La Jordanie affronte la tradition tribale festive de tir avec des armes à feu

Poste de contrôle à Amman au cours d’un couvre-feu national imposé par les autorités afin d’arrêter la propagation de la Covid-19, le 21 mars 2020 (AFP)
Poste de contrôle à Amman au cours d’un couvre-feu national imposé par les autorités afin d’arrêter la propagation de la Covid-19, le 21 mars 2020 (AFP)
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Publié le Dimanche 15 novembre 2020

La Jordanie affronte la tradition tribale festive de tir avec des armes à feu

  • Le spécialiste en sciences sociales, Hussein Al-Khazalleh, a affirmé à Arab News que les coups de feu de célébration sont un problème culturel, mais ce problème découle, en vérité, de pensées tribales plus profondes
  • Les propos du roi ont donné des résultats rapides; le ministre de l'Intérieur a précipitamment démissionné et les forces de sécurité jordaniennes ont commencé une campagne massive de collecte d'armes non autorisées.

AMMAN: Le Royaume de Jordanie cherche, sans cesse, des moyens efficaces afin d'éliminer la pratique tribale festive qui consiste à tirer des coups de feu en l'air, à la suite de plusieurs incidents très médiatisés.

Le débat national sur la question est arrivé à un point critique mercredi après que des groupes de personnes ont célébré la victoire des leaders locaux aux 19e élections législatives du pays.

Les célébrations ont débuté au moment où le pays fait face au premier jour d'un confinement total, imposé après un pic de cas de la Covid-19, d'hospitalisations et de décès.

Les célébrations,  filmées et diffusées sur les réseaux sociaux, ont été largement condamnées par le public, dont beaucoup ont enduré l’impact du confinement.

Le roi Abdallah, utilisant son compte Twitter officiel, a qualifié ces actions de « violation flagrante de la loi et d'acte contre la santé et la sécurité de la société entière ». Il a ajouté que « la loi devrait s'appliquer à tous sans exception ».

Les propos du roi ont donné des résultats rapides, le ministre de l'Intérieur du pays a précipitamment démissionné et les forces de sécurité jordaniennes ont rapidement débuté une campagne massive de collecte d'armes non autorisées.

Le chef de la police, Hussein Hawatmeh, a déclaré à la chaîne de télévision jordanienne Al-Mamlaka que 18 candidats parlementaires et 324 citoyens avaient été arrêtés avec des armes. Selon lui, 29 armes ont été confisquées et 478 véhicules fouillés.

La police jordanienne affirme qu’aucun registre n’est conservé des victimes qui meurent des suites de balles perdues lors de célébrations de masse. Al-Mamlaka TV a estimé qu'entre 2013 et 2018, entre 1500 et 1869 personnes sont mortes dans de tels incidents, tandis que le taux de blessures était beaucoup plus élevé.

Bashir Daaja, ancien porte-parole de la police jordanienne et expert en sécurité, a déclaré à Arab News que la pratique festive de tirer des coups de feu fait partie d'une tradition tribale.

« Cet acte est hérité des générations précédentes et a été lancé lorsque les communautés devaient assurer leur propre protection, donc posséder  des armes à feu. Lors des occasions heureuses, les tirs en l'air étaient une manière, pour les chefs tribaux, de montrer leur puissance ».

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FAIT MARQUANT

La pratique tribale festive qui consiste à tirer des coups de feu a été largement condamnée par le public, dont beaucoup ont enduré l’impact du confinement.

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Daaja a déclaré que les communautés locales n'avaient plus besoin de se protéger en présence d'un gouvernement fort.

Mamoun Abu Nowar, un général de l'armée de l'air à la retraite, a déclaré à Arab News qu'il n'était pas nécessaire de se trouver dans une « situation abusive » où « tant de personnes possèdent toutes sortes d'armes et les utilisent de cette manière ».

Abu Nowar a fait appel pour que le pays soit en mesure de choisir avec fermeté entre la société tribale et la société civile. « Nous ne pouvons pas avoir un pays civil et un pays d’esprit tribal en même temps ».

Le spécialiste en sciences sociales, Hussein Al-Khazalleh, a affirmé à Arab News que les coups de feu de célébration sont un problème culturel, mais ce problème découle, en vérité, de pensées tribales plus profondes.

« Les gens venaient de la vie bédouine du désert et  avaient naturellement besoin de se protéger des étrangers », a-t-il déclaré. Les armes ont été transmises de génération en génération et sont devenues une partie de la fierté de la société, a ajouté Al-Khazalleh.

« Les armes sont désormais utilisées pour rappeler au gouvernement central leur présence politique et leur importance. Ils veulent tout simplement dire: « Nous sommes ici et vous ne devez pas nous oublier ».

Al-Khazalleh a déclaré que la hausse du taux de chômage et l'absence de développement économique ont poussé les jeunes à la vie tribale. « Ils estiment que la tribu peut fournir un filet de sécurité plus large que celui offert par le gouvernement ».

Marwan Muasher, ancien vice-Premier ministre jordanien, a déclaré à Arab News qu'il ne pensait pas que le problème tire son origine d'un problème tribal.

« Nous commettons une erreur en disant qu'il s'agit de l’affaire d’une société tribale. 100 ans après la création de la Jordanie, les citoyens ont le droit d'exiger un vrai état de droit sans discrimination ».

Des sources gouvernementales jordaniennes ont déclaré que plus d’un million d’armes non autorisées sont possédées par des personnes, pour la plupart en dehors des grandes villes du royaume hachémite.

L’un des problèmes auxquels sont confrontés les régulateurs est le laxisme des lois sur les armes à feu dans le pays.

Bashir Daaja  a affirmé de plus que la possession d'une arme non autorisée n'est considérée que comme un simple délit. « Cela signifie que la sanction est la confiscation de l'arme et une amende de 25 dinars jordaniens (35 dollars) ».

Daaja a également déclaré que les régulateurs devraient faire de la possession d’armes à feu sans permis, un crime passible de trois ans d’emprisonnement.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Vidéos d'otages israéliens à Gaza: Netanyahu "consterné", s'entretient avec les familles

Demonstrators gather during an anti-government protest calling for action to secure the release of Israeli hostages held captive in the Gaza Strip by Palestinian militants since the 2023 October 7 attacks, outside the Israeli Defence Ministry headquarters in Tel Aviv on August 2, 2025. (Photo by Jack GUEZ / AFP)
Demonstrators gather during an anti-government protest calling for action to secure the release of Israeli hostages held captive in the Gaza Strip by Palestinian militants since the 2023 October 7 attacks, outside the Israeli Defence Ministry headquarters in Tel Aviv on August 2, 2025. (Photo by Jack GUEZ / AFP)
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  • « Le Premier ministre a exprimé une profonde consternation face aux enregistrements diffusés par l'organisation terroriste Hamas et a déclaré aux familles que les efforts pour ramener tous nos otages se poursuivront sans relâche », indique ce communiqué.
  • La publication, depuis jeudi, de trois vidéos montrant deux otages israéliens décharnés par le Hamas et son allié, le Jihad islamique, a suscité un vif émoi en Israël et ravivé le débat sur la nécessité d'arriver au plus vite à un accord les libérer.

JERUSALEM : Selon un communiqué officiel, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est dit « consterné » par les dernières vidéos diffusées par le Hamas montrant des otages dans la bande de Gaza et a parlé avec les familles.

« Le Premier ministre a exprimé une profonde consternation face aux enregistrements diffusés par l'organisation terroriste Hamas et a déclaré aux familles que les efforts pour ramener tous nos otages se poursuivront sans relâche », indique ce communiqué diffusé dans la nuit de samedi à dimanche.

La publication, depuis jeudi, de trois vidéos montrant deux otages israéliens décharnés par le Hamas et son allié, le Jihad islamique, a suscité un vif émoi en Israël et ravivé le débat sur la nécessité d'arriver au plus vite à un accord pour les libérer.

Samedi soir, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées à Tel-Aviv en soutien à leurs familles et pour exiger leur libération. 

Sur les images de propagande des deux groupes islamistes, les deux otages apparaissent très affaiblis et très amaigris, dans une mise en scène qui vise à établir un parallèle avec la situation humanitaire actuelle à Gaza, menacée de « famine généralisée » selon l'ONU.

Selon le communiqué, M. Netanyahu « a eu une longue conversation ce soir avec les familles de Rom Breslevski et Avyatar David, tous deux exhibés dans ces vidéos ».

« La cruauté du Hamas n'a pas de limite », a-t-il commenté, toujours selon le bureau du Premier ministre.

« Alors que l'État d'Israël permet l'entrée de l'aide humanitaire pour les habitants de Gaza, les militants du Hamas affament délibérément nos otages et les filment de manière cynique et odieuse. Ils affament également délibérément les habitants de la bande de Gaza, les empêchant de recevoir de l'aide, et relaient une campagne de propagande mensongère contre Israël », a-t-il affirmé, appelant les pays du monde à se mobiliser pour condamner clairement les crimes du Hamas.

Dimanche matin, les titres de presse restaient largement consacrés au sujet : « Affamés, décharnés et désespérés » (Yedioth Ahronoth), « L'enfer à Gaza » (Ma'ariv), « Cruauté sans limite » (Israel Hayom), « Netanyahu n'est pas pressé » (Haaretz). 

Les représailles israéliennes ont fait au moins 60 430 morts à Gaza, dont la plupart sont des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Depuis le début de la guerre, Israël assiège plus de deux millions de Palestiniens entassés dans un territoire de 365 km(2), déjà soumis à un blocus israélien depuis plus de 15 ans.

Fin mai, il a levé le blocus humanitaire total qu'il avait imposé début mars, mais n'autorise l'entrée que de quantités très limitées, jugées insuffisantes par l'ONU.

Dans la nuit, les sirènes d'alarme ont retenti dans les localités voisines de la bande de Gaza, a annoncé l'armée.

« Un missile lancé depuis le sud de la bande de Gaza a très probablement été intercepté », a ensuite indiqué l'armée, sans donner plus de détails.


Le carnaval des dattes dynamise l’économie à Buraidah

Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
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  • Le festival se tiendra jusqu’au 9 octobre
  • Les agriculteurs et commerçants présentent plus de 100 variétés de dattes de Qassim

BURAIDAH: Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes.

Organisé par le Centre national des palmiers et des dattes, en collaboration avec le ministère saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, et sous la supervision du gouvernorat de Qassim, le festival se poursuivra jusqu’au 9 octobre.

Les agriculteurs et commerçants y présentent plus de 100 variétés de dattes de la région de Qassim, dont les célèbres Sukkari, Barhi et Saqi.

Le carnaval propose une programmation riche en activités et événements : expositions sur les industries de transformation, participation des familles productrices, artisanat autour du palmier, soirées culturelles mêlant poésie et patrimoine, ainsi que des représentations de groupes folkloriques traditionnels.

Un espace dédié aux enfants avec des activités de dessin est également prévu, en plus d’un large éventail de programmes conçus pour divertir et rassembler tous les publics.

À noter : la précédente édition du carnaval avait généré près de 3,2 milliards de riyals saoudiens (environ 85 millions de dollars) de ventes, avec une moyenne de 2 000 véhicules transportant des dattes chaque jour.

L’événement avait également attiré plus de 800 000 visiteurs, témoignant de son succès croissant et de son impact économique significatif.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.