Les villes chinoises lâchent du lest sur les règles sanitaires

Près de Shanghai, la ville de Hangzhou a annoncé mettre fin aux tests PCR à grande échelle - la norme sur la quasi-totalité du territoire -, sauf pour ceux en contact avec les maisons de retraite, écoles et garderies. (AFP).
Près de Shanghai, la ville de Hangzhou a annoncé mettre fin aux tests PCR à grande échelle - la norme sur la quasi-totalité du territoire -, sauf pour ceux en contact avec les maisons de retraite, écoles et garderies. (AFP).
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Publié le Lundi 05 décembre 2022

Les villes chinoises lâchent du lest sur les règles sanitaires

  • Des commerces qui rouvrent et moins d'exigence pour les tests PCR: les règles sanitaires s'assouplissent dans de plus en plus de villes chinoises, dont Pékin et Shanghai
  • La présentation d'un pass sanitaire continue toutefois d'être exigé dans de nombreux endroits et les déplacements restent difficiles entre les provinces

PEKIN: Des commerces qui rouvrent et moins d'exigence pour les tests PCR: les règles sanitaires s'assouplissent dans de plus en plus de villes chinoises, dont Pékin et Shanghai, une semaine après des manifestations de colère historiques.

Dans la capitale de 22 millions d'habitants, de nombreux magasins avaient rouvert dès ce week-end et les habitants pouvaient à nouveau utiliser les transports en commun lundi sans devoir présenter un résultat de test PCR négatif datant de moins de 48 heures.

Même mesure à Shanghai où cette obligation est aussi levée pour accéder à certains lieux publics (parcs, attractions touristiques...).

La mégapole financière de 25 millions d'habitants avait été durement confinée pendant plus de deux mois au printemps après l'apparition d'un foyer de cas, une mesure très impopulaire qui a aussi affecté l'économie du pays.

La présentation d'un pass sanitaire continue toutefois d'être exigé dans de nombreux endroits et les déplacements restent difficiles entre les provinces, les voyageurs pouvant rester bloqués sur leur lieu de séjour en cas de foyer épidémique.

Il y a une semaine, la colère qui couvait depuis des mois contre la stricte politique "zéro Covid" a éclaté avec des manifestations dans une dizaine de villes chinoises, une ampleur inédite depuis les mobilisations pro-démocratie de Tiananmen en 1989.

La Bourse de Hong Kong gagne plus de 3%

La Bourse de Hong Kong bondissait de plus de 3% dans les premiers échanges lundi, encouragée par les assouplissements initiés par les autorités chinoises de la draconienne politique anti-Covid qui pèse sur l'économie.

L'indice Hang Seng gagnait en matinée 668,45 points (+3,58%) à 19.343,80 points.

En Chine continentale, l'indice composite de la Bourse de Shanghai augmentait de 42,67 points (+1,35%) à 3.198,81 points et celui de Shenzhen 17,31 points (+0,85%) à 2.061,92 points.

Les signes d'assouplissement alimentent "l'optimisme du marché quant (...) à une accélération probable de la croissance en 2023 pour les actifs exposés à la situation en Chine", a déclaré Stephen Innes de SPI Asset Management.

Souplesse

En vigueur depuis bientôt trois ans, cette politique a bouleversé le quotidien des habitants, avec des confinements à répétition et des tests PCR à grande échelle presque tous les jours durant 2022.

Portées notamment par les étudiants, ces manifestations ont vite pris une tournure politique, certains réclamant le départ du président Xi Jinping.

En réaction, les autorités ont depuis commencé à alléger les restrictions, une décision applaudie par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Le président chinois lui-même a reconnu que le variant Omicron, moins mortel, "ouvre la voie à plus de souplesse dans les restrictions", selon des déclarations au président du Conseil européen Charles Michel, en visite à Pékin la semaine dernière, rapportées par un responsable européen.

La presse officielle, qui n'avait de cesse auparavant d'insister sur la dangerosité du Covid, a elle aussi infléchi son discours.

Le média économique chinois Yicai a cité dimanche un expert en santé qui souligne que "la plupart des personnes infectées sont asymptomatiques (...) et le taux de mortalité est très bas".

Croissance économique en berne

La Commission nationale de Santé (NHC), qui a valeur de ministère, classe le Covid en catégorie A, la plus dangereuse, ce qui permet aux autorités locales d'imposer des confinements et des placements en centres de quarantaine.

Cette approche n'est désormais "plus en ligne avec ce que dit la science", estime l'expert, appelant à "abaisser" le Covid de catégorie.

Mais alors que l'économie chinoise devrait avoir enregistré cette année l'une de ses pires croissances en quatre décennies, sortir du "zéro Covid" est une opération délicate.

"Trouver un équilibre entre mesures de contrôle du Covid-19 et croissance économique est redevenu une question centrale", selon l'économiste Wang Zhe, qui commentait lundi les mauvais chiffres de l'activité dans les services.

"Le gouvernement central a récemment émis des exigences claires sur la manière d'optimiser davantage la (politique sanitaire). Mais la manière dont les autorités locales appliqueront ou non ces instructions sera déterminante".

Près de Shanghai, la ville de Hangzhou a annoncé mettre fin aux tests PCR à grande échelle - la norme sur la quasi-totalité du territoire -, sauf pour ceux en contact avec les maisons de retraite, écoles et garderies.

Cabines démontées

A Urumqi, capitale du Xinjiang (nord-ouest) - où un incendie meurtrier a été le déclencheur des manifestations nationales, les restrictions sanitaires étant accusées d'avoir gêné les secours -, les supermarchés, hôtels, restaurants et stations de ski ont rouvert lundi.

A Wuhan (centre), où les premiers cas de Covid-19 avaient été détectés en décembre 2019, et dans la province du Shandong (est), les transports publics ont eux aussi cessé d'exiger des tests PCR négatifs aux passagers.

A Zhengzhou (centre), les autorités ont levé l'exigence de test pour les lieux et transports publics ainsi que les bâtiments résidentiels.

Alors que de nombreuses cabines de tests ont été démontées ces derniers jours, de longues queues étaient visibles ce week-end face à celles qui restaient, notamment à Pékin et Shenzhen (sud), car les tests restent nécessaires presque partout.

"Les élèves ne peuvent pas aller à l'école sans un test négatif de 24 heures", soulignait un internaute sur le réseau social Weibo, sorte de Twitter chinois.

"Donc quel est l'intérêt de fermer des cabines de tests sans supprimer toutes les exigences de tests partout?"

Le nombre de cas était en baisse lundi, à 29.724, majoritairement asymptomatiques, un chiffre infime par rapport à la population chinoise (1,4 milliard).


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.