La Nasa de nouveau en route pour la Lune, 50 ans après le dernier vol d'Apollo

Vue rapprochée de la fusée lunaire de la Nasa au Centre spatial Kennedy, lundi 14 novembre 2022, à Cap Canaveral, en Floride (Photo, AFP).
Vue rapprochée de la fusée lunaire de la Nasa au Centre spatial Kennedy, lundi 14 novembre 2022, à Cap Canaveral, en Floride (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 16 novembre 2022

La Nasa de nouveau en route pour la Lune, 50 ans après le dernier vol d'Apollo

  • La fusée, nommée SLS, s'est élevée dans la nuit telle une boule de feu géante à 01H47 du matin (06H47 GMT), depuis le centre spatial Kennedy, dans le sud-est des Etats-Unis
  • Environ deux heures plus tard, la Nasa a confirmé que le vaisseau était sur la bonne trajectoire pour la Lune

FLORIDE : Dans un bruit assourdissant, la nouvelle méga-fusée de la Nasa, la plus puissante du monde, a décollé mercredi depuis la Floride, direction la Lune, pour la première mission non habitée du grand programme américain de retour sur la Lune, Artémis.

La fusée, nommée SLS, s'est élevée dans la nuit telle une boule de feu géante à 01H47 du matin (06H47 GMT), depuis le centre spatial Kennedy, dans le sud-est des Etats-Unis. Environ deux heures plus tard, la Nasa a confirmé que le vaisseau était sur la bonne trajectoire pour la Lune.

La troisième tentative de lancement aura donc été la bonne, après deux essais annulés à la dernière minute cet été à cause de problèmes techniques, puis deux ouragans ayant encore repoussé le décollage de plusieurs semaines.

La mission Artémis 1 doit durer 25 jours au total, et beaucoup d'étapes pourraient encore poser problème, mais le premier décollage de cette géante de 98 mètres de haut, en développement depuis plus d'une décennie, représente d'ores et déjà un grand succès pour l'agence spatiale américaine.

Le "go" final a été donné par la première femme directrice de lancement de la Nasa, Charlie Blackwell-Thompson. "Nous faisons tous partie de quelque chose d'incroyablement spécial, le premier décollage d'Artémis", a-t-elle déclaré devant ses équipes après le lancement. "Ce que vous avez accompli aujourd'hui inspirera les générations à venir."

Cinquante ans après la dernière mission Apollo, ce vol test, qui fera le tour de la Lune sans y atterrir et sans astronaute à bord, doit permettre de confirmer que le véhicule est sûr pour un futur équipage.

Il marque le grand début du programme phare Artémis, qui ambitionne d'envoyer la première femme et la première personne de couleur sur la Lune. Le but est d'y établir une présence humaine durable, pour préparer un voyage vers Mars.

Malgré un lancement nocturne mercredi, quelque 100 000 personnes étaient attendues pour admirer le spectacle, notamment depuis les plages environnantes.

"C'est une expérience que j'ai attendue toute ma vie", a déclaré à l'AFP Todd Garland, les larmes aux yeux sur la plage de Cocoa Beach. "Mon tout premier souvenir est ma mère me réveillant pour regarder l'alunissage, j'ai toujours voulu voir un décollage depuis, et maintenant ça y est", a ajouté cet homme de 55 ans, qui a conduit depuis le Kentucky pour l'événement.

Mission de 25 jours

Le décollage a eu lieu avec une quarantaine de minutes de retard à cause d'une fuite d'hydrogène, finalement réparée, lors des opérations de remplissage des réservoirs de la fusée avec son carburant cryogénique.

Cet été, la première tentative de décollage avait été annulée au dernier moment à cause d'un capteur défectueux, et la deuxième à cause d'une fuite d'hydrogène non maîtrisée.

Après ces soucis techniques, deux ouragans - Ian puis Nicole - ont successivement menacé la fusée, repoussant le décollage de plusieurs semaines.

Juste après le décollage, les équipes du centre de contrôle de Houston, au Texas, ont pris la main.

Au bout de quelques minutes, les deux propulseurs d'appoint blancs et l'étage principal orange se sont détachés, retombant dans l'océan. Puis une dernière poussée de l'étage supérieur a mis la capsule Orion sur le chemin de la Lune, qu'elle rejoindra en quelques jours.

Après un survol à seulement environ 100 km de la surface lunaire, le vaisseau sera placé sur une orbite distante durant environ une semaine, et s'aventurera jusqu'à 64 000 km derrière la Lune - un record pour une capsule habitable.

Enfin, Orion entamera son retour vers la Terre, mettant à l'épreuve son bouclier thermique, le plus grand jamais construit. Il devra supporter une température moitié aussi chaude que la surface du Soleil en traversant l'atmosphère.

L'amerrissage dans l'océan Pacifique est prévu le 11 décembre.

Nouvelle ère

Après la fusée Saturn V des missions Apollo, puis les navettes spatiales, SLS doit faire entrer la Nasa dans une nouvelle ère d'exploration humaine, cette fois de l'espace lointain.

"Beaucoup de sueur et de larmes sont allées dans cette fusée", a déclaré mardi le patron de la Nasa, Bill Nelson. "Elle nous permettra de faire des allers-retours jusqu'à la Lune et au-delà pour les décennies à venir."

En 2024, Artémis 2 doit emmener des astronautes jusqu'à la Lune, toujours sans y atterrir. Un honneur réservé à l'équipage d'Artémis 3, en 2025 au plus tôt.

La Nasa envisage ensuite une mission par an, pour construire une station spatiale en orbite autour de la Lune, et une base sur son pôle sud.

Le but est d'y tester de nouveaux équipements: combinaisons, véhicule, mini-centrale électrique, utilisation de l'eau glacée sur place... Le tout afin d'y établir une présence humaine durable.

Cette expérience doit préparer un vol habité vers Mars, peut-être à la fin des années 2030.


Incendies: le Canada doit s'attendre à un été «particulièrement intense», assure Trudeau

Cette image datant du 1er juin 2023, avec autorisation du gouvernement de la Nouvelle-Écosse au Canada, montre des pompiers Walter Scott et Zac Simpson pulvérisant le sol autour du lac Barrington, comté de Shelburne, Canada. (Photo, AFP)
Cette image datant du 1er juin 2023, avec autorisation du gouvernement de la Nouvelle-Écosse au Canada, montre des pompiers Walter Scott et Zac Simpson pulvérisant le sol autour du lac Barrington, comté de Shelburne, Canada. (Photo, AFP)
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  • Actuellement, 413 incendies de forêt ravagent le pays et plus de la moitié (249) sont considérés comme hors de contrôle
  • Le Canada, qui, de par sa situation géographique, se réchauffe plus vite que le reste de la planète, est confronté ces dernières années à des événements météorologiques extrêmes

Le Canada, confronté à l'un des printemps les plus catastrophiques sur le front des incendies, doit s'attendre à une saison estivale "particulièrement intense", a déclaré lundi le Premier ministre canadien Justin Trudeau.

Au total, à travers le pays, environ 26.000 personnes sont actuellement évacuées en raison de ces feux.

MONTREAL: "La saison des feux de forêt risque d'être particulièrement intense tout au long de l'été", a prévenu le chef du gouvernement canadien, lors d'une conférence de presse réunissant plusieurs ministres.

"Le risque d'incendies de forêt devrait augmenter en juin et rester exceptionnellement élevé tout au long de l'été dans l'ensemble du pays. Il en ressort que la saison déjà dévastatrice de cette année pourrait bien s'aggraver", a précisé le ministre des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson.

Les projections des autorités indiquent que "des conditions chaudes et sèches augmenteront le risque de feux de forêt dans la majeure partie du Canada" cet été.

Depuis le début de l'année, de nombreux incendies de forêt ont été recensés à travers le pays, de la Colombie-Britannique (ouest) à la Nouvelle-Ecosse (est) en passant par la Saskatchewan (centre) et environ 3,3 millions d'hectares ont déjà brûlé.

Le Canada reçoit de l'aide internationale pour combattre ces incendies historiques: des renforts ont été envoyés par l'Australie, les Etats-Unis, le Mexique, la Nouvelle-Zélande et l'Afrique du Sud, tandis que la France a annoncé dimanche l'envoi "d'une centaine" de pompiers.

Actuellement, 413 incendies de forêt ravagent le pays et plus de la moitié (249) sont considérés comme hors de contrôle, a indiqué le ministre de la Protection civile, Bill Blair.

Trois provinces --l'Alberta, la Nouvelle-Ecosse et le Québec-- ont demandé l'aide du gouvernement fédéral pour lutter contre ces incendies.

Au Québec, environ 110 feux sont jugés hors de contrôle, d'après la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU).

Le Canada, qui, de par sa situation géographique, se réchauffe plus vite que le reste de la planète, est confronté ces dernières années à des événements météorologiques extrêmes, dont l'intensité et la fréquence sont accrues par le changement climatique.


Quatre morts dans le crash d'un jet ayant déclenché l'alarme à Washington

Cette photo publiée par l'US Air Force montre un F-16 Fighting Falcon de la 20th Fighter Wing, Shaw Air Force Base, Caroline du Sud (Photo, AFP).
Cette photo publiée par l'US Air Force montre un F-16 Fighting Falcon de la 20th Fighter Wing, Shaw Air Force Base, Caroline du Sud (Photo, AFP).
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  • Deux chasseurs F-16 avaient été mobilisés en raison de l'absence de réponse de ce jet privé "Cessna 560 Citation V au-dessus de Washington et du nord de la Virginie"
  • L'appareil s'est ensuite écrasé dans une zone montagneuse du sud-ouest de l'Etat de Virginie, à environ 270 km de Washington

WASHINGTON: Les autorités américaines ont annoncé lundi la mort des quatre occupants d'un jet privé dont l'absence de réponse, alors qu'il volait dimanche près de Washington, avait déclenché l'intervention de deux chasseurs F-16, qui ont eux-mêmes généré un puissant bang supersonique au-dessus de la capitale fédérale.

"Aucun survivant n'a été découvert" par les secouristes lorsqu'ils ont atteint à pied le site du crash en Virginie peu avant 20H00 (00H00 GMT lundi), a indiqué à l'AFP la police de cet Etat de l'est des Etats-Unis, qui a mis fin aux recherches.

Deux chasseurs F-16 avaient été mobilisés en raison de l'absence de réponse de ce jet privé "Cessna 560 Citation V au-dessus de Washington et du nord de la Virginie", a relaté le Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (NORAD) dans un communiqué.

L'appareil s'est ensuite écrasé dans une zone montagneuse du sud-ouest de l'Etat de Virginie, à environ 270 km de Washington, selon l'aviation civile américaine (FAA).

L'intervention des chasseurs, qui en franchissant le mur du son ont provoqué un bruit tonitruant, a fait trembler fenêtres et murs à des kilomètres à la ronde, et notamment dans la capitale fédérale, suscitant nombre de questionnements sur les réseaux sociaux.

Dépressurisation

Selon plusieurs experts en aviation, le pilote du Cessna aurait pu avoir perdu connaissance en raison d'une dépressurisation de l'appareil.

Une telle cause avait été à l'origine d'un crash similaire en 1999 d'un avion de conception Learjet, qui avait vu la mort du golfeur Payne Stewart et de quatre autres personnes.

Lors de cet accident-là, le Learjet, qui devait relier la Floride au Texas, avait volé pendant des heures sur autopilote avant de se trouver à court de carburant et de s'écraser dans le Dakota du Sud, à plus de 1 500 km de sa destination prévue.

Dimanche, le propriétaire de l'entreprise au nom de laquelle le Cessna était enregistré, John Rumpel, a indiqué au quotidien Washington Post que toute sa famille se trouvait à bord, notamment sa fille ainsi qu'un petit-enfant et sa nounou.

En réponse à des messages de condoléances postés sur sa page Facebook, son épouse Barbara Rumpel a écrit: "Ma famille n'est plus de ce monde, ma fille et ma petite-fille."

Le jet avait décollé d'Elizabethton, dans le Tennessee (est), pour rejoindre Long Island, dans l'Etat de New York (nord-est), selon la FAA.

Le site internet de suivi de vols Flightradar24 a cependant indiqué que l'appareil avait fait demi-tour après avoir survolé Long Island pour se diriger vers le sud, passant au-dessus de Washington et de la Virginie.

Le Capitole des Etats-Unis et des bâtiments annexes à Washington "ont été brièvement placés en état d'alerte jusqu'à ce que l'avion quitte la zone", selon la police du Capitole.


UE: la présidence espagnole ne sera pas affectée par les élections, promet Sánchez

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez rencontre son homologue suédois Ulf Kristersson au palais de La Moncloa à Madrid le 5 juin 2023 (Photo, AFP).
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez rencontre son homologue suédois Ulf Kristersson au palais de La Moncloa à Madrid le 5 juin 2023 (Photo, AFP).
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  • Le dirigeant socialiste a pris tout le monde de court il y a une semaine en annonçant la convocation de ce scrutin, prévu initialement pour la fin de l'année
  • Pedro Sánchez devait s'exprimer le 13 juillet devant le Parlement européen pour exposer les grands axes de la présidence espagnole

MADRID: Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a voulu rassurer lundi ses partenaires européens en affirmant que les élections législatives anticipées, qu'il vient de convoquer pour la fin juillet, n'auront aucun impact sur la présidence espagnole du Conseil de l'UE.

Le dirigeant socialiste a pris tout le monde de court il y a une semaine en annonçant la convocation de ce scrutin, prévu initialement pour la fin de l'année, au lendemain de la défaite de la gauche espagnole face aux conservateurs aux élections municipales et régionales.

Programmées pour le 23 juillet, ces législatives tomberont en pleine présidence espagnole du Conseil de l'UE, qui commence le 1er juillet.

"Il n'y a aucun risque que les objectifs que nous nous sommes fixés pour cette présidence, avant la convocation de ces élections, ne soient pas remplis", a déclaré M. Sánchez au cours d'une conférence de presse commune avec son homologue suédois Ulf Kristersson.

"Les objectifs sont définis. Et, en plus, il ne s'agit pas d'objectifs uniquement fixés par la présidence espagnole, ce sont des objectifs partagés par les autres Etats membres, par la Commission européenne", a souligné M. Sánchez.

"D'autres pays ont eu des élections au milieu de leur présidence et il n'y a eu absolument aucun problème", a-t-il encore dit.

M. Kristersson, dont le pays occupe actuellement la présidence tournante, a estimé que cela ne posait "aucun problème" et a cité l'exemple de la France, où la dernière présidentielle a eu lieu en avril 2022, en pleine présidence française du Conseil de l'UE.

Pedro Sánchez devait s'exprimer le 13 juillet devant le Parlement européen pour exposer les grands axes de la présidence espagnole mais Madrid a obtenu que ce discours soit repoussé au mois de septembre.

Il pourrait donc être prononcé par un nouveau Premier ministre si M. Sanchez perd les élections.