En Arabie saoudite, les DJ rêvent d'une industrie de l'électro

A Ryad, dans une salle parsemée de confettis, hommes et femmes se mélangent, vêtus le plus souvent en jeans et pulls à capuche et pour certains en tenues traditionnelles de ce royaume. (AFP).
A Ryad, dans une salle parsemée de confettis, hommes et femmes se mélangent, vêtus le plus souvent en jeans et pulls à capuche et pour certains en tenues traditionnelles de ce royaume. (AFP).
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Publié le Mercredi 07 décembre 2022

En Arabie saoudite, les DJ rêvent d'une industrie de l'électro

  • Aujourd'hui, l'Arabie saoudite se rêve en capitale internationale du divertissement et de la fête
  • Autrefois dentiste, Nouf Sufyani, devenue DJ à plein temps sous le nom de Cosmicat, a commencé à prendre sa carrière musicale au sérieux après la première édition de MDLBEAST Soundstorm en 2019

RYAD: Visages grimés et lunettes Led clignotantes, de jeunes Saoudiens se démènent au rythme de Dish Dash, un groupe local de DJ dont l'ascension est à l'image de la scène musicale électronique émergente de ce pays très conservateur du Golfe.

A Ryad, dans une salle parsemée de confettis, hommes et femmes se mélangent, vêtus le plus souvent en jeans et pulls à capuche et pour certains en tenues traditionnelles de ce royaume, où la mixité ne s'est que récemment banalisée. Les jeunes femmes, parfois court-vêtues, ont pour beaucoup la tête découverte.

L'ambiance tranche avec les lieux où les frères Abbas et Hassan Ghazzawi, alias Dish Dash, ont commencé à se produire il y a plus de 15 ans, comme les mariages où les hommes étaient séparés des femmes tandis qu'eux-mêmes étaient maintenus à l'écart.

"Ils nous enfermaient dans une pièce. On y restait pendant cinq heures à faire essentiellement les DJ pour le mur", se souvient Hassan Ghazzawi en riant.

"La seule façon de savoir si les gens apprécient le spectacle, c'est de les entendre crier", fait-il remarquer.

Aujourd'hui, l'Arabie saoudite se rêve en capitale internationale du divertissement et de la fête.

Des stars mondiales de la pop s'y produisent, de Justin Bieber à Usher, en passant par Mariah Carey.

Lors du festival annuel MDLBEAST Soundstorm qui s'est déroulé le week-end dernier dans la capitale saoudienne, plus de 600.000 fans ont assisté à des concerts de Bruno Mars et de DJ Khaled, selon les organisateurs.

« Nouvel or noir »

Mais les vedettes qui se rendent en Arabie saoudite n'échappent pas aux critiques: le train de réformes sociétales mené sous la houlette du prince héritier Mohammed ben Salmane s'est accompagné d'une répression féroce des dissidents politiques.

De leur côté, les artistes saoudiens comme Dish Dash espèrent profiter de cette ouverture relative pour favoriser l'émergence d'une industrie musicale nationale, dans un pays jeune où la moitié de la population a moins de 35 ans.

Autrefois dentiste, Nouf Sufyani, devenue DJ à plein temps sous le nom de Cosmicat, a commencé à prendre sa carrière musicale au sérieux après la première édition de MDLBEAST Soundstorm en 2019.

Aujourd'hui, "je suis capable de vivre à 100% de la musique", se réjouit-elle, prenant son cas comme un "encouragement" pour tous ceux "qui hésitent" encore.

Pour Talal Albahiti, directeur des opérations de MDLBEAST Soundstorm, cette industrie naissante sera le "nouvel or noir" de l'Arabie saoudite, premier exporteur de pétrole brut au monde.

"Je crois que le prochain grand succès ou la prochaine superstar viendra de cette région", avance ce responsable.

Mais d'importants défis restent à relever, selon lui, comme le développement de studios d'enregistrement pour tous les genres musicaux, au-delà de la seule musique arabe classique.

« Petits pas »

Les vedettes arabes commencent elles aussi à se produire dans un pays relativement épargné par les crises économiques et les soubresauts politiques qui plombent d'autres marchés traditionnellement plus importants comme l'Egypte ou le Liban.

Depuis 2019, Disco Misr, un trio de DJ égyptien, s'est produit à plusieurs reprises en Arabie saoudite, notamment à l'occasion d'un autre festival, Azimuth, à Al-Ula. Plus restreint que MDLBEAST Soundstorm, l'événement a attiré environ 1.000 fans en plein désert, dans le nord-ouest du pays.

Pour Schady Wasfy, membre de Disco Misr, "ces petits pas en avant sont surprenants". En fait, "je ne peux pas les appeler des petits pas. C'est énorme. Je ne peux que comparer ce qui se passe en Arabie saoudite avec Tomorrowland", s'enthousiasme-t-il, en référence au grand festival belge de musique électronique qui a reçu 600.000 fêtards en juillet.

"Je ne peux pas le comparer avec ce qui se passe dans le monde arabe", insiste le musicien égyptien, en espérant que l'Arabie accueillera encore "plus" d'évènements similaires à l'avenir.


Immersion avec Laura Smet dans la série policière «Surface»

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
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  • Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon)
  • Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête

PARIS: Faire remonter la mémoire d'un village et revenir une flic à la vie: le roman policier "Surface" d'Olivier Norek est décliné en série à partir de jeudi sur france.tv et de lundi sur France 2, avec une touche fantastique et Laura Smet dans le rôle titre.

Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon). Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête.

Sa hiérarchie la met au placard en l'envoyant dans l'Aveyron dans un village sans histoires. Mais les eaux du lac au fond duquel a été noyé le vieux village imaginaire d'Avalone font remonter à la surface un fût contenant le squelette d'un enfant disparu vingt-cinq ans auparavant. La capitaine de police n'a d'autre choix que de s'atteler à l'enquête, qui sera aussi sa rédemption.

C'est le premier polar d'Olivier Norek, 50 ans, à être adapté en série.

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin.

Elle est entourée notamment de Théo Costa-Marini dans le rôle du collègue bousculé par son arrivée, et de Tomer Sisley dans celui du plongeur de la brigade fluviale, obstiné et sensible.

L'équipe du commissariat local est particulièrement attachante, avec le trio Otis Ngoi, Quentin Laclotte Parmentier et Pauline Serieys.

Les co-scénaristes Marie Deshaires et Catherine Touzet ont dû opérer des choix radicaux pour faire tenir l'intrigue en six fois 52 minutes, et captiver le téléspectateur.

Olivier Norek, lui-même scénariste à ses heures ("Engrenages", "Les Invisibles"...), convient qu'il n'aurait pu écrire lui-même cette adaptation: "Le job est de faire exploser le livre et d'en prendre toutes les parties pour reconstruire".

Fantômes et cicatrices 

"Ce qui m'intéresse, c'est de voir la vision de quelqu'un d'autre: de scénaristes, d'un réalisateur, d'acteurs et d'actrices", confie l'écrivain dont le dernier roman paru en 2024, "Les Guerriers de l'hiver" (éd. Michel Lafon) sur la guerre entre la Finlande et l'URSS en 1939-40, sera porté sur grand écran.

Dans "Surface", le réalisateur Slimane-Baptiste Berhoun, déjà aux manettes de la série "Vortex", a ajouté une dimension hypnotique voire fantastique à la série.

Les images sous-marines sont bluffantes. "C'était notre challenge: arriver à raconter cette histoire dans un décor englouti qui devait évoluer au fur et à mesure", dit-il.

La série a été tournée dans une piscine géante à Bruxelles, et entre les départements Tarn et Hérault, non loin de l'Aveyron qu'affectionne Olivier Norek.

Même si le personnage de Noémie s'y immerge à reculons, le monde rural est dépeint sans caricature, comme dans le livre où Olivier Norek a voulu "ne pas donner l'impression que c'est la ville qui regarde la campagne".

Son roman, qui s'est vendu à 500.000 exemplaires en langue française, est paru en six langues. Une traduction anglaise est en cours de négociation, et le livre doit être republié le 21 août, le jour de la mise en ligne de la série.

Norek, ancien policier lui-même et adepte d'une veine réaliste, s'est spécialement attaché à la reconstruction intime de l'enquêtrice. "Elle veut se cacher mais va devoir aller vers les gens, se révéler. C'est ce chemin-là, bien plus que l'intrigue de police, qui m'a intéressé", dit-il.

Un personnage avec lequel Laura Smet s'est mis au diapason: "Cette cicatrice, je la connais. Elle me parle", dit-elle.

"Noémie est quelqu'un d'extrêmement entier, qui a soif de justice. C'est une guerrière", décrit l'actrice qui, à 41 ans, avoue avoir "l'impression d'avoir passé (s)a vie sur un ring".

La fille de Johnny Hallyday et Nathalie Baye est rompue aux transformations, depuis son premier rôle dans "Les Corps impatients" de Xavier Giannoli en 2003, où elle apparaissait la tête rasée. Elle assure qu'il a été "difficile" de "quitter" le personnage de Noémie.


Un atelier à Riyad met en valeur le patrimoine culturel dans les réserves naturelles

En présence de divers spécialistes et experts, l'atelier a exploré les moyens d'exploiter le patrimoine culturel immatériel dans les réserves naturelles. (SPA)
En présence de divers spécialistes et experts, l'atelier a exploré les moyens d'exploiter le patrimoine culturel immatériel dans les réserves naturelles. (SPA)
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  • La réserve mène d’importants travaux de restauration, avec la plantation de centaines de milliers d’arbres, notamment des acacias, sur ses 91 500 km²

RIYAD : L’Autorité de développement de la Réserve royale Imam Abdulaziz ben Mohammed, en collaboration avec la Commission du patrimoine, a organisé un atelier consacré au patrimoine culturel dans les réserves naturelles.

Selon l’Agence de presse saoudienne, cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts nationaux visant à intégrer les dimensions culturelles et environnementales, tout en promouvant l’identité nationale par la préservation et le développement des réserves naturelles.

L’atelier, auquel ont participé de nombreux spécialistes et experts, a exploré les moyens de valoriser le patrimoine culturel immatériel dans les réserves, en soulignant le rôle essentiel des communautés locales dans sa préservation et sa transmission aux générations futures.

Cette initiative reflète les efforts conjoints d’organismes nationaux mobilisés pour préserver le patrimoine culturel, protéger la biodiversité naturelle et créer une expérience touristique intégrée mettant en lumière la richesse de l’identité saoudienne à travers ses dimensions environnementale et culturelle.

Par ailleurs, la réserve mène de vastes travaux de restauration écologique, avec la plantation de centaines de milliers d’arbres — principalement des acacias — sur une superficie de 91 500 km².

Ces efforts s’inscrivent dans le cadre de l’Initiative verte saoudienne, qui vise à revitaliser la végétation de la réserve et à rétablir l’équilibre écologique, selon la SPA.

Les acacias jouent un rôle clé dans cette mission, grâce à leur résistance aux conditions désertiques extrêmes et à leur contribution écologique : pâturage, ombrage, habitat pour la faune, stabilisation des sols, et source de nectar pour un miel de grande qualité.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Carnaval des dattes de Buraidah attire agriculteurs, acheteurs et commerçants

Le marché présentait quotidiennement plus de 100 variétés de dattes provenant des fermes de Qassim. (SPA)
Le marché présentait quotidiennement plus de 100 variétés de dattes provenant des fermes de Qassim. (SPA)
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  • L’événement annuel connaît une croissance significative et offre de nouvelles opportunités aux agriculteurs

BURAIDAH : Le Carnaval des Dattes de Buraidah a attiré des agriculteurs, acheteurs et commerçants de dattes venus de tout le Royaume et des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Des centaines de tonnes de dattes ont été vendues, avec en tête la variété Sukkari, très prisée dans la région de Qassim. Les variétés Khalas, Suqai, Wannana, Barhi, Shaqra, Majdool, Hoshaniyya et bien d’autres connaissent également une forte demande de la part des visiteurs.

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Le marché présentait quotidiennement plus de 100 variétés de dattes provenant des fermes de Qassim. (SPA)

Selon les statistiques officielles du carnaval, plus de 100 variétés de dattes issues des fermes de Qassim sont exposées quotidiennement sur le marché. Le carnaval propose aussi bien des opportunités économiques et sociales pour la communauté locale que des opportunités commerciales pour les agriculteurs et les commerçants.

Cet événement annuel connaît une croissance notable et représente une véritable plateforme pour les producteurs. Une équipe de contrôle qualité inspecte toutes les dattes entrantes afin de s'assurer qu'elles respectent les normes de consommation.

Le carnaval met en avant le travail des jeunes hommes et femmes du secteur, et propose un programme riche en événements, animations, activités et expositions autour des dattes et de leurs dérivés, avec la participation de nombreuses organisations gouvernementales, sociales et caritatives.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com