Mondial: les Bleus en quarts de finale grâce à un doublé de Mbappé, record de buts pour Giroud

L'attaquant français Kylian Mbappé célèbre le troisième but de son équipe lors du match de football des huitièmes de finale de la Coupe du monde Qatar 2022 entre la France et la Pologne au stade Al-Thumama de Doha le 4 décembre 2022. (Photo, AFP)
L'attaquant français Kylian Mbappé célèbre le troisième but de son équipe lors du match de football des huitièmes de finale de la Coupe du monde Qatar 2022 entre la France et la Pologne au stade Al-Thumama de Doha le 4 décembre 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 05 décembre 2022

Mondial: les Bleus en quarts de finale grâce à un doublé de Mbappé, record de buts pour Giroud

  • Faisant respecter son rang de championne du monde face à un Robert Lewandowski fantomatique, malgré un penalty inscrit pour sauver l'honneur (90e+9), l'équipe de France a dominé son adversaire au stade al-Thumama
  • La France affrontera en quarts le vainqueur du match entre l'Angleterre et le Sénégal, disputé dans la soirée

DOHA: Le tenant est tenace ! La France a maîtrisé la Pologne (3-1) grâce à Olivier Giroud et un somptueux doublé de Kylian Mbappé, dimanche en huitièmes du Mondial-2022, s'invitant en quarts où les Bleus défieront l'Angleterre ou le Sénégal, opposés pour un duel inédit (20h00).

Faisant respecter son rang de championne du monde face à un Robert Lewandowski fantomatique, malgré un penalty inscrit pour sauver l'honneur (90e+9), l'équipe de France a dominé son adversaire au stade al-Thumama.

Elle a concrétisé sa domination sur un but record d'Olivier Giroud (44e), nouveau meilleur buteur de l'histoire des Bleus (52 buts), puis deux frappes lumineuses de Mbappé (74e, 90e+1), seul meilleur marqueur du tournoi (5 buts).

Compte-tenu de l'historique récent des Français, éliminés dès les huitièmes de l'Euro en 2021, malmenés en Ligue des nations puis privés de plusieurs titulaires comme Karim Benzema ou Paul Pogba, cette qualification pour les quarts est un soulagement, autant qu'une invitation à poursuivre l'aventure au Qatar.

Ce sera contre l'Angleterre vice-championne d'Europe ou contre le Sénégal champion d'Afrique, samedi prochain au stade al-Bayt (20h00). Et au vu des ressources affichées face aux Polonais, certes émoussés par un premier tour harassant, les Bleus peuvent nourrir de belles ambitions: et s'ils étaient la première sélection de l'après-guerre à se maintenir sur le toit du monde depuis le Brésil de Pelé, en 1962 ?

Giroud et Lloris dans l'histoire

Oubliant le faux-pas sans conséquence subi mercredi contre la Tunisie (1-0), les joueurs de Didier Deschamps ont cette fois maîtrisé leur sujet, bien aidés par leur gardien Hugo Lloris.

Le capitaine français, devenu dimanche le codétenteur du record de sélections en équipe de France (142) avec Lilian Thuram, s'est interposé en fin de première période quand les choses auraient pu mal tourner. Il a stoppé du genou une frappe à bout portant de Piotr Zielinski, avant d'être sauvé par Theo Hernandez, puis Raphaël Varane sur sa ligne (38e).

Et comme c'était la soirée des recordmen, Olivier Giroud est lui aussi entré dans le grand livre d'histoire des Bleus: surgissant sur un petit ballon de Kylian Mbappé dans le dos de la défense, l'avant-centre a marqué d'un tir croisé (44e) son 52e but avec la France, s'emparant seul du record qu'il co-détenait avec Thierry Henry (51 buts).

Mbappé est aussitôt venu l'enlacer pour le féliciter. Et sur le deuxième but, c'est Giroud qui a initié l'action d'un contrôle splendide au centre du terrain avant de lancer Dembélé, passeur pour la frappe limpide de "Kyky" (74e).

Retourné splendide mais invalidé

Insensible à la pression, la superstar du Paris SG a soigné ses statistiques d'un deuxième but dans l'autre lucarne (90e+1), son 33e en Bleu et, déjà, son neuvième en deux Coupes du monde !

Voilà Mbappé solidement installé en tête des buteurs du Mondial-2022, devant un parterre d'attaquants dont Giroud (3 buts), qui aurait même pu se rapprocher si son retourné acrobatique splendide n'avait pas été invalidé pour une faute préalable peu évidente (57e).

Les Bleus s'en contenteront et vont pouvoir bénéficier de quelques jours de repos bien mérités avant d'aborder les quarts.

Contre qui ? Anglais et Sénégalais s'affrontent en soirée (20h00) à al-Khor, à une cinquantaine de kilomètres au nord de Doha, et difficile de dire qui l'emportera entre ces deux sélections qui ne se sont jamais affrontées.

Avec sa puissance de feu (9 buts marqués), l'Angleterre d'Harry Kane fait figure de favorite face aux "Lions".

Mais gare à des Sénégalais décomplexés par leurs victoires sur le Qatar (3-1) et l'Équateur (2-1) alors qu'ils avaient raté leur début de tournoi, battus par les Pays-Bas (2-0).

Finaliste du dernier Euro disputé à domicile, les Anglais ont des raisons de se méfier des champions d'Afrique en titre, qui semblent avoir bien digéré l'absence sur blessure de leur leader Sadio Mané.

Le sacre de l'équipe d'Aliou Cissé à la Coupe d'Afrique des nations, début 2022, et sa qualification en barrage du Mondial contre l'Égypte (0-1, 1-0, 3 t.a.b. à 1) ont en tout cas prouvé une chose: le Sénégal est redoutable dans les matches à quitte ou double.

Par ailleurs, le sélectionneur brésilien Tite a fait part de son "affection" à Pelé, mythe du football, hospitalisé depuis mardi à Sao Paulo à cause d'une infection respiratoire.

"Salut Pelé! L'affection que je peux vous donner est transmise par nous tous", a déclaré le patron de la Seleçao à la veille du huitième de finale contre la Corée du Sud, à l'intention du seul joueur à avoir remporté trois Coupes du monde.

Pelé (82 ans) a été admis mardi à l'hôpital Albert-Einstein de Sao Paulo pour une réévaluation de son traitement contre le cancer du côlon et a été pris en charge pour une infection respiratoire. Son état est "stable", ont annoncé samedi ses médecins, et "O Rei" a déclaré sur son compte Instagram se sentir "fort, et plein d'espoir".

 

Mondial: "Kylian résout bien des problèmes", se félicite Deschamps

Didier Deschamps (sélectionneur de l'équipe de France victorieuse de la Pologne 3-1 en 1/8 de finale du Mondial, au micro de TF1):

"Ça n'a pas été simple parce que l'équipe polonaise était bien organisée pour nous contrarier, mais on a toujours cette capacité (à nous en sortir). En modifiant quelques petits placements à la mi-temps, on a retrouvé plus de liant. Après, c'est Kylian (qui s'illustre), avec la capacité qu'il a à résoudre bien des problèmes, et tant mieux pour nous. Il y a une unité depuis le départ, et évidemment un résultat comme ce soir, ça vient concrétiser tout ça. C'est la joie partagée. Là, on va avoir un peu plus de temps, donc on va profiter un peu de nos proches et de nos familles, comme c'était prévu".

Servi sur contre-attaque par Dembélé, il a pris d'abord fusillé Szczesny (74e). Nettement moins décisif que lors des derniers matches, le portier polonais s'est bien détendu ensuite sur un tir puissant, mais la frappe du buteur français a fini sa course dans la lucarne (90e+1).

La Pologne a toutefois été récompensé de ses efforts en obtenant un penalty. Lewandowski, qui en avait raté un contre le Mexique, n'a pas laissé passer l'occasion d'inscrire à 34 ans son 2e but à ce niveau. Avec un petit coup de main de l'arbitre qui a donné le coup de pied à retirer alors que Lloris avait repoussé la première tentative (90e+9).

Cette victoire permet du même coup d'évacuer deux douloureux souvenirs pour la bande à Deschamps: le choc de l'élimination au même niveau face à la Suisse lors de l'Euro-2021, et celui plus lointain de la défaite face à ces mêmes Polonais lors du match pour la 3e place du Mondial-1982.


13-Novembre: dix ans après les attentats de Saint-Denis et Paris, l'hommage d'une Nation

Stade de France, terrasses parisiennes, Bataclan: la France se recueille jeudi pour rendre hommage aux victimes des attentats du 13-Novembre, dix ans après une nuit d'horreur qui a meurtri Paris et Saint-Denis. (AFP)
Stade de France, terrasses parisiennes, Bataclan: la France se recueille jeudi pour rendre hommage aux victimes des attentats du 13-Novembre, dix ans après une nuit d'horreur qui a meurtri Paris et Saint-Denis. (AFP)
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  • Le vendredi 13 novembre 2015, la France a été frappée par les attaques jihadistes les plus meurtrières de son histoire, coordonnées par le groupe Etat islamique (EI) qui a ciblé un match de football, un concert de hard-rock et des bars et restaurants
  • L'hommage national aux 132 morts, à leurs familles et aux rescapés de ces attentats qui ont profondément marqué le pays se conclura par l'inauguration d'un jardin mémoriel au coeur de la capitale

PARIS: Stade de France, terrasses parisiennes, Bataclan: la France se recueille jeudi pour rendre hommage aux victimes des attentats du 13-Novembre, dix ans après une nuit d'horreur qui a meurtri Paris et Saint-Denis.

Le vendredi 13 novembre 2015, la France a été frappée par les attaques jihadistes les plus meurtrières de son histoire, coordonnées par le groupe Etat islamique (EI) qui a ciblé un match de football, un concert de hard-rock et des bars et restaurants.

L'hommage national aux 132 morts, à leurs familles et aux rescapés de ces attentats qui ont profondément marqué le pays se conclura par l'inauguration d'un jardin mémoriel au coeur de la capitale.

"Les terroristes ont voulu attaquer cette culture de Paris, de la joie, de la fête, du partage", a déclaré jeudi matin sur RTL la maire de Paris Anne Hidalgo. "Ils ont voulu nous faire perdre tout cela, on l'a reconstruit avec une forme de gravité".

Le chef de l'Etat Emmanuel Macron se rendra sur chacun des lieux des attentats, avant l'inauguration du Jardin du 13 novembre 2015, point d'orgue de cette journée de commémorations.

La cérémonie orchestrée par Thierry Reboul, déjà à la manœuvre pour l'ouverture des JO-2024, sera retransmise en direct à la télévision et projetée sur grand écran, place de la République à Paris, où un mémorial s'était improvisé il y a dix ans, des Parisiens traumatisés venant y déposer fleurs, bougies et mots.

"L'objectif cette année, c'est de se dire +soyons tous ensemble+ (...), célébrons évidemment nos morts mais aussi la force de notre République et de notre culture: les terroristes n'ont pas gagné ce soir-là", a insisté Arthur Dénouveaux, rescapé du Bataclan et président de l'association de victimes Life for Paris, jeudi matin sur RMC.

Depuis samedi, le pied de la statue de Marianne est de nouveau entouré de ces petites attentions. "Course pour la liberté" passant devant chaque site meurtri, fresque murale, Tour Eiffel illuminée en bleu blanc rouge, les hommages ont déjà commencé.

Souvenirs précis 

Impossible, pour beaucoup, d'oublier cette terrible soirée du vendredi 13 novembre 2015, quand trois commandos de l'EI ont assassiné 130 personnes, blessant des centaines d'autres. Depuis, deux rescapés du Bataclan se sont suicidés.

D'après un sondage Ifop pour la fondation Jean Jaurès, 60% des Parisiens se souviennent "précisément" de ce qu'ils faisaient ce soir-là.

Rescapés et proches de victimes appréhendent souvent ces hommages. Stéphane Sarrade a perdu son fils Hugo, 23 ans, tué au Bataclan. Il se dit toujours "incapable" de se rendre devant la salle de concert et ne participera pas aux cérémonies.

Les commémorations officielles, en présence d'Emmanuel Macron, se tiennent sous vigilance renforcée, dans un contexte de menace terroriste toujours élevée.

Elles commenceront à 11H30 avec un hommage à Manuel Dias, seule personne tuée près du Stade de France. Vers 12H30, seront lues des plaques commémoratives devant les bars Le Carillon et le Petit Cambodge, dans le 10e arrondissement de Paris, où 13 vies furent volées.

Vers 13H00, en mémoire des cinq victimes de la Bonne Bière dans le 11e, une minute de silence sera respectée, puis vers 13H30, devant l'ancien Comptoir Voltaire.

Vers 13H50, des gerbes seront déposées devant la Belle Equipe, où 21 vies furent fauchées puis vers 14H30 devant le Bataclan, où 90 personnes furent assassinées.

A partir de 18H00, le fil rouge de la cérémonie au jardin mémoriel sera la musique, "la passion" des victimes, a rappelé Thierry Reboul, avec un requiem du compositeur Victor Le Masne, joué devant 1.500 invités.

"Acte de résistance" 

Ce jardin, lieu de recueillement mémoriel situé près de l'Hôtel de Ville, est fait de grandes stèles et de blocs de granit, évoquant la géographie des différents lieux visés.

"Nous avons été debout pendant 10 ans, nous serons debout (jeudi). Cette cérémonie sera aussi un acte de résistance", a salué Philippe Duperron, président de l'association "13onze15".

"Life for Paris" sera dissoute après l'inauguration de ce lieu mémoriel, pour, selon son président Arthur Dénouveaux, "ne pas s'enfermer dans la victimité".

La question de la mémoire du 13-Novembre sera également au cœur du Musée-mémorial du terrorisme (MMT), qui doit ouvrir fin 2029 ou début 2030 à Paris.

Plus de trois ans après le procès de ces attaques jihadistes, au terme duquel Salah Abdeslam a été condamné à la perpétuité incompressible, le seul membre encore en vie des commandos a dit vouloir, selon son avocate, s'engager dans une démarche de justice restaurative. "Plusieurs victimes des attentats du 13-Novembre" sont prêtes à s'inscrire dans cette démarche de dialogue, a assuré Arthur Dénouveaux.

 


Paris intensifie ses efforts au Liban pour éviter tout dérapage incontrôlé

Le président français Emmanuel Macron (à gauche) marche aux côtés de sa conseillère diplomatique Anne-Claire Legendre au siège du Croissant-Rouge égyptien dans la ville d'Arish, au nord-est de l'Égypte, dans le nord de la péninsule du Sinaï, à environ 55 kilomètres à l'ouest de la frontière avec la bande de Gaza, le 8 avril 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (à gauche) marche aux côtés de sa conseillère diplomatique Anne-Claire Legendre au siège du Croissant-Rouge égyptien dans la ville d'Arish, au nord-est de l'Égypte, dans le nord de la péninsule du Sinaï, à environ 55 kilomètres à l'ouest de la frontière avec la bande de Gaza, le 8 avril 2025. (AFP)
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  • Le Liban reste en tête des priorités françaises
  • C’est dans cet esprit que Paris va intensifier ses efforts, avec la visite, ce jour à Beyrouth, d’Anne-Claire Legendre, conseillère du président Emmanuel Macron pour le Moyen-Orient

PARIS: Alors qu’Israël menace d’élargir ses frappes quotidiennes au Liban, en dépit du cessez-le-feu, la France ne baisse pas les bras et s’efforce de préserver son rôle de médiatrice dans un contexte régional explosif.
Membre européen du « mécanisme » chargé de superviser l’application de l’accord de cessation des hostilités, Paris tente de maintenir un équilibre délicat consistant à appuyer les efforts américains sur le plan sécuritaire, tout en défendant la stabilité et la souveraineté du Liban, où ses troupes constituent l’un des principaux contingents de la FINUL depuis 1998.

La montée des tensions à la frontière sud a ravivé les inquiétudes d’une escalade majeure. Et si les États-Unis demeurent en première ligne pour gérer la crise militaire, la diplomatie française, consciente des limites de son influence sur Israël, redouble néanmoins d’efforts.
À travers des visites, des initiatives multilatérales et un travail constant au sein du « mécanisme », Paris cherche à renforcer la surveillance du cessez-le-feu, à contenir les violations israéliennes et à encourager la relance du processus de désarmement progressif du Hezbollah.

Le Liban reste en tête des priorités françaises. C’est dans cet esprit que Paris va intensifier ses efforts, avec la visite, ce jour à Beyrouth, d’Anne-Claire Legendre, conseillère du président Emmanuel Macron pour le Moyen-Orient.
Pendant deux jours, Mme Legendre rencontrera les différents responsables libanais pour discuter du désarmement, de la sécurité et des réformes économiques.

Pour Paris, l’objectif est clair : sortir de l’impasse actuelle en appuyant et en renforçant le mécanisme de suivi du cessez-le-feu, qui devra, selon la France, jouer pleinement son rôle — non seulement dans la vérification du retrait des armes illégales, mais aussi comme barrière contre les violations répétées du cessez-le-feu.
Ce dispositif reste central dans la stratégie française, qui vise à éviter tout dérapage militaire incontrôlé et à trouver un moyen de faire cesser les violations tout en avançant concrètement sur le désarmement.
Paris espère ainsi faire baisser la tension militaire et éviter qu’une opération israélienne d’envergure ne précipite le Liban dans un nouveau cycle de destruction.

Soutien à l’armée 

Sur le plan interne, le soutien à l’armée libanaise demeure une priorité pour la France, qui pousse activement à la tenue de la Conférence internationale en appui aux forces armées libanaises, jugée essentielle pour maintenir la stabilité institutionnelle.
Un second rendez-vous, consacré au redressement économique du pays, reste en revanche suspendu à la mise en œuvre des réformes financières promises par Beyrouth. Paris estime que ces deux volets doivent avancer de pair pour aboutir à des résultats concrets.

D’autre part, les États-Unis demeurent, il est vrai, les principaux interlocuteurs d’Israël et du Hezbollah. Mais la coordination avec Paris reste étroite, et les émissaires américains, notamment Tom Barrack, passent par la capitale française avant leurs rencontres à Beyrouth.
La France, de son côté, s’efforce de convaincre Washington d’intégrer davantage la dimension sociale et économique dans son approche, notamment au Sud-Liban, afin d’offrir aux populations locales une alternative tangible à la domination du Hezbollah et aux effets de l’occupation israélienne.

Pressions régionales et impératif de stabilité

Cette orientation s’accompagne d’un effort de développement mené par l’Agence française de développement (AFD), qui multiplie les partenariats dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’énergie, de l’environnement et des services publics.
Pour Paris, il s’agit de bâtir une base solide de coopération, capable de renforcer les institutions étatiques et de réduire l’influence des acteurs armés.

Malgré cette mobilisation, la France partage l’agacement américain face à la lenteur du gouvernement libanais : les réformes économiques promises tardent, le calendrier du désarmement a été repoussé à septembre, et la planification de l’aide militaire reste floue.
Paris redoute que ce manque de dynamisme ne fasse perdre au Liban le soutien de la communauté internationale. D’ailleurs, les discussions avec Riyad, partenaire clé dans la région, illustrent cette méfiance.
Si l’Arabie saoudite se dit prête à accueillir la conférence de soutien à l’armée, elle attend des signes plus concrets de sérieux dans le processus de désarmement avant de s’engager pleinement.

Enfin, la diplomatie française ne cache pas ses préoccupations sécuritaires : les frappes israéliennes se sont intensifiées ces dernières semaines, tandis que les discours de Tel-Aviv laissent planer la menace d’une extension du conflit.
Paris, engagé à la fois au sein du mécanisme et sur le terrain diplomatique, tente de préserver les fragiles équilibres entre pression internationale, désarmement du Hezbollah et soutien au gouvernement libanais.

En toile de fond, une conviction persiste au sein de la diplomatie française : sans réformes économiques, sans armée nationale forte et sans désescalade régionale, le Liban restera prisonnier d’un cercle vicieux où se mêlent désarmement inachevé, pressions extérieures et paralysie politique.


Abbas renouvelle sa promesse d'élections, Macron hausse le ton sur la colonisation

Le président palestinien Mahmoud Abbas a réaffirmé mardi à Paris sa volonté de tenir des élections d'ici environ un an, lors d'un entretien avec Emmanuel Macron qui, son côté, a haussé le ton sur la colonisation de la Cisjordanie par Israël. (AFP)
Le président palestinien Mahmoud Abbas a réaffirmé mardi à Paris sa volonté de tenir des élections d'ici environ un an, lors d'un entretien avec Emmanuel Macron qui, son côté, a haussé le ton sur la colonisation de la Cisjordanie par Israël. (AFP)
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  • "Nous renouvelons notre engagement ici devant vous quant aux réformes" de l'Autorité palestinienne, a déclaré Mahmoud Abbas à l'issue de sa rencontre avec le président français au Palais de l'Elysée
  • Celles-ci passent par "l'organisation d'élections présidentielle et législatives", a assuré le dirigeant palestinien, Emmanuel Macron précisant qu'elles auraient lieu "un an après le passage à la deuxième phase du cessez le feu"

PARIS: Le président palestinien Mahmoud Abbas a réaffirmé mardi à Paris sa volonté de tenir des élections d'ici environ un an, lors d'un entretien avec Emmanuel Macron qui, son côté, a haussé le ton sur la colonisation de la Cisjordanie par Israël.

"Nous renouvelons notre engagement ici devant vous quant aux réformes" de l'Autorité palestinienne, a déclaré Mahmoud Abbas à l'issue de sa rencontre avec le président français au Palais de l'Elysée.

Celles-ci passent par "l'organisation d'élections présidentielle et législatives", a assuré le dirigeant palestinien, Emmanuel Macron précisant qu'elles auraient lieu "un an après le passage à la deuxième phase du cessez le feu" à Gaza, celle qui comprend le désarmement du Hamas.

Israël et le Hamas se trouvent encore dans la première phase de l'accord de cessez-le-feu conclu le 9 octobre sous l'égide du président américain Donald Trump, celle qui doit voir le retour en Israël des dépouilles de tous les otages morts après la libération de ceux qui étaient en vie.

"La priorité va à l'organisation d'(une) élection présidentielle et d'élections générales libres, transparentes et démocratiques dans l'ensemble des territoires palestiniens, y compris à Jérusalem-Est", a dit de son côté Emmanuel Macron qui, comme son homologue palestinien, s'exprimait devant la presse.

Les deux dirigeants ont également annoncé la création d'un "comité conjoint" franco-palestinien qui doit travailler une Constitution pour l'Etat palestinien que la France a reconnu au moins de septembre lors de l'Assemblée générale de l'ONU à New York.

Le président français a par ailleurs adressé plusieurs avertissements à Israël.

"Ligne rouge" 

Les projets d'annexion "partielle ou totale" de la Cisjordanie par Israël, y compris "de facto" par la colonisation, "constituent une ligne rouge à laquelle nous réagirons fortement avec nos partenaires européens s'ils sont mis en oeuvre", a-t-il mis en garde.

Sur le plan financier, "Israël doit de toute urgence transférer les revenus douaniers dus à la Palestine et rétablir les correspondances bancaires entre institutions israéliennes et palestiniennes", a-t-il déclaré.

"Nul ne peut comprendre une politique qui fragilise le seul partenaire à même de coopérer au plan sécuritaire et de s'ériger contre l'explosion de violence qui résulterait immanquablement de son effondrement", a ajouté Emmanuel Macron.

Le président palestinien a également réitéré son engagement à retirer les discours de haine anti-Israël contenus dans les manuels scolaires utilisés dans les écoles palestiniennes et à mettre fin concrètement à la pratique consistant à payer les prisonniers ayant commis des violences en Israël.

Emmanuel Macron recevait pour la première fois Mahmoud Abbas depuis la reconnaissance de l'Etat palestinien par la France, et celui-ci est désormais désigné comme "président de l'Etat de Palestine" dans les documents officiels français.

Dans un communiqué, l'ambassade d'Israël en France s'est insurgée contre l'accueil réservé au président palestinien. Elle a estimé que l'Autorité palestinienne avait eu de "nombreuses occasions de promouvoir la paix et a choisi de rejeter toutes les opportunités offertes par Israël et les Etats-Unis pour mettre fin au conflit".

Sur le plan bilatéral, Mahmoud Abbas promis une extradition rapide d'un Palestinien, Hicham Harb, arrêté en septembre en Cisjordanie et soupçonné d'avoir supervisé le commando de l'attentat antisémite de la rue des Rosiers qui avait fait six mort à Paris en 1982.

"Les procédures juridiques relatives à l'extradition sont arrivées à leur phase finale. Il ne reste que quelques détails techniques, qui sont pris en charge par les autorités compétentes des deux pays", a-t-il déclaré au Figaro quelques heures avant sa rencontre avec Emmanuel Macron.