Mohammed ben Salmane en Corée du Sud: un «nouveau partenariat stratégique tourné vers l'avenir»

Mohammed ben Salmane en Corée du Sud: un «nouveau partenariat stratégique tourné vers l'avenir»
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Publié le Samedi 19 novembre 2022

Mohammed ben Salmane en Corée du Sud: un «nouveau partenariat stratégique tourné vers l'avenir»

  • Le président Yoon Seok-youl déclare que le Royaume est l'un des partenaires essentiels de la sécurité économique et énergétique de Séoul
  • La délégation a signé vingt-six protocoles d'accord d'une valeur de 30 milliards de dollars, couvrant une large étendue de secteurs, des chemins de fer à l'énergie

RIYAD: Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a conclu sa visite officielle en Corée du Sud jeudi, après avoir obtenu de multiples accords commerciaux et réaffirmé les relations traditionnelles entre les deux pays.

Plusieurs responsables, dont le ministre saoudien de l'Énergie, Abdelaziz ben Salmane, et le ministre de l'Intérieur, le prince Abdelaziz ben Saoud ben Nayef, ont accompagné le prince héritier lors de sa visite de deux jours, qui faisait suite à sa participation au sommet du Groupe des vingt (G20) à Bali, en Indonésie.

Le prince héritier a tenu plusieurs réunions avec des représentants du gouvernement et des chefs d'entreprise sud-coréens, qui ont abouti à vingt-six protocoles d'accord d'une valeur de 30 milliards de dollars (1 dollar = 0,96 euro), portant sur les chemins de fer, la construction, la pétrochimie, l'agriculture et l'énergie.

Lors d'une réunion jeudi avec Yoon Seok-youl, le président de la Corée du Sud, le prince héritier a remercié ses hôtes pour leur «leur hospitalité et leur accueil chaleureux» et il a salué le succès de soixante ans de relations diplomatiques.

Le prince héritier a déclaré que «cette visite dans votre pays ami coïncide avec le soixantième anniversaire depuis l'établissement des relations entre le royaume d'Arabie saoudite et la République de Corée, ce qui confirme la volonté de nos deux pays de continuer à consolider les fondements de cette relation historique et d'œuvrer à l'aboutissement des efforts visant à renforcer la coopération dans tous les domaines».

«Les relations entre le royaume d'Arabie saoudite et la République de Corée se sont sérieusement développées au cours des six dernières décennies, ce qui a donné lieu à un partenariat stratégique fructueux pour les deux pays. Afin de préserver les acquis de cette relation, nous avons toujours veillé à intensifier la consultation et la coordination avec votre pays ami afin de concrétiser des aspirations économiques ambitieuses et de construire un avenir meilleur pour la région et le monde en particulier.»

 

 

LES DATES CLÉS DES RELATIONS SAOUDO-SUD-CORÉENNES

1962: Établissement des relations diplomatiques.

1973: La Corée du Sud ouvre son ambassade en Arabie saoudite.

1974: L'Arabie saoudite ouvre son ambassade en Corée du Sud.

1975: Création d'un comité mixte saoudo-sud-coréen.

1998: Le prince héritier Abdallah effectue une visite de trois jours en Corée du Sud dans le but de renforcer les liens.

1999: Visite de quatre jours du prince Salmane en Corée du Sud visant à renforcer les relations bilatérales.

2016: Le prince héritier, Mohammed ben Salmane, et la présidente de l'époque, Park Geun-hye, s'entretiennent en marge du sommet des dirigeants du G20 à Hangzhou, en Chine.

2017: Lancement de la Vision 2030 saoudo-coréenne.

2019: Le prince héritier se rend en Corée du Sud à l'invitation du président de l'époque, Moon Jae-in.

Janvier 2022: Moon Jae-in se rend en Arabie saoudite. 

Janvier 2022: Le Fonds public d’investissement d’Arabie saoudite (PIF), Posco et Samsung C&T signent un protocole d'accord en marge du Forum d'investissement saoudo-sud-coréen à Riyad pour développer un projet d'hydrogène vert.

Novembre 2022: Le prince héritier, Mohammed ben Salmane, se rend à Séoul.

Dans le cadre de cette visite officielle, un forum d'investissement saoudo-coréen a été accueilli à Séoul par le ministère saoudien de l'Investissement jeudi. La réunion a bénéficié du soutien et de la participation de membres éminents de la Fédération saoudienne des chambres de commerce et des chambres coréennes de commerce et d'industrie.

Parmi les participants figuraient Khaled al-Falih, ministre saoudien de l'Investissement; Faisal al-Ibrahim, ministre saoudien de l'Économie et de la Planification; Lee Chang-yang, ministre sud-coréen du Commerce, de l'Industrie et de l'Énergie, ainsi que des représentants d'entités gouvernementales concernées et de grandes entreprises du secteur privé des deux pays.

Les principaux sujets de présentation et de discussion ont porté sur l'énergie et la durabilité, avec une table ronde sur «l'énergie propre du futur». Le forum a également abordé les actions de diversification économique, de localisation et de privatisation de l'Arabie saoudite, ainsi que la fabrication.

 

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Le prince héritier saoudien rencontre un groupe de chefs d'entreprises coréennes et passe en revue les opportunités d'investissement prometteuses dans divers domaines. (SPA).

En 2017, les deux pays ont initié la Vision 2030 de l'Arabie saoudite et de la Corée, formant un comité conjoint composé de représentants des agences gouvernementales concernées pour examiner le partenariat, approuver les projets et mettre en œuvre les plans.

Vision 2030 est le programme de réforme sociale et de diversification économique de l'Arabie saoudite, créé en 2016 pour aider à réduire la dépendance de l'économie du Royaume aux hydrocarbures et promouvoir la participation des jeunes et des femmes dans de nouveaux secteurs, des loisirs et du tourisme aux énergies renouvelables.

La Corée du Sud fait partie des huit pays qui coopèrent avec le Royaume pour aider à atteindre les objectifs de la Vision 2030, en travaillant sur quarante projets et initiatives partagés.

Le prince héritier a ajouté qu’«à la lumière des grands défis auxquels notre monde est confronté aujourd'hui, et à cet égard, nous nous référons à la coopération étroite dans le cadre de la Vision 2030 saoudo-coréenne, et nous saluons ce qui a été réalisé au cours de celle-ci».

«Nous suivons également avec grand intérêt les réalisations des commissions conjointes entre nos deux pays, et nous sommes impatients d'élever le rythme de la coordination des investissements et de renforcer le partenariat entre les secteurs public et privé.»

 

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Le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, et le président de la Corée du Sud, Yoon Seok-youl, et leurs délégations à Séoul le 17 novembre 2022. (Bandar Algaloud/via SPA).

Au cours de la session, le prince héritier a déclaré qu'il était impatient d'approfondir la coopération sur l'énergie hydrogène, la technologie de capture du carbone et l'énergie nucléaire.

Il a déclaré: «Je réitère nos remerciements et notre reconnaissance à Votre Excellence pour votre volonté de faire progresser les relations entre les deux pays amis.»

Dans son propre discours au cours de la session, Yoon Seok-youl a fait part de son enthousiasme à porter les relations bilatérales à un niveau inédit. Il a salué la mise en œuvre du plan de réforme Vision 2030 du Royaume et il a déclaré qu'il était impatient d'étendre et de développer la coopération et les investissements.

Ces domaines de coopération comprennent les industries de la défense, les énergies du futur, comme l'hydrogène, la culture, le tourisme et les mégaprojets tels que Neom.

Neom est une entreprise de 500 milliards de dollars commencée en 2017, qui vise à développer des villes intelligentes durables couvrant 26 500 km² dans la province de Tabouk, au nord-ouest de l'Arabie saoudite, près de la mer Rouge.

 

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Parmi les domaines de coopération de Neom figure la production d'énergie propre, telle que le solaire, l'éolien et l'hydrogène. (Fourni/photo d'archive)

 

Yoon Seok-youl a souligné que l'Arabie saoudite était le premier partenaire commercial de la Corée du Sud au Moyen-Orient et qu'elle était l'un des principaux partenaires de la sécurité économique et énergétique de Séoul.

Dans un tweet après leur rencontre, Yoon Seok-youl a écrit: «Heureux d'avoir eu une discussion marquante aujourd'hui. Continuons à travailler ensemble pour construire un nouveau partenariat stratégique tourné vers l'avenir.»

La dernière visite du prince héritier à Séoul remonte à 2019. Le prince héritier a également rencontré le prédécesseur de Yoon Seok-youl, l'ancien président Moon Jae-in, lors de sa visite en Arabie saoudite en janvier dernier.

En atterrissant à la base aérienne de Séoul mercredi, le prince héritier a été reçu par Han Duck-soo, le Premier ministre de la Corée du Sud. Au cours d’une cérémonie de réception officielle, les hymnes saoudien et sud-coréen ont été joués, et une haie d'honneur a été inspectée.

 

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Le prince héritier, Mohammed ben Salmane, avec le président sud-coréen, Yoon Seok-youl, lors d'une cérémonie de bienvenue à Séoul, le 17 novembre 2022. (Bandar Algaloud/photo de la Cour royale saoudienne via SPA)

Au cours des entretiens, le prince héritier et Han Duck-soo ont passé en revue les relations, les perspectives de coopération bilatérale et les moyens de la développer et de la renforcer dans plusieurs domaines.

Jeudi, le prince héritier a également rencontré un groupe de chefs d'entreprise coréens pour discuter des opportunités d'investissement prometteuses dans le Royaume dans plusieurs secteurs, notamment l'énergie, la technologie, l'industrie, la construction et les villes intelligentes.

Les marchés ont bien réagi à la visite du prince héritier, les cours des actions des entreprises coréennes de divers secteurs ont enregistré une tendance à la hausse au cours de la séance de jeudi, reflétant les attentes en matière de partenariats commerciaux et de construction bilatéraux avec l'Arabie saoudite.

L'Arabie saoudite formant activement des partenariats commerciaux avec des entreprises coréennes dans le cadre de son mégaprojet Neom, les cours boursiers de plusieurs entreprises coréennes ont augmenté.

 

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Membres de la délégation accompagnant le prince héritier à Séoul. Vingt-six protocoles d'accord ont été signés entre les deux parties au cours de la visite. (AFP).

 

Hyundai Rotem, une entreprise de l'industrie lourde qui fabrique du matériel roulant, des équipements militaires et des installations techniques, a vu le cours de ses actions augmenter de 5,45 % à la clôture de jeudi, après avoir annoncé le même jour la signature d'un mémorandum avec le ministère saoudien de l'Investissement sur la coopération ferroviaire.

Le cours de l'action de Bifido, société coréenne de produits pharmaceutiques pour le microbiome, a également augmenté de 8,03 % après la signature d’un mémorandum avec une société biopharmaceutique saoudienne de coopération en vue de coopérer à la production de probiotiques.

EuBiologics, une autre société biopharmaceutique, a également vu son cours de bourse augmenter de 0,85 %, la société ayant accepté de partager des technologies de vaccins avec une société pharmaceutique saoudienne. BMT, une société de tuyauterie et de valves, a également vu le cours de son action augmenter de 1,91 % après avoir annoncé un accord de coopération avec l'Arabie saoudite pour la production de valves de raccord.

Jeudi également, une délégation du Centre de communication gouvernementale du ministère saoudien des médias s'est rendue au siège du journal The Korea Times, où elle a discuté des possibilités de coopération et de partenariat, en plus d'examiner les expériences et l'expertise les plus importantes dans le domaine des médias et de l'édition.

En quittant Séoul jeudi soir, le prince héritier a envoyé un message de remerciement au président Yoon Seok-youl: «Au moment de quitter votre pays ami, j'ai le grand plaisir d'exprimer à Votre Excellence ma profonde gratitude et mon appréciation pour le bon accueil et la généreuse hospitalité qui m'ont été réservés ainsi qu'à la délégation qui m'accompagnait.»

«Les discussions que nous avons eues ont confirmé la solidité des relations entre les deux pays et le désir commun de renforcer la coopération dans tous les domaines dans le cadre de la Vision 2030 saoudo-coréenne de façon à servir les intérêts des deux peuples amis, sous la direction du Gardien des deux Saintes mosquées, le roi Salmane ben Abdelaziz al-Saoud, et de Votre Excellence.»

«Je souhaite à Votre Excellence bonne santé et bonheur, et à votre pays et au peuple coréen ami progrès et prospérité continus.»

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Centre de coordination militaro-civile pour Gaza: beaucoup de discussions, peu de résultats

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  • "Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore" ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés
  • "Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix"

JERUSALEM: Lancé par les Etats-Unis dans le sillage du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pour surveiller la trêve et favoriser l'afflux d'aide humanitaire, le Centre de coordination militaro-civile (CMCC) pour Gaza peine à tenir ses promesses.

"Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix, il n'y a aucune autre initiative, c'est ça ou continuer à discuter dans le vent avec des Israéliens".

"Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore", ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés par la campagne militaire israélienne.

Le CMCC doit permettre d'amorcer la suite des étapes du plan de paix pour Gaza après plus de deux ans d'une guerre dévastatrice déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien Hamas sur Israël.

"Lorsque nous l'avons ouvert, nous avons clairement indiqué qu'il se concentrait sur deux choses: faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, logistique et sécuritaire vers Gaza et aider à surveiller en temps réel la mise en oeuvre de l'accord", insiste le capitaine Tim Hawkins, porte-parole du Commandement militaire central américain (Centcom), couvrant notamment le Moyen-Orient.

L'initiative a été présentée aux acteurs (ONG, agences des Nations unies, diplomates...) comme un générateur d'idées totalement inédites.

Frustrés par leurs difficultés avec les autorités israéliennes, de nombreux pays et acteurs humanitaires disent s'être jetés dans le projet, impatients d'avoir un nouvel interlocuteur se disant enclin à trouver des solutions: les Etats-Unis.

"Rien n'a changé" 

"Au début, les Américains nous ont dit qu'ils découvraient qu'Israël interdisaient l'entrée de tout un tas de choses dans Gaza, la fameuse liste des biens à double usage, ils avaient l'air choqués et on se disait qu'enfin on allait franchir cet obstacle", raconte un ingénieur humanitaire, "mais force est de constater que strictement rien n'a changé".

Deux mois après l'ouverture, nombre d'humanitaires et diplomates contactés par l'AFP jugent, sous couvert de l'anonymat, que la capacité ou la volonté américaines à contraindre Israël est limitée.

Les visiteurs réguliers ou occasionnels des lieux ont décrit à l'AFP le grand hangar occupé par le CMCC à Kiryat Gat (sud d'Israël), comme un entrepôt où de nombreux militaires, israéliens et américains principalement, rencontrent des humanitaires, diplomates, et consultants.

Le premier des trois étages du bâtiment est réservé aux Israéliens, et le dernier aux troupes américaines. Tous deux sont interdits d'accès aux visiteurs.

Le deuxième, recouvert de gazon artificiel, sert d'espace de rencontres avec le monde extérieur.

"On dirait un espace de coworking, mais avec des gens en uniforme", s'amuse une diplomate qui raconte y croiser des "GIs qui boivent de la bière" au milieu d'une sorte d'open-space, avec des panneaux récapitulant les principaux points du plan Trump.

Plusieurs personnes ont dit à l'AFP avoir vu un tableau blanc barré de l'inscription "What is Hamas?" ("Qu'est-ce que le Hamas?") en lettres capitales, sans éléments de réponse.

"Il y a des tables rondes sur des sujets qui vont de la distribution d'eau ou de nourriture à la sécurité", raconte un humanitaire, "en gros on nous écoute décrire ce qu'on veut faire, et quels problèmes on a rencontrés depuis deux ans".

"Boussole du droit" 

Mais "ce n'est pas là que les décisions sont prises", tranche un diplomate qui cite des canaux de discussions parallèles, notamment une équipe supervisée par Arieh Lighstone, un collaborateur de l'émissaire américain Steve Witkoff, à Tel-Aviv.

Plusieurs diplomates regrettent l'absence d'officiels palestiniens dans les murs.

Un autre problème réside dans l'émergence de concepts largement rejetés par la communauté internationale, notamment celui des "Alternative Safe Communities" (ASC), visant à regrouper des civils "vérifiés", non affiliés au Hamas, dans des communautés créées ex nihilo dans une zone de la bande de Gaza sous contrôle militaire israélien, et où les services de base seraient dispensés.

"On a perdu la boussole du droit", commente une diplomate.

Mais le reproche qui revient le plus souvent est le fait que les questions politiques (gouvernance, maintien de l'ordre...) sont évacuées au profit de questions techniques.

"Ils discutent d'où mettre les stations d'épuration, pas de qui les exploitera ni de qui paiera les employés", résume un autre.

Concédant "certaines frictions", sans plus de détail, le capitaine Hawkins, du Centcom, met en avant certaines avancées comme l'ouverture de nouveaux points de passage pour l'aide à destination de Gaza. "Nous progressons, assure-t-il, tout en reconnaissant pleinement qu'il reste encore beaucoup à faire."


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.