Dans un village ukrainien dévasté, l'hiver ajoute de la misère à la misère

Lyubov Perepelycya, 65 ans, résidente locale, se tient dans son bâtiment endommagé dans le village de Kamyanka, dans la région de Kharkiv, le 25 novembre 2022, en pleine invasion de l'Ukraine par la Russie. (AFP).
Lyubov Perepelycya, 65 ans, résidente locale, se tient dans son bâtiment endommagé dans le village de Kamyanka, dans la région de Kharkiv, le 25 novembre 2022, en pleine invasion de l'Ukraine par la Russie. (AFP).
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Publié le Samedi 26 novembre 2022

Dans un village ukrainien dévasté, l'hiver ajoute de la misère à la misère

  • En mars, le village a été bombardé et mitraillé par des hélicoptères avant que l'infanterie et les chars ne prennent d'assaut la zone alors que les forces russes avançaient vers le sud depuis Izioum pendant les premiers jours de l'invasion
  • Après avoir occupé le secteur, les Russes se sont installés, réquisitionnant les bâtiments, pillant les maisons et conduisant en état d'ébriété, selon les habitants

IZYUM : Alors que les températures s'effondrent dans l'est de l'Ukraine, Serguiï Khmil n'a pas le choix: il va utiliser les innombrables caisses de munitions abandonnées par l'armée russe en retraite comme combustible cet hiver.

Sans ce bois, M. Khmil pense qu'il mourra probablement de froid dans les ruines de son village de Kamyanka.

"Le plus dur, c'est de trouver assez de bois coupé", explique-t-il. "Il y a une queue énorme pour obtenir du bois donné par des volontaires".

Sa maison ayant été largement détruite par les bombardements, Serguiï Khmil travaille dur pour convertir sa cuisine d'été en logement hivernal de fortune, désormais rempli de couvertures, de caisses de munitions et d'un fourneau assemblé à partir de douilles d'obus russes.

"Je dois recouvrir les murs d'une autre couche d'isolant", ajoute-t-il en observant la pièce modeste qui, il l'espère, lui permettra de passer l'hiver.

En mars, le village a été bombardé et mitraillé par des hélicoptères avant que l'infanterie et les chars ne prennent d'assaut la zone alors que les forces russes avançaient vers le sud depuis Izioum pendant les premiers jours de l'invasion.

Après avoir occupé le secteur, les Russes se sont installés, réquisitionnant les bâtiments, pillant les maisons et conduisant en état d'ébriété, selon les habitants.

"Ils ont commencé à s'introduire dans les garages et les maisons et à faire la fête ivres pendant la nuit", raconte Volodymyr Tsybulya, un résident de 53 ans, pendant une pause au milieu de la réparation du toit de la maison de sa sœur. "Ils avaient l'habitude de lancer des grenades pour s'amuser. Je suis arrivé chez moi et j'ai trouvé ma salle de bain détruite par une grenade."

Et cela a duré des mois, jusqu'à ce qu'en septembre une offensive éclair des forces ukrainiennes écrase le flanc nord-est de l'armée russe, mettant en déroute ses troupes et les envoyant plus loin vers l'est, désemparées.

Dans le sillage de l'armée en retraite, une succession de villages a été laissée en ruine, dont Kamyanka, à la périphérie d'Izioum.

Au cours des semaines qui ont suivi la reprise du contrôle de la région, les responsables ukrainiens se sont efforcés de réparer les dégâts, tout en découvrant des charniers et en faisant le bilan des dommages subis par les territoires anciennement occupés.

«La guerre nous poursuit»

Selon Mykhaylo Ishyuk, maire adjoint d'Izioum, la situation est dramatique à l'approche de l'hiver, avec près de 30 à 40% des toits de la ville détruits par les combats.

Le manque de matériaux et d'équipements de construction, ainsi que la pénurie de main-d'œuvre, rend les indispensables réparations d'autant plus improbables que le froid s'installe. Les températures devraient descendre en dessous de zéro dans les prochains jours.

La situation à Kamyanka est encore pire, admet-il. Presque tous les toits des 550 maisons et bâtiments du village ont été endommagés ou carrément détruits.

"Nous surveillons la situation de près", ajoute M. Ishyuk.

Il souligne l'augmentation des coupures de courant suite aux vagues d'attaques russes sur les sites d'infrastructure à travers l'Ukraine, qui ont laissé Izioum et les alentours avec de moins en moins d'électricité et de chauffage.

A Kamyanka, Lyubov Perepelytsya alterne entre le récit des horreurs vécues pendant l'occupation russe et le partage de ses craintes concernant l'hiver à venir. "Ils ont littéralement tout pillé.

"C'est un comportement tellement ignoble", dit en larmes cette habitante de 65 ans en décrivant la destruction de sa maison et le pillage de ses objets de valeur. "Comment pouvez-vous traiter les gens d'une manière aussi mauvaise?"

La plupart des 1 200 habitants du village ont quitté la région, mais Mme Perepelytsya et son mari malade rejoindront quelques dizaines d'autres personnes qui ont prévu de passer l'hiver à Kamyanka, quoi qu'il arrive.

"J'ai pleuré comme une madeleine. C'est notre sixième endroit (pendant la guerre). On dirait que la guerre nous poursuit partout où nous allons", souffle-t-elle. "Je ne sais pas comment on peut s'en sortir. Je ne sais pas."


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.