Etats-Unis: trois membres d'une équipe universitaire de football américain abattus, le suspect arrêté

Le campus de l'Université de Virginie, à Charlottesville, en Virginie. (Photo, AFP)
Le campus de l'Université de Virginie, à Charlottesville, en Virginie. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 14 novembre 2022

Etats-Unis: trois membres d'une équipe universitaire de football américain abattus, le suspect arrêté

  • Le chef de la police locale, Timothy Longo, a ajouté que le suspect, Christopher Darnell Jones Jr, un étudiant de l'université âgé de 22 ans, avait été arrêté et inculpé pour meurtre
  • Il a été interpellé dans une banlieue de Richmond, à une centaine de kilomètres du campus principal de l'Université de Virginie (UVA) à Charlottesville

WASHINGTON: Trois membres de l'équipe de football américain de l'Université de Virginie, dans l'est des Etats-Unis, ont été tués dimanche soir lors d'une fusillade dont le suspect, un ex-membre de l'équipe, a été arrêté, ont indiqué lundi les autorités lors d'une conférence de presse.

Deux autres étudiants ont été blessés, dont l'un grièvement, a précisé le président de cette université, Jim Ryan.

Le chef de la police locale, Timothy Longo, a ajouté que le suspect, Christopher Darnell Jones Jr, un étudiant de l'université âgé de 22 ans, avait été arrêté et inculpé pour meurtre.

Il a été interpellé dans une banlieue de Richmond, à une centaine de kilomètres du campus principal de l'Université de Virginie (UVA) à Charlottesville, selon la police du comté de Henrico.

Une équipe d'UVA chargée d'enquêter sur les étudiants pouvant poser une menace sécuritaire avait déjà été saisie au sujet de M. Jones Jr, après un signalement indiquant qu'il possédait un pistolet, mais aucune arme n'avait été retrouvée, a précisé Timothy Longo.

La fusillade a eu lieu à bord d'un bus au moment où les étudiants revenaient d'une excursion où ils avaient assisté à une pièce de théâtre, a indiqué de son côté le président Jim Ryan.

«Fusillade insensée»

Le campus, bouclé toute la nuit et quadrillé par des patrouilles et des hélicoptères à la recherche du suspect avant son arrestation, a désormais rouvert, a souligné M. Ryan. Les cours de la journée ont été annulés.

La Maison Blanche a fait part lundi de ses condoléances aux familles des victimes, condamnant "une fusillade insensée" et appelant le Congrès à un durcissement des lois sur les armes individuelles.

"Trop de familles à travers l'Amérique doivent supporter le terrible fardeau de la violence par armes à feu", a écrit la porte-parole de l'exécutif, Karine Jean-Pierre dans un communiqué. "Nous devons interdire les fusils d'assaut pour retirer ces armes de guerre des rues américaines", a-t-elle poursuivi.

"C'est un jour d'une tristesse inouïe", a déclaré pour sa part Tim Ryan. "Toute l'université est en deuil ce matin."

Il a appelé ceux ayant "besoin d'aide" à faire appel aux ressources déployées par l'université, notamment un soutien psychologique.

Le gouverneur de Virginie, Glenn Youngkin, évoquant sur Twitter une "tragédie horrible" où les vies des familles ont été "transformées pour toujours", a salué le travail des forces de l'ordre ayant conduit à l'arrestation.

Les fusillades en milieu scolaire sont courantes aux Etats-Unis, et relancent chaque fois le débat sur un meilleur encadrement des armes à feu.

En avril 2007, une telle tragédie avait déjà frappé la Virginie: un étudiant déséquilibré avait abattu 32 personnes sur le campus de l'université Virginia Tech, à Blacksburg, avant de se suicider.

Le sénateur démocrate de Virginie, Tim Kaine, s'est dit lundi sur Twitter "profondément ému d'apprendre que de nouveaux habitants de Virginie ont été anéantis par la violence par armes à feu".

Drame dans l'Idaho

L'émotion provoquée par ce drame a été encore amplifiée par l'annonce de la découverte dimanche des corps sans vie de quatre étudiants d'un autre établissement, l'Université de l'Idaho (nord-ouest).

"C'est avec une grande tristesse que je partage avec vous l'information dont l'université a été notifiée aujourd'hui sur la mort de quatre étudiants de l'Université de l'Idaho qui vivaient hors du campus et auraient été victimes d'homicide", a déclaré le président de cet établissement, Scott Green, dans un communiqué.

La police de la ville de Moscow, où ont été retrouvés les corps, a ouvert une enquête.

Les forces de l'ordre considèrent toutefois que la situation ne présente pas de "menace directe", a ajouté M. Green.

Un troisième incident a ajouté aux tensions lundi matin, lorsque l'université Oakland, près de Detroit, dans le Michigan (nord), avait demandé à ses étudiants et personnels de ne pas se rendre sur son campus, où la police recherchait deux suspects armés, avant d'indiquer quelques heures plus tard que tout était revenu à la normale.


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
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  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com