Mondial: Messi et le rêve de l'Argentine

Lionel Messi sourit en donnant une conférence de presse au Qatar National Convention Center à Doha, le 21 novembre 2022, à la veille du match de football de la Coupe du monde Qatar 2022 entre l'Argentine et l'Arabie saoudite (Photo, AFP).
Lionel Messi sourit en donnant une conférence de presse au Qatar National Convention Center à Doha, le 21 novembre 2022, à la veille du match de football de la Coupe du monde Qatar 2022 entre l'Argentine et l'Arabie saoudite (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 21 novembre 2022

Mondial: Messi et le rêve de l'Argentine

  • Vendredi lors de la première séance d'entraînement ouverte au public sur les terrains de l'Université du Qatar, où l'Argentine a installé son camp de base, Messi n'est en effet pas apparu
  • Aucune inquiétude et travail en salle, a fait savoir la fédération

DOHA: En mission pour l'Argentine. Alors que tout un pays rêve de le voir couronner son immense carrière en levant la Coupe du monde comme Diego Maradona avant lui, Lionel Messi s'est préparé prudemment et discrètement pour l'entrée en lice de l'Albiceleste au Qatar, mardi face à l'Arabie Saoudite.

Sadio Mané, forfait. Karim Benzema, forfait. Cristiano Ronaldo, en conflit avec son club en plus de ses problèmes gastriques... Les grandes stars du football mondial ont mal partout mais Messi, lui, ne se porte pas si mal après trois mois de haut vol avec le Paris SG.

Les suiveurs de la sélection se sont tout de même fait du mauvais sang en fin de semaine dernière, une fois l'équipe du sélectionneur Lionel Scaloni installée au Qatar, après un dernier match amical réussi contre les Emirats arabes unis (5-0).

Vendredi lors de la première séance d'entraînement ouverte au public sur les terrains de l'Université du Qatar, où l'Argentine a installé son camp de base, Messi n'est en effet pas apparu. Aucune inquiétude et travail en salle, a fait savoir la fédération.

Mais le lendemain, toujours pas de trace de "la Pulga" et les regards s'assombrissent. Soudain, après dix bonnes minutes de séance, rafale de flashs et éclats de voix enthousiastes des journalistes télé qui interviennent en direct: Messi est arrivé.

Il s'est même entraîné, mais à part de ses équipiers et de façon légère, signe que son cas est géré avec la plus grande prudence à l'approche de ce qui sera vraisemblablement sa dernière Coupe du monde et donc sa dernière chance de rejoindre Maradona au panthéon du football.

Invincibilité record en vue

L'été dernier, Messi a offert à son pays la Copa America, qui était attendue depuis 28 ans. Redevenu par séquences à Paris le joueur exceptionnel qu'il était à Barcelone, il sera en outre entouré au Mondial d'une équipe très solide, avec du talent dans toutes les lignes (Lisandro Martinez, Rodrigo De Paul, Angel Di Maria, Lautaro Martinez...).

De façon plus symbolique, la sélection est arrivée au Qatar à la tête d'une série d'invincibilité qui court désormais depuis plus de trois ans et 36 matchs, à une seule longueur du record mondial établi par l'Italie.

Avant de se frotter aux Saoudiens, les adversaires les plus tendres du coriace groupe C (qui compte aussi le Mexique et la Pologne), l'Argentine se retrouve donc logiquement dans la position du premier outsider du tournoi, derrière le Brésil et à hauteur de la France.

"Nous avons beaucoup d'espoirs. On forme un très bon groupe, avec beaucoup d'envie, mais nous voulons y aller pas à pas. On sait que les poules ne sont jamais faciles en Coupe du monde", a tranquillement tempéré le capitaine argentin dans une interview diffusée en fin de semaine dernière par la Conmebol, la confédération sud-américaine.

Ses équipiers, eux, savent que leur destin est attaché au pied gauche du petit génie. "Il n'y a pas de mots pour décrire Messi. Qu'il joue cinq minutes ou tout un match, c'est toujours magnifique", a ainsi déclaré il y a quelques semaines son jeune partenaire offensif Julian Alvarez.

Quant au sélectionneur, il a simplement rappelé tout le monde à la beauté du moment. "Ce sont des moments dont il faut profiter", a déclaré Scaloni dimanche. "Nous rêvons, comme chaque enfant qui reçoit son premier maillot de l'Argentine. Moi, j'ai gardé le mien. Bien sûr que c'est un rêve". Surtout quand le maillot est floqué Messi.


Trump et Poutine se séparent sans dévoiler de plan pour l'Ukraine

Le président Donald Trump rencontre le président russe Vladimir Poutine le 15 août 2025 à la base conjointe d'Elmendorf-Richardson, en Alaska. À gauche, le ministre russe des affaires étrangères Sergey Lavrov et, deuxième à partir de la droite, le secrétaire d'État Marco Rubio. (AP Photo)
Le président Donald Trump rencontre le président russe Vladimir Poutine le 15 août 2025 à la base conjointe d'Elmendorf-Richardson, en Alaska. À gauche, le ministre russe des affaires étrangères Sergey Lavrov et, deuxième à partir de la droite, le secrétaire d'État Marco Rubio. (AP Photo)
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  • Trump et Poutine ont eu une rencontre "constructive" en Alaska, mais aucun accord de paix concret pour l’Ukraine n’a été annoncé
  • Zelensky reste absent du sommet, alors que l’Ukraine rejette toute concession territoriale ; les combats se poursuivent sur le terrain

Anchorage, États-Unis: Donald Trump et Vladimir Poutine se sont séparés vendredi en Alaska sans rien dévoiler d'un possible plan de paix pour l'Ukraine, tout en multipliant les déclarations engageantes et les gestes amicaux.

Le président américain a parlé d'une réunion "très productive", Vladimir Poutine d'un entretien "constructif", mais en réalité rien n'a filtré immédiatement de leurs trois heures de discussion sur une base militaire de l'Alaska.

Le président américain, qui aime tant à se présenter en négociateur décisif, a assuré pendant des déclarations conjointes à la presse qu'il restait "très peu" de points à régler pour trouver une issue à la guerre déclenchée il y a plus de trois ans par l'invasion russe de l'Ukraine.

"L'un d'entre eux (ces points) est probablement le plus important", a ajouté Donald Trump, mais sans dire lequel.

"Nous n'y sommes pas, mais nous avons fait des progrès. Il n'y a pas d'accord jusqu'à ce qu'il y ait un accord", a averti le président des Etats-Unis, avant de redécoller pour Washington.

Donald Trump et Vladimir Poutine ont passé, en tout et pour tout, six heures en Alaska.

Le milliardaire de 79 ans s'était fixé pour ambition d'organiser très vite un sommet tripartite avec le chef d'Etat russe et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, et de décrocher un cessez-le-feu.

Il n'a rien évoqué de tout cela aux côtés de Vladimir Poutine, face aux journalistes.

Mais dans un entretien sur la chaîne Fox News enregistré juste après les déclarations à la presse, Donald Trump a estimé qu'un accord pour mettre fin à la guerre "dépendait vraiment du président" ukrainien.

Au contraire, avec son homologue russe, le président américain n'a plus eu le ton quelque peu bravache d'avant la rencontre, lorsqu'il menaçait de claquer la porte en cas d'impasse, ou assurait qu'avec lui Vladimir Poutine ne "ferait pas le malin".

M. Trump, qui avait menacé la Russie de "conséquences très graves" si elle n'acceptait pas de mettre un terme à la guerre, a précisé ne plus envisager de mesures dans l'immédiat.

"Vu comme cela s'est passé aujourd'hui, je ne pense pas que je doive penser à cela maintenant", a-t-il déclaré, en réponse à une question de Fox Nexs.

M. Poutine, sur la même tonalité engageante et cordiale, a dit espérer que "l'entente" trouvée en Alaska apportera "la paix" en Ukraine.

Les deux hommes, qui s'exprimaient devant un fond bleu portant l'inscription "Pursuing Peace" ("Oeuvrer pour la paix"), avaient promis une conférence de presse. Mais ils se sont seulement serré la main après avoir fini leurs discours et sont partis sans répondre aux journalistes qui, debout, les assaillaient de questions.

- Applaudissements -

L'Ukraine et les Européens redoutaient par-dessus tout que ce sommet ne permette à Vladimir Poutine de manipuler son homologue américain, qui avait évoqué en amont la possibilité de concessions territoriales.

Donald Trump a affirmé qu'il appellerait dans la foulée les dirigeants de pays de l'Otan ainsi que Volodymyr Zelensky, disant à propos des Ukrainiens: "En dernier ressort, cela dépend d'eux".

Il a aussi estimé qu'il pourrait revoir "très bientôt" le président russe. Ce à quoi Vladimir Poutine a réagi en lançant, en anglais, "la prochaine fois à Moscou", sur un ton léger.

"J'imagine que cela pourrait arriver", a rétorqué le président américain, amusé.

Ave ce sommet au ton chaleureux, Poutine signe un spectaculaire retour sur la scène internationale, alors que le conflit le plus meurtrier en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale continue.

Donald Trump a brièvement applaudi pendant que son homologue russe s'avançait vers lui sur le tarmac.

Ont suivi des poignées de mains et des sourires dans une mise en scène exposant toute la puissance militaire américaine, avec des avions de combat de pointe rangés auprès du tapis rouge et survolant les deux hommes.

Vladimir Poutine est ensuite monté dans la voiture blindée de Donald Trump où ils ont eu un court tête-à-tête, avant leur réunion en compagnie de quelques conseillers.

- Les Russes "continuent à tuer" -

Premier concerné mais grand absent de ce rendez-vous, Volodymyr Zelensky avait déclaré "compter" sur Donald Trump pour mettre un terme au conflit.

Les soldats russes "continuent à tuer le jour des négociations", avait-il déploré, tandis que l'armée ukrainienne annonçait vendredi avoir repris six villages dont des unités russes s'étaient emparées ces derniers jours, lors d'une avancée particulièrement rapide.

Le président ukrainien et les dirigeants européens attendent donc maintenant que l'imprévisible président américain les informe de la teneur de son entrevue.

La Russie réclame que l'Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu'elle renonce aux livraisons d'armes occidentales et à toute adhésion à l'Otan.

C'est inacceptable pour Kiev, qui veut un cessez-le-feu inconditionnel et immédiat, ainsi que des garanties de sécurité futures.


Trump et Poutine en Alaska, le moment de vérité

Le président américain Donald Trump monte à bord d'Air Force One le 15 août 2025 à la base conjointe d'Andrews, dans le Maryland. (Getty Images via AFP)
Le président américain Donald Trump monte à bord d'Air Force One le 15 août 2025 à la base conjointe d'Andrews, dans le Maryland. (Getty Images via AFP)
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  • onald Trump et Vladimir Poutine se retrouvent à Anchorage pour leur premier sommet depuis 2019, avec pour objectif affiché de poser les bases d’un éventuel cessez-le-feu en Ukraine
  • L’inquiétude grandit à Kiev et en Europe, face à la possibilité que Trump accepte des concessions territoriales à Moscou, alors que la Russie exige le contrôle de plusieurs régions ukrainiennes et l’abandon de l’OTAN par Kyiv

Anchorage, États-Unis: Le 15 août 2025 restera-t-il dans l'Histoire comme le jour qui a scellé le sort de l'Ukraine, après trois ans de guerre? Donald Trump et Vladimir Poutine en décident vendredi, à l'autre bout du monde, en Alaska.

Le président américain a décollé pour Anchorage, où il doit rencontrer son homologue russe pour ce sommet capital.

"GROS ENJEUX!", a-t-il écrit sur sa plateforme Truth Social, peu avant de monter à bord d'Air Force One pour un vol de sept heures environ.

A croire Donald Trump, qui n'est pas homme à s'embarrasser de nuances, ce sera tout ou rien.

Il se fait fort de savoir en "cinq minutes" maximum si sa première rencontre en personne depuis 2019 avec le président russe sera un fiasco, ou si elle permettra d'esquisser une issue au plus sanglant conflit en Europe depuis la Seconde guerre mondiale.

Si tout se passe bien, le président américain, qui se rêve en lauréat du prix Nobel de la paix, assure que "cette rencontre va ouvrir la voie à une autre", à trois, incluant cette fois Volodymyr Zelensky.

Il a laissé entendre qu'un sommet tripartite pourrait se tenir très rapidement, et également en Alaska.

Mais à son arrivée à Anchorage, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, semblait plus réservé quant à l'issue de la rencontre au sommet.

"Nous ne faisons aucune prédiction", a déclaré à une télévision russe M. Lavrov, qui portait un sweat-shirt arborant ce qui paraît être l'inscription "URSS" en russe. "Nous savons que nous avons nos arguments et notre position est claire et sans ambiguïté. Nous la présenterons", a-t-il simplement ajouté.

- Attente -

Le vaste territoire de l'Alaska, lieu symbolique, a été cédé par la Russie aux Etats-Unis au XIXe siècle.

La base militaire d'Elmendorf-Richardson, où se tiendra le sommet, a joué un rôle stratégique très important pendant la Guerre froide.

Vendredi, le président ukrainien et les dirigeants européens en seront réduits à attendre que l'imprévisible président américain, comme il s'est engagé, les informe de la teneur de son tête-à-tête avec Vladimir Poutine.

Vladimir Poutine "a aujourd'hui l'occasion d'accepter un cessez-le-feu" en Ukraine, a souligné à quelques heures de la rencontre le chancelier allemand Friedrich Merz, pour qui "le président Trump peut maintenant accomplir un pas significatif vers la paix".

La réunion doit débuter vendredi vers 19H30 GMT. Le tête-à-tête des deux hommes sera suivi par un repas de travail, avec leurs conseillers.

Les présidents russe et américain donneront ensuite une conférence de presse, la première depuis une apparition commune devant les caméras en 2018 à Helsinki.

Pour Kiev et l'Europe, le pire scénario serait que Donald Trump, fasciné par l'exercice autoritaire du pouvoir de Vladimir Poutine, se laisse convaincre de redessiner la carte de l'Ukraine selon la volonté de Moscou.

- "Pas le malin" -

Le président américain a assuré jeudi que son homologue russe ne "ferait pas le malin" avec lui.

Ira-t-il toutefois jusqu'à agiter la menace de sanctions paralysantes contre la Russie pour arracher un cessez-le-feu et forcer Vladimir Poutine à revoir ses exigences, jugées inacceptables par Kiev ?

La Russie réclame que l'Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu'elle renonce aux livraisons d'armes occidentales et à toute adhésion à l'Otan.

Donald Trump, qui depuis l'invasion russe de février 2022 renvoie dos à dos les deux belligérants, sans jamais désigner la Russie comme l'agresseur, parle désormais de "donnant-donnant" en matière de concessions territoriales, d'"échange" ou de "partage".

Mais que peut "donner" ou "échanger" Vladimir Poutine, à l'heure où l'armée russe accélère sa progression en Ukraine, forçant les autorités ukrainiennes à évacuer des villages entiers dans la région de Donetsk (est)?

A plus de 800 km de la frontière commune, des drones ukrainiens ont touché dans la nuit une raffinerie de pétrole russe à Syzran, dans la région de Samara (sud), ainsi que la ville de Koursk proche de la frontière, tuant une personne, a affirmé l'Etat-major ukrainien sur Telegram.

Si le président russe et le président américain ont une obsession commune, celle de ne jamais apparaître en position de faiblesse, leurs approches des rapports de force internationaux sont bien différentes.

Pour Donald Trump, ancien promoteur immobilier devenu célèbre grâce à une émission de téléréalité, tout est affaire de négociation rapide, de marchandage rondement mené, pour arriver à un "deal" forcément avantageux pour lui.

- "En colère" -

Là où Vladimir Poutine, ancien du KGB formé à la guerre psychologique, raisonne à long terme, évoquant le destin historique d'une "grande Russie" qu'il voudrait reconstituer.

Cette divergence de tempérament a produit une relation très particulière entre les deux hommes, faite de poussées de tension et de rapprochements spectaculaires.

A une quinzaine de kilomètres de la base militaire, dans la ville d'Anchorage, quelques centaines de manifestants se sont réunis jeudi pour afficher leur soutien à l'Ukraine.

Garrett Myran, un vétéran de 40 ans, ne décolère pas de la venue du président russe, pour lui un "criminel de guerre" sous mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale - dont les Etats-Unis ne sont pas membres.

"Nous le recevons à bras ouverts et cela me met incroyablement en colère", a-t-il confié à l'AFP.


Mali: la junte dénonce un plan de déstabilisation soutenu par des "Etats étrangers", un Français arrêté

Les relations autrefois étroites de la France avec ses anciennes colonies de la région du Sahel en Afrique de l'Ouest se sont détériorées ces dernières années, lorsque des officiers militaires ont renversé des gouvernements civils. (FILE/AFP)
Les relations autrefois étroites de la France avec ses anciennes colonies de la région du Sahel en Afrique de l'Ouest se sont détériorées ces dernières années, lorsque des officiers militaires ont renversé des gouvernements civils. (FILE/AFP)
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  • La junte malienne annonce l'arrestation d'un ressortissant français, soupçonné de collaborer avec les services de renseignement français, dans le cadre d'une tentative présumée de déstabilisation des institutions
  • Plus de 50 militaires maliens, dont deux généraux, ont été arrêtés, la junte accusant des États étrangers d’avoir soutenu ce complot contre le régime en place

BAMAKO, MALI: Les autorités maliennes ont annoncé l'arrestation d'un Français soupçonné de travailler pour le "service de renseignement français" et ont accusé des "Etats étrangers" d'être derrière une tentative de déstabilisation des institutions, selon un communiqué lu à la télévision nationale jeudi.

La junte, elle-même arrivée au pouvoir après deux coups d'Etat en 2020 et 2021, s'est également exprimée sur les dizaines d'arrestations de militaires ces derniers jours, accusés de vouloir renverser le pouvoir.

Ce pays d'Afrique de l'Ouest, coutumier des troubles politiques, est dirigé par des militaires souverainistes dans un contexte de restrictions sévères des libertés par la junte et de violences jihadistes meurtrières sur le territoire.

Dans son communiqué, la junte a annoncé "l'arrestation d'un groupuscule d'éléments marginaux des forces armées de sécurité maliennes", qui cherchait selon elle à "déstabiliser les institutions de la République".

"Ces militaires et des civils" auraient obtenu "l'aide d'États étrangers", accuse le gouvernement malien.

Un ressortissant français a été arrêté, soupçonné de travailler "pour le compte des services de renseignement français", selon la junte malienne.

Par ailleurs, au moins 55 militaires auraient été arrêtés, selon des sources sécuritaires consultées par l'AFP.

"Les enquêtes judiciaires se poursuivent pour identifier d'éventuels complices", indique le gouvernement.

- Hauts gradés arrêtés -

La junte a confirmé l'arrestation de deux généraux, Abass Dembélé et Nema Sagara.

Le général Abass Dembélé est une figure très respectée au sein de l'armée. Cet ancien gouverneur de la région de Mopti (centre) a récemment été démis de cette fonction par la junte.

Les arrestations ont été menées principalement au sein de la garde nationale, un corps de l'armée malienne, a appris l'AFP de sources sécuritaires.

C'est notoirement le corps d'origine du ministre de la Défense, le général Sadio Camara, une des principales figures de la junte.

Plusieurs observateurs ont relevé que certaines des personnes arrêtées par les autorités sont des proches de M. Camara, mais celui-ci n'a pas été inquiété à ce jour.

Il y a deux jours, l'ancien Premier ministre civil du Mali, Choguel Kokalla Maïga, et plusieurs de ses anciens collaborateurs, ont été placés en garde à vue par le pôle économique et financier dans "le cadre des enquêtes sur leur gestion à la Primature".

Cet ancien poids lourd de la junte avait été nommé Premier ministre en 2021, avant d'être limogé fin 2024 après avoir émis des critiques contre celle-ci. Il avait notamment déploré avoir été tenu à l'écart des décisions sur le maintien aux commandes des généraux qui avaient initialement promis de rendre le pouvoir à des civils élus en mars 2024.

Aucun lien n'a été fait entre son arrestation et celles des militaires accusés de vouloir renverser le pouvoir.

Depuis 2012, ce pays sahélien fait face à une profonde crise sécuritaire nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l'organisation État islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires. Elle s'ajoute à une grave crise économique.

La junte, dirigée par le président Assimi Goïta, s'est détournée des partenaires occidentaux, notamment l'ancien colonisateur français, pour se tourner politiquement et militairement vers la Russie.

L'armée malienne et ses alliés, les mercenaires russes d'Africa Corps, chargés notamment de traquer les jihadistes, sont régulièrement accusés de commettre des exactions contre des civils.