Le chef de la diplomatie pakistanaise salue les initiatives vertes de l’Arabie saoudite

Le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Bilawal Bhutto Zardari, s'entretenant avec Noor Nugali, rédacteur en chef adjoint d'Arab News. (AN Photo/Huda Bashatah)
Le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Bilawal Bhutto Zardari, s'entretenant avec Noor Nugali, rédacteur en chef adjoint d'Arab News. (AN Photo/Huda Bashatah)
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Publié le Dimanche 13 novembre 2022

Le chef de la diplomatie pakistanaise salue les initiatives vertes de l’Arabie saoudite

  • Il salue le prince héritier, son leadership, sa vision et la transformation en Arabie saoudite, que ce soit au niveau des droits des femmes ou du changement climatique
  • Le Premier ministre propose de partager l’expérience et l’expertise de son pays, au moment où la région vulnérable agit pour se prémunir contre les pires effets du changement climatique

RIYAD: Le ministre pakistanais des Affaires étrangères a salué les «initiatives vertes» de l’Arabie saoudite, espérant que son pays pourra faire progresser la vision environnementale du prince héritier Mohammed ben Salmane.

Bilawal Bhutto Zardari a tenu ces propos, lors d’un entretien accordé exclusivement à Arab News au cours d’une visite de deux jours dans la capitale saoudienne – son premier voyage au sein du Royaume depuis qu’il a repris le dossier des affaires étrangères du Pakistan en avril.

Il se trouvait dans la ville balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh la semaine dernière et faisait partie de la délégation pakistanaise à la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, dirigée par le Premier ministre Shahbaz Sharif.

«Nous étions à la COP27 en Égypte, où le Forum de l’initiative pour un Moyen-Orient vert était co-organisé par le prince héritier Mohammed ben Salmane et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi», déclare-t-il à Arab News. «Le programme était remarquable et nous espérons pouvoir faire progresser sa vision.»

Il poursuit: «Cela témoigne d’un niveau de dynamisme et de leadership visionnaire qui convient aux temps modernes, en particulier sur le plan des initiatives vertes. Nous espérons voir les résultats des investissements que le Royaume souhaite faire dans l’énergie solaire, non seulement ici en Arabie saoudite mais aussi à travers le monde en exportant cette énergie.»

M. Bhutto Zardari faisait référence à un forum organisé par l’Arabie saoudite la semaine dernière en marge de la COP27 pour mettre en lumière les réalisations de l’Initiative pour un Moyen-Orient vert, un programme lancé en 2021 pour aider le Royaume et l’ensemble de la région à réduire les émissions de gaz à effet de serre, à protéger la biodiversité et à planter des milliards d’arbres.

Le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Bilawal Bhutto Zardari, s’entretient avec la rédactrice en chef adjointe d’Arab News, Noor Nugali. (Photo AN/Huda Bashatah)
Le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Bilawal Bhutto Zardari, s’entretient avec la rédactrice en chef adjointe d’Arab News, Noor Nugali. (Photo AN/Huda Bashatah)

S’exprimant lors du Forum de l’initiative pour un Moyen-Orient vert le 7 novembre, le Premier ministre pakistanais a proposé de partager l’expérience et l’expertise de son pays avec les pays membres, au moment où la région vulnérable agit pour se prémunir contre les pires effets du changement climatique.

«Nous espérons être en mesure de déployer tous les efforts possibles en termes d’assistance et d’expertise technique dans cette initiative», dit M. Bhutto Zardari, en s’appuyant sur l’offre de M. Sharif. «Par ailleurs, nous partageons la même vision: nous, au Pakistan, aimerions également faire la transition vers des énergies plus vertes.»

À plus grande échelle, il salue le succès du programme de réformes sociales et économiques de l’initiative Vision 2030 du Royaume : « Nous rendons hommage au prince héritier, à son leadership, à sa vision et à la transformation à laquelle nous assistons ici en Arabie saoudite, que ce soit au niveau des droits des femmes ou du changement climatique.»

Le Pakistan connaît très bien les conséquences des phénomènes météorologiques extrêmes, en particulier après que les inondations de cet été ont tué plus de 1 700 personnes, endommagé ou détruit des centaines de milliers de maisons et emporté des écoles, des cliniques et des systèmes d’approvisionnement en eau, principalement dans le Sind, le Balouchistan, le Pendjab et Khyber Pakhtunkhwa.

«Nous n’avons jamais connu d’inondations aussi catastrophiques», précise M. Bhutto Zardari. «Cela est sans aucun doute aggravé par le changement climatique. Après la mousson meurtrière de cet été, le tiers du pays – cette énorme masse terrestre – était sous l’eau. Une personne sur sept dans ma population a été touchée. Cela fait 33 millions de personnes.»

«Nous comprenons donc la nécessité de prendre au sérieux le climat et espérons nous concentrer sur les énergies vertes au Pakistan – solaire et éolienne – en travaillant sur un partenariat public-privé et en faisant participer le secteur privé, non seulement au Pakistan mais aussi en Arabie saoudite et dans d’autres pays.»

Le Centre d’aide humanitaire et de secours du roi Salmane a mis sur pied l’aide saoudienne au Pakistan à la suite des inondations, y compris le lancement d’un «pont de secours» aérien et terrestre.

M. Bhutto Zardari a salué les «initiatives vertes» de l’Arabie saoudite, espérant que son pays pourra faire progresser la vision environnementale du prince héritier Mohammed ben Salmane. (Photo AN/Huda Bashatah)
M. Bhutto Zardari a salué les «initiatives vertes» de l’Arabie saoudite, espérant que son pays pourra faire progresser la vision environnementale du prince héritier Mohammed ben Salmane. (Photo AN/Huda Bashatah)

«Nous sommes infiniment reconnaissants», soutient M. Bhutto Zardari en faisant allusion au travail humanitaire. «Le royaume d’Arabie saoudite et son peuple ont toujours été de grands amis et partisans du Pakistan. Chaque fois que nous avons traversé une période difficile, ils se sont tenus aux côtés du peuple pakistanais.»

«Cette fois n’est pas différente, que ce soit au moyen du pont aérien ou grâce à l’aide fournie par le fonds de secours. Le Royaume a déployé des efforts considérables pour aider tous ceux qui ont été touchés par les inondations au Pakistan. Le problème est que l’ampleur de la catastrophe est si grande qu’il semble toujours y avoir plus à faire.»

De nombreux scientifiques pensent que le changement climatique provoqué par l’homme a joué un rôle dans la mousson meurtrière au Pakistan. Pourtant, les experts affirment que le pays n’est responsable que de 0,4% des émissions historiques mondiales jugées responsables du réchauffement climatique. En revanche, les États-Unis sont responsables de 21,5% et la Chine de 16,5% de l’ensemble des émissions.

M. Bhutto Zardari se trouvait dans la ville balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh la semaine dernière et faisait partie de la délégation pakistanaise à la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, dirigée par le Premier ministre Shahbaz Sharif. (Twitter/@pmln_org)
M. Bhutto Zardari se trouvait dans la ville balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh la semaine dernière et faisait partie de la délégation pakistanaise à la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, dirigée par le Premier ministre Shahbaz Sharif. (Twitter/@pmln_org)

M. Bhutto Zardari se trouvait dans la ville balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh la semaine dernière et faisait partie de la délégation pakistanaise à la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, dirigée par le Premier ministre Shahbaz Sharif. (Twitter/@pmln_org)

Sans surprise, la délégation pakistanaise à la COP27 a été un élément déterminant des efforts déployés par les pays en développement pour établir un «mécanisme de financement des pertes et dommages» en vue d’encourager les pays riches à aider les États les plus menacés par les conditions météorologiques extrêmes.

« Nous sommes très fiers que le Pakistan, en tant que président du G77, et en particulier compte tenu de nos expériences avec les inondations catastrophiques, ait réussi à jouer un rôle-clé dans ces négociations », déclare M. Bhutto Zardari à Arab News.

« À la COP27, nous sommes parvenus à un consensus où, finalement, ce ne sont pas uniquement l’atténuation et l’adaptation qui ont été ajoutées à l’agenda des pays en développement comme le Pakistan mais aussi les pertes et les dommages ».

« C’est une grande réussite en effet. Il s’agit d’un pas dans la bonne direction. Mais, comme pour tout le reste, qu’il s’agisse d’adaptation et d’atténuation, ou encore de pertes et de dommages, c’est formidable que nous les ayons à l’ordre du jour, mais nous allons devoir mener à bien la mise en œuvre.»

Le ministre pakistanais a également salué le «leadership» du prince héritier Mohammed ben Salmane, mettant en lumière la «vision et la transformation à laquelle nous assistons». (Photo AN /Huda Bashatah)
Le ministre pakistanais a également salué le «leadership» du prince héritier Mohammed ben Salmane, mettant en lumière la «vision et la transformation à laquelle nous assistons». (Photo AN /Huda Bashatah)

Le ministre pakistanais a également salué le «leadership» du prince héritier Mohammed ben Salmane, mettant en lumière la «vision et la transformation à laquelle nous assistons». (Photo AN /Huda Bashatah)

La présence très médiatisée du gouvernement pakistanais à Charm el-Cheikh s’est également produite dans un contexte de hausse de l’inflation, de diminution des réserves de devises et de graves problèmes d’endettement, sans parler d'une crise constitutionnelle autour de la destitution d’Imran Khan du poste de Premier ministre.

M. Khan, évincé par le Parlement lors d’un vote de défiance en avril, affirme qu’il a été renversé dans un complot orchestré par les États-Unis et son successeur – des allégations que Washington et M. Sharif nient.

Les tensions politiques se sont intensifiées le 3 novembre lorsque M. Khan a été blessé à la jambe par un homme armé qui a attaqué son convoi de protestation. Le tireur a été arrêté et, selon la police, aurait reconnu la tentative de meurtre.

Dans un entretien récent avec Christine Amanpour de CNN, M. Bhutto Zardari, fils de l’ancienne Première ministre pakistanaise Benazir Bhutto, a condamné l’attaque sans réserve, appelant à une « enquête libre, juste et impartiale ».

«Le Premier ministre a déjà écrit au juge en chef du Pakistan, lui demandant de tenir une enquête judiciaire sur l’attaque contre M. Khan. Et nous appelons à une enquête libre, juste et impartiale», dit-il à Arab News. «Une enquête libre, juste et impartiale signifie que nous ne devons pas politiser cette tragédie ou l’utiliser pour prendre des individus pour cible sans preuve.»

Depuis l’attaque, M. Khan affirme que des personnalités du gouvernement et de l’armée nationale étaient à l’origine de la fusillade et ont mis en doute l’impartialité de toute enquête.

« Bien sûr, si M. Khan a des doutes sur l’impartialité du pouvoir judiciaire, nous engagerons avec lui ce qu’il pense être une enquête impartiale», affirme M. Bhutto Zardari,  également président du Parti du peuple pakistanais. Ce parti de centre gauche est l’un des trois plus grands partis politiques du Pakistan et un rival du Pakistan Tehreek-e-Insaf de M. Khan.

Écartant les accusations de M. Khan, il soutient: «Tout le monde a le droit d’avoir ses propres opinions, mais tout le monde n’a pas droit à son propre ensemble de faits.»

Indépendamment de l’évolution du drame politique dans les prochains jours, la préoccupation principale de nombreuses familles pakistanaises est de pouvoir se nourrir. Alors que des millions de personnes déplacées vivent sous des tentes et que l’hiver approche à grands pas, le pays a urgemment besoin d’aide.

Une évaluation officielle pakistanaise estime le coût de la reprise à plus de 16 milliards de dollars (1 dollar = 0,96 euro), sans compter les difficultés économiques existantes du pays.

«Les dommages causés à notre économie s’élèvent à plus de 30 milliards de dollars, soit 10% de notre PIB. Ainsi, le chemin à parcourir, en ce qui concerne la reconstruction et la réhabilitation, est long et ardu», précise M. Bhutto Zardari. «Mais nous nous engageons à transformer cette crise, cette catastrophe, en une possibilité et non seulement à investir dans la reconstruction mais aussi à mieux reconstruire, de manière qui soit plus adaptée au climat et à l’environnement.»

Des informations circulent récemment dans les médias pakistanais, évaluant les investissements saoudiens à plus de dix milliards de dollars, en plus du renouvellement du prêt de 3 milliards de dollars que le Pakistan doit actuellement à l’Arabie saoudite. M. Bhutto Zardari a refusé de s’attarder sur les détails.

«Je ne divulguerai rien à l'avance», déclare-t-il à Arab News.

Il ajoute: «Comme vous le savez, le Pakistan et l’Arabie saoudite entretiennent des relations historiques et fraternelles qui remontent dans le temps et se sont approfondies au fil des ans.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


L'UE condamne les frappes israéliennes au Liban, exige le respect du cessez-le-feu

Un soldat de l'armée libanaise discute avec un ouvrier alors qu'il déblaye les décombres d'un site visé pendant la nuit par une frappe aérienne israélienne dans le village d'Et Taybeh, dans le sud du Liban. (AFP)
Un soldat de l'armée libanaise discute avec un ouvrier alors qu'il déblaye les décombres d'un site visé pendant la nuit par une frappe aérienne israélienne dans le village d'Et Taybeh, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • L’Union européenne condamne les frappes israéliennes au sud du Liban et appelle Israël à respecter la résolution 1701 ainsi que le cessez-le-feu signé avec le Hezbollah en novembre 2024
  • L’UE exhorte toutes les parties libanaises, notamment le Hezbollah, à éviter toute escalade et à préserver les progrès réalisés vers la stabilité régionale

BRUXELLES: L'Union européenne a condamné les récentes frappes israéliennes sur le sud du Liban et appelé à respecter le cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le Hezbollah, dans un communiqué publié samedi par sa diplomatie.

"L'UE appelle Israël à mettre fin à toutes les actions qui violent la résolution 1701 et l'accord de cessez-le-feu conclu il y a un an, en novembre 2024", souligne Anouar El Anouni, porte-parole de l'UE pour les Affaires étrangères.

"Dans le même temps, nous exhortons tous les acteurs libanais, et en particulier le Hezbollah, à s'abstenir de toute mesure ou réaction susceptible d'aggraver encore la situation. Toutes les parties doivent s'attacher à préserver le cessez-le-feu et les progrès accomplis jusqu'à présent", insiste le porte-parole.

De nouvelles frappes ont été menées jeudi sur le sud du Liban par Israël, qui a dit viser des cibles du mouvement pro-iranien Hezbollah, accusé de vouloir se réarmer.

L'armée israélienne avait appelé auparavant des habitants de quatre villages à évacuer des bâtiments en prévenant qu'elle allait frapper des infrastructures militaires du mouvement libanais.

L'armée libanaise a elle estimé que les raids israéliens visaient à "empêcher l'achèvement" de son déploiement dans cette région, conformément à l'accord de cessez-le-feu qui avait mis fin il y a près d'un an à la guerre entre le Hezbollah et Israël.

Ces frappes israéliennes ont déjà été condamnées par le président libanais Joseph Aoun et par l'Iran, qui a dénoncé vendredi des "attaques sauvages" et appelé la communauté internationale à réagir.


Le Soudan au bord du gouffre, selon un haut responsable de l’ONU

Le conseiller spécial des Nations unies pour la prévention du génocide a déclaré vendredi que le Soudan pourrait être proche d'un point de basculement vers des atrocités, alors que les informations faisant état de meurtres et d'attaques généralisés contre des civils à El-Fasher se multiplient. (AFP)
Le conseiller spécial des Nations unies pour la prévention du génocide a déclaré vendredi que le Soudan pourrait être proche d'un point de basculement vers des atrocités, alors que les informations faisant état de meurtres et d'attaques généralisés contre des civils à El-Fasher se multiplient. (AFP)
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  • Des attaques directes contre les civils” soulignent la nécessité d’une action urgente, alerte Chaloka Beyani
  • L’ONU met en garde contre l’aggravation de la situation au Darfour-Nord, où des centaines de milliers de personnes font face à des pénuries aiguës de nourriture, d’eau et de soins médicaux

NEW YORK : Le conseiller spécial de l’ONU pour la prévention du génocide a déclaré vendredi que le Soudan pourrait être sur le point de basculer dans des atrocités massives, alors que se multiplient les rapports faisant état de meurtres et d’attaques contre des civils à El-Fasher.

Mettant en garde contre le fait qu’“un seuil est sur le point d’être franchi”, Chaloka Beyani a affirmé que “lorsque notre bureau tire la sonnette d’alarme, c’est que la situation dépasse largement les violations ordinaires des droits humains ou du droit humanitaire international.”

Il a ajouté que “l’ampleur des atrocités montre qu’une action précoce doit être engagée.”

Beyani a dénoncé de “graves violations massives du droit international des droits de l’homme” et de “nouvelles attaques directes contre les civils” perpétrées par les belligérants au Darfour.

Des rapports et vidéos, apparus fin octobre, montrent des atrocités présumées commises par les Forces de soutien rapide (RSF) après leur prise de contrôle d’El-Fasher sur les troupes gouvernementales, mettant fin à un siège qui durait depuis plus de 500 jours.

Le coordinateur des secours d’urgence de l’ONU, Tom Fletcher, a récemment déclaré devant le Conseil de sécurité que “l’horreur se poursuit” au Darfour, avertissant que les civils restaient piégés dans une spirale de violences généralisées.

Le bureau de Beyani a indiqué que plusieurs indicateurs de risque d’atrocités étaient désormais présents au Soudan, tout en rappelant que seule une cour internationale pourrait déterminer si un génocide avait été commis.

La Cour pénale internationale (CPI) a également fait part de sa “profonde inquiétude” cette semaine, précisant qu’elle recueillait des éléments de preuve concernant des massacres, viols et autres atrocités présumés à El-Fasher.

Parallèlement, plusieurs sources indiquent que les RSF ont accepté un “cessez-le-feu humanitaire” proposé par les États-Unis, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.

L’ONU a par ailleurs averti que les conditions humanitaires continuaient de se détériorer au Darfour-Nord, où des centaines de milliers de déplacés d’El-Fasher souffrent de pénuries extrêmes de nourriture, d’eau et de soins médicaux.

Les agences humanitaires installent de nouveaux camps à Tawila et dans d’autres zones voisines, mais plus de 650 000 personnes restent dans un besoin urgent d’aide.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Conseil de sécurité de l’ONU lève les sanctions contre le président syrien Ahmad al-Chareh

Le président syrien Ahmed al-Chareh rend visite au secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres (hors champ) lors de l'Assemblée générale au siège des Nations unies à New York, le 24 septembre 2025. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh rend visite au secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres (hors champ) lors de l'Assemblée générale au siège des Nations unies à New York, le 24 septembre 2025. (AFP)
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  • Résolution présentée par les États-Unis, qui retirent également de la liste le ministre de l’Intérieur Anas Hasan Khattab, adoptée avec 14 voix pour, aucune contre ; la Chine s’abstient
  • L’envoyé américain à l’ONU, Mike Waltz, déclare que le Conseil envoie « un signal politique fort reconnaissant que la Syrie entre dans une nouvelle ère » après la chute du régime Assad en décembre dernier

NEW YORK: Le Conseil de sécurité des Nations unies a voté jeudi la levée des sanctions visant Ahmad al-Chareh, retirant ainsi le président syrien de la Liste des sanctions Daech et Al-Qaïda, dans une décision largement considérée comme un signe de reconnaissance internationale du nouvel ordre politique post-Assad en Syrie.

La résolution 2729, déposée par les États-Unis, a été adoptée par 14 voix pour, aucune contre, et une abstention, celle de la Chine. Elle retire également le ministre syrien de l’Intérieur, Anas Hasan Khattab, auparavant désigné dans le cadre du même régime de sanctions.

Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations unies, le Conseil a déclaré jeudi que les deux responsables ne sont plus soumis aux gels d’avoirs ni aux interdictions de voyager imposés par les précédentes mesures de lutte contre le terrorisme.

Al-Chareh est arrivé jeudi à Belém, au Brésil, pour la Conférence des Nations unies sur le changement climatique de 2025 (COP 30), et doit rencontrer le président américain Donald Trump à la Maison-Blanche à Washington lundi.

Al-Chareh a dirigé la coalition Hayat Tahrir Al-Sham lors de l’offensive de décembre 2024 qui a renversé le régime Assad, après quoi il est devenu le dirigeant de facto de la Syrie.

Washington exhortait depuis plusieurs mois les quinze membres du Conseil de sécurité à assouplir les sanctions visant la Syrie et les responsables de son nouveau gouvernement.

Le représentant permanent des États-Unis auprès de l’ONU, Mike Waltz, a déclaré qu’en adoptant la résolution, le Conseil envoyait « un signal politique fort reconnaissant que la Syrie est entrée dans une nouvelle ère depuis que Assad et ses associés ont été renversés en décembre 2024 ».

Il a ajouté : « Il existe aujourd’hui un nouveau gouvernement syrien, dirigé par le président Ahmad al-Chareh, qui travaille dur pour remplir ses engagements en matière de lutte contre le terrorisme et les stupéfiants, d’élimination de tout reste d’armes chimiques, et de promotion de la sécurité et de la stabilité régionales, ainsi que d’un processus politique inclusif, conduit et possédé par les Syriens eux-mêmes.

« Comme le président Trump l’a précédemment indiqué, la Syrie a désormais sa chance de grandeur. »

En rendant sa décision, le Conseil de sécurité a rappelé une série de résolutions précédentes visant Daech, Al-Qaïda et les groupes qui leur sont affiliés, et a réaffirmé son « engagement fort en faveur de la souveraineté, de l’indépendance, de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale de la République arabe syrienne ».

Le texte de la résolution, consulté par Arab News, souligne que le retrait des responsables syriens de la liste est conforme aux efforts visant à promouvoir « la reconstruction à long terme, la stabilité et le développement économique » du pays, tout en maintenant l’intégrité du cadre mondial des sanctions antiterroristes.

La résolution salue l’engagement de la République arabe syrienne à garantir « un accès humanitaire complet, sûr, rapide et sans entrave » conformément au droit humanitaire international ; à lutter contre le terrorisme, y compris les combattants terroristes étrangers, ainsi que les individus, groupes, entreprises et entités affiliés à Daech ou Al-Qaïda ; à protéger les droits humains et à assurer la sécurité de tous les Syriens, quelle que soit leur appartenance ethnique ou religieuse ; à poursuivre les efforts de lutte contre les stupéfiants ; à promouvoir la justice transitionnelle ; à œuvrer pour la non-prolifération et l’élimination des restes d’armes chimiques ; à renforcer la sécurité et la stabilité régionales ; et à mener un processus politique inclusif, dirigé et possédé par les Syriens eux-mêmes.

Le Conseil a exprimé son attente que les autorités syriennes respectent ces engagements et contribuent à la stabilité régionale.

Al-Chareh avait été sanctionné par l’ONU en mai 2014, lorsque Hayat Tahrir Al-Sham, alors affiliée à Al-Qaïda, avait été ajoutée à la Liste des sanctions Daech et Al-Qaïda. Cette désignation imposait une interdiction de voyager et un gel des avoirs qui devaient rester en vigueur pendant plus d’une décennie.

Le vote de jeudi au Conseil de sécurité fait suite à la décision de Washington, en mai, de lever la plupart des sanctions américaines contre la Syrie. Ces mesures, instaurées en 1979 et considérablement élargies après le déclenchement de la guerre civile syrienne en 2011, limitaient le commerce, l’investissement et les exportations d’énergie. Bien que la majorité de ces restrictions aient été levées, certaines dispositions du Congrès restent en place dans l’attente d’un examen ultérieur.

En retirant officiellement Ahmad al-Chareh de la liste, la résolution du Conseil de sécurité est considérée comme un tournant dans l’engagement international envers les nouvelles autorités syriennes.

Des diplomates ont décrit cette décision à la fois comme une reconnaissance pragmatique des nouvelles réalités sur le terrain et comme une incitation à poursuivre la coopération en matière d’accès humanitaire, de lutte contre le terrorisme et de réforme politique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com