Feu vert de l'Autorité des marchés financiers au projet de renationalisation d'EDF

Au total en 2022, cette chute de la production va entamer la rentabilité d'EDF, pesant à hauteur de 32 milliards d'euros sur l'excédent brut d'exploitation (Ebitda), et la dette du groupe pourrait atteindre le montant total record de 60 milliards d'euros à la fin de l'année. (AFP).
Au total en 2022, cette chute de la production va entamer la rentabilité d'EDF, pesant à hauteur de 32 milliards d'euros sur l'excédent brut d'exploitation (Ebitda), et la dette du groupe pourrait atteindre le montant total record de 60 milliards d'euros à la fin de l'année. (AFP).
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Publié le Mercredi 23 novembre 2022

Feu vert de l'Autorité des marchés financiers au projet de renationalisation d'EDF

  • L'AMF a jugé «conforme» aux règles boursières le projet d'offre publique d'achat (OPA) simplifié, déposé le 4 octobre, indique-t-elle dans un communiqué publié mardi soir
  • Ce projet prévoit l'acquisition auprès des autres actionnaires des 16% du capital que l'Etat ne détient pas encore, au prix de 12 euros par action

PARIS : L'Autorité des marchés financiers (AMF) a donné son feu vert mardi au projet de rachat complet de l'énergéticien EDF lancé début octobre par l'Etat français, qui détient déjà 84% du capital de l'entreprise.

L'AMF a jugé "conforme" aux règles boursières le projet d'offre publique d'achat (OPA) simplifié, déposé le 4 octobre, indique-t-elle dans un communiqué publié mardi soir.

Ce projet prévoit l'acquisition auprès des autres actionnaires des 16% du capital que l'Etat ne détient pas encore, au prix de 12 euros par action.

L'acquisition de ces titres est supposée se dérouler jusqu'au 8 décembre et l'AMF n'a pas évoqué mardi soir de changement de calendrier. Elle compte publier "sa décision motivée dans un délai rapide".

L'Etat actionnaire espère obtenir, à la clôture de l'OPA, 90% du capital, seuil à partir duquel une procédure de retrait obligatoire de la Bourse peut être lancée pour récupérer des titres.

Le gouvernement avait officialisé mi-juillet sa volonté de contrôler à 100% l'énergéticien français.

Pour l'Etat, qui veut construire six réacteurs nucléaires de nouvelle génération EPR, avec une option pour huit autres, cette opération chiffrée à 9,7 milliards d'euros est stratégique et vise aussi à envoyer un signal de confiance aux investisseurs de dette.

EDF connaît des difficultés financières à cause d'un recul record de sa production électrique, conséquence de l'indisponibilité d'une partie de son parc nucléaire en raison de problèmes de corrosion, de maintenances programmées et d'un mouvement social, mais aussi en raison du bouclier tarifaire qui protège les Français de hausses trop importantes du prix de l'énergie.

Au total en 2022, cette chute de la production va entamer la rentabilité d'EDF, pesant à hauteur de 32 milliards d'euros sur l'excédent brut d'exploitation (Ebitda), et la dette du groupe pourrait atteindre le montant total record de 60 milliards d'euros à la fin de l'année.

Depuis le début de l'opération, des petits actionnaires (majoritairement des salariés et anciens salariés) contestent l'avis "favorable" émis le 27 octobre par le conseil d'administration quant à la renationalisation du groupe au prix de 12 euros par action et réclament a minima 15 euros.

Ils ont intenté plusieurs actions juridiques, sans avoir obtenu gain de cause jusqu'à maintenant. Dernière démarche en date, ils ont assigné EDF en justice lundi pour des manquements aux obligations d'information et un conflit d'intérêt concernant l'actuel président du groupe.

"On est extrêmement déçu que l'AMF n'ait pas pris en compte tous les arguments qu'on pouvait développer, à la fois sur le fond et la forme", a réagi auprès de l'AFP Martine Faure, cheffe de file de ces petits actionnaires, dénonçant "une sous-évaluation complète de l'entreprise".

Selon elle, l'expert indépendant qui a jugé "équitable" le prix de 12 euros s'est basé sur de "mauvaises hypothèses", notamment en ce qui concerne le volume et le prix de l'électricité qu'EDF vendra à bas prix à ses concurrents l'an prochain.

"Quel est notre recours aujourd'hui, au niveau français, par rapport à ça ? On est en train de chercher, on ne va pas en rester là, de toute façon", a promis Mme Faure, qui envisage également de se battre au niveau européen.


Macron nommera «dans les prochains jours» un Premier ministre pour un gouvernement «d'intérêt général»

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  • Emmanuel Macron a promis jeudi de nommer "dans les prochains jours" un Premier ministre chargé de former un gouvernement "resserré"
  • Ce futur chef du gouvernement, "je le chargerai de former un gouvernement d'intérêt général représentant toutes les forces politiques d'un arc de gouvernement qui puisse y participer ou, à tout le moins, qui s'engage à ne pas le censurer"

PARIS: Emmanuel Macron a promis jeudi de nommer "dans les prochains jours" un Premier ministre chargé de former un gouvernement "resserré" et "d'intérêt général", dans une allocution aux Français prononcée au lendemain de la censure du gouvernement de Michel Barnier.

Ce futur chef du gouvernement, "je le chargerai de former un gouvernement d'intérêt général représentant toutes les forces politiques d'un arc de gouvernement qui puisse y participer ou, à tout le moins, qui s'engage à ne pas le censurer", a expliqué le président de la République.

La dissolution "n'a pas été comprise"

Emmanuel Macron a reconnu jeudi que sa décision de dissoudre l'Assemblée nationale en juin "n'a pas été comprise", assumant "sa responsabilité" dans une allocution aux Français au lendemain de la censure du gouvernement de Michel Barnier.

Cette décision, "beaucoup me l'ont reprochée et je sais, beaucoup continuent de me le reprocher. C'est un fait et c'est ma responsabilité", a affirmé le président de la République.

 


Censure, gouvernement: Macron reçoit Bayrou à déjeuner

Le nom du président du MoDem, allié du chef de l'Etat depuis 2017, circule pour le poste de Premier ministre, de même que celui du ministre des Armées Sébastien Lecornu. (AFP)
Le nom du président du MoDem, allié du chef de l'Etat depuis 2017, circule pour le poste de Premier ministre, de même que celui du ministre des Armées Sébastien Lecornu. (AFP)
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  • M. Macron s'adressera aux Français à 20H00, au lendemain du renversement du gouvernement de Michel Barnier par l'Assemblée nationale, une première en France depuis 1962
  • Le nom du président du MoDem, allié du chef de l'Etat depuis 2017, circule pour le poste de Premier ministre, de même que celui du ministre des Armées Sébastien Lecornu

PARIS: Emmanuel Macron a déjeuné jeudi à l'Élysée avec François Bayrou, dont le nom circule pour prendre la succession de Michel Barnier à Matignon, a-t-on appris de source proche du dirigeant du MoDem, confirmant une information de RTL et du Parisien.

Le patron du MoDem avait auparavant rencontré l'ex-Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve, ont indiqué à l'AFP deux de ses proches.

Le président de la République, qui a reçu à la mi-journée la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet, devait s'entretenir à 15H00 avec le président du Sénat, Gérard Larcher.

M. Macron s'adressera aux Français à 20H00, au lendemain du renversement du gouvernement de Michel Barnier par l'Assemblée nationale, une première en France depuis 1962.

Le nom du président du MoDem, allié du chef de l'Etat depuis 2017, circule pour le poste de Premier ministre, de même que celui du ministre des Armées Sébastien Lecornu.

 


Avec la chute de Barnier, la France renoue avec le cycle infernal

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  • Le premier ministre est libéré du poids de son poste, mais lui président de la République prend cette crise politique, ce chaos selon certains, en pleine figure
  • Pourtant Macron qui s’était adressé aux journalistes qui l’accompagnaient à Riyad, semblait serein. L’était-il vraiment, difficile à dire…

PARIS: Au soir du 4 décembre, la France a plongé dans l’inconnu.

Une majorité de 331 députés d’extrême droite, de gauche et d’extrême gauche ont voté la motion de défiance contre le gouvernement présidé par Michel Barnier, provoquant sa chute.

La France est à nouveau sans gouvernement, comme au lendemain des élections législatives anticipées du printemps dernier, où il a fallu attendre 50 jours, avant la nomination de Barnier.

Ce soir, vingt-quatre heures plus tard, le président français Emmanuel Macron s’adresse aux Français dans une allocution solennelle.

Le président qui a accepté dans la matinée la démission de Barnier est sommé d’agir.

Les spéculations vont bon train dans le milieu politique et médiatique sur la marge de manœuvre présidentielle et sur sa capacité à reprendre la main sur la situation.

Le pessimisme règne, et le déchaînement infernal qui s’est emparé du pays depuis la dissolution de parlement et les législatives anticipées a repris son cours.

La France est en panne, pris de court par le vote de défiance contre le gouvernement, à son retour d’une visite d’Etat en Arabie saoudite, le président qui a accepté dans la matinée la démission de Barnier est sommé d’agir.

Le premier ministre est libéré du poids de son poste, mais lui président de la République prend cette crise politique, ce chaos selon certains, en pleine figure.

Pourtant Macron qui s’était adressé aux journalistes qui l’accompagnaient à Riyad, semblait serein. L’était-il vraiment, difficile à dire…

Pour lui, il est impensable que le Rassemblement National (extrême droite) et La France Insoumise (extrême gauche) et ennemis jurés et le Parti socialiste votent une même motion de défiance.

Ce vote a pourtant eu lieu, et son ampleur est dévastatrice, elle dépasse de 43 voix la majorité de 288 voix requise pour faire tomber le gouvernement, avec un motif invoqué :  des désaccords sur les mesures budgétaires.

« Ce serait un vote d’un cynisme insoutenable » a-t-il affirmé, et « une perte complète de repères » se disant sûr que « tout le monde va prendre ses responsabilités ».

Ce vote a pourtant eu lieu, et son ampleur est dévastatrice, elle dépasse de 43 voix la majorité de 288 voix requise pour faire tomber le gouvernement, avec un motif invoqué: des désaccords sur les mesures budgétaires.

Alors force pour lui de constater, selon son entourage qu’un front antirépublicain s’est constitué à l’Assemblée nationale, et de se remettre au travail pour trouver un remplaçant à Barnier dans le plus bref délai.

Des noms de potentiels candidats...

D’ailleurs au fil des heures, plusieurs noms ont commencé à circuler, comme celui de l’ancien premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve, celui de son allié de toujours, l’ancien ministre centriste François Bayrou, ou encore celui du ministre de La Défense Sébastien Lecornu ou du ministre de l’Intérieur et figure de proue de la droite républicaine Bruno Retailleau.

Mais le vrai problème, n’est plus de savoir qui prendra la tête du nouveau gouvernement, mais comment remédier à la profonde crise institutionnelle et politique que traverse le pays.

Cette crise est bien là, c’est elle qui avait incité Macron à prendre la décision brutale de convoquer des législatives anticipées, et c’est bien elle qui a donné lieu à un parlement atypique au lendemain de ces élections.

Le président avait justifié sa décision par la volonté de redonner la parole aux français qui ont opté pour une assemblée législative avec trois blocs parlementaires de force presque égale mais tous dépourvu de majorité.

La crise s’est incarnée au sein même de l’hémicycle rendant la France ingouvernable, et à la merci des forces politiques extrêmes, qui ont forgé une alliance contre nature l’espace d’un vote parlementaire, mettant un terme au mandat de Barnier au bout de 91 jours.

Partant de là, tous les scénarios semblent possibles pour l’extrême gauche qui s’est précipitée pour appeler à une élection présidentielle anticipée en 2025, c’est-à-dire un peu plus de deux ans avant la fin du second mandat présidentiel de Macron.

Les socialistes et les écologistes, pourtant alliés à l’extrême gauche dans le cadre du Nouveau front républicain, divergent sur ce point.

Le groupe écologiste à l’assemblée réclame une feuille de route pour gouverner, et propose une entente de non-recours à l’article 49-3, qui permet au gouvernement d’adopter des textes de lois sans recourir au vote des députés.

Le parti Socialiste pour sa part avance une proposition qui va dans le même sens, avec un deal de non-recours au 49-3 en échange de non-censure.

Le Rassemblement National par la voix de sa dirigeante Marine Le Pen, veut jouer le jeu institutionnel en récusant la demande de démission de Macron et en se disant prêt à travailler avec le futur chef du gouvernement à construire un budget acceptable pour tous.

A la tête du bloc parlementaire le plus grand en nombre et en cohésion, elle est bien consciente de la menace qu’elle peut faire peser sur le nouveau chef du gouvernement, quel qu’il soit.

Ce contexte de chaos politique est bien illustré par l’ancien ambassadeur français à Washington Gérard Araud qui indique sur X qu’avec un parlement où les deux grands blocs ne veulent pas tant gouverner, que pousser le président vers la sortie, la France est condamnée à aller d’une crise à une autre.