Ces publicités qui ont marqué la Coupe du monde depuis vingt-cinq ans

Adidas fait aussi appel à des stars dans sa nouvelle campagne publicitaire pour le Mondial 2022 baptisée «Family reunion». (Capture d'écran)
Adidas fait aussi appel à des stars dans sa nouvelle campagne publicitaire pour le Mondial 2022 baptisée «Family reunion». (Capture d'écran)
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Publié le Jeudi 01 décembre 2022

Ces publicités qui ont marqué la Coupe du monde depuis vingt-cinq ans

Adidas fait aussi appel à des stars dans sa nouvelle campagne publicitaire pour le Mondial 2022 baptisée «Family reunion». (Capture d'écran)
  • Arab news en français fait un tour d’horizon des publicités mémorables depuis la Coupe du monde en 1998
  • Tous les quatre ans, les marques profitent de la Coupe du monde pour diffuser des publicités originales où elles mettent en valeur les stars du ballon rond

MONTRÉAL: La Coupe du monde n’est pas le plus grand évènement sportif au monde pour rien. En plus de sa dimension sportive, la compétition offre une visibilité gigantesque aux différents acteurs du ballon rond. Petit tour d’horizon des publicités qui ont marqué les esprits depuis 1998. 

2022

À quoi ressemblerait la plus grande équipe de football Nike de tous les temps? Comment certaines des légendes du football se mesureraient-elles aux icônes d’aujourd’hui ou aux athlètes de demain? Ronaldinho contre Mbappé? Ronaldo 1998 contre Ronaldo 2002?

C’est en souhaitant offrir un début de réponse à ces questions que Nike vient de dévoiler  Footballverse, sa nouvelle campagne publicitaire pour la Coupe du monde 2022.

Adidas fait aussi appel à des stars dans sa nouvelle campagne publicitaire pour le Mondial 2022 baptisée «Family reunion». Une famille pas vraiment ordinaire: Karim Benzema dévore des ballons ronds au petit déjeuner, Achraf Hakimi réalise des puzzles en un temps record, Serge Gnabry est le roi du style, Messi est partout à la fois… Ce n’est pas si étonnant que ça, car comme le dit bien la célèbre devise de la marque aux trois bandes, «Impossible is nothing».

Adidas nous offre ici une belle dose de nostalgie, en proposant une séance de jeu entre le Lionel Messi de 2006, de 2010, de 2014, de 2018 et de 2022. Une histoire qui permet de mesurer à quel point le temps est vite passé, et a quel point nous avons eu de la chance de voir évolué sous nos yeux La Pulga.

De son côté, Fox Soccer privilégie la thématique de Noël. Jon Hamm joue le rôle d’un Père Noël qui apprend que la planète n’a pas la tête aux fêtes de fin d’année, tellement elle est captivée par le spectacle de la Coupe du monde. La saga du ballon rond se déroule de manière exceptionnelle en hiver, en totalité sur la chaîne TV Fox, pendant «sa» saison spéciale. Shocking!

La marque automobile Kia joue la carte des valeurs éternelles du football, sport universel qui rassemble la planète tous les quatre ans. Et met en lumière son dévouement au sport et sa contribution pour unir les les citoyens du monde dans leur conviction que leur équipe a une chance d’atteindre les sommets. On y retrouve le message clé de la marque, «l’inspiration, c’est en chacun de nous».

Pour sa campagne du Mondial 2022, Pepsi fait appel à trois stars du football: Messi, Pogba et Ronaldinho. Mis en scène par le réalisateur barcelonais Ernest Desumbila, le clip survitaminé d’un peu plus de deux minutes se déroule dans les rues d’une ville orientale, où les locaux affrontent les légendes du ballon rond, se livrant à une guerre de petits-ponts sans pitié!

Pour sa part, l'Arabie saoudite a choisi le charismatique entraîneur saoudien, Hervé Renard, l'un des visages de ce début de Mondial, pour faire la promotion des Faucons verts.

2018 

En 2018, Bwin avait mis en vedette Diego Maradona avant la Coupe du monde en Russie. Le célèbre joueur argentin complotait avec Cafu, Vicente del Bosque et Stefan Effenburg pour voler le précieux trophée lors d’une soirée mondaine.

Dans sa campagne marketing Everything Changes, Gatorade avait mis en scène en 2018 la rupture de l’amitié entre l’Uruguayen Luis Suarez et l’Argentin Lionel Messi.

 2014

Dans ce long spot TV de Nike, une bande de copains commence une partie sur un terrain de football de quartier. Chacun à leur tour, ils s’identifient à leurs joueurs préférés, Cristiano Ronaldo, Neymar… puis se transforment en leurs idoles. S’ensuit une partie mémorable avec une pléthore de stars, Rooney, Zlatan Ibrahimovic… Le message est clair: le spectateur est la vraie star, et sa volonté et son imagination ne font qu’un. En bref, «Just do it».

Dans le spot de Turkish Airlines, Drogba – de retour en 2014 à Chelsea après avoir joué pour Galatasaray – se lance dans un «tour du monde». Des voyages au Népal, au Japon, en Sibérie, au Sahara, qui sont autant d’occasions de goûter la cuisine locale et de découvrir les traditions culinaires. Malheureusement pour Drogba, Messi a toujours une longueur d’avance!

En 2014, Visa s'associe avec la légende Zinedine Zidane, qui regarde par hasard un match France-Italie pendant le Mondial, en territoire ennemi, dans un restaurant italien.  Dans le clip Unlikely Fans («Des fans improbables»), Visa montre des amateurs de football de tous les coins du monde, joueurs de rugby, danseurs de salsa, pêcheurs, acteurs, athlètes olympiques et physiciens, unis dans une même passion pour le ballon rond. 

2010

Quatre ans plus tôt, Visa avait lancé une campagne intitulée «Football Evolution», célébrant  le partenariat de la carte bancaire avec la Fifa. On y voit un homme avec un petit air de Forrest Gump, muni d’une paire de running, une carte visa, qui finit par se transformer en footballeur victorieux pendant la Coupe du monde.

2006

2006 est l'année de la Coupe du monde en Allemagne. Pour marquer le coup, la marque allemande livre une campagne qui marquera les esprits par le nombre important de joueurs mis en scène et surtout par la présence de deux anciennes gloires grâce à des effets spéciaux. Le scénario, classique, nous montre un match dans lequel les joueurs s'opposent dans un esprit plutôt sympathique. Ils sont appelés un par un par José et son ami Pedro, une astuce qui permet de mieux découvrir les ambassadeurs du foot.

2004

À Lisbonne, dans un stade de la Luz plein à craquer, se prépare une passionnante rencontre Portugal-Brésil. Dans le couloir qui mène au terrain, les deux équipes sont alignées et attendent le signal de l’arbitre pour entrer sur la pelouse.

Selon l’usage, l’arbitre prête le ballon au capitaine de l’équipe à domicile pour le tester. Luis Figo exécute deux trois jonglages, fait un petit pont à Ronaldo et en profite pour le chambrer. Figo envoie un  «Olé!» provocateur au Brésilien.

Celui-ci, vexé, le bouscule et s’empare du ballon. La situation dégénère et les vingt-deux joueurs se chamaillent et se dribblent à grands coups de «Olé!» sur l’air du Papa Loves Mambo, de Perry Como.

1998

Dans la salle d’embarquement de l’aéroport où ils attendent l’avion, les joueurs de l’équipe du Brésil s’ennuient. Ronaldo ouvre alors son sac de sport et en sort un ballon. Et c’est parti!

Slalomant entre bagages, policiers et passagers, les Ronaldo, Romario et autres Denilson sèment la panique dans l’aéroport dans une farandole de dribbles et autres prouesses techniques made in Brazil. Le tout sur l’air de Mas Que Nada de Tamba Trio, un air de bossa-nova de 1966 qui était déjà la chanson officielle de l’équipe du Brésil pour la Coupe du monde en Angleterre cette année-là.

 


A Paris, le Centre Pompidou s'offre une dernière fête avant cinq ans de fermeture

un feu d'artifice intitulé "Le Dernier Carnaval" au Centre Pompidou (Beaubourg) à l'occasion de sa fermeture pour un projet de rénovation de cinq ans, à Paris, le 22 octobre 2025. (AFP)
un feu d'artifice intitulé "Le Dernier Carnaval" au Centre Pompidou (Beaubourg) à l'occasion de sa fermeture pour un projet de rénovation de cinq ans, à Paris, le 22 octobre 2025. (AFP)
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  • Le Centre Pompidou organise un dernier week-end festif baptisé « Because Beaubourg » avant cinq ans de travaux, transformant ses huit étages en un immense terrain de jeu mêlant concerts, performances et expériences immersives
  • L’événement, réunissant 80 artistes et plusieurs grandes marques partenaires, célèbre la culture et l’esprit d’ouverture du lieu avant sa fermeture pour rénovation complète

PARIS: Dans un tourbillon de musique, d'images et de patins à roulettes, le Centre Pompidou à Paris s'offre un dernier week-end festif avant cinq ans de travaux, avec "Because Beaubourg", événement qui transforme l'intégralité du bâtiment en un immense terrain de jeu.

"Je suis venu parce que j'ai entendu dire que c'était la fermeture. Et j'avais envie de participer à ça une dernière fois, pour en profiter un petit peu", explique à l'AFP Eliot Ibert, 23 ans, en coloriant une fresque participative.

Fermé au public depuis le 22 septembre, le bâtiment aux emblématiques tuyaux colorés rouvre ses portes ce week-end avec un parcours inédit. De vendredi à dimanche, quelque 80 artistes se produisent à travers concerts, DJ sets, performances, masterclasses, projections et expériences immersives sur les huit étages.

"C'est le plus grand événement que le Centre Pompidou ait fait depuis son ouverture", assure Paul Mourey, codirecteur artistique de l'événement, imaginé avec le label Because Music.

- "Spleen" -

Chaque étage propose une expérience différente. Au niveau -1, des pianistes amateurs se succèdent devant une fresque des étudiants des Beaux-Arts, tandis que le Forum, au rez-de-chaussée, devient le théâtre de performances en journée et un club illuminé la nuit.

Le Village des enfants prend place au 3e étage, tandis que plusieurs artistes et sociétés ont investi le 4e niveau. Shygirl, Shay ou Pedro Winter, fondateur du label Ed Banger, ainsi que les entreprises Spotify, Samsung et Snapchat, qui proposent de tester ses lunettes de réalité augmentée, participent à des installations et expériences interactives.

Autant de partenaires qui contribuent à financer l'événement.

Le premier et le sixième étage accueillent, de jour comme de nuit, des artistes tels que Catherine Ringer, Christine and the Queens, Selah Sue, Keziah Jones ou Sébastien Tellier.

Le musicien français, qui profite de l'événement pour promouvoir son nouvel album prévu en janvier, souligne l'importance de participer à cette célébration : "La culture, aujourd'hui, elle est rare. Quand il y a des petits îlots de culture, c'est important d'y être. Je n'avais pas envie de manquer ça."

Brigitte Baleo, 78 ans, retraitée ayant travaillé dix ans à la bibliothèque du Centre Pompidou, confie que la fermeture lui laisse "un peu de spleen".

"Ça tend l'estomac, il y a trop de souvenirs", ajoute-t-elle, émue. "Mais il faut que la fermeture ait lieu, pour réhabiliter ce monument".

Conçu en 1977 comme un lieu "ouvert à tous" par les architectes Renzo Piano et Richard Rogers, le bâtiment souffre aujourd'hui de vétusté.

Désamiantage, accessibilité du lieu, sécurité et complet réaménagement intérieur sont au menu de ses importants travaux de rénovation.

- Rollers et vue panoramique -

Cette fermeture, "c'est quelque chose qui me touche", abonde Florence, qui n'a pas souhaité donner son nom.

Férue d'électro, la Bordelaise de 57 ans vient d'assister au deuxième étage à "Space Opera", un film musical du duo français Justice projeté comme une expérience de clubbing, à quelques pas de l'installation inédite Camera/Man de Thomas Bangalter, un des deux membres de Daft Punk.

Pour encore plus de mouvements, elle compte bien expérimenter le Roller Disco qui fait vibrer l'ancienne galerie 1, au dernier étage.

Entre DJ sets, patins à roulettes et vues panoramiques sur Paris, l'ambiance mêle nostalgie et effervescence festive.

Gulliver Hubard, un étudiant britannique de 20 ans, savoure lui sa première visite. "C'est une chance de le voir avant sa fermeture", assure-t-il.

En journée, le programme est entièrement gratuit, et les organisateurs espèrent accueillir entre 10.000 et 15.000 visiteurs par jour.

Le programme nocturne, payant, a lui été pris d'assaut : les 12.000 billets se sont arrachés en à peine une journée.


AlUla ou comment le désert devient atelier d’art

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  • AlUla se transforme en laboratoire artistique où design, architecture et patrimoine dialoguent avec le désert
  • Entre traditions locales et innovation contemporaine, le désert devient un espace d’expérimentation, d’apprentissage et de création, où culture et paysage s’influencent mutuellement

PARIS: De la résidence de design à la construction du futur musée d’art contemporain confié à Lina Ghotmeh, AlUla se façonne dans le respect de sa mémoire et de son paysage.

À Paris, une table ronde organisée par la RCU et AFALULA a révélé les coulisses de cette transformation, celle d’un territoire millénaire devenu laboratoire d’expérimentation et vitrine du dialogue culturel franco-saoudien.

Dans le parc de l’hôtel des maisons (un hôtel particulier parisien construit au XVIII), la conversation s’est ouverte sur une question presque philosophique : comment bâtir dans le désert sans le dominer ? Comment concevoir à AlUla, ce paysage d’infini, une architecture qui parle à l’échelle humaine ?

La table ronde, intitulée “From the Land Up: Designing AlUla from Desert to Human Scale”, a réuni les acteurs clés du projet et plusieurs anciens résidents du programme AlUla Design Residency, créé il y a deux ans.

Ils ont tous en commun d’avoir approché cette terre d’exception, non comme un territoire vierge, mais comme un organisme vivant, porteur d’histoires et de voix anciennes.

L’événement, organisé par la Commission royale pour AlUla (RCU) et l’agence Française pour le développement d’Alula (AFALULA), a célébré l’ADN rare de cette région, qui est un mélange entre fouilles historiques, architecture, design et diplomatie culturelle notamment avec la villa Hegra. 

AlUla, déjà célèbre pour son patrimoine nabatéen et ses falaises sculptées par le vent, devient aujourd’hui un territoire d’expérimentation artistique mondiale, où le passé inspire le futur, et lui donne forme.

Au centre du projet, la vision de Lina Ghotmeh, architecte franco-libanaise à la tête du futur musée d’art contemporain d’AlUla, « Le musée ne doit pas être une icône posée dans le désert » explique-t-elle, « mais un générateur de liens, un espace de rencontre et d’hospitalité ».

Implanté près d’une ancienne oasis agricole, le musée s’enracinera dans le paysage tout en redonnant vie à des savoir-faire ancestraux, « nous travaillons avec la terre locale, avec des techniques de construction traditionnelles : torchis, terre comprimée, architecture bioclimatique, l’objectif est de renouer avec les ressources naturelles et la mémoire des lieux », souligne l’architecte.

Ghotmeh évoque aussi le dialogue qu’elle a tissé avec la communauté locale, « j’ai passé du temps à rencontrer les habitants, à partager un thé sous un oranger, à écouter les femmes qui ravivent l’artisanat, à visiter les écoles ».

Un jour, une fillette m’a dit, « le musée, c’est le lieu de l’extraordinaire, cette phrase m’accompagne toujours, car au fond, c’est bien de cela qu’il s’agit, créer un lieu qui relie la connaissance, l’émotion et la beauté ».

Dans son approche sensible, le musée devient un prolongement du paysage, un lieu où les visiteurs respireront la même lumière que les habitants, où la culture se fera conversation et échange.

« Il ne s’agit pas d’importer la culture, mais de la créer à partir du territoire », souligne Arnaud Morand, responsable des arts et industries créatives à AFALULA, c’est cette conviction qui guide toute la programmation culturelle d’AlUla.

L’une des premières grandes expositions préfigurant le musée verra le jour en janvier prochain, consiste en une collaboration entre AlUla et le Centre Pompidou, présentée d’abord dans une architecture temporaire conçue sur place avant de voyager dans le monde.

« C’est une coopération basée sur l’échange de savoirs et la lenteur, dit-il. À AlUla, on apprend à prendre le temps, l'art naît du sol, pas de la vitesse ».

Cette philosophie irrigue aussi les résidences de design et d’artistes qu’AFALULA co-dirige sur place, des programmes où jeunes talents et créateurs confirmés expérimentent à ciel ouvert, dans une relation directe avec le territoire, « Là-bas, chaque projet s’élabore dans l’écoute et l’humilité » affirme Morand.

« Lorsque nous arrivons à AlUla, nous devons laisser nos certitudes à la porte du désert » observe Ali Al Gazzaoui responsable du programme de résidences d’artistes, « il faut apprendre à écouter les habitants, à comprendre leur rapport au paysage, à la lumière, à la convivialité ».

C’est cette humilité partagée qui transforme le désert en école, les fondateurs du Studio Raw Material, Dushyant Bansal et Priyanka Sharma, anciens résidents du programme, racontent leur découverte émerveillée d’un lieu où « le matériau est partout de la roche, au sable, à la chaleur, et la lumière, tout devient matière à création ».

Leur expérience les a conduits à réfléchir à une forme de design « hors des centres urbains » à la faveur d’une pratique ancrée dans la vie quotidienne et les gestes ordinaires, « à AlUla, on apprend à se salir les mains, à construire, à inventer avec ce que la nature nous offre ».

Cette approche artisanale et poétique rejoint la vision d’Ali Alghazzawi, pour lui, « notre mission est de créer un écosystème où les créatifs peuvent dialoguer librement avec le paysage et expérimenter, car la durabilité ne se décrète pas, elle se vit ».

Tout ceci confère à AlUla qui est un site touristique d’exception, une autre dimension qui est celle de pépinière d’idées, de territoire d’apprentissage et de création contemporaine.


Le Gray fait son grand retour à Beyrouth : symbole d’espoir et de renouveau

Le chef étoilé Alan Geaam au Le Gray à Beyrouth, le 14 octobre 2025. De retour dans son pays natal après son succès à Paris, il dirige les cuisines de l’hôtel. (AFP)
Le chef étoilé Alan Geaam au Le Gray à Beyrouth, le 14 octobre 2025. De retour dans son pays natal après son succès à Paris, il dirige les cuisines de l’hôtel. (AFP)
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  • Cinq ans après l’explosion du port, Le Gray rouvre ses portes en novembre 2025, devenant un symbole fort de relance pour le centre-ville de Beyrouth et l’hospitalité libanaise
  • Sous la direction de Charles Akl et du chef étoilé Alan Geaam, l’hôtel incarne l’alliance du luxe, de la mémoire et du renouveau culturel, gastronomique et économique de la capitale

BEYROUTH: Cinq ans après l’explosion dévastatrice du port de Beyrouth et la fermeture qui s’en est suivie, l’hôtel Le Gray s’apprête à rouvrir ses portes en novembre 2025, marquant un tournant symbolique pour la capitale libanaise. Situé sur la place des Martyrs, au cœur du centre-ville, cet établissement iconique, membre du réseau Leading Hotels of the World (LHW) retrouve son éclat d’antan et incarne l’espoir d’un renouveau pour l’hospitalité et la culture libanaises.

Un nouveau souffle pour Beyrouth

La réouverture de Le Gray intervient dans un contexte d’effort de relance économique. Depuis l’arrivée d’un nouveau gouvernement en janvier 2025, le Liban semble s’engager dans une phase de stabilisation et de redressement. L’ouverture des Beirut Souks plus tôt en octobre a déjà insufflé un vent d’optimisme dans une ville meurtrie, encore marquée par les séquelles de la guerre de 2024.

« C’est un retour à la vie et une réaffirmation de notre engagement envers Beyrouth, » déclare Charles Akl, directeur général de Le Gray.

« Le Gray a toujours été plus qu’un hôtel : c’est un symbole, un lieu de rencontre, une part de l’âme de la ville. Aujourd’hui, il revient pour redonner espoir et dynamisme au centre-ville. »

La gastronomie au cœur du renouveau

Symbole fort de ce retour : la cuisine. Le chef franco-libanais Alan Geaam, seul chef libanais étoilé au Guide Michelin, prend les commandes des restaurants de l'hôtel. Après vingt-sept ans en France, il signe ici un retour aux sources empreint d’émotion et d’ambition.

« Mon objectif est de porter encore plus haut le nom du Liban sur la scène gastronomique internationale, » confie le chef. « C’est un honneur de revenir à Beyrouth, de former de jeunes talents et de faire rayonner notre cuisine. »

Alan Geaam introduit à cette occasion Qasti Beyrouth, déclinaison locale de son restaurant emblématique présent à Paris et dans d’autres grandes villes, ainsi que Padam, une adresse signature au sein de l’hôtel.

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Qasti Beyrouth : la cuisine d’Alan Geaam au cœur de Le Gray. (Photo: ANFR)

Une redécouverte d’un joyau urbain

À l’occasion du pre-opening de l’hôtel, un groupe de journalistes a été invité à redécouvrir les lieux. L’expérience a été décrite comme un moment d’émotion et de redécouverte, dans un cadre où se mêlent raffinement, art et mémoire.

Avec plus de 100 chambres et suites repensées sous la direction artistique de l’architecte Galal Mahmoud, l’hôtel allie élégance contemporaine et références subtiles à l’histoire et à la culture libanaises. Plus de 600 œuvres d’art ornent les espaces communs et les chambres, transformant l’hôtel en véritable galerie.

Le Gray propose également des espaces événementiels et de conférence modulables, capables d’accueillir aussi bien des événements professionnels que des célébrations privées.

Un lieu au carrefour du passé et de l’avenir

À quelques pas des Beirut Souks, du front de mer et de Zaitouna Bay, Le Gray se trouve à la croisée de l’histoire, de la culture et du renouveau économique. Il se veut désormais moteur du redéploiement touristique du centre-ville.

Pour Charles Akl, cette réouverture dépasse le simple acte économique : « C’est une responsabilité collective : celle de redonner de l’élan à la ville, de raviver les talents, et de réaffirmer la place de Beyrouth sur la carte mondiale de l’hospitalité et de la culture. »

Avec cette réouverture très attendue, Le Gray ne se contente pas de retrouver sa place dans le paysage hôtelier. Il incarne la résilience d’un peuple et la volonté d’un pays de se reconstruire, avec élégance et conviction.