Frappes de l'Iran contre ses opposants kurdes en Irak, un mort et 8 blessés

Les Gardiens de la révolution ont lancé des attaques contre des bases de l'opposition militante kurde iranienne dans la région kurde du nord de l'Irak (Photo, AFP).
Les Gardiens de la révolution ont lancé des attaques contre des bases de l'opposition militante kurde iranienne dans la région kurde du nord de l'Irak (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 15 novembre 2022

Frappes de l'Iran contre ses opposants kurdes en Irak, un mort et 8 blessés

  • L'Iran a confirmé des frappes «aux drones et aux missiles» contre des factions armées de longue date dans la ligne de mire de Téhéran
  • «Cinq missiles iraniens ont visé un bâtiment du Parti démocratique du Kurdistan d'Iran (PDKI)», a indiqué Tariq al-Haidari, maire de Koysanjaq, ville située à l'est de Erbil

ERBIL: L'Iran a lancé une nouvelle série de frappes de missiles et de drones lundi contre des groupes d'opposition kurdes iraniens basés au Kurdistan d'Irak voisin, tuant au moins une personne et en blessant huit, selon des responsables locaux.

Le pouvoir iranien accuse ces groupes, de longue date dans sa ligne de mire, d'attiser les troubles en Iran, confronté à des manifestations depuis la mort en détention le 16 septembre de la jeune kurde iranienne Mahsa Amini, arrêtée trois jours plus tôt par la police des mœurs à Téhéran.

L'Iran a confirmé des frappes contre des "groupes terroristes" basés dans la région autonome du Kurdistan d'Irak (nord), limitrophe du territoire iranien.

"Cinq missiles iraniens ont visé un bâtiment du Parti démocratique du Kurdistan d'Iran (PDKI)", a indiqué Tariq al-Haidari, maire de Koysanjaq, une ville située à l'est d'Erbil, la capitale du Kurdistan irakien.

"Il y a un mort et huit blessés. Il s'agit de Kurdes iraniens", a détaillé le ministère de la Santé de la région autonome.

Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux ont montré des panaches de fumée noire s'élever dans le ciel, après les frappes.

Au même moment, "quatre frappes de drones" ont visé des bases du Parti communiste iranien et du groupe nationaliste kurde iranien Komala dans la région de Zrgoiz, a expliqué Atta Seqzi, un chef de Komala, joint par l'AFP.

D'après lui, les militants ont été "prévenus de l'imminence des frappes" et ont évacué les installations. "Il n'y a ni mort, ni blessé".

En fin de journée, le ministère irakien des Affaires étrangères a "condamné avec la plus grande fermeté" ces frappes, qui "empiètent sur la souveraineté irakienne", assurant qu'il prendrait " des mesures diplomatiques de haut niveau", sans toutefois les détailler.

«Pas silencieux»

En Iran, une source militaire iranienne a confirmé des attaques avec "des missiles et des drones" contre "des sièges des partis terroristes" en Irak.

Les personnes visées étaient des "terroristes ayant activement participé aux émeutes des deux derniers mois, notamment en provoquant des incendies contre des banques et des bâtiments administratifs dans plusieurs localités" du Kurdistan iranien, a affirmé le général Mohammad-Taghi Osanlou, commandant d'une base des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, à la télévision publique.

Les autorités iraniennes qualifient d'"émeutes" les manifestations contre la mort de Mahsa Amini.

L'Iran a accentué ses attaques contre ces groupes d'opposition kurdes iraniens depuis le début des protestations.

Fin septembre, au moins 14 personnes ont été tuées et 58 blessées, "en majorité des civils", dans des bombardements iraniens, selon les forces antiterroristes du Kurdistan d'Irak.

L'Iran, a indiqué lundi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères à Téhéran, ne restera "pas silencieux face aux menaces des groupes terroristes séparatistes" au Kurdistan d'Irak.

«Violation de la souveraineté»

La mission de l'ONU en Irak a, elle, "condamné ces nouvelles attaques de drones et missiles au Kurdistan qui violent la souveraineté de l'Irak".

Même réprobation de la part des Etats-Unis, qui ont appelé l'Iran à "cesser ces attaques et à s'abstenir de toute nouvelle menace contre l'intégrité territoriale de l'Irak", par la voix du porte-parole du département d'Etat, Ned Price.

Le Kurdistan d'Irak, dont les autorités entretiennent des relations très tendues avec le gouvernement central de Bagdad, est aussi régulièrement le théâtre de bombardements turcs.

Dans les zones frontalières de la Turquie, Ankara vise les bases arrière du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe armé kurde turc que la Turquie et ses alliés occidentaux considèrent comme "terroriste".

Les autorités à Bagdad sont vent debout contre ces campagnes menées par les voisins turcs et iraniens sur leur sol. Mais aucune mesure de rétorsion irakienne n'est généralement prise.

Par ailleurs, Téhéran a été visé lundi par de nouvelles sanctions occidentales pour sa répression des manifestations engendrées par la mort de Mahsa Amini.

Le Royaume-Uni a ainsi sanctionné une vingtaine "de dirigeants iraniens responsables de violations odieuses des droits de l'homme".

Ces mesures ont été prises de manière coordonnée avec l'Union européenne, qui a également approuvé un nouveau train de sanctions, visant notamment le ministre de l'Intérieur Ahmad Vahidi et la chaîne publique Press TV, accusée d'avoir diffusé "les aveux forcés" de détenus.

À Genève, une session d'urgence du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU doit se tenir le 24 novembre sur la situation en Iran, lors de laquelle sera proposée l'ouverture d'une enquête internationale sur la répression qui a fait plus de 326 morts, selon l'ONG Iran Human Rights (IHR) basée à Oslo.


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.

 


Trump désigne l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
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  • L’annonce a été faite lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier
  • Mohammed ben Salmane salue une nouvelle phase dans la coopération bilatérale et les liens économiques

WASHINGTON : Le président Donald Trump a annoncé mardi que les États-Unis désigneront officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN, marquant une élévation significative des liens de défense entre les deux pays.

Il a révélé cette décision lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier Mohammed ben Salmane.

« Ce soir, j’ai le plaisir d’annoncer que nous portons notre coopération militaire à un niveau encore plus élevé en désignant officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN — quelque chose de très important pour eux », a déclaré Trump.

« Et je vous le dis pour la première fois, car ils voulaient garder un petit secret pour ce soir. »

Ce nouveau statut ouvre la voie à une coopération militaire plus profonde et revêt un poids symbolique fort, Trump affirmant qu’il fera progresser la coordination militaire américano-saoudienne « à des sommets encore plus élevés ».

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Le prince héritier a remercié Trump pour un « accueil chaleureux et formidable », ajoutant : « Nous nous sentons chez nous. » Il a évoqué les fondements historiques de la relation entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, rappelant que leur partenariat remonte à près de neuf décennies, à la rencontre entre le président Franklin D. Roosevelt et le roi Abdelaziz, fondateur de l’Arabie saoudite moderne.

Il a également souligné les jalons à venir pour les deux nations, les États-Unis approchant de leur 250e anniversaire et l’Arabie saoudite de son 300e, estimant que ces célébrations mettent en lumière la longue trajectoire d’une coopération partagée.

En retraçant l’histoire de l’alliance, le prince héritier a mis en avant les efforts communs durant la Seconde Guerre mondiale, la Guerre froide, et la longue lutte contre l’extrémisme et le terrorisme.

Mais il a insisté sur le fait qu’aujourd’hui marque une nouvelle phase de la coopération bilatérale, les liens économiques s’étendant à des secteurs sans précédent.

« Aujourd’hui est un jour particulier », a déclaré le prince héritier. « Nous pensons que l’horizon de la coopération économique entre l’Arabie saoudite et l’Amérique est plus vaste dans de nombreux domaines.

« Nous avons signé de nombreux accords qui peuvent ouvrir la voie à un approfondissement de la relation dans plusieurs secteurs, et nous allons travailler dessus. »

Il a ajouté : « Nous estimons que les opportunités sont immenses ; nous devons donc nous concentrer sur la mise en œuvre et continuer à accroître les opportunités entre nos deux pays. »

Trump a exprimé à plusieurs reprises son appréciation pour le partenariat et le leadership du prince héritier, mettant en avant les accords majeurs signés lors de la visite, notamment dans l’énergie nucléaire civile, les minéraux critiques et l’intelligence artificielle, qualifiant l’ampleur des investissements d’inédite.

Trump a souligné que l’Arabie saoudite entreprend une expansion majeure de ses capacités de défense, évoquant les projets du Royaume portant sur près de 142 milliards de dollars d’achats d’équipements et de services militaires américains, qu’il a qualifiés de « plus grande acquisition d’armement de l’histoire ».

Il a présenté ces acquisitions comme faisant partie d’une stratégie plus large visant à renforcer la sécurité au Moyen-Orient et à consolider le rôle du Royaume comme force de stabilité.

En plus de la désignation d’allié majeur hors OTAN, Trump a annoncé que les États-Unis et l’Arabie saoudite avaient signé un accord stratégique de défense historique qui permettra de créer « une alliance plus forte et plus capable » et de soutenir ce qu’il a décrit comme le moment où le Moyen-Orient est le plus proche d’une « paix véritablement durable ».

Trump a remercié le prince héritier « pour toute l’aide » dans ce qu’il a décrit comme un moment historique pour la paix régionale et la coopération américano-saoudienne, et pour son rôle central dans les avancées diplomatiques récentes, notamment des étapes ayant contribué à la fin de la guerre à Gaza.

« Même les grands experts… appellent cela un miracle », a-t-il dit à propos des évolutions régionales récentes. Les deux dirigeants ont présenté ce moment comme le début d’un nouveau chapitre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com