« Le jeu de la dame » sur Netflix, un coup de « grand maître » pour les joueurs d'échecs

Affiche de la série. (Netflix)
Affiche de la série. (Netflix)
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Publié le Lundi 16 novembre 2020

« Le jeu de la dame » sur Netflix, un coup de « grand maître » pour les joueurs d'échecs

  • Adaptée du roman éponyme de Walter Tevis, publié en 1983, cette série en sept épisodes située dans les années 1950-1960 raconte l'ascension fulgurante --et fictive-- d'une orpheline du Kentucky en proie aux addictions
  • « C'est la meilleure chose que j'ai vue sur les échecs »

PARIS : Un coup de « grand maître » : carton surprise de l'automne sur Netflix, la mini-série « Le jeu de la dame » (« The queen's gambit ») retrace avec brio le parcours d'une prodige des échecs et passionne néophytes et joueurs avertis, séduits par son réalisme.

Adaptée du roman éponyme de Walter Tevis, publié en 1983, cette série en sept épisodes située dans les années 1950-1960 raconte l'ascension fulgurante --et fictive-- d'une orpheline du Kentucky en proie aux addictions, Beth Harmon, dans un univers très masculin.

Prestation impressionnante de l'interprète principale Anya Taylor-Joy, décors soignés, duels autour de l'échiquier plus captivants qu'un combat de boxe : l'oeuvre de Scott Franck (« Godless », « Logan ») et Allan Scott, mise en ligne presqu'en catimini sur Netflix fin octobre, est saluée de toutes parts, le bouche-à-oreille l'ayant propulsée en tête des séries les plus vues sur la plateforme. 

Chez les amateurs d'échecs, conquis, c'est l'effervescence. En témoignent la floraison d'articles et vidéos consacrés à la série par les publications spécialisées ou les commentaires quasi unanimes de joueurs sur les réseaux sociaux.

« C'est la meilleure chose que j'ai vue sur les échecs », a ainsi affirmé le grand maître international français Anthony Wirig, lors d'une conférence en ligne organisée autour de la série par le site « Apprendre les échecs en 24H ». 

« Ce lien charnel »

« Cela a ému beaucoup de monde de voir l'ambiance aussi bien retransmise, ce lien charnel qu'on a avec le jeu », explique à l'AFP Pierre Petitcunot, cofondateur du site. 

Même son de cloche chez le président de la Fédération française des échecs (FFE), Bachar Kouatly. Il salue « une formidable série proche de la réalité », qui s'appuie sur une « littérature très dense » et « des parties réelles », tirées de vraies compétitions. 

C'est que la série, très documentée, a bénéficié de l'expertise du légendaire Garry Kasparov, l'ancien champion du monde russe officiant comme consultant, avec le coach américain Bruce Pandolfini. 

Le personnage de Beth Harmon est en partie inspiré de Bobby Fischer, prodige américain devenu champion du monde en 1972 à l'issue du « match du siècle » contre le Soviétique Boris Spassky, en pleine guerre froide.

Quelques erreurs subsistent au montage, comme l'a remarqué Anthony Wirig, citant notamment une partie jouée dans un avion. Le titre français de la série, « Le jeu de la dame », fait aussi tiquer. Le « Queen's gambit », le titre anglais, désigne une ouverture aux échecs qui se traduit en français par « gambit dame » » (et non Jeu de la dame).

Et les acteurs n'ont pas « l'élégance du toucher » de vrais joueurs dans « les déplacements », estime Bachar Kouatly. Il n'empêche, « c'est filmé de manière sublime », insiste-t-il.

Commentaires désobligeants

« Beaucoup vont certainement commencer les échecs grâce à cette série », anticipe Bachar Kouatly. 

De fait, le site « Apprendre les échecs en 24 h » a vu son nombre de visiteurs multiplié par 10, de 600 à 6.000 par jour, depuis la diffusion de la série, constate Pierre Petitcunot.

Et d'après le quotidien britannique The Independent, les recherches de jeux d'échecs ont augmenté de 273% sur le site d'enchères Ebay, dans les dix jours suivant l'arrivée de la série sur Netflix.

De quoi gonfler les rangs des joueuses? En France, les femmes ne représentent que 22% des effectifs de cette discipline souvent critiquée pour son sexisme. Un aspect trop édulcoré selon certains dans la série. 

Dans une interview au New York Times, la championne hongroise Judit Polgar, qui a tiré sa révérence en 2014, estime ainsi que les adversaires de Beth Harmon sont « trop gentils avec elle », au regard des commentaires désobligeants qu'elle a souvent essuyés, certains refusant même de lui serrer la main. 

« La situation a un peu évolué », estime Jocelyne Wolfangel, directrice des féminines au sein de la FFE, qui organise, en parallèle des compétitions mixtes, des tournois réservés aux femmes pour valoriser leurs performances et en attirer davantage. 

Mais « j'ai entendu maintes fois des jeunes garçons dire +t'as perdu contre une fille, la honte+ », déplore-t-elle. « Plus il y aura de femmes, plus elles auront une vraie place ». 

 


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.