Le groupe Etat islamique annonce la mort de son chef, nomme un successeur

Drapeau du groupe terroriste, Etat islamique. (Photo fournie)
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Publié le Jeudi 01 décembre 2022

Le groupe Etat islamique annonce la mort de son chef, nomme un successeur

  • Le groupe Etat islamique a annoncé mercredi la mort de son chef l'Irakien Abou Hassan al-Hashimi al-Qurashi, précisant qu'il avait été tué en combattant selon le groupe terroriste
  • Dans un message audio, le porte-parole du groupe djihadiste a annoncé qu'un successeur, Abou Al-Hussein al-Husseini al-Qurashi, avait été nommé

BEYROUTH: Le groupe dihadiste Etat islamique (EI), qui avait instauré un régime de terreur en Irak et en Syrie avant d'être défait, a annoncé mercredi le décès de son chef, tué au combat, et la nomination d'un successeur.

Dans un message audio, le porte-parole du groupe a indiqué qu'Abou Hassan al-Hachimi al-Qourachi, un Irakien, avait trouvé la mort "en combattant les ennemis de Dieu", sans autre détail sur le lieu, la date ou les circonstances de sa mort.

Le commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom) a précisé qu'Abou Hassan al-Hachimi al-Qourachi avait été tué à la mi-octobre dans la province de Daraa, dans le sud de la Syrie, par l'Armée syrienne libre, un ensemble de groupes qualifiés de rebelles par Washington.

La province de Daraa est majoritairement contrôlée par les forces gouvernementales syriennes et des rebelles qui ont conclu des accords avec le régime. A la mi-octobre, Damas avait annoncé avoir lancé une opération conjointe contre l'EI avec des combattants locaux dans le sud de la province.

"Nous saluons l'annonce qu'un autre chef de l'EI ne foule plus le sol de la Terre", a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, John Kirby.

"Ce décès porte un nouveau coup à l’organisation terroriste. Il ne saurait toutefois conduire à minimiser la menace persistante que celle-ci pose en Irak et en Syrie, ainsi que dans de nombreuses autres régions du globe", a quant à lui réagi le ministère français des Affaires étrangères.

Le porte-parole de l'EI a également annoncé qu'un nouveau "calife des musulmans", Abou Al-Hussein al-Husseini al-Qourachi, avait été nommé. Il s'agit du quatrième chef de l'organisation djihadiste, les trois précédents ayant été tués.

Il n'a pas donné non plus d'indication sur le nouveau chef du groupe, qui porte le même nom de famille que son prédécesseur. Al-Qourachi se réfère à la tribu du prophète Mahomet, dont le "calife" autoproclamé doit être un descendant.

Selon le porte-parole, le nouveau "calife" compte parmi les "anciens moujahidine" (combattants de la foi) du groupe.

La porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a refusé de commenter une éventuelle implication américaine dans l'opération qui a conduit à la mort du chef djihadiste.

"Nous sommes heureux d'assister aux départs des chefs de l'EI d'une manière aussi rapide", a-t-elle déclaré à la presse. "Les Etats-Unis restent déterminés à contrer la menace globale posée par l'EI et sont prêts à travailler avec leurs partenaires internationaux", a-t-elle ajouté.

Milliers de prisonniers

Après une montée en puissance fulgurante en 2014 en Irak et en Syrie, et la conquête de vastes territoires, l'EI a vu son "califat" autoproclamé être renversé sous le coup d'offensives successives dans ces deux pays, en 2017 en Irak et en 2019 en Syrie.

Mais malgré la perte de ses fiefs en Syrie et en Irak, le groupe continue de revendiquer des attaques dans ces deux pays à travers des cellules dormantes.

L'organisation a également étendu son influence dans d'autres régions du monde comme dans la zone du Sahel, au Nigeria, au Yémen ou en Afghanistan, où elle revendique régulièrement des attentats.

Des milliers de djihadistes présumés capturés lors de la défaite du groupe sont détenus en Irak et en Syrie.

Le groupe djihadiste sunnite avait instauré un régime de terreur dans les régions sous son contrôle en Syrie et en Irak, imposant une stricte application de la loi islamique et se livrant à de nombreuses exactions dont certaines étaient mises en scène dans des vidéos insoutenables, devenues une arme de propagande.

Il avait persécuté les minorités dont les Yazidis en Irak, l'ONU l'accusant de "génocide" à leur égard.

Le premier chef de l'EI, Abou Bakr al-Baghdadi al-Qourachi, avait été tué lors d'un raid américain en 2019 en Syrie et son successeur, Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi, a été éliminé en février dernier dans une opération des forces spéciales américaines dans le nord-ouest du pays.

Les Etats-Unis ont continué par la suite à cibler les chefs de deuxième plan de l'organisation. En juillet, ils avaient annoncé avoir tué le chef du groupe EI pour la Syrie lors d'une frappe de drone dans le nord-ouest du pays.


L'armée israélienne annonce le lancement d'une «vaste opération» dans le nord de la Cisjordanie

L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
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  • "Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien
  • Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée.

"Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien.

Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué qu'il ne s'agissait pas d'un déploiement dans le cadre de son "opération antiterroriste" lancée en janvier 2025 et visant principalement les camps de réfugiés palestiniens de la région, mais d'une "nouvelle opération".

Elle n'a pas fourni plus de détails dans l'immédiat.

Les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sud d'Israël.

Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 43 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les violences n'ont pas cessé en Cisjordanie depuis l'entrée en vigueur de la trêve à Gaza le 10 octobre.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a recensé en octobre un pic des "attaques de colons ayant causé des victimes, des dommages matériels ou les deux" en près de deux décennies de collecte de données dans ce territoire palestinien.

Le 10 novembre, un Israélien a été tué et trois autres ont été blessés lors d'une attaque au couteau menée par deux Palestiniens rapidement abattus par des soldats près de Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie.


Le Conseil de sécurité de l'ONU en Syrie et au Liban la semaine prochaine

 Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
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  • Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive
  • Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre.

Quelques jours avant le premier anniversaire de la chute de l'ancien président syrien Bachar al-Assad, les ambassadeurs des quinze Etats membres doivent se rendre le 4 décembre à Damas où ils devraient rencontrer notamment les nouvelles autorités, dont le président par intérim Ahmad al-Chareh, et des représentants de la société civile, a précisé la mission à des journalistes.

Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive.

Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027 après avoir fait tampon entre Israël et le Liban depuis mars 1978.

Ce déplacement intervient alors qu'Israël a poursuivi ses frappes au Liban malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 pour mettre fin à un conflit avec le mouvement libanais Hezbollah, un allié du groupe islamiste palestinien Hamas.


Gaza: le Hamas et le Jihad islamique annoncent rendre le corps d'un otage

Les branches armées du Hamas et du Jihad islamique ont annoncé mardi qu'elles allaient rendre le corps d'un 26e otage mort retenu dans la bande de Gaza à 14h00 GMT, après qu'Israël a dénoncé leur retard à le faire. (AFP)
Les branches armées du Hamas et du Jihad islamique ont annoncé mardi qu'elles allaient rendre le corps d'un 26e otage mort retenu dans la bande de Gaza à 14h00 GMT, après qu'Israël a dénoncé leur retard à le faire. (AFP)
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  • Le Hamas a depuis libéré l'ensemble des otages vivants enlevés lors de son attaque sanglante en Israël le 7 octobre 2023, et remis - plus tard que prévu - les dépouilles de 25 otages morts, conformément aux termes du cessez-le-feu
  • Il a justifié ces retards par la difficulté à retrouver des corps de personnes décédées sous les décombres laissés par les bombardements israéliens, en l'absence aussi du manque d'engins de déblaiement

GAZA: Les branches armées du Hamas et du Jihad islamique ont annoncé mardi qu'elles allaient rendre le corps d'un 26e otage mort retenu dans la bande de Gaza à 14h00 GMT, après qu'Israël a dénoncé leur retard à le faire.

"Les Brigades al-Quds et les Brigades al-Qassam remettront le corps d'un des captifs israéliens, retrouvé au centre de la bande de Gaza", détaille un communiqué conjoint des deux organisations.

Peu avant, Israël avait accusé le Jihad islamique de violer le fragile cessez-le-feu en vigueur à Gaza depuis le 10 octobre, en tardant à remettre aux autorités un corps que le groupe avait annoncé avoir localisé lundi.

"A la lumière de l'annonce du Jihad islamique concernant la localisation des restes d'un otage décédé, Israël considère comme grave le retard dans sa remise immédiate. Il s'agit d’une nouvelle violation de l'accord" de cessez-le-feu, avait indiqué un communiqué du bureau du Premier ministre, Benjamin Netanyahu.

Au début du cessez-le-feu négocié par les Etats-Unis entre Israël et le Hamas, les groupes armés détenaient 20 otages vivants et 28 dépouilles de personnes prises en otage alors qu'elles étaient déjà décédées ou mortes durant leur captivité.

Le Hamas a depuis libéré l'ensemble des otages vivants enlevés lors de son attaque sanglante en Israël le 7 octobre 2023, et remis - plus tard que prévu - les dépouilles de 25 otages morts, conformément aux termes du cessez-le-feu.

Il a justifié ces retards par la difficulté à retrouver des corps de personnes décédées sous les décombres laissés par les bombardements israéliens, en l'absence aussi du manque d'engins de déblaiement.

En échange, Israël a libéré près de 2.000 prisonniers palestiniens et restitué les corps de centaines de Palestiniens morts.

Le Hamas et Israël, qui a mené la semaine dernière des bombardements meurtriers sur le territoire, s'accusent mutuellement ces derniers jours de ne pas respecter la fragile trêve en vigueur après deux ans d'une guerre dévastatrice, déclenchée par l'attaque du 7-Octobre.

De nombreux points restent en suspens sur la mise en oeuvre de l'accord du cessez-le-feu, en particulier sur le calendrier et le déroulé de ces différentes étapes.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté le 17 novembre une résolution endossant le plan de paix de Donald Trump pour le territoire palestinien, qui prévoit le déploiement d'une force internationale chargée notamment de désarmer le Hamas, qui refuse jusque-là de rendre les armes.

La résolution prévoit aussi la mise en place d'une autorité de transition pour gouverner le territoire, excluant le Hamas, qui a dénoncé un "mécanisme de tutelle internationale" inacceptable.