Ukraine: 15 morts à Kherson, six millions de foyers affectés par les coupures d'électricité

Une quinzaine de régions rencontraient des problèmes avec l'approvisionnement en eau et en courant. "La situation avec l'électricité reste difficile dans presque toutes les régions". (AFP).
Une quinzaine de régions rencontraient des problèmes avec l'approvisionnement en eau et en courant. "La situation avec l'électricité reste difficile dans presque toutes les régions". (AFP).
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Publié le Samedi 26 novembre 2022

Ukraine: 15 morts à Kherson, six millions de foyers affectés par les coupures d'électricité

  • Kiev - avec quelque 600.000 foyers privés d’électricité dans la soirée - et sa région, ainsi que les provinces d'Odessa (sud), de Lviv, de Vinnytsia (ouest) et de Dnipropetrovsk (centre-est), sont les plus touchées par les coupures
  • Le retrait russe de Kherson, dont Moscou espérait faire sa base dans le sud de l'Ukraine occupé, a rebattu les cartes dans cette guerre qui dure depuis neuf mois

KIEV: Quinze civils ont péri vendredi dans un bombardement russe sur Kherson, dans le sud de l'Ukraine, deux semaines après le retrait contraint des troupes russes de cette ville stratégique, alors que des millions de foyers sont privés de courant dans tout le pays en raison des frappes de Moscou.

La stratégie russe de viser les infrastructures essentielles, au moment où l'Ukraine a basculé dans des températures hivernales, est constitutive de "crimes de guerre" pour les alliés occidentaux de l'Ukraine, et qualifiée de "crime contre l'humanité" par le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Le bombardement le plus meurtrier de ces derniers jours a frappé Kherson: "15 habitants de la ville ont été tués et 35 blessés, dont un enfant", a affirmé Galyna Lugova, une responsable de l'administration militaire de la ville, sur les réseaux sociaux. Elle a précisé que plusieurs "maisons privées et des immeubles de grande hauteur" avaient été endommagés.

"Les envahisseurs russes ont ouvert le feu sur un quartier d'habitations à l'aide de lance-roquettes multiples. Un grand immeuble a pris feu", avait précisé plus tôt Iaroslav Ianouchevitch, gouverneur de la région de Kherson. "En raison des bombardements russes constants, nous évacuons les patients des hôpitaux de Kherson".

Le ministère ukrainien de la Réintégration des territoires temporairement occupés a précisé en soirée qu'un train avait quitté Kherson pour Khmelnytskyi "avec les 100 premiers citoyens de Kherson ayant bénéficié de l’évacuation du gouvernement, dont 26 enfants, sept patients alités et six personnes handicapées".

Le retrait russe de Kherson, dont Moscou espérait faire sa base dans le sud de l'Ukraine occupé, a rebattu les cartes dans cette guerre qui dure depuis neuf mois. La ville est stratégiquement située pour relier la péninsule de Crimée, annexée par la Russie depuis 2014, et le port ukrainien d'Odessa à l'ouest.

Dans le même temps, plus de six millions de foyers ukrainiens étaient affectés par des coupures d’électricité vendredi, deux jours après des frappes massives russes contre ce pays, selon Volodymyr Zelensky. "Ce soir, des coupures se poursuivent dans la plupart des régions et à Kiev", a ajouté le chef de l'Etat dans son adresse quotidienne.

«Economiser l'électricité»

Kiev - avec quelque 600.000 foyers privés d’électricité dans la soirée - et sa région, ainsi que les provinces d'Odessa (sud), de Lviv, de Vinnytsia (ouest) et de Dnipropetrovsk (centre-est), sont les plus touchées par les coupures, a-t-il ajouté, appelant les Ukrainiens à économiser l'électricité dans les zones où le courant a été rétabli.

"Nous devons endurer cet hiver - un hiver dont tout le monde se souviendra", a-t-il souligné sur Facebook.

Il avait visité plus tôt dans la journée Vychgorod, ville au nord de Kiev où les frappes ont fait six morts et des dizaines de blessés mercredi.

Les ingénieurs continuaient à réparer les dégâts à travers le pays.

Dans la capitale, "un tiers des logements de Kiev ont déjà du chauffage, les spécialistes continuent de le rétablir. La moitié des usagers sont toujours privés d'électricité", a dit son maire, Vitali Klitschko.

Dans son appartement où le gaz pour la cuisine et le chauffage ont été débranchés, Albina Bilogoub a expliqué que ses enfants dormaient désormais tous dans une seule pièce pour se tenir chaud.

"C'est notre vie. Un pull, puis un deuxième, un troisième. Nous vivons comme ça maintenant", a-t-elle dit.

Face à ces bombardements massifs russes, l'Ukraine a reçu de la part des Occidentaux des systèmes de défense antiaérienne, mais il lui en faudrait davantage pour neutraliser les missiles et les drones de Moscou.

Paris et Berlin "soutiendront l'Ukraine jusqu’au bout de ce conflit", a assuré la Première ministre française Elisabeth Borne à Berlin, aux côtés du chancelier allemand Olaf Scholz. "Depuis le premier jour de cette guerre brutale, nos deux pays ont apporté un soutien indéfectible à l’Ukraine", a déclaré Mme Borne.

Le chancelier allemand a jugé de son côté que "la politique de terreur par les bombes de la Russie contre les infrastructures civiles en Ukraine doit prendre fin". Il a rappelé que l'Allemagne et la France œuvraient pour aider l'Ukraine "à reconstruire son infrastructure énergétique", en partie détruite.

En visite en Ukraine vendredi, le ministre britannique des Affaires étrangères James Cleverly a également annoncé de nouvelles aides aux Ukrainiens, en particulier l'envoi d'ambulances et un "soutien" aux "survivantes des violences sexuelles perpétrées par l'armée russe".

Files de voitures

Vendredi, des journalistes de l'AFP ont vu des files de voitures attendant de pouvoir s'approvisionner devant plusieurs stations-service de Kiev et le fonctionnement des réseaux de téléphonie mobile était toujours perturbé dans certains quartiers.

La Russie affirme de son côté ne viser que des infrastructures militaires et a mis les coupures de courant sur le dos de la défense antiaérienne ukrainienne. Le Kremlin a assuré que l'Ukraine pouvait mettre fin aux souffrances de sa population en acceptant les exigences russes.

Le président russe Vladimir Poutine a rencontré vendredi pour la première fois des mères de soldats, disant partager leur "douleur" et les appelant à ne pas croire les "mensonges" sur l'offensive déclenchée le 24 février par le Kremlin en Ukraine.

M. Poutine s'en est pris à des "ennemis dans le champ informationnel" qui cherchent selon lui à "dévaluer, discréditer" l'offensive russe en Ukraine. "Nous devons atteindre nos objectifs, et nous allons les atteindre", a affirmé M. Poutine.

La diplomatie russe a par ailleurs dénoncé la résolution du Parlement européen qui a qualifié cette semaine la Russie d'"Etat promoteur du terrorisme". Moscou affirme que cette décision "n'a rien à voir" avec la lutte contre le terrorisme.

L'Ukraine va de son côté boycotter les travaux de l'assemblée de l'OSCE, après que l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe n'a pas modifié ses règles pour exclure la représentation russe, selon le député ukrainien Yevgeniya Kravchuk.


Gaza: une commission de l'ONU accuse Israël de «génocide»

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  • La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produi(sai)t à Gaza et continu(ait) de se produire" dans ce territoire palestinien,
  • "La responsabilité incombe à l'État d'Israël", a-t-elle ajouté en présentant un nouveau rapport

GENEVE: Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre et d'autres responsables israéliens.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produi(sai)t à Gaza et continu(ait) de se produire" dans ce territoire palestinien, a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

"La responsabilité incombe à l'État d'Israël", a-t-elle ajouté en présentant un nouveau rapport.

Israël a "rejeté catégoriquement" ce "rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate" de la commission, a réagi son ministère des Affaires étrangères.

Sa publication intervient près de deux ans après le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël. Depuis, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a juré de détruire le mouvement islamiste qui a pris le pouvoir en 2007 à Gaza.

La commission d'enquête a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

"Intention de détruire" 

"Il est clair qu'il existe une intention de détruire les Palestiniens à Gaza par des actes répondant aux critères énoncés dans la Convention sur le génocide", a relevé dans un communiqué Mme Pillay, qui fut présidente du Tribunal pénal international pour le Rwanda et juge à la Cour pénale internationale (CPI).

Les plus hauts dirigeants israéliens "ont orchestré une campagne génocidaire", a ajouté la Sud-Africaine de 83 ans, ancienne Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme.

La commission n'est pas une instance juridique mais ses rapports peuvent accroître la pression diplomatique et servent à recueillir des preuves que les tribunaux peuvent utiliser.

La commission a conclu un accord de coopération avec la Cour pénale internationale (CPI) avec laquelle "nous avons partagé des milliers d'informations", a expliqué Mme Pillay à l'AFP.

"La communauté internationale ne peut rester silencieuse face à la campagne génocidaire lancée par Israël contre le peuple palestinien à Gaza. Lorsque des signes et des preuves manifestes de génocide apparaissent, l'absence d'action pour y mettre fin équivaut à une complicité", a souligné Mme Pillay.

La campagne de représailles militaires dans le territoire palestinien a fait près de 65.000 morts, selon des données du ministère de la Santé de la bande de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas, données jugées fiables par l'ONU.

Depuis le début de la guerre, Israël a été accusé à plusieurs reprises de commettre un génocide à Gaza, par diverses ONG, des experts indépendants de l'ONU, et jusque devant la justice internationale, à l'initiative de l'Afrique du Sud.

Les autorités israéliennes ont toujours vigoureusement rejeté ces accusations.

L'ONU n'a pas qualifié la situation de génocide, mais le chef des opérations humanitaires a exhorté à la mi-mai les dirigeants mondiaux à "agir pour empêcher un génocide".

A La Haye, la Cour internationale de justice (CIJ) avait sommé Israël dès janvier 2024 de prévenir tout acte de génocide. Quatre mois après, le procureur de la CPI avait demandé que des mandats d'arrêt soient délivrés à l'encontre de MM. Netanyahu et Gallant, soupçonnés de crimes contre l'humanité et crimes de guerre.

La CPI est depuis dans le collimateur de Washington qui a pris des mesures contre des magistrats ayant autorisé la Cour à émettre ces mandats d'arrêt, notamment l'interdiction d'entrée sur le sol américain et le gel des avoirs détenus aux États-Unis.


Rubio promet un soutien "indéfectible" à Israël, avant une visite à Doha

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visitent le Mur occidental, le lieu de prière le plus sacré du judaïsme, dans la vieille ville de Jérusalem. (AP)
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visitent le Mur occidental, le lieu de prière le plus sacré du judaïsme, dans la vieille ville de Jérusalem. (AP)
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  • En visite à Jérusalem, le secrétaire d’État Marco Rubio a réaffirmé le soutien « indéfectible » des États-Unis à Israël dans sa guerre contre le Hamas à Gaza
  • Alors que les offensives israéliennes se poursuivent, causant de lourdes pertes civiles à Gaza, les critiques internationales s’intensifient

Jérusalem: Le secrétaire d'Etat Marco Rubio a promis lundi à Jérusalem le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza, à la veille d'un déplacement à Doha.

Durant la visite de M. Rubio, l'armée israélienne a poursuivi son offensive dans la bande de Gaza assiégée et affamée, la Défense civile locale faisant état d'au moins 49 morts, dont des enfants.

Lancée en riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, cette offensive a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste a pris le pouvoir en 2007.

Le déplacement de M. Rubio a coïncidé avec un sommet arabo-islamique à Doha, quelques jours après une attaque israélienne inédite le 9 septembre au Qatar contre des chefs du Hamas.

"Les habitants de Gaza méritent un avenir meilleur, mais cet avenir meilleur ne pourra commencer que lorsque le Hamas sera éliminé", a déclaré M. Rubio après une rencontre à Jérusalem avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

"Vous pouvez compter sur notre soutien indéfectible et notre engagement à voir cela se concrétiser", a-t-il ajouté.

M. Rubio se rend mardi au Qatar, en route pour Londres, afin de "réaffirmer le soutien total des Etats-Unis à la sécurité et la souveraineté du Qatar après l'attaque israélienne", selon le département d'Etat.

La frappe aérienne au Qatar, un médiateur entre Israël et le Hamas, a contrarié le président Donald Trump.

"Le Qatar a été un très grand allié. Israël et tous les autres, nous devons faire attention. Quand nous attaquons des gens, nous devons être prudents", a-t-il dit dimanche.

Malgré cette critique, M. Netanyahu a estimé que M. Trump était "le plus grand ami" qu'Israël ait jamais eu à la Maison Blanche.

- "Animaux barbares" -

Au sommet de Doha, l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, s'en est prix à Israël, l'accusant de "vouloir faire échouer les négociations" en vue d'un cessez-le-feu à Gaza et d'une libération des otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre.

Un communiqué final du sommet a appelé "tous les Etats à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël", alors que les six monarchies du Golfe ont appelé les Etats-Unis à "user de leur influence" pour contenir Israël.

A Jérusalem, M. Rubio s'est montré pessimiste quant à la possibilité d'une solution "diplomatique" à Gaza, qualifiant le Hamas d'"animaux barbares".

"Même si nous souhaitons vivement qu'il existe un moyen pacifique et diplomatique pour mettre fin (à la guerre) -et nous continuerons à explorer cette voie-, nous devons également nous préparer à la possibilité que cela ne se produise pas", a-t-il dit.

M. Rubio a aussi affiché la solidarité des Etats-Unis avec Israël avant un sommet coprésidé par la France et l'Arabie saoudite le 22 septembre à l'ONU, destiné à promouvoir la reconnaissance d'un Etat de Palestine, au côté d'Israël.

Une initiative largement symbolique dans la mesure où Israël s'oppose fermement à la création d'un tel Etat auquel aspirent les Palestiniens.

Les Etats-Unis sont également hostiles à cette démarche, qui selon M. Rubio, a "enhardi" le Hamas.

En soirée, le secrétaire d'Etat a rencontré à Jérusalem des familles d'otages, selon un responsable du département d'Etat. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7-Octobre, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 décédées selon l'armée israélienne.

- "Un corps sans âme" -

Dans le territoire palestinien, la Défense civile a indiqué que plus de la moitié des 49 Palestiniens tués l'avaient été à Gaza-ville, où l'armée a intensifié ses attaques avec l'objectif de s'en emparer.

Compte-tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

L'armée israélienne, qui présente Gaza-ville comme l'un des derniers bastions du Hamas dans le territoire palestinien, y a détruit plusieurs tours d'habitation en accusant le Hamas de s'y cacher.

Les Palestiniens continuent de fuir, en grand nombre, la ville et ses environs, qui comptaient un million d'habitants selon l'ONU.

"Je me sens comme un corps sans âme", dit Susan Annan, une Palestinienne qui habitait dans l'une de tours détruites. "Nous avons quitté notre maison avec seulement nos vêtements. Nous n'avons rien pu emporter."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire. L'ONU y a déclaré la famine, ce que Israël dément.


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.