Un comité parlementaire multipartite britannique demande de désigner le CGRI comme groupe terroriste

Des membres du Corps des Gardiens de la révolution islamique d'Iran lors d'une parade pour célébrer l'anniversaire de la guerre Iran-Irak de 1980 à 1988, Téhéran, 22 septembre 2010. (Reuters).
Des membres du Corps des Gardiens de la révolution islamique d'Iran lors d'une parade pour célébrer l'anniversaire de la guerre Iran-Irak de 1980 à 1988, Téhéran, 22 septembre 2010. (Reuters).
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Publié le Vendredi 25 novembre 2022

Un comité parlementaire multipartite britannique demande de désigner le CGRI comme groupe terroriste

  • Un député demande la fermeture d'un centre religieux anglais utilisé comme base politique de Téhéran en Grande-Bretagne
  • «Je ne comprends pas ce que le CGRI doit faire de plus pour être désigné comme une organisation terroriste»

LONDRES: Un comité multipartite de députés et de lords britanniques a demandé jeudi la désignation immédiate du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) d'Iran comme organisation terroriste, ainsi que la fermeture d'un organisme caritatif britannique lié au régime de Téhéran.

S'adressant à la présidente du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), Maryam Radjavi, lors d'un événement londonien auquel Arab News a assisté et qui était organisé par le Comité britannique pour la liberté en Iran, la députée conservatrice Theresa Villiers a déclaré qu’«il est vital que le dossier des violations des droits de l'homme commises par les mollahs en Iran soit transmis au Conseil de sécurité de l'Organisation des nations unies (ONU)».

«Cela augmentera la pression diplomatique sur le régime, mais dans le cadre de cette pression, le Royaume-Uni devrait fermer le bureau politique du Guide suprême, le Centre islamique de Maida Vale. C'est étonnant qu’il soit autorisé à perdurer.»

Soupçonné d’être financé par les autorités gouvernementales de Téhéran, le Centre islamique d'Angleterre a été confronté à une série de scandales ces dernières années, dont des informations selon lesquelles il fait partie d'un réseau ayant des liens étroits avec le régime.

Theresa Villiers ajoute: «Nous voulons tous voir l'Iran évoluer vers un avenir libre et démocratique. Nous partageons les aspirations de ces courageux manifestants et je veux que cela se traduise par une stratégie solide de la part de notre gouvernement.»

À l’occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, le comité a insisté sur le rôle central des femmes pour pousser le régime vers ce que beaucoup considèrent désormais comme sa phase terminale.

Cette journée marque également le 70e jour des manifestations déclenchées par le meurtre de Mahsa Amini, une Kurde de 22 ans, alors qu'elle était détenue par la tristement célèbre police des mœurs iranienne, ce qui a mis le feu aux poudres en raison de la baisse du niveau de vie et de la discrimination à l'égard des femmes et des minorités.

Bien que certains aient mis en doute le «cran» des manifestants pour résister à ce qui devait être, et a été, une réponse violente du régime, il ne semble y avoir aucun signe de découragement.

«Une révolution démocratique est en train de se produire en Iran, le fascisme religieux est à bout de souffle, et le peuple iranien et ses soulèvements sont la force décisive, oui, le régime a eu recours à des arrestations et des meurtres généralisés, mais il ne peut pas changer le cours des soulèvements», affirme Maryam Radjavi.

«Le peuple iranien et les manifestants exhortent les deux Chambres du Parlement britannique à mener une initiative audacieuse pour encourager le gouvernement britannique à prendre les mesures nécessaires.»

Mme Radjavi a explicitement appelé le Royaume-Uni non seulement à rejeter l'autorité du régime, mais aussi à soutenir une mission d'enquête pour documenter les violations des droits de l'homme perpétrées par le CGRI.

À ce jour, soixante mille personnes ont été arrêtées en Iran, quatorze mille sont détenues, plus de six cents ont été tuées – dont un enfant de 10 ans – et depuis la semaine dernière, le régime a commencé à prononcer des condamnations à mort.

Bob Blackman, député conservateur de Harrow East, déclare: «Je me joins à l'appel lancé par les autres personnes présentes aujourd'hui pour que notre gouvernement proscrive et confisque enfin les actifs du CGRI au Royaume-Uni – en vérité, je ne comprends pas ce que le CGRI doit faire de plus pour être désigné comme une organisation terroriste.»

«Et si le gouvernement ne le fait pas, nous utiliserons les mécanismes dont disposent les députés pour porter cette question devant la Chambre et le faire de manière collective.»

L'ancien sous-secrétaire d'État parlementaire pour l'Asie et le Pacifique, lord Bellingham, a également appelé à une surveillance plus stricte des ambassades d'Iran, qualifiant leurs activités d’«infâmes», et ajoutant qu'elles ont participé à la promotion d'organisations interdites.

Faisant référence à une tentative d'attentat contre Maryam Radjavi lors d'un événement en France en 2018 par le diplomate iranien Assadollah Assadi, Bob Blackman souligne: «Les responsables iraniens ont montré qu'on ne pouvait pas leur faire confiance.»

Le comité a également profité de l'événement pour critiquer la décision «totalement ridicule» de l'ONU, l'année dernière, d'élire l'Iran pour un mandat de quatre ans au sein de son principal organisme de défense des droits des femmes, la Commission de la condition de la femme.

Le fait que le meurtre de Mahsa Amini ait été commis en réponse à une prétendue violation des lois «médiévales» du régime sur le hidjab n'a fait qu'aggraver la condamnation du maintien de l'Iran au sein de cette commission.

Lord Polak déclare: «Nous sommes ici aujourd'hui pour parler des femmes courageuses d'Iran. J'ai demandé au gouvernement de prendre des mesures immédiates pour retirer l'Iran de la Commission des droits de la femme des nations unies. Il est extrêmement préoccupant que l'Iran ait été élu à cette commission; comment les Nations unies ont-elles pu permettre cela? Il est également inquiétant qu'il n'y ait eu aucune réponse à cette nomination.»

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


L’ancien Premier ministre australien à Netanyahu : « Restez en dehors de notre politique »

L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
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  • Turnbull s’en prend au Premier ministre israélien dans une interview sur Channel 4
  • Les tentatives de Netanyahu de lier le massacre de Bondi à la politique sur la Palestine jugées « contre-productives »

​​​​​​LONDRES : L’ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull a demandé à Benjamin Netanyahu de « rester en dehors de notre politique » après que le dirigeant israélien a établi un lien entre la reconnaissance de la Palestine et la fusillade de masse survenue à Bondi Beach.

Quinze personnes ont été tuées lorsqu’un père et son fils ont ouvert le feu sur des participants célébrant la fête juive de Hanoukka dimanche soir.

Netanyahu a affirmé que la décision de l’Australie de reconnaître l’État palestinien plus tôt cette année avait « jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme » dans les semaines précédant l’attaque.

Interrogé sur ces propos lors du journal de Channel 4 News au Royaume-Uni, Turnbull a déclaré : « Je dirais respectueusement à “Bibi” Netanyahu : s’il vous plaît, restez en dehors de notre politique.

« Tenir ce type de discours n’aide en rien… et ce n’est pas approprié. »

Turnbull a soutenu la décision du gouvernement de l’actuel Premier ministre australien Anthony Albanese de reconnaître l’État palestinien en août — aux côtés de nombreux autres pays occidentaux — alors que la pression internationale s’intensifiait face à la guerre à Gaza.

Dans un discours prononcé après l’attaque de Bondi, Netanyahu a déclaré : « Il y a quelques mois, j’ai écrit au Premier ministre australien pour lui dire que sa politique jetait de l’huile sur le feu de l’antisémitisme. »

Il a ajouté : « L’antisémitisme est un cancer qui se propage lorsque les dirigeants se taisent. »

Turnbull a rappelé que la grande majorité des pays du monde reconnaissaient la Palestine comme un État et soutenaient une solution à deux États au conflit.

Il a souligné que l’Australie était une société multiculturelle très prospère qui ne pouvait permettre l’importation de conflits étrangers.

« Nous devons veiller à ce que les guerres du Moyen-Orient ou d’ailleurs ne soient pas menées ici », a-t-il déclaré.
« Chercher à les relier, comme l’a fait Netanyahu, n’est pas utile et va exactement à l’encontre de ce que nous voulons accomplir. »

Albanese a également rejeté les propos de Netanyahu lorsqu’on lui a demandé s’il existait un lien entre sa politique sur la Palestine et l’attaque de Bondi.

« L’écrasante majorité du monde considère qu’une solution à deux États est la voie à suivre au Moyen-Orient », a-t-il déclaré aux médias.

« C’est un moment d’unité nationale où nous devons nous rassembler… Nous devons entourer les membres de la communauté juive qui traversent une période extraordinairement difficile. »

Albanese s’est rendu à l’hôpital pour rendre visite à l’homme salué comme un héros pour avoir désarmé l’un des assaillants.

Ahmed Al-Ahmed, commerçant arrivé en Australie depuis la Syrie en 2006, est en convalescence après avoir maîtrisé le tireur.

Albanese a déclaré mardi que les assaillants, Sajid Akram et son fils Naveed, étaient animés par l’idéologie de Daesh.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.