L'Agence française de développement et Alstom: partenaires pour la modernisation du transport urbain au Maroc

(Photo fournie)
(Photo fournie)
Short Url
Publié le Vendredi 13 novembre 2020

L'Agence française de développement et Alstom: partenaires pour la modernisation du transport urbain au Maroc

  • L’objectif à terme est d’offrir un réseau de qualité, le plus large possible et proposant une intermodalité efficace avec les autres modes de transports
  • La société Casa Transport a signé un contrat de 130 millions d’euros avec Alstom pour la fourniture de 66 tramways Citadis X 05, avec une commande optionnelle de 22 rames supplémentaires

PARIS: Un accord de prêt de 102 millions d’euros (1,1 milliard de dirhams) a été signé, lundi 2 novembre, entre l'Agence française de développement (AFD) et la société Casa Transport pour la réalisation de deux nouvelles lignes de tramway dans la ville de Casablanca. 

Les lignes T3 et T4, d’une distance respective de 14 et 12,5 km, réalisées simultanément, nécessiteront un investissement total de 650 millions d’euros, soit 7 milliards de dirhams. La ligne T3, qui reliera le boulevard Abdelkader-Sahraoui à la gare Casa Port, traversera le centre-ville, et comptera vingt stations et cinq points de correspondance multimodaux. Quant à la ligne T4, qui relie le boulevard Okba-Ibnou-Nafiaa au Parc de la Ligue arabe, elle traversera le boulevard Mohamed-VI et comptera dix-neuf stations avec points de correspondance. 

«La mise en œuvre des lignes T3 et T4 constitue une étape importante dans le plan urbain de Casablanca», a souligné Nabil Belabed, directeur de la société Casa Transport. «L’objectif à terme et d’offrir un réseau de transport collectif de qualité, le plus large possible et proposant une intermodalité efficace avec les autres modes de transports.»

Faciliter l’inclusion socioéconomique

«Le projet a également pour objectif de promouvoir un accès adapté aux personnes à mobilité réduite, mais aussi un accès plus sûr des femmes aux transports en commun», précise, de son côté, Mihoub Mezeouaghi, directeur de l’Agence française de développement au Maroc, qui explique que ce projet a pour but de faciliter l’inclusion socioéconomique des femmes, car «le tramway est aujourd’hui le mode de transport collectif préféré des Casablancaises», illustrant son propos par le fait que, «sur les lignes T1 et T2 du tramway, 49% des usagers sont des femmes». 

Pour rappel, le partenariat entre l’AFD et Casa Transport a commencé en 2012 avec l’octroi d’un premier financement de 23 millions d’euros, destiné à la construction de la première ligne (T1) de tramway à Casablanca. En 2017, un second financement de 30 millions d’euros a été accordé pour la réalisation de la ligne T2, inaugurée en janvier 2019. 

Le français Alstom, l’équipementier du réseau urbain au Maroc 

Présent sur le marché marocain depuis un siècle, le groupe français Alstom est le fournisseur des matériels roulants, de l’alimentation électrique et de l’équipement de signalisation dans de nombreuses villes du royaume chérifien. 

L’équipementier français, qui était chargé d’équiper les lignes T1 et T2 de la capitale économique du royaume, inaugurées respectivement en 2012 et 2019, a obtenu un nouveau contrat pour augmenter les capacités des lignes de tramway existantes et à venir, afin de répondre à une forte croissance, estimée aujourd’hui à 220 000 passagers par jour. La société Casa Transport, chargée par l’autorité de tutelle de procéder à cette extension de 26 km du réseau actuel et de renforcer les matériels roulants, a signé un contrat de 130 millions d’euros avec Alstom pour la fourniture de 66 tramways Citadis X 05, avec une commande optionnelle de 22 rames supplémentaires destinées aux lignes T3 et T4, dont les inaugurations sont prévues pour la fin de 2023.

«Nous sommes heureux de contribuer de nouveau au développement et à la modernisation du réseau urbain marocain grâce à nos solutions de mobilité éprouvées qui bénéficient des toutes dernières innovations technologiques», a affirmé Noureddine Rhalmi, président d’Alstom Transport Maroc. «Nous sommes très fiers d’avoir obtenu cette nouvelle commande et de la confiance que Casa Transport accorde à la solution Citadis d’Alstom. Avec une flotte totale d’au moins 256 Citadis qui sera exploitée au Maroc, davantage de personnes à Casablanca pourront se déplacer en toute sérénité», a-t-il ajouté.

Enfin, les Citadis, qui seront fabriqués et intégrés à Barcelone, seront réalisés avec la collaboration des fournisseurs marocains de sous-systèmes. Pour satisfaire son client marocain, Alstom a proposé un design à l’image de la ville, reflétant son histoire et sa culture. 

Quant à l’usine Alstom de Fès, elle fournira les armoires électriques et les faisceaux de câbles. Porté par la croissance du marché marocain, Alstom Maroc, qui compte plus de 500 collaborateurs, se chargera du service après-vente et, à moyen terme, augmentera sa production de câbles, qui seront destinés à des applications ferroviaires, comme les coffres électriques pour les usines européennes, ou intégrés aux trains dévolus à l’exportation à travers le monde.

Le soutien de la Banque mondiale

En 2015, le royaume chérifien s’est lancé dans un programme d’amélioration des transports publics en termes de qualité. Pour la concrétisation des programmes de modernisation du secteur à travers le pays, divers organismes ont apporté leur soutien, notamment via le financement et l’accompagnement des projets. C’est à ce titre que le Maroc vient d’obtenir un financement additionnel de 150 millions de dollars de la Banque mondiale, qui précise que «ce financement a pour objectif d’adapter le programme aux nouvelles priorités en matière de mobilité», notamment dans le contexte de la pandémie de Covid-19.

Jesko Hentschel, directeur pays de la Banque mondiale pour le Maghreb, confirme que cette crise a démontré l’importance de la consolidation des investissements publics et institutionnels dans le secteur des transports, car, selon lui, une meilleure accessibilité permettra d’assurer une meilleure inclusion socioéconomique de la population: «Privilégier ce mode de transport durable permettra d’atténuer les effets du changement climatique. Avec ce financement additionnel, nous souhaitons aider les autorités marocaines à entretenir l’élan des réformes et à développer un système de transports abordables, à la hauteur des besoins des citadins, dans un pays où la demande de mobilité urbaine et de fiabilité des transports publics est en constante augmentation.»

Cette nouvelle tranche de financement sera consacrée à l’introduction de mécanismes de supervision pour rationaliser la gouvernance du secteur. Plus concrètement, cela se traduira par un appui technique et stratégique aux responsables locaux leur permettant de fournir des services durables aux usagers. «L’accent sera mis sur la création et l’opérationnalisation d’une structure centrale chargée de superviser les transports publics et sur des investissements locaux pour renforcer la performance du secteur», précise la Banque mondiale.


L'Égypte coordonne avec la Grèce le retour des victimes du bateau de migrants et met en garde contre les itinéraires irréguliers

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
Short Url
  • Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine
  • Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux

DUBAI: Les mesures prises par l'Égypte ont reçu le soutien de la communauté internationale, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a demandé à l'ambassade égyptienne à Athènes de renforcer la coordination avec les autorités grecques, a rapporté Ahram Online mardi.

Cette mesure vise à soutenir les survivants et à accélérer le rapatriement des corps des victimes une fois les procédures légales achevées.

Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine.

Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux et réglementés.

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016, les responsables soulignant que le pays ne sera pas utilisé comme voie de transit vers l'Europe.

Les autorités affirment qu'aucun bateau de migrants n'a quitté les côtes égyptiennes depuis l'introduction de la stratégie, bien que l'Égypte accueille près de 10 millions de ressortissants étrangers, y compris des réfugiés, des demandeurs d'asile et des migrants de 133 pays.

L'approche a continué à évoluer au fil des ans, tout récemment avec l'adoption du plan d'action national 2024-2026 par le Comité national pour la lutte et la prévention de la migration illégale et de la traite des personnes.

Des initiatives antérieures ont également soutenu ces efforts, notamment le programme "Lifeboats" de 2019, qui a alloué 250 millions EGP pour créer des opportunités d'emploi dans les villages considérés comme les plus vulnérables à la migration irrégulière.

Les mesures prises par l'Égypte ont bénéficié d'un soutien international, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières, les capacités de recherche et de sauvetage et les efforts de lutte contre le trafic de migrants.


Explosion du port de Beyrouth: un juge libanais en Bulgarie pour l'enquête

Short Url
  • Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort
  • Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban"

BEYROUTH: Le juge libanais Tarek Bitar s'est déplacé mercredi en Bulgarie pour interroger le propriétaire du navire lié à l'explosion meurtrière dans le port de Beyrouth en 2020, a indiqué un responsable judiciaire à l'AFP.

Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort.

M. Grechushkin est désigné par les autorités libanaises comme le propriétaire du Rhosus, le navire qui transportait le nitrate d'ammonium débarqué dans le port de Beyrouth dans un entrepôt, où il avait explosé suite à un incendie, faisant plus de 200 morts, des milliers de blessés et d'importants dégâts.

Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban, acte terroriste ayant entraîné la mort d'un grand nombre de personnes et désactivation de machines dans le but de faire couler un navire", selon le parquet bulgare.

"M. Bitar est parti pour Sofia mercredi" et doit interroger M. Grechushkin jeudi, a précisé sous couvert d'anonymat un responsable de la justice libanaise à l'AFP.

L'ambassade libanaise à Sofia s'est occupée de trouver un traducteur et un huissier chargé de prendre en note l'interrogatoire, qui se fera en présence d'autorités judiciaires bulgares, a précisé la même source.

La justice libanaise espère obtenir des informations sur la cargaison de nitrate d'ammonium et en particulier son commanditaire. Elle veut aussi savoir si Beyrouth était la destination finale du navire.

Le juge indépendant Tarek Bitar avait repris en début d'année l'enquête qu'il avait dû interrompre en janvier 2023, se heurtant à l'hostilité d'une grande partie de la classe politique, notamment du Hezbollah qui l'accusait d'impartialité, avant d'être poursuivi pour insubordination.

Son enquête a pu reprendre après l'entrée en fonction du président Joseph Aoun et de son Premier ministre, qui ont promis de préserver l'indépendance de la justice, à la suite de la guerre entre Israël et le Hezbollah dont le mouvement chiite soutenu par l'Iran est sorti très affaibli à l'automne 2024.


«Des habitants meurent de froid»: Gaza frappé par de nouvelles intempéries

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
Short Url
  • "Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa)
  • "Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré

GAZA: De nouvelles pluies hivernales se sont abattues cette semaine sur la bande de Gaza, déjà ravagée par la guerre, faisant au moins 18 morts depuis le début des intempéries.

Des Palestiniens poussant une voiture dans une rue inondée, une charrette tirée par un âne progressant difficilement à travers les eaux, des tentes et des abris de fortune de déplacés inondés: la situation s'aggrave dans un territoire palestinien en ruines.

"Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa).

"Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre après deux années de guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Nourrissons «en danger»

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs.

Trois enfants étaient décédés dans des conditions similaires la semaine dernière, d'après la Défense civile, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du mouvement islamiste.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Environ 1,3 million de personnes, sur une population de plus de deux millions d'habitants dans le territoire, ont actuellement besoin d'un hébergement d'urgence, selon les Nations unies, qui mettent en garde contre un risque croissant d'hypothermie.

Les nourrissons encourent particulièrement un "grand danger" avec les conditions hivernales, avertit l'organisation.

«Reconstruire le territoire»

La Défense civile de Gaza avait indiqué vendredi qu'au moins 16 personnes étaient mortes en 24 heures des suites de l'effondrement de bâtiments ou des effets du froid.

Outre le nourrisson, le porte-parole de l'organisation, Mahmoud Bassal, a fait état mardi d'un autre décès après l'effondrement du toit d'un bâtiment à la suite de fortes pluies dans le nord-ouest de la ville de Gaza.

Il a précisé que la maison avait déjà été endommagée par des frappes aériennes pendant la guerre.

Des images de l'AFP montrent des secouristes extraire le corps d'un Palestinien des décombres d'un bâtiment. Non loin, des proches en deuil pleurent.

"Nous appelons le monde à résoudre nos problèmes et à reconstruire le territoire afin que nous puissions avoir des maisons au lieu (...) de vivre dans la rue", a déclaré Ahmed al-Hossari, qui a perdu un membre de sa famille.

La bande de Gaza connaît généralement un épisode de fortes pluies à la fin de l'automne et en hiver, mais l'état de dévastation du territoire, des conséquences de la guerre, a rendu ses habitants plus vulnérables.