagé, dans son discours de victoire, à "bâtir une mairie qui (...) ne faiblira pas dans la lutte contre le fléau de l'antisémitisme".

Vainqueur surprise de la primaire démocrate en juin, l'élu du Queens à l'Assemblée de l'Etat de New York n'a jamais, depuis lors, quitté la tête des sondages, même après le retrait de la course du maire sortant Eric Adams, qui a également appelé à le battre en ralliant Andrew Cuomo.

Signe de l'engouement pour le scrutin, avant la fermeture des bureaux de vote à 21H00, plus de deux millions d'électeurs s'étaient rendus aux urnes, la plus importante participation depuis près de 60 ans.

Né en Ouganda dans une famille d'intellectuels d'origine indienne, arrivé aux Etats-Unis à sept ans et naturalisé en 2018, Zohran Mamdani a fait de la lutte contre la vie chère le coeur de sa campagne.

Si Donald Trump l'a qualifié de "communiste", ses propositions -- encadrement des loyers, bus et crèches gratuits -- relèvent plutôt de la social-démocratie.

Autres victoires démocrates 

Très populaire auprès des jeunes, le futur maire a également ramené à lui de nombreuses personnes qui s'étaient éloignées de la politique, "des électeurs frustrés par le status quo, en quête de nouvelles personnalités", selon le politologue Costas Panagopoulos.

"Si Zohran Mamdani devient maire, Trump n'en fera qu'une bouchée", a prédit Andrew Cuomo avant le verdict mardi, insistant, comme il l'a fait durant toute la campagne, sur l'inexpérience de son adversaire.

Plusieurs fois, le président républicain a promis de mettre des bâtons dans les roues du jeune candidat démocrate s'il était élu, en s'opposant au besoin au versement de certaines subventions fédérales à la ville.

Voisin de New York, l'Etat du New Jersey a choisi la démocrate Mikie Sherrill contre l'homme d'affaires républicain Jack Ciattarelli. L'Etat a longtemps été considéré comme un bastion démocrate. Mais à la dernière présidentielle, Donald Trump y avait considérablement réduit l'écart.

Plus au sud sur la côte est, la Virginie a élu la première femme à sa tête, la démocrate Abigail Spanberger, battant la républicaine Winsome Earle-Sears.

Enfin, les Californiens ont approuvé un texte visant à redécouper leur carte électorale en faveur des démocrates, qui cherchent à compenser ce qu'ont fait au Texas les républicains sous la pression de Donald Trump.