Macron à Washington: visite décisive pour la relation transatlantique?

Le président américain Joe Biden (au centre) marche avec le président français Emmanuel Macron (à gauche) et la directrice générale du Fonds monétaire international Kristalina Georgieva (à droite) lors de leur visite d'une forêt de conservation de la mangrove en marge du sommet du G20 à Nusa Dua, sur l'île balnéaire indonésienne de Bali, le 16 novembre 2022. (Photo par Bay Ismoyo / Pool / AFP)
Le président américain Joe Biden (au centre) marche avec le président français Emmanuel Macron (à gauche) et la directrice générale du Fonds monétaire international Kristalina Georgieva (à droite) lors de leur visite d'une forêt de conservation de la mangrove en marge du sommet du G20 à Nusa Dua, sur l'île balnéaire indonésienne de Bali, le 16 novembre 2022. (Photo par Bay Ismoyo / Pool / AFP)
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Publié le Samedi 26 novembre 2022

Macron à Washington: visite décisive pour la relation transatlantique?

  • Cette visite d’État est décrite par l’Élysée comme «un honneur important fait à la France»
  • Washington semble vouloir acter le retour des relations entre les deux capitales à leur intensité

PARIS: Le président français, Emmanuel Macron, entame le 29 novembre une visite d’État à Washington, accompagné d’une délégation ministérielle, parlementaire, économique ainsi que de nombreux représentants de la société civile.

Première en son genre organisée par l’administration du président américain, Joe Biden, cette visite d’État est décrite par le palais de l’Élysée comme «un honneur important fait à la France et un moment qui se caractérise par de la substance».

À travers cette visite, Washington a vraisemblablement voulu acter le retour des relations entre les deux capitales à leur intensité, après le choc qu’elles ont connu en 2019, à la suite de la rupture du contrat de vente de douze sous-marins français à l’Australie.

Cette page aujourd’hui définitivement tournée, la visite de Macron à Washington est d’une grande importance et constitue même une nécessité, en ce temps de turbulences que traverse le monde.

Même si les retombées énergétiques et économiques de la guerre en Ukraine restent un thème prioritaire, cette visite d’État est pour la France une bonne occasion de parvenir à une meilleure «synchronisation», et une opportunité d’œuvrer vers «une plus grande convergence» entre les deux rives de l’Atlantique.

«Le président français s’applique à œuvrer pour une relation transatlantique plus équilibrée et un partenariat renforcé entre l’Europe et les États-Unis et une meilleure adaptation aux nouvelles réalités internationales, mais c’est le déroulement de la visite qui dira si président américain serait à l’écoute des arguments de son hôte», indiquent les sources de l’Élysée. Ces dernières confirment par ailleurs qu’un tel partenariat «permettrait à l’Europe d’assumer plus directement ses responsabilités, et aux États-Unis de compter sur un partenaire plus robuste».

L’objectif de Paris semble hautement ambitieux puisque l’Élysée affirme que «la relation avec les États-Unis est extrêmement solide, mais accompagnée d’un dialogue politique exigeant, la France étant un pays qui a sa propre vision et non un allié aligné sur Washington».

L’Élysée insiste également sur l’importance des avancées qui ont eu lieu depuis la rencontre entre Macron et Biden à Cardiff-bay, où les deux partenaires ont manifesté leur volonté d'«agir de concert, assumant chacun ses responsabilités pour atteindre un objectif commun: le rétablissement de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine avec une perspective européenne aussi importante pour l’Europe que pour les États-Unis».

 

La Chine, terrain de divergences?

Sur un autre plan, la compétition avec la Chine est également à l’ordre du jour, dans la mesure où, pour l’Élysée, «la stratégie européenne définit Pékin comme un partenaire, un compétiteur et un rival». Cette approche rend les priorités européennes différentes de celles de Washington, «tout en comprenant la préoccupation américaine à cet égard», indique l’Élysée pour qui il serait préférable de parvenir à «une compétition saine avec la Chine, et pour l’Europe de se doter des moyens de réindustrialiser le continent et d’être plus apte à se défendre et à se déployer dans son environnement».

Le président français est attendu à Washington au soir du 29 novembre et n’entamera son programme que le lendemain. Il s’exprimera d’abord devant les médias américains, avant d’assister à une séquence spatiale en présence de la vice-présidente américaine, Kamala Harris, et plusieurs acteurs français de l’industrie spatiale.

La visite d’État dans son aspect formel commencera le 30 novembre et s’étendra jusqu’au soir du 1er novembre, avec un programme chargé dont les principales étapes se résument par des rencontres avec Biden, Harris et le secrétaire d’État américain, Anthony Blinken. Ce déplacement officiel sera clôturé par une visite au siège du Congrès où le président français rencontrera des représentants des deux assemblées avant un dîner d’État prévu à la Maison Blanche.

Cette visite présidentielle prévoit également une séquence consacrée à l’industrie nucléaire qui verra la participation des ministres concernés et des acteurs français du nucléaire qui font partie de la délégation. Une rencontre entre le président et la communauté française basée aux États-Unis est aussi à l’ordre du jour.

Finalement, et comme à son habitude, M. Macron a tenu à inclure un volet culturel dans ce séjour américain. Le lendemain de la clôture de sa visite d’État, il se rendra à la Nouvelle-Orléans dont les liens avec la France sont historiques, et déambulera dans les rues de la ville.


France: une galerie du Louvre fermée au public en raison d'une «fragilité» de l'édifice

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
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  • Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde
  • A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi

PARIS: Une des galeries du musée du Louvre à Paris sera fermée au public "par mesure de précaution" après qu'un audit a révélé la "particulière fragilité" de certaines poutres d'une des ailes du bâtiment, a annoncé lundi le musée dans un communiqué.

Abritant neuf salles dédiées à la céramique grecque antique, la galerie Campana sera fermée le temps que des "investigations" soient menées "sur la particulière fragilité de certaines poutres portant les planchers du deuxième étage de l'aile sud" du quadrilatère Sully, qui enserre la cour carrée du Louvre.

Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde. Contacté par l'AFP, un porte-parole de l'établissement n'a pas pu préciser quand cette décision prendrait effet ni pour combien de temps.

A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi. Et assure avoir "immédiatement lancé une campagne complémentaire d'investigations" afin de déterminer les causes de la fragilité identifiée.

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables.

En janvier 2025, la présidente du Louvre Laurence des Cars, sous pression depuis ce casse spectaculaire, avait alerté le ministère de la Culture de l'état de grande vétusté du musée parisien, évoquant notamment "la multiplication d'avaries dans des espaces parfois très dégradés".

Peu après cette alerte, le président Emmanuel Macron avait annoncé le lancement d'un vaste chantier de rénovation et de modernisation du Louvre, centré notamment sur le quadrilatère Sully. Des travaux initialement estimés à quelque 800 millions d'euros, et revus à la hausse dans un récent rapport de la Cour des comptes qui a évoqué au moins 1,15 milliard d'euros.


Grenoble: l'adolescent blessé par balles toujours dans le coma

Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. (AFP)
Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. (AFP)
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  • Le parquet avait indiqué dimanche, dans un premier temps, que le mineur était âgé de 12 ans, né en décembre 2012
  • L'adolescent a été atteint de 3 balles, une dans le dos et deux dans les jambes et se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lors de l'arrivée des secours: "il est toujours dans le coma et son pronostic vital reste engagé", précise le parquet

GRENOBLE: L'adolescent atteint dimanche par trois balles près d'un point de vente de drogue à Grenoble est toujours dans le coma avec un pronostic vital engagé et ses agresseurs en fuite, a indiqué lundi le parquet.

Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué.

Le parquet avait indiqué dimanche, dans un premier temps, que le mineur était âgé de 12 ans, né en décembre 2012.

L'adolescent a été atteint de 3 balles, une dans le dos et deux dans les jambes et se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lors de l'arrivée des secours: "il est toujours dans le coma et son pronostic vital reste engagé", précise le parquet.

Le drame s'est déroulé dimanche vers 3H00 du matin près d'un point de vente de drogue du quartier Chorier-Berriat, dans l'ouest de la capitale iséroise. Neuf étuis de balles de 9 mm avaient été retrouvés sur place. "Le ou les auteurs des tirs n'ont pas été interpellés à cette heure", précise le communiqué.

Le mineur faisait l'objet d'une convocation devant le tribunal pour enfants de Grenoble le 10 décembre 2025, après avoir été contrôlé en possession de cannabis et de cocaïne sur un point de deal connu, situé près du lieu où il a été blessé dimanche, selon la même source.

Il avait à plusieurs reprises fugué du foyer où il était hébergé, a-t-on ajouté.

Un homme se présentant comme son grand frère, également connu de la police sous plusieurs alias, s'est présenté à l'hôpital où il a été transporté, indique également le parquet.


Macron reçoit Zelensky en vue d'un accord d'armement «historique» pour défendre le ciel ukrainien

Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine. (AFP)
Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine. (AFP)
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  • Dimanche, sur le réseau X, Volodymyr Zelensky a évoqué "un accord historique" qui prévoit "un renforcement significatif" de l'"aviation de combat, de la défense aérienne, et d'autres équipements de défense" de Kiev
  • Il s'agit selon la présidence française de "mettre l'excellence française en matière d'industrie d'armement au service de la défense de l'Ukraine" et de "permettre d'acquérir les systèmes qui lui sont nécessaires pour répondre à l'agression russe"

VELIZY-VILLACOUBLAY: Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine.

Les industriels vont notamment présenter au dirigeant du pays en guerre depuis 2022 avec la Russie l'avion de combat français Rafale et son armement, le système de défense anti-aérienne SAMP-T de nouvelle génération, ainsi que plusieurs systèmes de drones. Une "lettre d'intention", dont la teneur précise n'a pas été dévoilée, doit ensuite être signée.

Dimanche, sur le réseau X, Volodymyr Zelensky a évoqué "un accord historique" qui prévoit "un renforcement significatif" de l'"aviation de combat, de la défense aérienne, et d'autres équipements de défense" de Kiev.

Il s'agit selon la présidence française de "mettre l'excellence française en matière d'industrie d'armement au service de la défense de l'Ukraine" et de "permettre d'acquérir les systèmes qui lui sont nécessaires pour répondre à l'agression russe".

L'Elysée a notamment évoqué "la défense du ciel ukrainien", alors que le président ukrainien a renouvelé samedi son appel pour obtenir davantage de systèmes de défense aérienne, au lendemain de nouvelles frappes russes massives contre son pays. Dans la nuit de dimanche a lundi, d'autres frappes ont tué au moins trois personnes dans la région de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, selon les autorités locales.

Cette neuvième visite du dirigeant ukrainien en France depuis le début de l'invasion russe en février 2022 intervient alors que la situation sur le front est compliquée pour son pays, à l'orée de l'hiver. Et que l'Ukraine est ébranlée par un scandale de corruption ayant poussé deux ministres à la démission et forcé Volodymyr Zelensky à prendre des sanctions contre l'un de ses proches.

"Sur les sujets de la corruption, il faut être extraordinairement vigilant. On l'est et on l'est en particulier dans ce processus d'adhésion à l'Union européenne" entamé par l'Ukraine, a rappelé samedi le ministre délégué chargé de l'Europe, Benjamin Haddad, sur la chaîne LCI.

Volodymyr Zelensky a déjà signé le mois dernier une lettre d'intention en vue d'acquérir 100 à 150 avions de chasse suédois Gripen, une manière d'afficher un tournant par rapport aux cessions d'armements par les pays occidentaux alliés et de planifier le renforcement à long terme de la défense ukrainienne après l'issue du conflit.

La France a déjà livré des chasseurs Mirage à Kiev, mais il n'avait jusqu'ici pas été question de voir l'Ukraine se doter du Rafale, fleuron de l'aviation de combat français.

Le système de défense anti-aérienne SAMP-T de nouvelle génération qui sera aussi présenté au dirigeant ukrainien doit être livré à la France à partir de 2027 et dispose de capacités d'interception étendues contre les missiles par rapport au SAMP-T, dont un exemplaire est déployé en Ukraine.

"Force multinationale" 

Après cette visite à Villacoublay, au sud-ouest de Paris, les deux dirigeants participeront dans l'après-midi à l'Elysée à un "forum drones franco-ukrainien".

Kiev entend utiliser cette année plus de 4,5 millions de drones, qui sont responsables de 70% des destructions de matériels ennemis sur le front. Le pays a développé pour cela un agile réseau de production. L'Ukraine utilise également des drones pour abattre les drones Shahed lancés chaque nuit contre elle.

Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky se rendront par ailleurs au mont Valérien, à l'ouest de Paris, visiter l'état-major de la "force multinationale Ukraine" que Paris et Londres préparent pour qu'elle puisse être déployée dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu et des "garanties de sécurité" à fournir à Kiev.

Mis en place par la "coalition de volontaires", à laquelle participent, selon l'Elysée, 35 pays en incluant l'Ukraine, cet état-major "fonctionne" et est "dès à présent" capable "de déployer une force dès le lendemain d'un cessez-le-feu", assure-t-on côté français.

Les garanties de sécurité envisagées pour l'Ukraine, échafaudées depuis des mois par cette coalition, comprennent un soutien à l'armée de Kiev et des volets terrestre, maritime et aérien. Mais leur mise en œuvre reste conditionnée à un très hypothétique arrêt des combats.